Un peu de discipline ne fait jamais de mal.
histoire
Née dans un contexte très particulier où le monde entrait doucement en guerre, où même le Japon commençait à s'armer de manière discrète, Ai Chisaka est une fille qui n'a jamais pu rêver plus loin que d'agriculture. Dans un petit village de rizières d'Oyama, la petite devait faire 2 heures de vélo, 1 heure à l'aller et 1 heure le retour juste pour aller à l'école, c'était la seule activité hors de la culture du riz. Oui dans ces écoles très rurales, les travailleurs dans l'agriculture étaient voués à travailler les rizières et tout était ordonné pour la guerre, pour que tout le monde garde un rôle très ordonné dans l'esprit de gagner la guerre. Les hommes devaient partir à l'école militaire et les filles devaient s'occuper des ressources importantes pour subvenir aux besoins de plus en plus grandissants. Avant la Seconde guerre mondiale il fallait stocker, pendant il fallait nourrir le front, et après la guerre il fallait des ressources encore plus importantes pour relever le pays de la défaite, et c'est là toute la vie d'Ai. Il y a bien quelques fois où Ai rêvait de devenir un médecin pendant la guerre, mais ce n'étaient que des rêves. L'importance de son riz l'a rendue riche et surtout redevable, car la nourriture était utile, pour elle, son village, son pays.
A 10 ans Ai Chisaka avait déjà oublié qu'elle voulait travailler dans la médecine, la guerre passée et le pays endetté comme pas possible, il n'y avait aucune place pour son propre rêve, elle était résolue à vouloir reprendre l'exploitation familiale, continuer à faire du riz encore et encore, c'était le seul future qui pouvait lui permettre d'avancer dans un Japon en difficulté. Elle a arrêté l'école à 14 ans pour consacrer ses journées à l'agriculture. Dans ses conditions, l'éducation de l'école pendant la guerre et après la guerre lui ont fait comprendre que sa génération allait être maudite à reconstruire le pays, tout pour relever le pays qui, dans son cœur n'a jamais perdu face aux américains. A sa majorité Ai s'est mariée à un mari dont elle n'avait aucune idée de qui c'était, Genji Botan, c'est là qu'elle a récupéré ce nom. Un mariage arrangé afin d'étendre l'influence des familles et de la production du riz dans la région. Pour Ai, rien a réellement changé à part que la maison devait accueillir Genji. La mère d'Ai est rapidement morte après le mariage, quelque part elle avait perdu son mari pendant la guerre, envoyé au front, et voulait juste que sa fille puisse "réarmer démographiquement" le pays. Le mariage sonnait comme une délivrance.
Saki est rapidement né de l'union de Ai et Genji, et le petit Saki était ambitieux, en 1960 le Japon était bien reconstruit et tout le barratin comme quoi il fallait nourrir le pays n'avait pas atteint le petit Saki comme avait atteint Ai. L'école était loin et l'agriculture n'intéressait pas le petit Saki, alors dès qu'il a pu à 16 ans il est parti en internat dans une plus grande ville, afin de décrocher les plus grands rêves de la ville et la jeunesse ambitieuse, mais il est rapidement tombé dans le crime, la délinquance et tout le côté sombre du Japon, car oui, reconstruire le pays impliquait de grandes difficultés et si c'était si simple de tomber dedans quand on était un petit peu influencé par les courants Yakuza du moment. La richesse facile, c'est la promesse de tomber dans ces choses là.
Ai s'est sentie réellement coupable, voyant comment Saki est devenu, elle s'en est voulue de n'être qu'une pauvre paysanne des campagnes n'ayant fait que du riz, et rien d'autre. A avoir vu Saki sombrer et détester l'agriculture, elle s'est dit qu'il devait lui manquer quelque chose, pour être une meilleure version d'elle-même. Ayant connu la guerre elle s'est résolue à se créer un personnage un peu plus héroïque que la fermière qu'elle était, afin que ses futures enfants soient un peu plus fière d'Ai Botan, la mère qui a reconstruit le pays fièrement.
