A la recherche du bon café • Hisa & Louis

Hisa est très conscient des nombreux problèmes entourant l'Agence, il l'est même un peu trop pour un de ses employés.
Et à chaque fois qu'il aperçoit un membre de la Camarilla au détour d'un couloir il se revoit frappé d'une honte qui ne devrait pas être la sienne.

Il fait de son mieux, comme tout le monde, mais depuis que le groupe s'est formé de moins en moins de vampires viennent demander son aide. C'est évident que lorsqu'on voit une structure inclusive à sa race, on a tendance à aller vers ces gens, pas vers Hisa le petit nécromancien qui n'a pas toujours su aiguiller correctement les jeunes vampires.

Alors en voyant Louis se tenir près de la machine à café, Hisa ne peut pas retenir un soupir, soudain rappelé de ses propres incapacités.
Cela n'a rien à voir avec le vampire tout à fait poli et agréable, le nécromancien pourrait même dire qu'il apprécie échanger avec lui ce qui n'est pas évident dans l'enceinte de son travail, c'est juste qu'Hisa aime faire son travail correctement et que l'existence de la Camarilla en elle-même prouve que lui et ses collègues n'ont pas été à la hauteur.

Cela fera peut-être un sujet de conversation ? Comme lui et son ami Louis sont deux vieux grincheux aimant se plaindre de tout et de rien, Hisa pourrait sûrement relâcher un peu de pression à ses côtés. Le seul défaut notoire de Louis étant son habitude à fumer en intérieur ce que le fonctionnaire n'apprécie pas, mais à part ça, sa personnalité est assez similaire à celle d'Hisa, pour le meilleur et pour le pire.

-Bonjour Louis, dit-il dans la politesse impersonnelle bien propre à sa personne.

Il était parti pour lui serrer la main mais tenant d'une main sa canne et de l'autre sa pipe, Hisa se ravisa vite, un peu gêné, et enchaina la discussion.

-Volontiers, je venais prendre une pause justement. Tu proposes d'aller où ?

Ils pourraient remonter à la surface et boire en plein air, à moins que le vampire ne connaisse un autre coin meilleur à l'Agence. Est-ce que toute les machines se valent ? A sa connaissance aucune d'entre elles ne fait un café d'exception c'est pour ça que Hisa aime amener son propre thermos de temps à autres. Pas aujourd'hui cependant.

-On pourrait en piquer à quelqu'un, j'ai des collègues qui ont installés leur propre machine à leur bureau. C'est dire à quel point le café de l'Agence est renommé pour son goût d'eau chaude.

hrp : (mes codes étaient tous buggés donc voici un rp bien plat, bien simple) Hisa apprécie l'idée de boire quelque part d'autres et fait des propositions.

" Ils ne nous en voudrons pas, et au pire je leur payerai un café en retour ", répond il en dirigeant son ami vers leur graal caféiné.

C'est vers sa zone de travail qu'il les dirige, il connait mieux ses collègues par ici. En même temps l'Agence est assez grande, il est difficile d'être familier avec tout le monde ici.

Il réfléchit, peut-être que Suzanne a laissée son bureau ouvert, ce serait une bonne piste. Sa machine n'est pas trop mal non plus. Il suffirait de lui laisser un post-it gentil et elle ne s'en plaindrait pas.

Hisa avait déjà élaboré son plan et Louis quand à lui continuait la conversation.
Sa question le fit sortir de ses réflexions et le ramena à sa réalité aussi désagréable soit-elle.
Il avait disparu un moment, il était normal qu'on se pose des questions mais était ce raisonnable qu'il ait si peu envie d'y répondre ?

Avec le temps, Hisa avait de plus en plus honte d'avoir prit des congés sur une saute d'humeur. C'était assez sain de sa part de vouloir prendre du temps pour lui suite à une baisse de moral mais comme il n'était pas un habitué des vacances et habituellement celui qu'on force à se reposer, c'était difficile à assumer.
Il n'arrivait pas à dire "j'allais pas bien", jamais il ne réussirait à l'avouer. Alors que dire ?

" Oui j'ai pris des petites vacances, après tout ce n'était pas interdit, Donc avec tout les dossiers qui se sont empilés sur mon bureau je peux te dire que je suis plutôt occupé en ce moment. Mais ça va. Et toi ? Tu dois avoir à faire de ton côté ? "

Les morts ne diminuent pas alors travailler à l'Agence n'a rien de reposant. Hisa regarde son collègue d'une mine compréhensive, ils le savent aussi bien tous les deux.

Le blond s'arrête devant une porte et toc; pas de réponse. Alors il s'aventure à appuyer sur la poignée et ouvre. Ils n'ont jamais été aussi proche du bon café.

