Baby really hurt me, crying in the taxi
He don't wanna know me
He don't wanna know me
identité
Nom : Lawrence
Prénom : Eden
Date de naissance : 14/02/1989
Date de mort : 20/12/2012, à 23 ans
Nationalité : française, même si son nom ne donne pas du tout cette impression
Langues parlées :
[X] Anglais
[X] Japonais
[X] Français, langue natale
Race : Lémure
Personnage de l'avatar : Kana Arima - Oshi no Ko
Prénom : Eden
Date de naissance : 14/02/1989
Date de mort : 20/12/2012, à 23 ans
Nationalité : française, même si son nom ne donne pas du tout cette impression
Langues parlées :
[X] Anglais
[X] Japonais
[X] Français, langue natale
Race : Lémure
Personnage de l'avatar : Kana Arima - Oshi no Ko
description physique
Couleur de peau : blanche
Couleur des cheveux : une sorte de rouge foncé un peu bizarre, de base bruns, elle voulait rendre ses cheveux un peu plus SPICY, elle le faisait elle-même au début, puis a appris que les potions pouvaient s'en occuper pour elle (ça lui a pris longtemps de réaliser qu'ici, les potions, ça ne sert pas qu'à jeter des sorts ou empoisonner des gens comme dans les films de sorciers)
Longueur des cheveux : mi-longs
Couleur des yeux : noisettes
Corpulence : plutôt maigrelette, elle n'aime pas trop manger et se nourrit uniquement pour survivre
Taille : 1m55, a arrêté de grandir dès son arrivée au collège, on pense souvent qu'elle est encore au lycée ce qui est très frustrant
Style vestimentaire : très heureuse que le style des années 1990 est de retour, des trucs assez oversize et surprenamment colorés
Habitudes : tire une mèche de cheveux lorsqu'elle ment, son français est rempli de "putain" et "merde" (une belle française en somme)
Autre : porte l'insigne stakku parce qu'il a du flow, cicatrice de balle sur l'épaule et la poitrine
Couleur des cheveux : une sorte de rouge foncé un peu bizarre, de base bruns, elle voulait rendre ses cheveux un peu plus SPICY, elle le faisait elle-même au début, puis a appris que les potions pouvaient s'en occuper pour elle (ça lui a pris longtemps de réaliser qu'ici, les potions, ça ne sert pas qu'à jeter des sorts ou empoisonner des gens comme dans les films de sorciers)
Longueur des cheveux : mi-longs
Couleur des yeux : noisettes
Corpulence : plutôt maigrelette, elle n'aime pas trop manger et se nourrit uniquement pour survivre
Taille : 1m55, a arrêté de grandir dès son arrivée au collège, on pense souvent qu'elle est encore au lycée ce qui est très frustrant
Style vestimentaire : très heureuse que le style des années 1990 est de retour, des trucs assez oversize et surprenamment colorés
Habitudes : tire une mèche de cheveux lorsqu'elle ment, son français est rempli de "putain" et "merde" (une belle française en somme)
Autre : porte l'insigne stakku parce qu'il a du flow, cicatrice de balle sur l'épaule et la poitrine
précisions
stakku, bien qu'elle n'ait vraiment essayé de se rattraper que pendant quelques mois. elle est juste d'accord avec l'idée de "dimension d'attente", et du fait qu'elle est ici parce qu'elle a fait une erreur vivante, ça va avec sa façon de penser • a complètement abandonné l'idée de changer de race parce que "ça a l'air trop chiant" • son nom se prononce normalement à l'anglaise (iden), mais personne n'a jamais respecté ça, donc elle a abandonné • a mis des talons pendant quelques mois pour essayer de paraître plus grande, mais ça lui fait mal aux pieds, donc elle a rapidement arrêté • écoute beaucoup de musique des années 80-90, connaît par cœur la biographie de kurt cobain, sa chambre était pleine de posters de nirvana durant son adolescence • d'ailleurs, elle aimerait bien se tatouer le logo de nirvana, mais elle a trop peur • ne sait toujours pas que le mariage homosexuel est légal en france, elle a trop peur pour se renseigner • d'ailleurs, elle a toujours tendance à parler de (faux) crush masculins plutôt que féminin devant les gens qu'elle ne connaît pas trop • a pleuré à l'école primaire pendant le spectacle de fin d'année parce qu'elle devait jouer la princesse qui mariait un garçon • accro aux séries parce que ça lui change les idées, sa série préférée est (évidemment) breaking bad et ça la rend folle de ne pas savoir la fin, mais elle a peur que ce soit décevant (que quelqu'un lui dise pitié) • essaie de se tenir à la page sur les dernières expressions à la mode mais elle a du mal (vine???? tiktok???? brainrot????) • a appris à ses dépends que gangnam style n'est plus à la mode, elle ne parle plus de ce qui était à la mode à son époque depuis
Caractère
NONCHALANTE
CHILL
INDÉPENDANTE
RÉSERVÉE
DÉTACHÉE
Eden est vraiment cool.