En 1974, le second enfant est arrivé et il devait être nourrit par autre chose que du riz, fin, en terme de rêve et d'ambitions, Ai et Genji ont décidé d'étendre la rizière avec une partie de ferme, une petite basse court constitués de poules, de porcs et des bovins, c'était avant tout une source de revenus supplémentaire et surtout quelque chose qui rendrait la rizière un peu plus "cool". C'était peut-être un peu trop cool car Kenichi ce second enfant a vécu toute sa vie dedans et au lieu de lui faire rêver de reprendre la ferme familiale, le petit voulait devenir vétérinaire. Ce n'était pas exactement ce que voulait Ai de son deuxième enfant mais c'était pas si horrible comparé à ce que Saki est devenu. Saki, qui a depuis complètement disparu des radars, qui ne pense même pas à sa famille et n'est peut-être même pas au courant qu'il avait un frère. Kenichi deviendra alors le vétérinaire attitré de la ferme, et passera régulièrement voir comment vont les bêtes de la ferme. Un bon enfant en soit qui mènera sa vie à Tokyo.
Trois ans après la naissance de Kenichi, le troisième enfant débarque par une petite gondole dans un panier paisible flottant dans une rivière... Non, c'est faux, mais l'enfant devait absolument reprendre la ferme se disait Ai, ou au moins contribuer à la jeunesse japonaise qui reconstruira le pays. En 1977 le pays est déjà bien reconstruit et seul les vieux pensent encore à vouloir reconstruire le pays, et personne ne fera comprendre cela à Ai. Elle se fait vieille et tout ce qu'elle voit à longueur de journée c'est du riz et des animaux, et son mari qui s'occupe de vendre les récoltes et l'aider. Ses enfants ne veulent même pas l'aider même si ils aident dès que la mère le demande. A défaut de ne faire que ça, Ai a bien bourré le crâne d'Hideki qu'on pouvait s'en sortir en arrêtant les études tôt, mais qu'il devait au moins reprendre la ferme si il voulait s'en sortir. Au moins Hideki a écouté Ai à moitié, il ne s'est pas préoccupé des animaux, a arrêté les études tôt et surtout, n'est pas tombé dans les Yakuzas, sauf qu'aujourd'hui il galère en ville à faire que des petits boulots, un demi-échec en soit.
Haruka sera la dernière en 1980 sa naissance fût joyeuse ! C'était la dernière qui totue sa vie a toujours reçu tout ce que les autres ont eu, la fille un peu tout le temps contente et vraiment très gentille. Elle était destinée à vouloir reprendre la ferme et ça s'annonçait bien car elle aimait bien la ferme les aider à la rizière, mais là c'est Ai qui a vrillé. Dans un sens elle a vu Saki partir en Yakuza, le premier, puis des années après c'est Kenichi en vétérinaire, et Hideki, bref, elle se sentait presque coupable de ne pas envoyer Haruka en ville. Alors des que Haruka le voulait, la vieille maman la laisserait aussi s'envoler de ses prorpes ailes, chose qu'elle a fait à ses 18 ans. Haruka est partie faire sa vie ailleurs, à Tokyo aussi et sa joie de vivre s'est traduit en une opportunité pour elle de devenir une mascotte.
Tout les enfants d'Ai sont partis avec un bagage conséquent de mensonges sur ce qu'était la guerre, et des histoires incroyables que personne ne croit car ce sont des mensonges. Jamais il n'y a eu de soldats américains à l'école, jamais ils ont tué des américains dans les champs et jamais son riz a été élu sauveur du pays en 1941. Ai est vieille et patriotique, elle donnerait tout pour son pays, même si ça passe par des mensonges et ce qu'elle donne au Japon, c'est des enfants dont elle est fière, sauf Saki qui a été un peu renié car il est tombé dans la criminalité. Malgré ces mensonges qu'elle radote à longueur de journée à ses enfants qui passent, et repassent, parfois avec leurs enfants et parfois sans, oui quand tout les jours il n'y a que la ferme qui compte, Ai Botan ne se rendait pas vraiment compte que ses enfants grandissaient aussi dans leurs coins, qu'elle était devenue grand-mère et que la vie continue ainsi de suite.
