Loin du travail, près du coeur (ft Alarick)

Petit goût d’eau vaseuse dont Alarick aurait clairement pu se passer mais connaissant Jules, elle serait capable de parler des bienfaits que cette dernière a pour sa peau. Il la déteste. Déjà dit, déjà pensé et lorsqu'elle l’appelle avec le pire prénom du monde il grimace, accepté l'idée de tremper encore plus dans l’eau.

“Qu'est-ce que c’est que ce truc encore? Je préférais quand tu tentais des Hétérick que Alarichard? J’ai l’impression d'être le descendant d’un descendant de je sais pas quoi. Dépêchez vous de me faire remonter, matelot! J’ai aucune envie de rencontrer des créatures ayant disparu de la surface de la terre depuis je sais pas combien d'années!” Il panique un peu pour être honnête. Certes, Rick n’est pas victime de thalassophobie mais qui sait …

Il n'aurait pas dû. Il a lui-même tendu le bâton pour se faire battre. Quand Jules le refais tomber dans l’eau, Alarick est content, heureux de voir cette façon dont elle a réagit. Étrange sensation qui germe dans son cœur, pas sûr qu’il devrait ressentir cette chose et lorsqu’il retourne à la surface, il plisse les yeux avec un faux dédain. “Gngngn sens de l'équilibre…” Il grogne avant de se hisser avec bien du mal à l'intérieur du kayak.

Lorsqu'il est sûr qu’il ne va pas retomber, Alarick se retourne vers Jules pour lui signaler qu’il compte retirer ses appareils et ne pourra entendre ce qu’elle risque de dire dans les prochaines minutes. Il connaît le matériel, sait pertinemment qu’il vient de faire une grosse bêtise en ne pensant pas à les retirer au préalable. Il zieute un court instant Jules qui semble les mener vers la rive et il se débat avec le compartiment à pile pour le vider de la possible eau à l'intérieur. Il les fourre dans son sac le temps qu’il vienne hisser le kayak sur le sable, signe à Jules qu’il nécessite une courte minute avant de la rejoindre pour manger. Alarick se dépêche d'ouvrir l’appareil, en sort les piles et l’essuie avec autant de vigueur que possible avant de souffler dessus comme si sa propre respiration allait aider à faire disparaître l’humidité.

Il observe son travail un court instant avant de se saisir de l'appareil de rechange qu’il avait pris pour cette situation et de s’en équiper. Le son est terriblement fort et Alarick grimace avant de finalement poser son derrière sur la nappe dressée par sa sœur. “C’est bon capitaine, mes oreilles sont de nouveau valide.”

Blondinet sourit en hochant doucement la tête. “Je n’en doute pas… Elle a été très gentille de se proposer.” Il hausse les épaules. “Bon sinon… Quoi de nouveau dans votre vie affective ma petite dame?” Il appuie son regard en haussant les sourcils affectueusement. “Oui je vais droit au but. On parlera de red plus tard… toi d'abord.” Il connaît la réponse mais il est sûr qu'il peut inventer quelque chose de nouveau dans sa vie. “Pas de beauté fatale au tournant d'un virage, pas de… déjeuner de soleil amoureux?”

Alarick secoue la tête, lui offre un sourire rassurant. “T’en fais pas. J’en avais rapporté de rechange exprès. Ils ont pris l’eau mais j’ai fais ce qu’il fallait.” Normalement. Il n’a pas de mal avec les nouvelles technologies mais certaines sont plus compliquées à comprendre que d’autres. Il sait très bien que Jules ne voulait lui faire aucun vrai mal lorsqu’elle l’a poussé dans l’eau (à part un ego blessé, il s’en sort plutôt bien) il ne pourrait pas la faire se sentir coupable pour quelque chose d’aussi moindre que ça.

Il pointe le tupperware. “Là c’est une salade de tomates. J’ai même osé participer, je sais je suis incroyable. Ensuite elle a préparé des petits sandwichs si j’ai bien compris on a un oeuf/thon et - okay tu t’en fous.” Il la regarde avant de secouer la tête. Bien la peine d’essayer de l’aider. Quelle ingrate elle est. Il sourit cependant, parce qu’il n’est pas particulièrement surpris de son comportement avant de s’attaquer lui-même à sa propre nourriture.