On ne parle jamais vraiment en mal d’Eden, parce qu’elle ne fait de mal à personne. Ce n’est pas un ange—loin de là. Elle a son caractère, elle pique ses crises, elle a tendance à péter un plomb lorsque quelque chose est trop pour elle. Fort heureusement, peu de choses sont trop. Eden réalise qu’elle a encore au moins huit siècles dans ce monde, et elle a décidé qu’elle n’allait pas se faire des cheveux blancs à se stresser toute la journée. Non non—elle ne prend pas son travail bien au sérieux, ne court pas auprès des auteurs parce qu’ils ne lui ont pas livrés leurs planches à temps, se contente de faire preuve de remarques piquantes lorsqu’un mangaka ne respecte pas les règles.
Parce qu'Eden est vraiment cool.
Elle est cool, parce qu’elle ne vous forcera jamais la main. Parce qu’elle veut juste passer du bon temps avec ses amis, ne pas se prendre la tête et profiter du fait que merde—elle est morte quoi, pas besoin de se faire chier avec les factures à payer et des comptes à rendre à l’État. Pourquoi est-ce qu’elle se mettrait la pression alors qu’elle pourrait, très franchement, rester dans sa chambre à juste lire des mangas et jouer aux jeux vidéo toute la journée ? Ici, personne ne l’embête—et si c’est le cas, elle peut juste aller leur dire d’aller de faire foutre. Qu’est-ce qu’ils vont faire ? La tuer ?
Alors Eden se fait plein d’amis. Peu d’amis proches, mais plein d’amis. Quand quelqu’un veut organiser une sortie à plusieurs, son nom vient presque immédiatement. Elle ne passera jamais son tour lorsqu’on fait tourner un pétard en soirée, accepte les jeux à boire avec plaisir et aide à décuver en rigolant. Elle ne refuse pas souvent, parce qu’elle n’a pas de raison de dire non. Elle suit le mouvement sans rien dire, se contentant de bavarder et de se plaindre avec ses amis.
Ça ne va pas souvent au-delà—Eden est loin, un peu trop loin des autres. Assez proche pour ne pas se sentir coupée du monde, mais trop éloignée pour pouvoir tisser de vrais liens. Elle-même ne sait pas trop pourquoi—son côté je-m’en-foutiste ne plaît pas aux gens, elle n’est pas assez à l’écoute, oublie souvent ce qu’on lui confie, ce qui blesse souvent. Elle a du mal à du montrer ses émotions : on lui répète souvent quelle a l'intelligence émotionnelle d'une plante, ce qui est loin d'être vrai, elle n'arrive juste pas à casser cette distance qu'elle a inconsciemment mise entre elle et ses camarades.
Eden est vraiment cool. Mais pas assez cool pour qu’on veuille qu’elle soit leur meilleure pote. Ce qui est dommage, parce qu’elle voudrait vraiment l’être.
Elle aimerait bien l'être, mais elle a peur. Ce n’est jamais elle qui organise les soirées, jamais elle qui envoie le premier message, jamais elle qui fait le premier pas. Elle a beau avoir réussi à réparer son image de soi et à accepter son petit truc en plus, elle n’ose pas franchir cette barrière—douze ans après sa mort, elle a toujours du mal à s’ouvrir aux autres, pas vraiment au courant de l’évolution des mentalités dans le monde des Vivant·e·s. Elle ne se cache plus—mais elle ne se montre pas non plus, loin de là. Eden adorerait avoir des amis, mais elle a trop peur. Trop peur de ne plus paraître aussi cool qu’elle l’est.
histoire
(tw racisme, homophobie & homophobie intériorisée, harcèlement scolaire, mention de sa première fois (pas du tout explicite, juste une phrase courte), tuerie de masse/attentat terroriste décrite sans être gore) (j'ai mis un petit résumé à la fin parce que j'ai jamais autant débité)
Tim Lawrence a vingt-six ans lorsqu’il est employé à la British Telecom en tant qu’opérateur téléphonique. Ça ne paye pas beaucoup, joindre les deux bouts est compliqué parfois, mais il ne peut pas espérer mieux : il vient d’une famille pauvre, avec un père mineur et une mère qui s’est occupée de lui et de ses quatre frères toute sa vie. Lorsque Margaret Thatcher arrive au pouvoir, il a un peu peur, mais reste optimiste, essaie de noyer son stress dans son travail. En novembre 1984, la première ministre privatise l’entreprise. Quelques mois plus tard, il est licencié. Son père est également mis à pied après la fermeture de la mine où il travaille, ce qui appauvrit la famille Lawrence encore plus.
