Dans un petit village où l'ennui rivalisait avec la couleur beige des façades, deux enfants bien décidés à transformer leur quotidien. Chaz et, Hina, frère et sœur de 6 ans et 13 ans respectivement, avaient un talent particulier pour trouver des aventures là où il n’y en avait pas.
Un jour, en fouillant dans le garage de leur père, ils découvrirent un vieux caddie rouillé, abandonné et plein de toiles d'araignée. Après un rapide échange de regards conspirateurs, ils décidèrent que c'était l'engin parfait pour leur nouvelle épopée.
« La Colline de la Mort nous attend, » déclara le gamin avec un air théâtral. En réalité, la "Colline de la Mort" était une simple butte de terre au bout de leur rue, haute de peut-être trois mètres. Mais avec un peu d’imagination, tout devenait épique.
Ils poussèrent le caddie jusqu'au sommet de la colline. L'aînée, toujours la plus courageuse, s'installa à l'avant, tandis que le cadet prenait place à l'arrière, prêt à donner l'élan final. Après une dernière vérification rapide des roues - qui grinçaient comme une vieille porte hantée, ils étaient prêts.
« À l'attaque ! », cria l'adolescente en levant le poing comme une héroïne de film.
Chaz poussa de toutes ses forces et sauta à l'intérieur du caddie au dernier moment. Le caddie, surpris par tant d'enthousiasme, se mit en mouvement, dévalant la butte à une vitesse vertigineuse... pour des enfants. Les roues sautillaient, émettant des cliquetis frénétiques, et le caddie tanguait comme un bateau en pleine tempête.
Tout à coup, une pierre se dressa sur leur chemin. Le caddie décolla du sol pendant une fraction de seconde, assez longtemps pour que frère et sœur échangent un regard horrifié. L'atterrissage fut loin d'être gracieux. Le caddie se renversa, projetant les deux enfants dans les airs comme des petits boulets de canon.
Ils atterrirent en roulé-boulé, recouverts de terre et d'herbe, mais éclatèrent de rire en se redressant. Chaz avait une chaussette en moins, et Hina arborait une nouvelle coiffure décoiffée, agrémentée de brins d'herbe.
« Encore ! », s'exclama le gamin, se frottant les genoux écorchés.
L'ado acquiesça, ses yeux pétillants de malice. « Cette fois, c'est moi qui pousse. »
Et c’est ainsi que les gosses passèrent l’après-midi, affrontant sans relâche la terrifiante Colline de la Mort, prouvant à tous - enfin, à eux-mêmes surtout - que l’aventure est toujours à portée de main, même avec un simple caddie et une grosse butte de terre.
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Chaz, le petit génie de 7 ans avec des rêves aussi grands que le mont Fuji, et Hina, l'ado rebelle avec un sens de l'humour aussi tranchant que le katana d'un samouraï. Ils étaient sur le point d'avoir une discussion des plus épiques : le féminisme.
Chaz, alors qu'il jouait avec son robot géant en Lego, s'exclama soudainement : « Hina, tu sais, j'ai entendu parler du féminisme à la télévision hier soir. C'est quoi exactement ? »
Sa grande sœur, en train de dessiner un manga où les filles sauvent le monde avec leur intelligence et leur bravoure, regarda le petit bout avec un sourire en coin. « Ah, petit frère, tu viens de toucher à un sujet aussi extraordinaire que les batailles de sumo ! Le féminisme, c'est comme avoir un super pouvoir pour les filles. C'est leur dire qu'elles sont aussi fortes, intelligentes et importantes que les garçons »
L'inculte leva un sourcil, intrigué. « Donc, ça veut dire que les filles peuvent aussi piloter des robots géants et sauver le monde ? »
Hina éclata de rire. « Exactement ! Imagine un monde où les filles peuvent faire tout ce qu'elles veulent, sans se faire dire qu'elles doivent juste rester à la maison et être jolies. Le féminisme, c'est ça. C'est comme ajouter des paillettes à une obi déjà génial ! »
Il hocha la tête avec enthousiasme. « Alors, ça veut dire que je peux aider aussi ? »
Son aînée lui fit un clin d'œil. « Bien sûr que oui, petit frère. Tu peux commencer par être un allié. Tu peux soutenir les filles et les encourager à poursuivre leurs rêves, peu importe ce que c'est et les écouter. Ensemble, on peut faire de grandes choses, comme trouver un trésor caché sous le cerisier du jardin ! »
Ils rirent tous les deux, imaginant l'aventure excitante qui les attendait. Et ainsi, entre les batailles de robots géants en Lego et les dessins de mangas, les gosses apprirent que le féminisme n'était pas seulement important, mais aussi incroyablement cool. Et avec leur union, ils étaient prêts à conquérir le monde, une obi pailletée à la fois.
