Deux mains gauche. Lorsqu’il était encore à l’école, Alarick se souvient encore de la façon assez précaire dont le tuteur avait tenté de le remettre dans le bon chemin, dans celui d’une personne cohérente qui savait qu’écrire nécessitait d’utiliser sa main droite et sa main droite seulement car l’autre n’avait rien d’assez noble. Peut-être aurait-il pu devenir meilleur un jour, cette agilité de la main qui est sienne lorsqu’il signe, peut-être aurait-il pu la retrouver dans des dessins si on lui avait laissé le temps, si on lui avait donné sa chance. Mais de chance il n’en a pas eu et ses émotions qu’il essaie d’étendre sur le papier n’ont d’existence que de noms. Émotions ou gribouillis.
Alarick pousse un long soupir, décide finalement de se lever du siège aussi inconfortable soit-il, le blond lui donne une nouvelle chance à chaque fois. Les yeux se portent sur le bureau où gisent les restes de ses tentatives inutiles d’essayer de faire fonctionner sa mémoire et ses mains. Emotions qui le force finalement toujours à gribouiller ce qu’il avait tenté de dessiner, comme si l’idée même de voir dépérir le visage de sa fille dans sa mémoire était assez pour le dégoûter du dessin lui-même.
Le mur est froid, la chambre entière est froide, peu décorée parce qu’il n’ose jamais rester ici tout seul avec les pensées qui le suivent lorsqu’il laisse RED pour la journée. Les draps sont à peine touchés, représentation même de son absence. Mensonge. Il les a changés ce matin même, pour se débarrasser de la sensation horrible des draps humides de ses larmes et la transpiration, de ce pouvoir horrible qu’il déteste.
L’homme souffle, s’apprête à retourner à sa tentative ridicule à reculons mais on frappe doucement à sa porte. Il suppose qu’on frappe à sa porte puisque Zakzak est maintenant assis devant cette dernière, regard tourné vers l’homme dans la pièce et pendant un court instant Rick cherche ses appareils. Abandonnés sur un côté du bureau, il a conscience qu’il est trop tard pour entendre ce que la personne de l’autre côté de la porte a possiblement dit mais il se peut que ce soit n’importe qu’elle autre personne de cet appartement.
Il se penche pour caresser l’animal, gratte rapidement derrière les oreilles avant d’appuyer sur le bouton pour ouvrir la porte en plaquant ce super sourire dont lui-même à le secret. Sourire qui se fige un court instant lorsqu’il réalise que ce n’est pas Lizzie ou même pas Guillaume. La personne qui se tient devant lui est à la fois porteur d’espoir et l’expression même du désespoir d’Alarick. Il lui faut encore quelques instants pour faire grandir un sourire sur son visage.
“Monsieur York! Désolé je-” Il pointe du doigt son oreille, désire ne pas appuyer le fait que bien qu’il se doute de la raison de la présence de l’autre, il ne l’a pas entendu.
“Pardon je-” Il zieute derrière, l’espace de vie du domicile.
“Je suis malpoli, allez-y, rentrez.” Il se pousse, bien heureux d’avoir laissé tourner l’aération de la pièce.
“Zak, sois sage.” Le chien penche doucement la tête, portant son regard vers le nouvel inconnu dans leur environnement commun mais Alarick s’est déjà déplacé dans l’espoir de cacher ses tentatives de dessin non fructueuses.
“Pardon, j’ai- quelques soucis avec le rangement.” L’endroit n’est pas sale, simplement très bordélique. Nombreux prochains pour l’association sont abandonnés dans un coin de la pièce, le bureau déborde de dessins qui n’ont ni queue ni tête, le canapé est rempli de vêtements abandonnés où Zakzak a décidé de faire son lit. Rick tourne la tête vers le nouveau venu.
“Est-ce que je peux vous offrir quelque chose à boire, à manger? Je n’ai pas pour habitude d’être un si mauvais hôte je-” Il pousse un long soupir, attrape l’entièreté des vêtements du canapé, n’écoute pas les petits reniflements de consternation de Zakzak et finalement s’assoit sur son lit.
“Je m’excuse encore du brouillon que c’est.” Quoi? Tout, à l’image de sa vie.
Résumé
700 mots
Désolé Riri est un peu déprimant
Il était en train d'essayer de dessiner mais c'est pas un grand artiste avant de réaliser que quelqu'un est à sa porte. Il n'avait pas ses appareils du coup il a pas de suite entendu mais il ouvre et est super super content de voir Avalon. Il le laisse rentrer et se dépêche de ranger son gros gros bordel.