« Ai-je déjà été complètement honnête avec toi Shizuma ? »
Cela faisait maintenant dix ans qu'il était son cher et tendre cobaye. Il avait tout accepté : les potions à peines supportables, les douleurs incessantes, absolument tout. Et malgré tout ça, il était toujours là, à accepter toujours plus. La langue d'argent de Vela y était pour quelque chose, mais elle savait qu'il était également amoureux. Ils étaient liés tous les deux, Shizuma lui appartenait, elle était persuadée qu'il ne pourrait jamais rencontrer quelqu'un d'autre qui lui ferait le même effet qu'elle.
Dix ans de bons et loyaux services. Dix ans au cours desquels elle lui avait raconté diverses versions de sa vie, certaines plus proches de la vérité que d'autres. Malheureusement, après dix ans, elle commit une erreur.
Pendant tout ce temps, elle avait fait attention à vérifier chaque potion qu'elle lui faisait avaler, s'assurant qu'aucune d'entre elles ne pourrait le zombifier. Elle ne pourrait plus le ramener à la vie s'il était un zombie. Si elle avait été aussi attentive c'était pour cette raison. Cela une autre plus secrète, qu'elle se cachait à elle-même : elle aimait Shizuma. Comme jamais elle n'avait jamais aimé personne auparavant. Le cœur de Shizuma lui appartenait tout autant que son cœur appartenait à Shizuma, même si elle ne pourra jamais lui avouer.
Elle était arrogante, persuadée qu'elle ne faisait plus autant d'erreurs que par le passé. Elle commença à être moins minutieuse, ayant trop confiance en ses propres talents, et elle lui donna une potion de zombification.
Maintenant inutile comme cobaye, Vela devait décider de ce qu'elle allait faire de lui. Elle lui dirait toute la vérité - ou presque - puis elle le lâcherait dans la nature. Cela l'amusait. Elle voulait savoir s'il finirait par revenir sur le pas de sa porte. Comme toutes les autres fois ou elle l'avait rejeté. Elle était persuadée que ce serait le cas.
« Laisse-moi te raconter la vraie vie de ta Vela… »
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Elle est née dans la campagne de Florence au début du quatorzième siècle. Sa mère était guérisseuse. Il s'agissait de la vocation de sa famille depuis des générations et leur savoir se transmettait de mère en fille depuis toujours. D'autant qu'elle puisse se souvenir, elle se rappelle de sa voix qui lui disait qu'un jour, ce serait à elle d'en hériter et de reprendre son cabinet.
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« Tu m'imagines, moi ? Une simple guérisseuse de campagne ? Perdue dans sa forêt, sans le sou et ayant du mal à remplir sa propre assiette ? Non. Tu me connais mieux que ça mon Shizuma, je voulais plus, je méritais plus… »
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Vela n'avait pas toujours méprisé sa mère. Pour tout dire, dans son enfance elle l'admirait, elle la pensait invincible et capable de tout soigner. Son foyer était son refuge, rempli de belles choses. Elle pouvait les voir dans les petites attentions qu'elle portait à son père, dans sa façon de regarder sa famille comme s'ils étaient la prunelle de ses yeux. Et plus que tout, elle se rappelait ce qu'elle lui disait toujours avant de dormir..
« Dormi bene, tesoro mio. Tu sei il mio mondo e io sono il tuo. » Dors bien, mon trésor. Tu es mon monde et je suis le tien. »
Cette vision vola en éclat quand son père tomba malade et qu'elle dût le regarder mourir à petit feu. Pendant que sa mère, impuissante et incapable d'indentifier le mal qui le rongeait, ne pouvait même pas le soulager dans ses derniers instants. Le jour où son supplice s'arrêta fut celui où Vela su qu'elle ne voulait jamais hériter de connaissances si futiles et superficielles. Elle étudierait la médecine, la vraie, elle ferait avancer la science.