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Chaz venait tout juste d'atteindre les dix ans. Il admirait énormément sa grande sœur, Hina. Celle-ci était connue dans leur quartier pour sa maîtrise impressionnante du parkour. Chaque saut audacieux, chaque course effrénée sur les toits et chaque atterrissage gracieux faisait de Hina une figure presque légendaire aux yeux du gamin.
Un après-midi d'été, alors que le soleil déclinait lentement à l'horizon, Hina décida qu'il était temps de partager sa passion avec son petit frère. Elle l'appela depuis le jardin, où il jouait souvent avec ses amis. Chaz accourut, curieux de savoir ce que sa sœur avait à lui dire.
« Hé Chaz, ça te dirait d'apprendre le parkour? » lui demanda-t-elle avec un sourire complice. Les yeux du garçon s'illuminèrent d'excitation. Il avait souvent rêvé de courir, sauter et grimper comme sa sœur.
Hina commença par lui expliquer les bases : l'importance de l'échauffement pour éviter les blessures, la manière correcte de rouler après un saut pour amortir l'impact, et la nécessité d'avoir confiance en ses mouvements. Chaz écoutait avec une attention sans faille, absorbant chaque conseil comme une éponge.
Les premières leçons se déroulèrent dans le parc voisin, un endroit familier et relativement sûr. L'aînée montra à son cadet comment franchir des obstacles simples, comme des bancs et des barrières. Sous le regard attentif et encourageant de sa sœur, Chaz s'essaya à ses premiers sauts. Il tomba plusieurs fois, mais chaque chute était suivie d'un rire et d'une nouvelle tentative. Hina était patiente, toujours là pour le rattraper et le motiver.
Peu à peu, Chaz gagna en confiance et en agilité. Hina le guida dans des défis de plus en plus complexes, toujours attentive à sa sécurité. Ils explorèrent ensemble des endroits plus audacieux : des murets plus hauts, des terrains de jeux abandonnés, et même les toits des immeubles de leur quartier. Chaque nouvel obstacle franchi était une victoire partagée, renforçant leur lien fraternel.
Avec le temps, Chaz devint un véritable petit traceur. Ses mouvements devinrent fluides et naturels, et il commença à trouver sa propre voie dans l'art du déplacement. Pour Hina, voir son petit frère évoluer et s'épanouir dans cette discipline était une source de fierté immense.
Ainsi, Chaz et Hina continuèrent à pratiquer le parkour ensemble, leur complicité se renforçant à chaque saut et chaque acrobatie. Leur passion commune les rapprochait encore plus, et ensemble, ils affrontaient et surmontaient tous les obstacles, qu'ils soient physiques ou de la vie quotidienne.
Dans une maison moderne et chaleureuse, Hina, âgée de 20 ans, est assise à la table de la cuisine avec son père, et sa grand-mère. La lumière tamisée créée par une vieille lampe suspendue au plafond projette des ombres vacillantes sur les murs, ajoutant à l’ambiance à la fois intime et tendue. La table en bois massif, marquée par les années et les repas partagés, porte les traces de leur quotidien simple mais chargé de souvenirs. Une odeur de café froid flotte encore dans l'air, témoin des longues discussions qui ont précédé ce moment.
Ils discutent d'un sujet délicat : la mère de Hina et Chaz, qui a quitté la famille presque quinze auparavant. Le père, visiblement agité, laisse exploser sa colère et sa douleur, ses mains tremblantes de rage. « Tu ne comprends pas, Hina. Ta mère a secoué Chaz quand il était bébé, si j'étais pas intervenu, ton petit frère aurait pu mourir ! » Sa voix, habituellement douce et réservée, tremble d’émotion et de frustration, révélant des blessures profondes jamais vraiment cicatrisées.
Hina, dont le visage montre à la fois de la détermination et de la tristesse, rétorque avec fermeté, ses yeux brillants d'une lueur de défi et de douleur mêlées : « Papa, c’est ma mère. J'te crois pas. Jamais elle aurait fait ça. Quand elle était là, elle était aimante. Tu te souviens de ça, au moins ? Elle s'occupait de nous avec amour. Je veux la revoir » Elle serre les poings, ses ongles s'enfonçant dans sa paume, tentant de contenir ses propres émotions bouillonnantes.