C'en est à un point où même certains de ses enfants, voire même petit enfants meurent avant Ai. En 2014 c'est Saki qui meurt d'un accident, pas vraiment de la route, mais au moins cela concernait un pont d'autoroute, mais celui là, Saki, il ne tournait pas rond. Apparemment en voulant fuir la police il est tombé de 20 mètres de haut pour s'écraser dans un skate-park en contre-bas. Ai aime d'ailleurs s'en moquer, vu le peu de considération qu'elle a pour ce "petit voyou de criminel", ce skate-park, elle l'appelle le "Sakite-park" et ça lui apprendra d'avoir vrillé dans les Yakuza. le fils de Saki est mort peu de temps après, étant donné comment Ai voit le côté de Saki comme un virus, c'était mérité, même si personne ne mérite vraiment la mort, pour Ai, l'execution sur le peloton de tir était la seule issue pour Saki et sa famille. A la guerre comme à la guerre, les trahisons sont punies d'une balle dans la tête.
Jusqu'à ses 80 ans Ai Botan n'avait qu'une seule vie et routine, la dur vie de fermière, dans les rizières et les animaux et magré sa forme plus qu'olympique pour son âge. Chaque années elle accueillait e reste de sa famille jouer et s'amuser. Enfin, seulement après avoir travaillé les rizières. Oui les enfants et les petits enfants travaillaient avec Ai. C'était le seul point vraiment négatif car derrière avec toute l'argent qu'elle a récolté, c'était tout le temps un grand moment d'échange de cadeaux et de bon plats, des moments précieux qui illuminaient sa vie. Le petit Chaz toujours attentif à ce que mémé Ai disait, la p'tite Hina qui avait plutôt tendance à la traiter de menteuse, parfois des vérités sur les parents que les petits enfants n'avaient aucune idéec'était toujours les moments préférés d'Ai car au moins elle pouvait être fière d'avoir donné à son pays des enfants avec un avenir radieux, dans un pays qui fonctionne, où la guerre appartient au passé.
A partir de 80 ans, tout le monde s'est ligué contre le fait qu'Ai reste à travailler les rizières. Le premier il y a déjà pas mal d'années, est parti peu de temps après qu'Haruka soit partie en ville, c'est Genji, il est retourné avec sa famille sans divorcer pour éviter les papiers. Tout le monde savait qu'il attendait qu'Ai décède pour qu'il puisse reprendre la fortune d'Ai mais à 85 ans, il a décidé de divorcer, et Ai beaucoup trop gentille, a préféré partir et laisser la ferme à Genji puisqu'il en voulait la responsabilité. Ses enfants vivants ont préféré qu'Ai rejoigne la nouvelle résidence familiale que le lriche Kenichi a à Tokyo. Tout ce que la vieille a voulu garder c'est sa poule porte bonheur de la ferme, pour le reste elle savait que peu importe ce qu'il allait arriver c'est Genji qui allait reprendre la ferme. Il avait toute sa famille qui est restée très agricole tandis que le côté d'Ai sont tous des gens de la ville. Quelque part c'est une bonne retraite qui s'annonce pour Ai, et au moins elle ne sera plus seule !