Tim rêve de la France.
De l’autre côté de la Manche, il y voit la sécurité sociale. La politique de Mitterrand — la retraite à soixante ans, la semaine des trente-neuf heures, l’augmentation du SMIC, la nationalisation des banques. Contrairement à la Grande-Bretagne, la France, elle, n’est pas euro-sceptique. Le climat est bien plus apaisé qu’ici, de grandes manifestations paralysant le pays et des forces de l’ordre qui usent de violence envers les grévistes.
Alors Tim fuit.
Sa famille est contre, ils ne veulent pas repartir de zéro dans un pays dont ils ne connaissent pas la langue. Mais Tim aime la France, bien plus que son pays natal. Armé de ses quelques livres, il arrive à embarquer dans un bateau clandestin, et se met en route vers Paris.
Paris est beau, Paris est grand, mais Paris est intimidant. Il trouve un emploi d’ouvrier, apprend le français comme il peut, essaie de trouver des foyers d’hébergement. Son intégration est lente—jusqu’à-ce qu’il rencontre Gisèle Leroux. Gisèle se rend souvent dans des foyers de migrants, les aide à apprendre le français, et utilise ses contacts pour faciliter l’accès aux emplois aux Britanniques qui, comme eux, ont fui l’Angleterre en espérant trouver un meilleur monde.
Tim tombe amoureux, Gisèle se prend d’affection pour lui. En 1988, ils se marient, surtout pour aider Tim à se régulariser. En 1989, Eden Lawrence naît. Son père insiste pour qu’elle porte ce prénom—paradis terrestre. Parce que c’est ce que la France représente pour lui.
À l’école, Eden est un peu un ovni. C’est la première fois qu’on voit une Britannique ici, son nom est bizarre, on la harcèle de questions. Ses camarades de classe lui demandent de parler anglais, comme un animal de cirque, elle doit donner les prénoms des autres élèves « mais en anglais ». Pierre devient Peter, Antoine devient Anthony, Laurine devient Laureen… On la force à les appeler comme ça, quand bien même ça ne lui plaît pas. On ne se moque pas vraiment d’elle. Elle est juste bizarre. Parce que pas française mais pas britannique pour autant. Ses parents lui disent que sa double nationalité est une force, qu’elle devrait être fière de savoir parler deux langues à son âge. Mais Eden, elle…
Elle aimerait bien s’appeler Françoise Leroux.
Elle aimerait bien qu’on prononce son nom de famille correctement, qu’on parle avec elle du club Dorothée, que les élèves croyants de sa classe ne lui parlent pas d’Adam et d'Eve à cause de son prénom. Elle se sent trop différente des autres, et plutôt que d’en faire sa force, elle se met juste à pleurer en rentrant chez elle, hurlant parfois à son père qu’elle le déteste et qu’il aurait dû rester en Angleterre. Elle n’est qu’une enfant, et peine à réaliser à quel point ses mots blessent Tim, qui se sent complètement impuissant.
Eden fait son entrée au collège alors que le monde panique face au bug de l’An 2000. Le collège est un peu plus calme, car bien plus animé, et puis Eden est blanche, c’est quand même bien plus supportable que la nouvelle clownesse du collège avec un nom incompréhensible. Si incompréhensible, que tout le monde l’appelle tout simplement la Noire, toujours avec ce ton un peu méprisant. Eden a bien retenu son nom, et elle ne comprend pas pourquoi les gens se moquent d’elle—Aisha, qui n’est pas plus surprenant que le sien.
Eden et Aisha restent ensemble. Aisha vient d’Afrique, et comme son père, sa famille a fuit son pays d’origine en espérant un monde meilleur.
« On est pareille, alors.
- Oui, mais toi tu es blanche. »
Sa remarque lui pince le cœur.
Le français d’Aisha est un peu maladroit, elle est bien meilleure en anglais, alors les deux parlent principalement dans cette langue, au risque de passer pour des folles aux yeux des autres. La famille d’Eden se lie à celle d’Aisha, les deux deviennent bientôt inséparables, passent tout le collège ensemble. Plus le temps passe, plus Eden sent quelque chose de bizarre se développer à l’intérieur d’elle. Des petits papillons dans le ventre, un cœur qui bat plus fort lorsqu’elles se voient en dehors des cours, des joues qui rougissent lorsqu’elles sont un peu trop proches.