Elle resta quelques jours de plus, le temps de faire ses derniers adieux à son père. C'était un homme simple mais qu'elle avait aimé sincèrement. Presque autant qu'elle avait aimé sa mère avant de voir l'étendue de son incompétence. Il aurait surement mérité mieux que cette incapable. Aussitôt son père rendu à la terre, Vela partit, sans laisser un mot pour sa mère. Elle pouvait rester seule dans sa cabane, avec ses livres remplis de mensonges. C'est tout ce qu'elle méritait.
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« J'avais pour objectif de rejoindre l'université de Bologne, mais je me suis heurtée à un problème majeur : j'étais une femme et pauvre qui plus est. Tellement pauvre que je n'avais même pas de nom de famille, ce qui était une chose courante à l'époque. J'ai toujours été uniquement Vela, c'est le nom que m'a donné mon père et le seul que je porterai, dans la vie comme dans l'Au-delà.
Les portes de l'université m'étaient fermées, le monde était déjà régi par des hommes persuadés qu'ils savaient tout mieux que tout le monde. Alors, je me suis renseignée. J'ai appris qu'il existait une femme chirurgienne qui exerçait dans un recoin de la ville. Son nom était Francesca. Elle n'était pas allée à l'université non plus mais c'était tout comme : elle connaissait tout ce qui y était enseigné. Elles étaient rares celles qui, comme elle, avaient surmonté les épreuves et exerçaient ce métier. Je pense qu'il ne devait pas y en avoir plus d'une poignée dans le pays entier. C'était une femme forte, droite dans ses bottes et trop bonne pour son propre bien.
Je me suis retrouvée sur le pas de sa porte, désespérée, la suppliant de m'aider. Un peu comme toi lorsque tu es venu me demander mon aide il y a toutes ces années… »
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Prise de pitié et se reconnaissant elle-même dans la pauvre Vela, Francesca accepta de la prendre pour apprentie. Vela voyait en elle un reflet de sa mère, de ce qu'elle aurait pu être si elle n'avait pas été limitée par ses croyances archaïques. Francesca lui apprit tout ce qu'elle savait. Au terme de sa formation, Vela se sentait accomplie, elle avait réussi à surpasser sa mère si bien qu'elle aurait été capable de soigner son père aujourd'hui. Elle en était persuadée.
Souvent, elle repensait à sa mère, à ce qu'elle était devenue. La seule chose qu'elle parvenait à ressentir était de la rancœur. Avec un peu de chance, celle-ci avait suivi son père dans la tombe peu de temps après lui.
Très vite, Vela ne se suffit plus de sa vie de praticienne lambda, elle ne voulait pas juste exercer la médecine, elle cherchait à la faire évoluer. Elle voulait en percer tous les mystères.
La majorité de leur patient étaient des pauvres, des gens désespérés. Qui d'autre irait de son plein gré dans un cabinet tenu par deux femmes, aussi compétentes soient-elles, s'ils pouvaient se payer un homme qui aurait étudié à l'université ?
D'un autre côté cela apportait un avantage : ils étaient prêts à tout. Lorsqu'ils étaient aux portes de la mort, ils laissaient Vela tout tenter pour essayer de les aider. Et elle, cela lui permettait de tester ses théories qui se révélaient souvent douloureuses. Ce n'était pas rare qu'elle finisse par donner des plantes toxiques en guise de traitements pour en étudier les effets.
Leur sacrifice n'était jamais vain. Il n'était pas rare pour elle de rester au chevet d'un patient mourant. Elle leur chantait des berceuses, essayant de les apaiser dans leurs derniers instants. C'était la moindre des choses : ils contribuaient au bien commun et elle les aidait à quitter ce monde en paix.
Elle comprit par exemple que la digitale pourpre semblait parfois aider les patients mais que si elle leur en donnait une trop grande dose ils finissaient par en mourir. Elle savait qu'il lui faudrait sûrement des dizaines d'années avant de réussir à trouver de nouveaux remèdes réellement efficaces, et dix de plus pour réussir à en déterminer les bons dosages. Des centaines de malheureux en mourraient, la plupart dans la souffrance. C'était un mal nécessaire.