Attablée à la table, Ai ne disait mot, trop emplie de rage. À chaque fois qu'elle évoquait Angela, la grand-mère Ai laissait percer un mélange amer de déception et de dégoût. Angela, cette Anglaise qui avait osé blesser son petit-fils quand il n'était encore qu'un bébé, était devenue l'incarnation de tout ce qu'elle détestait. Chaque mot prononcé sur son dos était empreint d'une rancune tenace, soulignant sa colère envers cette femme qui avait fait tant de mal à son précieux petit-fils. Même si Angela n'était plus dans leur vie quotidienne, son ombre persistait, laissant derrière elle un souvenir cuisant qui ne s'effacerait jamais dans le cœur d'Ai.
Chaz, maintenant âgé de 13 ans, est assis en haut des escaliers, écoutant discrètement la conversation. Son cœur bat rapidement alors qu'il essaie de comprendre la gravité des mots échangés. Il est pris entre la loyauté envers son père, qui l'a élevé avec dévouement, et l’image aimante qu’il se fait de sa mère à travers les souvenirs et les récits de sa sœur. Les révélations qu'il entend le bouleversent, jetant une ombre sur ses souvenirs d'enfance, qui lui semblaient jusque-là intacts et précieux.
L'atmosphère est lourde de non-dits et de ressentiments anciens. La tension palpable dans l'air accentue la complexité de leurs émotions, rendant la situation presque insupportable pour chacun d'eux. Chaque mot prononcé semble peser une tonne, chaque regard échangé est chargé de significations multiples. Les murs eux-mêmes semblent imprégnés des douleurs et des espoirs d'une famille déchirée par des secrets longtemps enfouis.
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Chaz, alors âgée 14 ans, avait une passion dévorante pour les jeux vidéo. Son PC était son petit bébé, sur lequel il passait quelques heures à jouer à Call of Duty, pour faire plaisir à des amis. Vivant dans une maison moderne avec sa famille, il avait réussi à convertir une partie de sa chambre en un véritable centre de commande de jeu, avec plusieurs écrans et un équipement dernier cri.
Sa grand-mère Ai, en revanche, n'était pas du tout le genre de personne que l'on imaginerait devant un écran de jeu. À 83 ans, Ai était une femme aigrie par les années, souvent grognon et nostalgique d'une époque qu'elle considérait comme plus simple et plus vraie. Depuis son départ de la ferme, elle vivait avec la famille de Chaz et ses interactions avec le monde moderne se limitaient généralement à critiquer ce qu'elle ne comprenait pas.
Un jour, cependant, quelque chose d'inattendu se produisit. L'adolescent, frustré par le manque de coéquipier pour partager sa session, lança une idée un peu folle.
« Mamie, tu veux essayer Call of Duty avec moi ? »
Ai le regarda d'un air dubitatif, les sourcils froncés. Elle allait répondre par un refus catégorique, comme à son habitude, mais quelque chose dans le regard suppliant de Chaz la fit changer d'avis.
« Bon, d'accord, juste pour te montrer que je suis meilleure que tu ne le penses », bougonna-t-elle.
Chaz installa Ai devant l'écran du PC portable, lui expliquant rapidement les bases du jeu. Armée d'un casque et d'un clavier souris, Ai plongea dans le monde virtuel. À sa grande surprise, elle se sentit rapidement absorbée par l'action. Les graphismes réalistes, les sons immersifs, tout cela créa une illusion si vivace qu'elle se mit à croire qu'elle était réellement sur le champ de bataille.
« Derrière toi, Mamie ! s'écria le petit fils en voyant un ennemi approcher.
- Je l'ai vu ! » répondit Ai en appuyant frénétiquement sur les boutons, tirant dans toutes les directions sauf la bonne.
Malgré son enthousiasme, Ai jouait horriblement mal. Elle tirait au hasard, oubliait souvent de recharger son arme, et confondait parfois ses coéquipiers avec des ennemis. Mais cela n'avait aucune importance pour elle. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait vivante et engagée dans quelque chose.
« C'est ça la guerre ? » murmurait-elle parfois, un sourire étrange se dessinant sur ses lèvres.
Chaz, malgré la maladresse de sa grand-mère, était ravi. Il riait à ses erreurs et l'encourageait à continuer. Pour lui, ce moment partagé était précieux, bien au-delà de la performance dans le jeu. Ils se mirent à jouer régulièrement, chaque session devenant une aventure hilarante où Ai se prenait de plus en plus pour une véritable combattante.
« T'as vu ce que j'ai fait là, petit ? demandait-elle fièrement après avoir réussi un tir chanceux.
- Oui, Mamie, c'était incroyable ! Tu es une vraie pro ! » répondait Chaz en riant.