Ça ressemble un peu trop à ce qu’elle voit dans les films d’amour, mais les deux sont des filles. Impossible que ce genre de chose existent, si ? C’est juste parce qu’elles sont proches. Pourtant, lorsqu’Aisha parle des garçons avec lesquels elle aimerait bien sortir, elle ne peut s’empêcher d’être un peu jalouse.
Le lycée arrive, Internet se développe en même temps. Les deux filles se retrouvent séparées et sont obligées de se faire d’autres ami·es. Eden ne se déteste plus autant qu’avant, elle retrouve un peu de confiance en elle, et arrive à se lier d’amitié avec quelques camarades, mais Aisha lui manque. Dommage que ça ne semble pas être réciproque. Elles se parlent via MSN, mais elles ne mangent plus ensemble, ne passent pas leurs récréations à se tenir au courant. Lentement, très lentement, les deux jeunes filles se séparent, et Eden ne fait rien pour y remédier, parce que ses sentiments lui font peur. Peut-être qu’elle aurait dû en faire quelque chose.
« T’as entendu ? Apparemment, Paul s’est mis en couple avec Aisha !
- Eww, je pourrais jamais sortir avec un noir…
- Ah bon... »
Le petit cœur d’Eden est brisé en mille morceaux, quand bien même elle s’y attendait. Après tout, Aisha ne parlait que de garçons, tout le temps. Que ce soient ceux de son pays d’origine, ou ceux de l’école. Jamais, ô grand jamais, n’a-t-elle parlé de fille une seule fois. Ce qui est logique. C’est Eden, qui n’est pas normale. Il faut qu’elle le devienne, mais comment ? Les garçons du lycée sont tous vulgaires, laids et méchants.
« D’ailleurs, Eden, quand est-ce que tu te trouves un mec ? T’es jolie et en plus t’es exotique, ça doit forcément plaire à quelqu’un ici !
- Oh, euh, je sais pas… Les garçons me plaisent pas trop…
- Hein ?
- Euh, les garçons d’ici, je veux dire. »
Le pire, c’est qu’elle n’a même pas fait exprès. Mais c’est trop tard.
Les rumeurs circulent vite—d’abord dans sa classe, puis parmi toutes les classes de premières. Elle n’est pas bien populaire, mais une de ces LGBT là, ça court pas les rues. Certains sont intrigués, d’autres repoussés. Elle a l’impression d’être de retour à l’école primaire—sauf que cette fois-ci, Eden est bien plus que juste « exotique », elle n'est carrément pas des leurs. Dans les couloirs, elle entend des « tu crois vraiment que c’est une gouine ? » « ça doit être une sacrée allumeuse, on dirait pas comme ça » « je devrais faire attention autour d’elle, elle va peut-être me sauter dessus par surprise ».
Eden essaie de se tourner vers Aisha en cherchant du réconfort. Elles sont meilleures amies, et elle sait ce que ça fait, d’être rejetée, non ? Même si Eden est toujours blanche, même si c’est quelque chose qu’elle peut plus facilement cacher que sa couleur de peau…
« C’est pour ça, qu’au collège, tu me regardais bizarrement, des fois. Laisse moi tranquille, ok ? J’ai un copain, s’il me voit avec une gouine, il va croire que je suis dans les mêmes délires chelou que toi. »
Elle la bloque sur MSN immédiatement après.
Maintenant quoi ?
Ses parents apprennent, se contentent d’un simple « on t’accepte comme tu es, chérie », ce qui est déjà un milliard de fois mieux que ce qu’elle subit au lycée, mais quand même. Il faut qu’elle se force. Qu’elle sorte avec un garçon. Elle ne veut pas revivre l’école primaire. Eden arrive à trouver un garçon d’un autre lycée, avec qui elle traîne souvent devant son propre établissement et l’embrasse à de nombreuses reprises, espérant qu’il la rende normale. Elle se laisse faire, lorsque dans sa chambre, il commence à déboutonner sa chemise. Jean est en train de la rendre normale, personne ne pourra dire le contraire.
Eden rentre chez elle peu après, fondant en larmes et tentant d’oublier les mots vulgaires que son « copain » lui a murmurée en se rhabillant.
Elle a détesté ça, mais il semblerait que Jean soit si fier de sa performance qu’il en a parlé à tout le monde, au point où ça a atteint son lycée. Les insultes se tassent petit à petit, on préfère la féliciter, parce qu’elle a perdu sa virginité avant la majorité de tes camarades. Eden reste avec Jean jusqu’à la fin du lycée, en s’habituant peu à peu à cette normalité qu’elle déteste tant. Avec son baccalauréat en poche, elle décide de faire des études de langues, par facilité. Après tout, elle est bilingue. Autant que ça serve.