Francesca n'aurait pas compris, elle aurait juste vu la souffrance, aveugle au noble dessein caché derrière. Vela le savait et lui cachait donc ses agissements, preuve qu'au fond d'elle, elle avait conscience de la cruauté de ses actes.
Un événement majeur vint chambouler cette monotonie : à l'époque on l'appelait la Mort Noire. Une maladie peu comprise et terriblement mortelle s'est abattue sur l'Italie et le reste de l'Europe. Plus connue aujourd'hui sous le nom de Peste Noire. Un fléau bien sûr, mais également une opportunité pour Vela, qui avait désormais une nouvelle aspiration.
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« Je voulais être celle qui trouverait un remède, celle qui réussirait là où tous les autres ont échoué, celle qui vaincrait la Mort Noire. Je savais que j'en étais capable. Tout comme je serai la première à réussir à ramener un fantôme à la vie. En grande partie grâce à tous tes efforts, toutes les souffrances que tu as subies, ton corps qui peine à t'obéir, tout cela n'aura pas été en vain mon amour… »
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Il était encore plus simple d'approcher les patients de la Peste Noire. D'abord, il y en avait partout, les rues étaient submergées, mais en plus, la robe de peste et plus particulièrement le masque, lui permettaient de cacher ses attributs féminins. Combiné au désespoir des patients, cette période fut la plus fructueuse pour Vela. Elle découvrit de nouvelles réactions du corps humain face à diverses substances et plantes diverses. Bien que la grande majorité de ces dernières soient négatives et bien souvent mortelles. Malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à trouver un remède à la Mort Noire.
Un soir, Francesca rentra à la clinique le regard accusateur. Elle la suspecta plusieurs fois par le passé. Mais avec l'arrivée de la Mort Noire et la multiplication des expériences de Vela, celle-ci avait commencé à être moins précautionneuse et sa mentore avait compris ce qu'elle faisait.
« Je peux à peine te regarder dans les yeux… Comment es-tu capable de faire ça ? »
Vela remarqua les larmes dans les yeux de Francesca et son cœur sembla peser une tonne dans sa poitrine.
« Mon plus grand regret sera de ne pas t'avoir laissée mourir sur le pas de ma porte. Tu es indigne de mes enseignements. »
Sa mentore ne voyait pas le grand dessein.
Tant pis pour elle.Vela se jeta corps et âme dans la seule chose qui lui restait : l'élaboration de son remède. Elle passait tout son temps avec ses patients. En quête de la plante, de la mixture qui changerait tout, qui légitimerait tout.
À la place, la Mort Noire la trouva en première.
Elle écrivit une lettre à Francesca avec ses dernières forces, espérant que la nouvelle de sa mort prochaine l'inciterait à venir la voir. Elle ressentit le besoin de lui parler une dernière fois, d'obtenir son pardon. Il fallait que celle-ci lui confirme que sa vie avait eu un sens. Vela tenu le plus longtemps possible, persuadée que sa mentore viendrait la libérer de son fardeau avant qu'elle ne parte.
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« Je suis morte seule, de la maladie que j'essayais de guérir. C'était une mort atroce et douloureuse. J'ai été incapable de soigner le fléau de mon époque, mais je serai celle qui domptera la mort, c'est mon destin… »
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Vela se réveilla dans une salle d'attente pleine à craquer, tous ses symptômes et la douleur allant avec ayant disparu. Après une attente interminable, une entité recouverte d'un drap noir vint la chercher. Vela avait énormément de questions : comment était-elle arrivée ici ? Quel était cet endroit ? et bien d'autres… Pour toute réponse elle obtint un silence pesant. Et chose surprenante : un spectacle d'ombre la représentant dans sa robe et masque de peste, tombant malade puis agonisant dans son lit, seule.