Au fil du temps, la mamie devint moins aigrie, ses sessions de jeu apportant une nouvelle lumière dans sa vie. Elle se surprenait même à parler de stratégie avec son petit fils préféré, utilisant des termes qu'elle n'aurait jamais cru comprendre un jour.
« Tu sais, gamin, » dit-elle, « Je crois que ce jeu m'aide à oublier certaines choses. C'est comme si j'étais sur un champ de bataille, mais cette fois, c'est moi qui ai le contrôle. »
La maison de la famille résonnait désormais des rires et des cris de victoire d'une équipe inattendue : un adolescent et sa grand-mère redécouvrant ensemble le plaisir du jeu et de la complicité. Dans ce monde virtuel, Ai avait trouvé une nouvelle jeunesse, et Chaz avait découvert un nouvel aspect de sa grand-mère, bien plus cool qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Et leur épopée ne s'arrêtait guère là.
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Chaz, en pleine adolescence, avec une sensibilité particulière qui se reflète dans son regard souvent sombre et ses traits tirés. Il porte ses cheveux bruns en bataille, et ses vêtements, souvent sombres, expriment sa volonté de se fondre dans l'ombre - mais qui est en réalité plus simple à porter pour ne pas voir les tâches provoqués par le Parkour. Ses yeux, d'un hazel profond, trahissent une tristesse profonde et un sentiment d'incompréhension, mais dont le sourire venait occulter celui-ci.
Hina, sa sœur aînée, avec qui il partageait sa passion pour le parkour, semble s'éloigner de lui pour passer du temps avec ses propres amis. Ce loisir qui les unissait autrefois s'évapore peu à peu, laissant Chaz avec un sentiment d'abandon et de solitude croissants.
Il se retrouve au cœur d’un conflit familial qui le dépasse. D'un côté, sa grand-mère Ai, une femme aigre et cynique – avec qui il s'éclate sur les jeux vidéos, semble porter le poids de toutes les désillusions de sa vie, et n’hésite pas à laisser transparaître son amertume dans chaque conversation. De l'autre, sa sœur Hina, impulsive et franche, accuse ouvertement leur grand-mère de mensonges, ce qui enflamme les tensions.
Le garçon, pris entre son respect pour Ai et son lien protecteur avec Hina, tente désespérément de maintenir une paix fragile. Son visage juvénile reflète l’anxiété de cette situation; il est tiraillé entre le désir de comprendre les vérités cachées de sa famille et la peur d’aggraver les conflits. Les soirées s’allongent, remplies de silences lourds et de mots tranchants, et Chaz se sent de plus en plus prisonnier de ce duel intergénérationnel.
Avec tout cela, le gamin lutte contre un mal-être profond. Il se sent malheureux, incapable de trouver sa place dans le monde qui l'entoure. Cette confusion et cette détresse émotionnelle le poussent à se replier sur lui-même, à remettre en question ses relations et à chercher désespérément un sens à sa vie. Il n'aimait pas déranger, ou se mettre en avant.
Il est tourmenté, pris entre le désir de connexion avec sa sœur et le réconfort offert par sa grand-mère, mais confronté à des sentiments de malaise et de désespoir qui obscurcissent son quotidien.
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[TW] Tentative de suicide
Chaz, âgé de 15 ans, vivait une adolescence tourmentée. Ses journées étaient marquées par une profonde tristesse et un sentiment d'isolement constant. À l'école, il se sentait souvent incompris, et ses relations avec ses camarades étaient superficielles. Ses parents, bien qu'aimants, semblaient incapables de comprendre la profondeur de son malaise intérieur.
Un jour, l'ado rencontra Haru, une jeune femme de 20 ans. Elle travaillait dans un café local où il passait parfois ses après-midis, tentant de fuir la solitude de sa chambre. La fille était différente de toutes les personnes qu'il avait rencontrées auparavant. Elle avait un air de mélancolie qui résonnait avec les propres sentiments de Chaz, et il fut immédiatement attiré par elle. Rapidement, une amitié se développa entre eux, se transformant en une relation amoureuse intense, mais aussi dangereuse.
Haru avait elle aussi ses démons. Sa vie n'avait pas été tendre, et elle portait en elle une douleur qu'elle ne parvenait pas à exprimer. Ensemble, ils se sentaient compris, trouvant l'un dans l'autre un miroir de leurs propres souffrances. Leur relation, bien que profonde, était marquée par une co-dépendance malsaine.
Leur désespoir mutuel les conduisit à envisager l'impensable. Un soir, après une longue discussion sur la vie et la mort, ils prirent une décision tragique : mettre fin à leurs jours ensemble. Ils espéraient que, de cette manière, ils pourraient enfin échapper à la douleur qui les rongeait.