L’université se passe beaucoup mieux, parce qu’il y a beaucoup d’élèves étrangers et que personne ne se doute qu’elle préfère les filles aux garçons. Elle sort avec plein de garçons différents pour ne pas prendre le risque que les rumeurs réapparaissent. Eden Lawrence n’est plus la fille toute timide qui a peur de tout, elle commence à s’ouvrir aux autres et à se faire de nouveaux amis. Tout le monde se fiche qu’elle parle bien anglais, parce qu’après tout, il faut être vraiment idiot pour être ici sans parler un mot de cette langue.
Les années passent, les débats sur les droits LGBT se font de plus en plus nombreux, et lorsqu’ils sont mentionnés à l’école, Eden se contente de simples « elles font ce qu’elles veulent tant qu’elles me touchent pas ! » avec quelques remarques homophobes par-ci par-là. On parle de plus en plus de mariage homosexuel, d’adoption homoparentale, et les réactions homophobes violentes qui se propagent sur tous les réseaux sociaux.
Eden décide d’avouer, au moins à ses parents, qu’elle n’aime pas les hommes, et que Léon ne l’attire pas du tout, mais qu’elle reste avec lui par sécurité. Ils réaffirment leur soutien, ce qui la soulage, au point où elle fond en larmes devant eux.
2012, c’est l’année de la fin du monde, mais c’est surtout sa dernière année d’université. Plus qu’une année avant l’obtention de sa licence, et elle n’a aucune idée de ce qu’elle va faire après ça. Son diplôme ne sert à rien, parce que les machines vont bientôt remplacer les traducteurs, et qu’elle se retrouvera au chômage dans cinq ans, parasitant le R.S.A comme plein de jeunes de son âge qui ne cherchent pas de boulot.
Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, Eden n’aura finalement pas besoin de profiter d’aides de l’État.
Le 21 décembre 2012, le calendrier maya prend fin, du coup, la Terre va exploser. Apparemment. Ou du moins, il y aura une catastrophe naturelle qui va raser la majorité de l’humanité. Eden n’a pas bien suivi cette histoire, parce que ça a failli être la fin du monde beaucoup trop de fois. Pour elle, la fin du monde arrivera lorsque Bill Gates pétera un câble et fera exploser tous les ordinateurs Windows, ou qu’un autre milliardaire utilisera son argent pour lancer une bombe atomique sur Terre.
Le 20 décembre 2012, Eden est en chemin pour fêter Noël avec ses parents. Tout le monde se fiche globalement de l’événement si attendu, comme elle, qui attend l’arrivée de son train en jouant à Plague Inc. sur son téléphone. Plongée dans une profonde réflexion, développant méticuleusement son virus, elle ne remarque pas l’adulte déséquilibré qui entre dans la gare, armé jusqu’aux dents et au bord des larmes.
« Je—JE VEUX PAS MOURIR, PUTAIN ! C’EST LA FIN DU MONDE ! »
Elle n’a pas le temps de se baisser que l’adulte vide ses munitions en tirant frénétiquement sur tout ce qui bouge—Eden comprise, donc. Elle se prend une première balle dans l’épaule, lâche un cri de souffrance, puis se souvient qu’il faut qu’elle fasse la morte pour essayer de sauver sa vie. La mitraillette continue de résonner à l’enceinte du bâtiment, les gens tombent comme des mouches sur le sol. Elle se prend une deuxième balle, cette fois-ci en plein les poumons. Le tireur se tire immédiatement après une balle dans la tête, la gare soudainement silencieuse.
Eden s’éteint doucement, mais douloureusement. Désolée maman, je vais ruiner les fêtes de fin d’année. Et merde, en plus je vais louper la fin de Breaking Bad...
Elle est prise d’un sursaut et hyperventile lorsqu’elle se réveille dans un tout autre endroit, respirant parfaitement et sans trace de la moindre balle sur ses vêtements. Devant elle, un écran HD qui lui montre qu’effectivement, elle vient de mourir. Pas la mort qu’elle espérait, quoiqu’au moins, elle sera morte avec panache (dans un attentat terroriste en jouant à Plague Inc.). Comme quoi, c’était vraiment la fin du monde. La fin de son monde, en tout cas.
Les explications du Roi ne font vraiment aucun sens, principalement parce qu’elle n’a jamais cru à un au-delà. Cependant voilà : sa mort est bien réelle, puisqu’en plus de l'avoir vécue il y a quelques minutes, elle est en HD sous ses yeux. On lui explique rapidement (en anglais, peut-être pour tester si elle ne ment pas sur ses origines) qu’elle est arrivée dans le Tokyo des Mort·e·s, et qu’elle va passer le reste de ses jours (enfin, si on peut dire ça…) ici.