Un ricanement lorsqu’il la voit s’étouffer tandis qu’il lève ses sourcils d’un air faussement aguicheur. Mais ses quelques mots lui touchant doucement le fond de sa poitrine, résonne avec des vérités qu’il pense lui-même sans oser en parler à certaines personnes. Il pose doucement une main sur sa jambe, pression sympathique, geste doux de quelqu’un qui pense, qui sait qu’elle souffre et qui souhaite l’aider bien qu’il n’ai malheureusement que sa présence à offrir.

“J’imagine en effet que ça ne doit pas être facile à vivre.” Parce qu’il sait ce qu’est l’envie, sait qu’il souhaiterait lui aussi pouvoir vivre des choses qu’il n’a pas eu la chance de vivre. “Je sais aussi que tu es quelqu’un d’incroyable Jules, que tu n’as pas eu la vie que tu aurais dû avoir là-haut mais que tu l’as ici.” Il sourit, diarrhée verbale qu’il n’arrive pas spécialement à arrêter, parce qu’il refuse qu’elle parle d’elle-même de cette façon. “Je pense qu’il y a quelqu’un pour toi ici, peut-être même plusieurs. On a pas eu ce qu’on voulait et on vivra peut-être encore 100 ans avant de vivre toutes les émotions qu’on souhaite vivre mais tu mérites quelque chose de  vrai, quelque chose de profond et tu mérites quelqu'un qui t’aimes pour ce que tu es!” Wow, tout ça sans bégayer?

Il sait qu’elle essaie de détourner l’attention, qu’elle veut qu’ils parlent de lui mais Rick veut lui faire comprendre qu’elle est quelqu’un d’incroyable, qu’il ne peut pas lui donner ce type d’amour qu’elle souhaite mais qu’il sera là pour lui offrir ce qu’il a. Mais il lui fait quand même ce plaisir, de pouvoir discuter d’autre chose.

Il hausse les épaules cependant, sourire toujours aussi triste sur son visage. “Toujours rien depuis 35 ans que veux-tu… Je n’y arrive pas.” Il n’arrive pas à aimer. Alarick regarde nerveusement ses mains, réfléchit à comment formuler le fait mais il n’a rien de plus à rajouter. “Peut-être un jour mais je n’ai pas encore… eu l’occasion. J’ai aussi utilisé Thunder! C’est rigolo mais je- j’angoisse quand quelqu’un me propose de sortir…” Du coup il passe son temps à désinstaller/réinstaller l’application.

Hairflip de capillarité inexistante, il est très content du petit compliment de cette madame. Il apprécie subvenir à ses besoins, apprécie lui donner un petit quelque chose. Alarick est absolument mauvais en cuisine, c’est clairement pas un mystère. Il est mauvais, il a fait cramer une superbe petite cuisine une fois et puis c’est pas un si problème en fait… Bon, après, avec une salade de tomates, il aurait certainement pas réussi à faire ça? Puis Lizzie aurait certainement peu apprécié. Puis le reste de la collocation je l'aurais certainement pas laissé faire. Il aurait mal vécu être attaché par Guillaume et interdit d’entrer dans la cuisine. Quoique…

“Yep!” Ils abandonnent la plage, Alarick se débarrasse de son appareil, zieute Jules pour savoir si elle désire lui parler avant de plonger tête la première dans l’eau. Tentative de meurtres après tentative de meurtres, il tente de faire disparaître Jules un peu sous l'eau mais malheureusement il semble qu’elle est meilleure que lui mais avec sa super capacité à ne pas entendre, il joue le déni de ne pas la voir crier.

Obligé de remettre de la crème comme un malpropre, Riri grogne dans sa barbe quasi inexistante vu qu’il s’en est occupé ce matin même avant de débarquer chez Jules. Il se bat aussi avec la pile de son appareil avant de retourner vers Jules avec des pouces en l’air. “C’est parti mon capitaine!”

Ils resautent à l’intérieur, prêt à en découdre avec la fin de la rivière. Il hoche doucement la tête. “Alors. Pourquoi c’est pas toi qui transitionne… oui non attends la question est débile. Tu seras encore lesbienne si tu transitionne.” Il plisse les yeux. “Okay non attends, 150 ans vendu. Je serais une super madame. Incroyable madame.” Il hoche la tête, “C’est quoi mon nouveau prénom?” Alaricke? Aline? Il n'est pas sûr pour le moment. Pour être honnête est-ce que ça aurait du sens.

Ils dévalent l’eau avec une certaine sérénité et malheureusement il semble que le soleil commence à décliner à l’horizon. “Mon capitaine, il semble qu’on ne va pas tarder à rentrer…”