Ils choisirent une nuit étoilée pour leur acte désespéré. Main dans la main, ils se rendirent à un endroit isolé, loin de la ville et de ses lumières. Ils avaient préparé des pilules et de l'alcool, pensant que ce serait une manière paisible de partir. Assis sous le ciel nocturne, ils échangèrent des mots doux et des promesses d'union éternelle avant de consommer le mélange létal.
Cependant, leur tentative échoua, à moitié. Quelques heures plus tard, un promeneur, attiré par la présence inhabituelle dans cet endroit isolé, découvrit les corps inanimés des deux jeunes amants et alerta immédiatement les secours. Lorsque les ambulanciers arrivèrent sur les lieux, ils constatèrent que Haru était déjà décédée. Son visage, étrangement paisible, contrastait avec celui de Chaz qui, miraculeusement, respirait encore. Transporté d'urgence à l'hôpital, il fut placé en soins intensifs et, contre toute attente, survécut.
La tentative de suicide de Chaz et Haru bouleversa profondément leurs familles et leurs amis. L'incident servit de réveil pour tous ceux qui les entouraient, révélant la profondeur de leur détresse. Lorsqu'il reprit conscience à l'hôpital, Le garçon fut envahi par un mélange de chagrin, de culpabilité et de confusion. La réalité de la perte de sa moitié le frappa avec une violence insupportable. Les autorités, informées de leur relation et des circonstances de leur geste, entamèrent une enquête qui plongea Chaz dans une spirale encore plus sombre.
Il dut affronter non seulement le deuil de sa petite amie, mais aussi les conséquences légales et sociales de leur relation et de leur tentative de suicide. Un journal s'empara de l'histoire, peignant un tableau complexe et souvent déformé de leur amour tragique. Chaz, malgré le soutien de quelques proches, se sentit plus seul que jamais.
Au fil du temps, il tenta de reconstruire sa vie, portant en lui les cicatrices invisibles de cette expérience traumatisante. La mémoire de Haru demeurait une présence constante, un rappel de la fragilité de la vie et de l'importance de trouver de l'aide même dans les moments les plus sombres. Leur histoire devint un rappel poignant de la fragilité de la jeunesse et de l'importance d'une écoute attentive et bienveillante envers ceux qui souffrent en silence.
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[TW]Lettre de suicide
Je ne peux pas commencer par autre chose qu’un Merci. Aujourd’hui, plus rien n’a de goût pour moi et j’ai l’impression de voir ma vie en noir et blanc. Mais entre la douleur et l’état presque végétatif dans lequel je me suis plongé depuis tout ce temps, j’arrive encore à ressentir une chose. C’est de la gratitude. Dans ce monde dénué de couleurs, vous avez réussi à mettre un peu de rose.
De ce rose, je me suis crée une carapace. J'ai passé tant de temps à sourire pour essayer de n'inquiéter personne, mais au final je suppose qu'avoir tant accumulé était une mauvaise idée.
Car je n'ai moi-même aucune idée de ce qui m'a fait flancher.
C’était court, ça n’aura finalement duré que quinze ans, mais je suppose que ça en aura peut-être valu la peine puisque vous étiez là pour moi. Vous m’avez tout donné, je n’ai pas été capable de vous rendre quoi que ce soit. J’ai l’impression qu’on m’a offert la vie sur un plateau d’argent, qu’on m’a tout facilité mais que je n’ai toujours été qu’un vulgaire spectateur de toute cette mascarade.
Je ne sais même pas ce qui me pousse à appeler ça une mascarade. C’est moi qui me suit voilé la face.
Maintenant, je n’y arrive plus. Je constate à quel point tout est dégueulasse ici-bas. Les gens qui crèvent de faim, les faibles qui se font écraser par les forts, tout ce qui fait naître en moi un soupçon d’impuissance me consume à petits feux et je pense qu’il est l’heure de laisser ce qu’il reste de mes cendres s’envoler pour de bon.
Parce qu’avec tout ce que vous m’avez donné, avec tous les codes de triches que j’ai eus pour commencer le jeu, je n’aurais même pas été capable d’aller au bout.
Pourquoi si tout était si facile, j’aurais préféré disparaître ? Pourquoi m’avoir donné toutes les cartes en mains alors que je n’avais même pas l’intention de m’en servir ?
Je ne sais pas depuis quand je ressens tout ça. Je crois que c’est depuis toujours mais cette idée n’a aucun sens. J’ai fini par me dire que j’étais simplement aseptisé aux mauvaises ondes. Grandir m’a tué, dans chaque sens du terme.