Pas le temps de poser des questions qu’on la jette directement dans une ville dont la connaissance de la langue se résume globalement aux animes et aux mangas. Elle sait vaguement le lire, mais aucunement le parler. Les stakku font presque immédiatement leur propagande qui, étrangement, marche. Pour elle, son erreur est d’avoir aimé les filles, et d’être tombée d’amoureuse de son ex-meilleure amie. On ne lui a pas parlé de religion, mais peut-être qu’il y a vraiment un paradis, et que l’accès lui y est refusé parce qu’elle n’est pas normale. Tiens, d’ailleurs, est-ce qu’elle va devoir se forcer à être normale ? Elle ne sait pas pendant combien de temps elle est coincée ici, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Elle n’a même pas besoin de parler aux gens, elle peut juste rester chez elle tranquillement…
Eden réalise qu’elle est morte, et qu’elle s’est déjà assez détestée toute sa vie. Au diable la normalité, elle n’a pas de cercle social à sauver, pas de travail à garder, pas de réputation à tenir. La mort, au final, ce n’est qu’un nouveau départ.
Après quelques années à apprendre le japonais et à le parler tous les jours, elle commence à s’y habituer. Après cinq très longues années à errer et servir d’interprète, elle se décide à consacrer plus de temps à ce qu’elle n’a jamais vraiment assumé aimer—les mangas. Après tout, elle a grandi en regardant Dragon Ball, Les Chevaliers du Zodiaque et Ranma ½. Dommage que Ségolène Royal ait tout gâché, et que ses parents l’ait privée de dessins animés.
Elle se décide à rejoindre un magasine de prépublication après avoir complètement maîtrisé le japonais, puisque quitte à choisir un métier en train de mourir, autant prendre quelque chose qui lui plaît. Aujourd’hui, les mangas, ça se lit en digital, tout le monde s’en fout de l’équivalent du Shonen Jump, même dans le monde des morts. Dans quelques années, il faudra probablement qu’elle passe à autre chose, mais elle a des siècles devant elle, autant s’essayer à plein de choses.
Par contre, elle n’a toujours pas vu la fin de Breaking Bad. Elle refuse qu’on la spoil, espérant un jour pouvoir regarder la dernière saison entière.
- son père, tim lawrence, vient d'une famille pauvre en grande bretagne. la politique de margaret thatcher le pousse à fuir pour la france en 1986, pays qu'il idéalise
- il rencontre gisèle leroux, qui aide les migrants à s'intégrer en france. ils se marient en 1988, eden naît en 1989
- on se moque d'elle à l'école à cause de sa bi nationalité et de son prénom qu'elle déteste au point d'insulter son père
- elle rencontre aisha au collège, discriminée par sa couleur peau. elles deviennent amies
- eden commence à tomber amoureuse d'aisha, mais n'assume pas ses sentiments car ils ne sont pas "normaux"
- aisha & eden perdent contact au lycée, eden a trop peur de ses sentiments pour rester avec elle et aisha se trouve d'autres amis et un copain, ce qui brise son coeur
- la langue d'eden fourche, des rumeurs dans le lycée circulent sur son homosexualité, elle décide de sortir avec un garçon d'un autre lycée pour essayer de taire les rumeurs. ça marche, mais sa relation la rend malheureuse
- elle fait des études de langue, cache son orientation sexuelle et fais même quelques remarques homophobes pour s'intégrer
- en le 20 décembre 2012, une fusillade a lieu dans la gare où elle se trouve, le terroriste parlant de la fin du monde: elle meurt d'une balle dans le poumon
- rejoint les stakku en pensant que son erreur est d'être homosexuelle
- décide tout de même de ne plus se cacher, parce qu'elle est ici pour un moment, et elle n'a aucune raison de le faire
- travaille en tant qu'interprète avant de se reconvertir en tant qu'éditrice de mangas maintenant qu'elle comprend parfaitement le japonais parce qu'elle aimait bien les mangas au club dorothée avant que ségolène royal en parle
Tim Lawrence a vingt-six ans lorsqu’il est employé à la British Telecom en tant qu’opérateur téléphonique. Ça ne paye pas beaucoup, joindre les deux bouts est compliqué parfois, mais il ne peut pas espérer mieux : il vient d’une famille pauvre, avec un père mineur et une mère qui s’est occupée de lui et de ses quatre frères toute sa vie. Lorsque Margaret Thatcher arrive au pouvoir, il a un peu peur, mais reste optimiste, essaie de noyer son stress dans son travail. En novembre 1984, la première ministre privatise l’entreprise. Quelques mois plus tard, il est licencié. Son père est également mis à pied après la fermeture de la mine où il travaille, ce qui appauvrit la famille Lawrence encore plus.