La seule chose que Vela obtint fut l'adresse de sa nouvelle maison. Perdue, elle dût faire ses propres recherches pour finir par comprendre qu'elle était morte. Sa nouvelle vie commençait.
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« Je n'étais qu'une lémure parmi tant d'autres à l'époque. J'avais échoué. Incapable d'achever ma mission. Sans aucun but et mes compétences de médecines inutiles dans l'au-delà, il ne me restait rien. Alors j'ai décidé de voyager, d'étudier, d'apprendre…»
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C'est ainsi que Vela découvrit que le monde était bien plus grand que son Italie natale. Elle vécut plusieurs vies, apprit plusieurs langues, étudia les coutumes des différents fantômes. Le monde était si vaste et elle avait soif d'apprendre.
Elle fit partie des premiers fantômes à fouler l'Amérique, ce fameux continent dont tout le monde parlait mais que personne ne pouvait atteindre. Elle avait écouté les natifs parler de leur pays avec leur regard rempli de nostalgie et de tristesse.
Les raisons de sa venue étaient plus complexes : elle avait suivi un groupe de nécromanciens. Elle s'était mise à leur service car ils parlaient d'un nouveau grand dessein : ramener un fantôme à la vie. Ils espéraient que la nature inexplorée de l'Amérique soit le chaînon manquant. Son désir le plus fou était de développer un pouvoir à son tour. Pour l'instant elle les suivait. Elle avait besoin d'apprendre à leurs côtés, mais ce serait elle qui trouverait la solution. Cela ne pouvait pas en être autrement.
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« C'est là-bas que j'ai découvert mon pouvoir… »
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Elle avait toujours un don avec les mots. Elle savait comment faire en sorte que les gens fassent ce qu'elle attendait d'eux. Mais cela devenait de plus en plus fréquent. Bien qu'elle ne soit pas des leurs, des nécromanciens qui l'avaient prise comme élève acceptaient de lui révéler certains de leurs secrets.
Vela ne comprit pas tout de suite ce qui s'était passé. Ce n'est qu'avec du temps et de la pratique qu'elle réalisa qu'elle était capable d'implanter des idées chez les autres fantômes. Cela lui demandait énormément de concentration et d'énergie pour être bien réalisé, mais lui ouvrait de nouvelles perspectives.
Mais ce n'est pas ce qu'elle divulguait. Sa version officielle était qu'elle pouvait seulement lire les pensées immédiates des autres fantômes. Ils auraient été trop suspicieux s'ils savaient. De plus, cela lui permettait de donner encore plus de crédibilité à ses implantations si le besoin s'en faisait ressentir. Encore aujourd'hui, Shizuma n'aura droit qu'à cette version altérée, la vérité étant encore trop dure à avouer.
Avec la capacité de créer ses propres potions et avec le savoir qu'elle avait soutiré aux autres nécromanciens, elle pouvait enfin entamer son grand-oeuvre dans l'Au-delà. Ses débuts furent chaotiques, remplis d'erreurs et de quelques zombifications. Elle découvrit les dégâts que pouvaient faire une potion ratée. Et contrairement à ses anciens patients dont le tourment s'arrêtait avec la mort, ici ses échecs étaient condamnés à souffrir pendant des siècles. Les conséquences étaient plus graves, mais le but était encore plus noble.
Ayant trop attiré l'attention et s'étant fait trop d'ennemis, elle finit par être obligée de fuir le nouveau continent. Il lui fallait faire profil bas.
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« Alors, j'ai décidé de revenir là où tout a commencé. En Italie, sur la terre de mes ancêtres… »
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Là-bas, elle fit l'une des rencontres les plus importantes de sa vie après la mort : celle de Antonio Stradivari. Il était retourné à Crémone après sa mort pour y rouvrir sa célèbre lutherie dans l'Au-delà. C'est lui qui apprit tout à Vela à propos des violons et qui lui transmit sa passion pour cet instrument. La fabrication ne lui suffisait pas, elle décida de le pratiquer également. La musique lui permettait d'oublier le poids de ses échecs.