Je ne m’excuserai pas. C’est peut-être le seul chose égoïste que je ferais de toute mon existence, mais je ne veux pas être responsable de la douleur que je vais causer. Je n’ai jamais voulu exister, et aujourd’hui je ne demanderai plus pardon pour avoir enfin choisi quelque-chose dans ma vie.
Mais je n’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. Vous méritiez mieux et moi, je ne méritais pas de venir au monde, pas au sein d’une famille aimante, nulle part ailleurs en fait. J’aurais aimé être quelqu’un d’autre, de meilleur, de plus intelligent, de juste différent.
Je ne voulais pas être moi, je ne voulais vous infliger les conséquences de ce que j’étais.
Je ne m’excuserai pas, je n’ai pas à m’excuser et je ne suis pas désolé. Mais j’espère que vous me pardonnerez.
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Chaz était presque à l’aube de ses seize ans, une période censée être remplie d’innocence et de découvertes. Pourtant, sa réalité était bien plus sombre. Les souvenirs de la tentative de suicide ratée, une nuit qui devait marquer la fin de tout, tourmentaient son esprit sans relâche. C’était censé être une échappatoire, une fin à ses souffrances partagées avec sa petite amie, Haru. Mais alors qu’il se réveillait à l’hôpital, la froide vérité s’imposait : Haru n’avait pas survécu.
Chaque jour depuis ce moment, Chaz se sentait prisonnier d’une vie qu’il n’avait plus la force de mener. La culpabilité le rongeait, accompagnée de cette douleur sourde et constante de l’absence de Haru. Il devait retourner au lycée, affronter les regards et les chuchotements incessants de ses camarades de classe. La nouvelle de l’incident s’était répandue comme une traînée de poudre, et chacun y allait de son commentaire, de sa rumeur.
Les premiers jours de son retour furent les plus difficiles. Chaque couloir du lycée résonnait des murmures des élèves qui détournaient leur regard lorsqu’il passait. Les conversations se faisaient plus basses, mais les mots n’en étaient pas moins tranchants. « C’est lui, tu sais, celui qui a tué copine… » « Il aurait pas pu crever avec… » « T'approche pas de lui, ce mec craint »
Chaz essayait de faire abstraction de ces voix, mais elles semblaient s’insinuer directement dans son esprit. Assis au fond de la classe, il se sentait isolé, comme s’il portait un poids visible uniquement pour lui. Les professeurs, bien qu’ils tentaient de le traiter comme les autres, avaient dans leurs yeux une lueur de pitié qu’il ne supportait pas.
Ses nuits étaient peuplées de cauchemars. Il revivait constamment la nuit où tout avait basculé, le visage de Haru, son sourire triste, et la promesse silencieuse qu’ils avaient faite ensemble. À son réveil, le vide à ses côtés était un rappel cruel de sa solitude. Malgré tout, Chaz savait qu’il devait trouver un moyen de continuer, pour Haru, pour lui-même, pour tout ceux qui l'aiment encore.
Peu à peu, il commença à chercher des moyens de faire face à sa douleur. Il trouva du réconfort dans l’écriture, un exutoire pour ses pensées les plus sombres. Ses mots, remplis de chagrin et de regret, devinrent une sorte de thérapie. C’était une lente guérison, mais chaque phrase écrite était une petite victoire sur son désespoir.
Un jour, alors qu'il était assis seul à la bibliothèque, une jeune fille s'approcha de lui. Elle s'appelait Azusa et semblait hésitante. « Je... je sais ce que tu ressens, » dit-elle doucement. « J'ai perdu mon frère l'année dernière. » C'était la première fois que quelqu'un osait lui parler ouvertement de sa douleur, sans jugement, sans pitié.
Avec le temps, Chaz apprit à accepter que sa douleur faisait partie de lui, mais qu’elle ne le définissait pas. Il savait qu’il ne serait plus jamais le même, mais il commença à envisager un futur où il pourrait trouver une forme de paix. L’ombre de Haru resterait à jamais, mais il choisit de la porter comme un souvenir précieux plutôt que comme un fardeau insurmontable.
Ainsi, Chaz poursuivait sa route, brisé mais déterminé, cherchant chaque jour à reconstruire les morceaux de son existence. Les murmures des autres élèves devinrent de moins en moins importants, remplacés par sa propre voix intérieure qui lui rappelait que malgré tout, il devait continuer à avancer.