Tim rêve de la France.
De l’autre côté de la Manche, il y voit la sécurité sociale. La politique de Mitterrand — la retraite à soixante ans, la semaine des trente-neuf heures, l’augmentation du SMIC, la nationalisation des banques. Contrairement à la Grande-Bretagne, la France, elle, n’est pas euro-sceptique. Le climat est bien plus apaisé qu’ici, de grandes manifestations paralysant le pays et des forces de l’ordre qui usent de violence envers les grévistes.
Alors Tim fuit.
Sa famille est contre, ils ne veulent pas repartir de zéro dans un pays dont ils ne connaissent pas la langue. Mais Tim aime la France, bien plus que son pays natal. Armé de ses quelques livres, il arrive à embarquer dans un bateau clandestin, et se met en route vers Paris.
Paris est beau, Paris est grand, mais Paris est intimidant. Il trouve un emploi d’ouvrier, apprend le français comme il peut, essaie de trouver des foyers d’hébergement. Son intégration est lente—jusqu’à-ce qu’il rencontre Gisèle Leroux. Gisèle se rend souvent dans des foyers de migrants, les aide à apprendre le français, et utilise ses contacts pour faciliter l’accès aux emplois aux Britanniques qui, comme eux, ont fui l’Angleterre en espérant trouver un meilleur monde.
Tim tombe amoureux, Gisèle se prend d’affection pour lui. En 1988, ils se marient, surtout pour aider Tim à se régulariser. En 1989, Eden Lawrence naît. Son père insiste pour qu’elle porte ce prénom—paradis terrestre. Parce que c’est ce que la France représente pour lui.
À l’école, Eden est un peu un ovni. C’est la première fois qu’on voit une Britannique ici, son nom est bizarre, on la harcèle de questions. Ses camarades de classe lui demandent de parler anglais, comme un animal de cirque, elle doit donner les prénoms des autres élèves « mais en anglais ». Pierre devient Peter, Antoine devient Anthony, Laurine devient Laureen… On la force à les appeler comme ça, quand bien même ça ne lui plaît pas. On ne se moque pas vraiment d’elle. Elle est juste bizarre. Parce que pas française mais pas britannique pour autant. Ses parents lui disent que sa double nationalité est une force, qu’elle devrait être fière de savoir parler deux langues à son âge. Mais Eden, elle…
Elle aimerait bien s’appeler Françoise Leroux.
Elle aimerait bien qu’on prononce son nom de famille correctement, qu’on parle avec elle du club Dorothée, que les élèves croyants de sa classe ne lui parlent pas d’Adam et d'Eve à cause de son prénom. Elle se sent trop différente des autres, et plutôt que d’en faire sa force, elle se met juste à pleurer en rentrant chez elle, hurlant parfois à son père qu’elle le déteste et qu’il aurait dû rester en Angleterre. Elle n’est qu’une enfant, et peine à réaliser à quel point ses mots blessent Tim, qui se sent complètement impuissant.
Eden fait son entrée au collège alors que le monde panique face au bug de l’An 2000. Le collège est un peu plus calme, car bien plus animé, et puis Eden est blanche, c’est quand même bien plus supportable que la nouvelle clownesse du collège avec un nom incompréhensible. Si incompréhensible, que tout le monde l’appelle tout simplement la Noire, toujours avec ce ton un peu méprisant. Eden a bien retenu son nom, et elle ne comprend pas pourquoi les gens se moquent d’elle—Aisha, qui n’est pas plus surprenant que le sien.
Eden et Aisha restent ensemble. Aisha vient d’Afrique, et comme son père, sa famille a fuit son pays d’origine en espérant un monde meilleur.
« On est pareille, alors.
- Oui, mais toi tu es blanche. »
Sa remarque lui pince le cœur.
Le français d’Aisha est un peu maladroit, elle est bien meilleure en anglais, alors les deux parlent principalement dans cette langue, au risque de passer pour des folles aux yeux des autres. La famille d’Eden se lie à celle d’Aisha, les deux deviennent bientôt inséparables, passent tout le collège ensemble. Plus le temps passe, plus Eden sent quelque chose de bizarre se développer à l’intérieur d’elle. Des petits papillons dans le ventre, un cœur qui bat plus fort lorsqu’elles se voient en dehors des cours, des joues qui rougissent lorsqu’elles sont un peu trop proches.
Ça ressemble un peu trop à ce qu’elle voit dans les films d’amour, mais les deux sont des filles. Impossible que ce genre de chose existent, si ? C’est juste parce qu’elles sont proches. Pourtant, lorsqu’Aisha parle des garçons avec lesquels elle aimerait bien sortir, elle ne peut s’empêcher d’être un peu jalouse.