Hisa écoute les plaintes de Louis avec tout autant de plaisir qu'il en aurait en critiquant lui même l'Agence.
Il hoche la tête, comprenant tout à fait le problème, mais celui-ci est si vieux qu'il n'a plus grand chose à ajouter dessus. Le roi n'a pas l'air de vouloir participer au problème vampire.
Il soupire.

" Si je peux faire quoi que ce soit "

Parce que c'est tout ce qu'il peut proposer, malheureusement.

La porte est ouverte et les deux compères s'introduisent sans trop de permission dans le bureau. Hisa connaît ses collègues, s'il garde l'endroit intact il n'aura pas de problèmes, et il n'est pas du genre à aimer le désordre.

Le nécromancien allume la lumière et laisse Louis entrer avant de fermer la porte.
Effectivement l'endroit est peu chaleureux, même pour un bureau.
Le manque de fenêtre n'y est pas pour rien, l'endroit est le cauchemar d'un claustrophobe.
Certains essaient pourtant de personnaliser les lieux, d'y ajouter des plantes, des photos, mais pour Hisa il n'y a rien de mieux que le minimalisme d'une pièce propre est parfaitement rangée, sans fioritures.
Heureusement tous ses collègues ne sont pas comme lui mais même un peu de déco ne peut pas agrandir l'espace.

" En même temps quelle idée de construire des locaux sous terre ", se plaint il.

L'Agence a toujours été comme ça mais il n'a jamais vraiment comprit pourquoi.

La machine à café se trouve derrière le bureau, alors Hisa se fraye un chemin pour venir l'allumer. Sans surprise la machine émet un bruit insoutenable de marteau piqueur alors qu'elle s'allume et Hisa doit élever la voix pour poser sa question.

" Je te sors un espresso ? "

Ce sera son choix, et corsé pour bien le stimuler, mais qui sait, Louis est peut-être adepte des cafés long. Alors il pose la question tel l'hôte qu'il n'est pas dans ce bureau qui ne lui appartient pas.

Puis leur discussion lui remonte au cerveau et sa curiosité aussi.

" Vous êtes serrés à la Camarilla ? "

Le temps d'une pause, Hisa devient barista. Il laisse la machine au son perçant extraire l'or marroné et attends patiemment avant de tendre sa tasse à Louis.

Il lui parle de sa condition à la Camarilla et Hisa a encore plus de peine pour eux. Si lui doit supporter le roi il a au moins l'avantage de toucher aux biens royaux, c'est à dire un budget correct, ce qui est déjà mieux que pas de budget du tout.
Peut-être que quelques vampires aisé.e.s voudraient bien investir dans la Camarilla, mais Hisa imagine que ses comparses aux canines pointues ont déjà du penser à les chercher.

Le blond s'assoit contre le bureau et ne réprime pas son sourire quand Louis évoque l'incompétence du roi.
Voilà pourquoi ils s'entendent si bien, c'est aussi un intellectuel.

" Je devrais être canonisé pour le nombre d'années que j'ai passé à le supporter. "

Et ça n'a rien d'une blague, Hisa le connaissait déjà avant sa nomination royale et il était déjà… Et bien… Joshua.

Le nécromancien reprend une gorgée de son café serré comme pour se réconforter après s'être rappelé de tous les soucis qu'il leur pose à l'Agence.

" C'est pas toujours facile de le suivre. J'aime quand les choses sont bien faites, j'aime être méticuleux. Lui c'est tout l'inverse, il joue son poste à l'instinct. "

Finalement il n'a pas pu trouver de réponse à Louis. Comment est-ce qu'il fait ? Il ne le sait pas. Il le fait c'est tout. Depuis le temps qu'il est à ses côtés c'est devenu assez naturel, même si ça ne change pas qu'Hisa s'énerve souvent après ses décisions.
Mais il s'en souvient Hisa, quand le roi n'était pas aussi impétueux. Quand il semblait plus réfléchi, moins...

Moins quoi ?

Hisa perd le fil de ses pensées, fixe le fond de sa tasse.

C'est vrai que Joshua a beaucoup changé après la mort d'Okihito.

Etait-il un mauvais ami pour n'avoir jamais abordé le sujet avec lui ?

Le blond relève la tête vers Louis. C'est vrai qu'ils étaient en pleine discussion, ce silence doit le mettre mal à l'aise, il continue.

" J'imagine que ça doit être plus calme de travailler sous la direction de Xamanek. Je l'ai pas beaucoup croisé mais ça a l'air d'être une bonne personne. ", et peut-être que Louis pourrait l'informer là-dessus.

Mais au final, qu'est-ce qu'il en sait ? Il ne connait même pas ses ami.e.s correctement.