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Après des mois de réflexion et de guérison, tant physique que psychologique, Chaz prit une décision déterminante. Il voulait transformer son expérience douloureuse en quelque chose de positif pour les autres. Ainsi, il décida de créer un groupe de paroles destiné à ceux qui, comme lui, luttaient contre le mal-être. Il espérait que partager son histoire et écouter celles des autres pourrait apporter un peu de lumière dans l'obscurité de chacun.
Chaz consacra des jours entiers à organiser et promouvoir ce groupe de soutien. Il mit des affiches dans les quartiers, partagea des annonces sur les réseaux sociaux et contacta des associations locales. Le jour de la première réunion arriva enfin, et Chaz se prépara avec un mélange de nervosité et d'espoir.
La salle qu'il avait réservée était petite mais chaleureuse, avec des chaises disposées en cercle pour favoriser l'échange et l'intimité. Il avait préparé des boissons chaudes et disposé des brochures sur la table. Il regarda sa montre. Les minutes passaient lentement. Peu à peu, il réalisa que personne n'arrivait. Les aiguilles de l'horloge tournaient, amplifiant le silence de la pièce vide.
Juste au moment où il commençait à perdre espoir, la porte s'ouvrit doucement. Une seule personne entra. C'était une jeune femme, le visage marqué par la fatigue et la tristesse. Elle s'appelait Ren. Chaz l'accueillit avec un sourire chaleureux, sentant que malgré le faible nombre de participants, sa mission avait tout de même du sens.
Ils s'assirent en cercle, face à face, et commencèrent à parler. Ren partagea son histoire, ses peurs, et ses luttes quotidiennes. Chaz l'écouta avec une empathie profonde, sentant que même si ce n'était qu'une seule âme qu'il aidait ce soir-là, cela valait la peine. Ils parlèrent longtemps, trouvant un réconfort mutuel dans leurs échanges.
Cette première réunion ne ressemblait en rien à ce que Chaz avait imaginé, mais elle marqua le début d'une connexion authentique et significative. Peu importait le nombre de participants, Chaz avait réussi à créer un espace de parole et d'écoute. Il savait que le chemin serait long et difficile, mais il était déterminé à continuer, une personne à la fois, à apporter un peu de lumière dans l'obscurité des vies tourmentées.
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Les retrouvailles entre Chaz, 16 ans, et Angela, tout organisé par Hina, se déroulent dans un mélange d'émotions intenses et complexes. Chaz, devenu un jeune homme fort et mature malgré son passé troublé, attend impatiemment et nerveusement la rencontre avec celle qui l'a abandonné et presque tué. Il se tient dans un parc tranquille, le lieu choisi pour ces retrouvailles, où les chants des oiseaux et le bruit léger du vent dans les arbres contrastent avec le tumulte intérieur de ses sentiments.
Angela arrive, le cœur lourd mais déterminé. Depuis qu'elle a quitté le Japon, elle a traversé une longue période de traitement pour sa bipolarité, apprenant à comprendre et à gérer sa maladie. Aujourd'hui, elle est stable et consciente des erreurs du passé. Sa démarche est lente, presque hésitante, alors qu'elle avance vers Chaz, son visage marqué par la culpabilité et l'espoir.
Lorsqu'ils se retrouvent face à face, un silence poignant s'installe. Angela voit en Chaz un jeune homme qui a grandi sans elle, et ses yeux s'emplissent de larmes. Chaz, bien qu'hésitant, sent une étrange connexion avec cette femme qu'il ne connaît que par les histoires et les souvenirs flous de la petite enfance de sa grande sœur Hina.
Angela prend la parole en premier, sa voix tremblante mais sincère :
« Chaz, je... je ne sais pas comment te dire à quel point je suis désolée. J'étais malade, et je t'ai fait du mal. Mais je suis soignée maintenant, et je veux vraiment... je veux vraiment te connaître, si tu le veux bien. »
Chaz sent une vague d'émotions monter en lui : colère mêlée d'empathie, mais aussi un profond désir de comprendre et sûrement de pardonner. Il regarde Angela, cherchant les mots justes.
« Je ne sais pas si je peux oublier. Pas ce que tu as fait, juste... ton absence, » dit-il doucement. « Mais je veux comprendre. J'ai des questions, et je pense que j'ai besoin de réponses pour avancer. »
Angela hoche la tête, les larmes coulant librement sur ses joues. « Je suis ici pour répondre à toutes tes questions, Chaz. Je veux tout faire pour que tu puisses trouver la paix. »
Ils s'assoient sur un banc à proximité, et Angela commence à raconter son histoire. Elle parle de sa maladie, de ses luttes, et de son traitement. Chaz l'écoute attentivement, ses émotions oscillant entre empathie et résonnance. Au fil de la conversation, ils commencent à tisser lentement les fils d'une relation fragile mais prometteuse.