C'était fatiguant de voir qu'un seul de ses enfants ait eu le courage de s'occuper "un peu" de la ferme, et encore, ce n'était que Kenichi, et il était vétérinaire, pas agriculteur, L'abandon de la ferme, c'était une solide preuve qu'Ai n'avait pas envie de se charger de l'éducation des enfants, voire petit enfants. Oui tout le monde lui avait vendu la retraite et le repos, alors c'était retraite et repos. La tentative de suicide de son petit fils Chaz sonne bien comme un grand déshonneur, dans le top 3 des plus grandes insultes pour la famille, se plaindre n'aurait rien apporté de positif. C'est pareille pour sa belle fille, que jamais elle n'aurait du remettre les pieds au Japon mais bon, ce n'est plus vraiment son problème. Non, tout ce qui lui importait, c'était de savoir quand est-ce qu'elle pouvait jouer à l'ordinateur, comme une petite enfant de 85 ans qui découvre les joies du jeuvidéo. On a tendance à croire que Ai était du genre à rester sur les réseaux sociaux mais que nenni, c'était les jeux de guerres comme Call of Duty qui intéressait la vieille. C'était parfait pour alimenter les discussions à table, raconter comment elle a fusillé au loin des soldats américains pendant la guerre, alors que c'était qu'un frag dans les jeu vidéos. (un des rares frag car elle n'était pas vraiment douée aux jeu vidéos, au moins ça l'amusait beaucoup)
La vieille était souvent partagée entre modernité et tradition, un jour elle ne voulait que jouer sur l'ordinateur, un autre jour c'est machinalement qu'elle se lève aux aurores pour se préparer à une journée de travail, mais n'étant plus à la ferme, elle se rabattait alors sur Tamago, sa poule. Quiconque essaie d'attraper Tamago se retrouve à faire une bonne heure de sport, sauter, courir, passer par dessus les différents obstacles du jardin et même traverser la route. Tamago aime taquiner Chaz ou Ai avant de fuir partout dans la maison voire le voisinage. Un jour, parce que Ai lui a dit qu'elle allait en faire un plat cuisiné pour s'amuser, Tamago a fuit une énième fois vers la route. Le jeu c'est le jeu et courir après la poule était ce que la vieille a fait avec ses petites jambes. Habitués à vivre dans un quartier calme, c'est comme tout les jours que la vieille traverse la route sans faire attention.
Qui l'eut cru quand Chaz avait décidé de faire le petit con avec un de ses amis fous, il avait presque organisé la mort d'Ai qui voulait juste jouer une fois de plus à attraper la poule ! Jamais les voitures roulent aussi vite, et alors que l'accident était inévitable, Chaz se sacrifia, avec un acte héroïque, en poussant Ai. Hélas, quand le menton d'Ai percute le sol d'une violence qui n'aurait pas tué une jeune personne, la vieillesse accuse le coup et envoie Ai directement à l'au delà, un aller simple causé par un trauma crânien fatal. Au moins, Tamago s'en sort comme tout le temps, parfaitement en vie. Et Chaz? C'est la voiture qui l'a achevé. C'est con mais les voilà, les deux ensemble morts.
Au réveil, Ai était déboussolée, c'était un cauchemar ou quoi? Puis surtout pourquoi s'était-elle réveillée dans un temple romain? Si c'était une blague de Chaz qui dormait parterre, c'était une très mauvaise blague, et qu'il se dépêche de se réveiller avant que la canne finisse par frapper le petit fils fainéant. Lorsqu'Ai s'apprêtait à asséner un grand coup de canne sur la tête de Chaz, celui-ci se réveille enfin, elle fait alors mine de rien en tournant la tête. Certes Chaz pensait que c'était un isekai, mais pour la vieille elle ne comprenait pas ce qu'était le où ça caille, et grâce à sa canne, la petite vieille était prête à en découdre avec quiconque qui allait lui empêcher de rentrer chez elle. Que ce soit le roi des morts ou n'importe quel des serviteurs, aucun traitement de faveur, des coups de cannes ! Quelques explications plus tard avec Chaz, Ai avait réussi à comprendre que rentrer à la maison c'était une idée à abandonner, encore une fois abandonner. Le monde des morts était devenu leur nouveau Tokyo, nouveau logement, et surtout une nouvelle vie.
La colocation pour s'accommoder au monde des morts s'est très bien passée pour Ai, brosser son dentier, travailler ses articulations et faire la lessive de ses grandes culottes de grand-mères étaient déjà sa routine, pour ceux qui ont partagé quelques jours avec Ai, c'était un enfer. Les autres ont plutôt subi les coups de cannes, les sermons à rallonge et vu que Chaz a été envoyé ailleurs, la vieille s'est beaucoup trop imposée, et a pris beaucoup trop de place. 7 jours, pas un de plus ont suffit pour qu'Ai se retrouve en appartement seule, et commencer à vivre sa vie, enfin comme elle le veut. C'est petit à petit en harcelant son petit fils dès qu'elle pouvait, que la petite vieille comprendra plus clairement comment fonctionne la vie dans le monde des morts.