Une fois son apprentissage fini, elle choisit de rentrer à Tokyo où elle y ouvrit sa propre lutherie. Très vite elle devint un nom reconnu dans le milieu, ce qui lui offrait une parfaite couverture pour son véritable objectif.
La vraie raison pour laquelle elle s'installa à Tokyo était simple : c'est ici que les fantômes fraîchement décédés affluent. Et quoi de plus facilement manipulable pour servir de cobaye qu'un fantôme tout juste arrivé, en quête de réponse.
Elle avait une organisation bien montée. Elle vendait ses violons en vitrine et dans son arrière boutique elle s'affairait à la concoction de potions en tout genre pour réaliser son projet. Ses erreurs passées n'avaient pas été vaines. Maintenant elle savait qu'elle devait faire preuve de discrétion. Elle ne pouvait pas se permettre de créer des zombies à tour de bras. Cela attirerait trop l'attention et elle avait encore en mémoire les corps en putréfaction et pourtant bien vivants issus de ses débuts.
Bien que son but ultime ait toujours été de créer une potion qui permettrait de ramener à la vie, elle s'était spécialisée dans les potions esthétiques en tout genre. Elle utilisait ses propres créations pour se donner son apparence si particulière. Comment aurait-elle pu faire confiance à un autre nécromancien quand elle savait le peu de scrupules qu'elle avait elle-même ?
Puis un jour, un fantôme particulier se présenta sur le pas de sa porte : Shizuma Nakano. Le seul cobaye qu'elle ait gardé près d'elle. Elle lui promit qu'il serait celui sur qui elle réussirait son projet, peu importe le prix. Il était fort, il pourrait surmonter la douleur.
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« J'ai traité bien plus de fantômes que mon esprit est capable de s'en rappeler. Mais aucun n'était comme toi Shizuma. Tu es unique. »
Le cœur de Vela était lourd.
« J'ai échoué. Je n'ai pas pu tenir ma promesse. Je te fais don de la vérité : ta zombification était accidentelle. Je n'ai jamais voulu un tel sort pour toi. Alors, je te libère. Découvre le monde. Accepte ta nouvelle situation. Et lorsque tu auras assez voyagé, reviens moi. Peu importe où tu iras, dans un an ou dans mille, n'oublie jamais, tu seras toujours à moi. »
Et je serais toujours à toi. C'était des mots qu'elle osait à peine s'avouer à elle-même et qu'elle n'aurait jamais osé lui dévoiler. Alors, à la place, elle se rapprocha pour lui donner un baiser d'adieu. Avant de partir et de le laisser seul, une phrase franchit sa bouche sans qu'elle ait le temps d'y réfléchir, chose rare pour la nécromancienne.
«Tu sei il mio mondo e io sono il tuo. »
Ainsi, elle le laissa partir. Elle savait qu'il finirait par revenir. Il ne pouvait pas en être autrement. Il était toujours revenu. Chaque fois qu'elle l'avait mis dehors. Il reviendrait.
Vela en profita pour voyager de nouveau elle aussi. Elle avait échoué, il lui fallait trouver une nouvelle perspective, échanger avec ses compères et comparer leur notes. Elle ne pouvait pas faillir à son devoir de nouveau.
Malheureusement, ses collègues ne lui furent d'aucune utilité, aucun d'entre eux n'ayant fait la moindre avancée. C'est ainsi qu'après son errance elle rentra de nouveau à Tokyo, rouvra sa lutherie et se remit au travail. Cependant, son échoppe semblait différente, plus terne, plus vide, moins accueillante. Peut-être qu'il s'agissait du désespoir de ne pas avancer dans sa quête. À moins que la cause soit simplement l'absence d'une certaine âme.