Le chemin vers la réconciliation est long et parsemé d'embûches, mais ces retrouvailles marquent le début d'une nouvelle phase pour Chaz et Angela. Ils savent tous deux que la guérison prendra du temps, mais pour la première fois, ils ont l'espoir qu'un avenir commun est possible.
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Chaz avait parcouru un chemin semé d'embûches, mais enfin, les choses semblaient aller mieux. Il avait retrouvé sa mère, Angela, qui séjournait à l'hôtel, après une longue séparation qui avait marqué son enfance. Sa mère était maintenant à ses côtés, veillant sur lui avec amour et soutien. Cette réunion avait apporté un nouveau souffle à sa vie, lui redonnant espoir et une raison de regarder vers l'avenir avec optimisme.
Quant à sa passion pour le parkour, Chaz avait recommencé à la partager avec sa sœur Hina. Ensemble, ils repoussaient les limites de leur agilité, bondissant d'un toit à l'autre avec une grâce et une synchronisation impressionnantes. Le parkour était devenu non seulement un mode d'expression physique pour Chaz, mais aussi une manière de se reconnecter avec Hina, renforçant leurs liens familiaux.
Chaz a entretenu une relation proche et chaleureuse avec son père, qui l'a élevé aux côtés de la grande sœur de Chaz. Son père a joué un rôle essentiel dans sa vie, lui offrant soutien et conseils tout au long de son parcours. La présence constante Hina a également enrichi leur dynamique familiale, créant un environnement où l'affection et le respect mutuels étaient des valeurs centrales.
En plus de cela, Chaz n'avait pas abandonné son groupe de parole pour les personnes mal dans leur peau. Chaque semaine, il consacrait du temps à aider ceux qui luttaient avec leurs propres démons intérieurs. Cette activité lui donnait un sentiment d'accomplissement et de satisfaction personnelle, sachant qu'il faisait une différence dans la vie des autres.
Après avoir terminé le lycée, Chaz avait décidé de prendre une année sabbatique. Il avait besoin de temps pour se recentrer et pour se préparer mentalement et émotionnellement pour les prochaines étapes de sa vie. Cette année lui avait permis de se consacrer pleinement à ses passions et à sa famille, sans les pressions constantes de l'école.
Chaz adorait sa grand-mère Ai, qui avait toujours été une source de réconfort et de sagesse. Sa présence aimante et son soutien inconditionnel avaient été un pilier solide dans sa vie, et il ne pouvait imaginer sa vie sans elle.
Dans l'ensemble, Chaz était dans un état d'euphorie presque constante. Il avait surmonté tant d'obstacles et avait trouvé un équilibre dans sa vie qui lui apportait une joie profonde. Chaque jour apportait de nouvelles expériences et de nouveaux défis, mais il savait qu'avec sa famille et ses passions à ses côtés, il pouvait affronter n'importe quoi avec optimisme et détermination. Il se sentait invincible.
[TW]Double décès
Chaz, le jeune traceur intrépide, venait de réaliser un saut audacieux au-dessus d'une voiture, le cœur battant à tout rompre sous l'effet de l'adrénaline. Posant ses mains sur ses genoux, il savourait l'euphorie de son exploit. Déterminé à capturer ce moment épique, il fit signe à la voiture pour qu'elle se prépare à une autre tentative, cette fois-ci filmée.
Cependant, le destin en décida autrement. Au lieu du rugissement du moteur, Chaz fut saisi par les gloussements familiers de Tamago, la poule bien-aimée de sa grand-mère, seule relique de leur passé à la ferme. Avant même de comprendre ce qui se passait, il vit sa grand-mère courir derrière Tamago qui, inconsciente du danger, se dirigeait vers l'asphalte brûlant.
Sans réfléchir, Chaz se jeta à l'action. D'un geste instinctif, il poussa sa grand-mère sur le côté, son corps fragile heurtant le trottoir dans un craquement sourd. Mais le soulagement fut de courte durée, car avant même qu'il ne puisse réaliser ce qui se passait, il sentit l'impact brutal de la voiture qui le percutait de plein fouet, le projetant violemment sur le bitume. Et tandis que Tamago "s'envolait" deux mètres plus loin, Le monde tournoya dans un éclat de métal et de douleur, et tout devint sombre pour Chaz.
Sa tentative audacieuse avait fini par se transformer en une tragédie, laissant derrière lui des éclats de vies brisées et des regrets cuisants. Alors que la poule, pour elle, tout ce serait dérouler de cette même façon, quoi qu'il fasse.
Dommage pour le vampire qui devait le vampiriser.