Un jour, tout ira mieux.

Le soleil a lentement commencé à décliner, signant la fin d'une journée. Une journée passée à l'extérieur de l'agence, à profiter du beau temps.

Une journée de repos à passer du bon temps avec une amie. Du bon temps passé avec Yumi, signifiant souvent une journée chargée, mouvementé, mais agréable. Juste une sortie entre amis en somme.

Avec le soleil en train de se coucher, cela signifiait pour aujourd'hui de rentrer aux appartements de l'agence. Un soulagement, la fatigue commençant à se faire ressentir sur ses muscles et en même temps une certaine tristesse de quitter son amie pour aujourd'hui.

Et pourtant, quand elle voit l'épreuve devant elle, elle souhaite en finir rapidement.

L'ascenseur.

L'ascenseur qui semble faire n'importe quoi. L'ascenseur avec, paraît-il, une conscience propre. Celui-là même qu'elle doit emprunter tous les jours et qui l'oblige de partir plus tôt si elle ne veut pas être en retard d’une heure quand elle travaille. Le même ascenseur auquel elles sont restées coincées 20 minutes ce matin avant de pouvoir sortir.

Ce n'est pas comme si elle avait une alternative pour se rendre à l'appartement. L'escalier lui était impossible avec son fauteuil.

L'épreuve devant elle ne l'énerve pas tellement, ni ne la fruste... Elle est juste un peu plus fatiguée. Qui sait, l’ascenseur voudra bien ne pas faire de détour ce soir ?

Alors qu'elle appuie sur le bouton pour appeler l'ascenseur, elle se retourne vers son amie.

"- Si tu veux prendre les escaliers, je ne t'en voudrais pas Yumi."

Ce n’est pas qu’elle veut la faire partir, elle veut juste que cette journée ensemble finisse sur une bonne note pour Yumi.

Au même moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrent, attendant que quelqu'un rentre dedans.

“-Me fais pas rire, je vais pas te laisser là-dedans, c'est moins chiant d'être deux dans la galère.”

Le sourire et le soulagement envahissent Asta, c’est un peu égoïste mais c’est toujours d’être accompagné dans cet ascenseur. Une certaine pointe de culpabilité se fait quand même ressentir de l’obliger à supporter ça.

“-  Puis pour ma part, je suis pas spécialement pressée de retourner dans mon appart avec les autres relous.”

Alors que les portes se sont ouvertes et qu’elles prennent place, elle la regarde quelque temps avant de s’égarer dans ses pensées. C'est vrai que toutes les collocations ne sont pas forcément comme les siennes, où on ne s’y sent pas forcément bien.
Des bribes de souvenirs et de conversation lui reviennent sur le sujet et il semble que ça ne s’est pas amélioré.

Asta revient dans le présent en voyant les portes ce fermé et en entendant le commentaire de son amie. Un commentaire dont elle ne peut s’empêcher se sentir amusée.

"- Que s’est-il passé avec tes colocataires ? Ils t’ont encore causé des ennuis ?”

La porte est ouverte si elle veut se livrer sur ce sujet, si elle accepte et y entre. Entre ses quatres murs, il n’y a que deux et personne d’autre pour juger ou écouter ce qui ne veut pas être entendu.

Parler et être écoutée peut aider. Et si elle peut aider son amie, elle sera heureuse de le faire. Elle pourra même essayer de trouver quelques solutions à ses problèmes.
Des solutions jamais parfaites. Des solutions qui ne peuvent jamais aider entièrement. Des solutions qui ne sont ici que des suggestions et conseils. Mais une aide non nulle.
Rien d’obligatoire.

Pour même arriver à cette étape, il lui faut écouter son amie et c’est une chose qu’elle est capable de faire.

Un mouvement attire tes yeux.
Son regard revient vers les portes de l’ascenseur, portes qui viennent de s’ouvrir.

Et qui viennent de s’ouvrir sans qu’elle sente les vibrations caractéristiques de l’ascenseur.

En effet, en face d’eux se trouve le rez-de-chaussée, le même décor qu’elles viennent de quitter.
Personne à l’horizon semble vouloir monter, juste elles et l’ascenseur. Personne ne voulant monter et ayant appelé l’ascenseur. Juste l’ascenseur qui a décidé de revenir sur le point de départ.

“- Est-ce que… qu’il vient juste de rouvrir les portes pour aucune raison ?”

Cet ascenseur à l’habiliter de donner un mal de tête très rapidement.

Il faut qu’elle arrête de chercher une raison rationnelle aux actions de ces ascenseurs. À quoi bon chercher une raison si c’est pour en devenir fou.

C'est seulement l’action qui leur signe le début de leurs enfers.

Sans plus tarder, Asta appuie sur le bouton de leurs étages. Si ce voyage doit durer longtemps, alors autant commencer dès maintenant leurs périples après ce faux départ.