Le lycée arrive, Internet se développe en même temps. Les deux filles se retrouvent séparées et sont obligées de se faire d’autres ami·es. Eden ne se déteste plus autant qu’avant, elle retrouve un peu de confiance en elle, et arrive à se lier d’amitié avec quelques camarades, mais Aisha lui manque. Dommage que ça ne semble pas être réciproque. Elles se parlent via MSN, mais elles ne mangent plus ensemble, ne passent pas leurs récréations à se tenir au courant. Lentement, très lentement, les deux jeunes filles se séparent, et Eden ne fait rien pour y remédier, parce que ses sentiments lui font peur. Peut-être qu’elle aurait dû en faire quelque chose.
« T’as entendu ? Apparemment, Paul s’est mis en couple avec Aisha !
- Eww, je pourrais jamais sortir avec un noir…
- Ah bon... »
Le petit cœur d’Eden est brisé en mille morceaux, quand bien même elle s’y attendait. Après tout, Aisha ne parlait que de garçons, tout le temps. Que ce soient ceux de son pays d’origine, ou ceux de l’école. Jamais, ô grand jamais, n’a-t-elle parlé de fille une seule fois. Ce qui est logique. C’est Eden, qui n’est pas normale. Il faut qu’elle le devienne, mais comment ? Les garçons du lycée sont tous vulgaires, laids et méchants.
« D’ailleurs, Eden, quand est-ce que tu te trouves un mec ? T’es jolie et en plus t’es exotique, ça doit forcément plaire à quelqu’un ici !
- Oh, euh, je sais pas… Les garçons me plaisent pas trop…
- Hein ?
- Euh, les garçons d’ici, je veux dire. »
Le pire, c’est qu’elle n’a même pas fait exprès. Mais c’est trop tard.
Les rumeurs circulent vite—d’abord dans sa classe, puis parmi toutes les classes de premières. Elle n’est pas bien populaire, mais une de ces LGBT là, ça court pas les rues. Certains sont intrigués, d’autres repoussés. Elle a l’impression d’être de retour à l’école primaire—sauf que cette fois-ci, Eden est bien plus que juste « exotique », elle n'est carrément pas des leurs. Dans les couloirs, elle entend des « tu crois vraiment que c’est une gouine ? » « ça doit être une sacrée allumeuse, on dirait pas comme ça » « je devrais faire attention autour d’elle, elle va peut-être me sauter dessus par surprise ».
Eden essaie de se tourner vers Aisha en cherchant du réconfort. Elles sont meilleures amies, et elle sait ce que ça fait, d’être rejetée, non ? Même si Eden est toujours blanche, même si c’est quelque chose qu’elle peut plus facilement cacher que sa couleur de peau…
« C’est pour ça, qu’au collège, tu me regardais bizarrement, des fois. Laisse moi tranquille, ok ? J’ai un copain, s’il me voit avec une gouine, il va croire que je suis dans les mêmes délires chelou que toi. »
Elle la bloque sur MSN immédiatement après.
Maintenant quoi ?
Ses parents apprennent, se contentent d’un simple « on t’accepte comme tu es, chérie », ce qui est déjà un milliard de fois mieux que ce qu’elle subit au lycée, mais quand même. Il faut qu’elle se force. Qu’elle sorte avec un garçon. Elle ne veut pas revivre l’école primaire. Eden arrive à trouver un garçon d’un autre lycée, avec qui elle traîne souvent devant son propre établissement et l’embrasse à de nombreuses reprises, espérant qu’il la rende normale. Elle se laisse faire, lorsque dans sa chambre, il commence à déboutonner sa chemise. Jean est en train de la rendre normale, personne ne pourra dire le contraire.
Eden rentre chez elle peu après, fondant en larmes et tentant d’oublier les mots vulgaires que son « copain » lui a murmurée en se rhabillant.
Elle a détesté ça, mais il semblerait que Jean soit si fier de sa performance qu’il en a parlé à tout le monde, au point où ça a atteint son lycée. Les insultes se tassent petit à petit, on préfère la féliciter, parce qu’elle a perdu sa virginité avant la majorité de tes camarades. Eden reste avec Jean jusqu’à la fin du lycée, en s’habituant peu à peu à cette normalité qu’elle déteste tant. Avec son baccalauréat en poche, elle décide de faire des études de langues, par facilité. Après tout, elle est bilingue. Autant que ça serve.
L’université se passe beaucoup mieux, parce qu’il y a beaucoup d’élèves étrangers et que personne ne se doute qu’elle préfère les filles aux garçons. Elle sort avec plein de garçons différents pour ne pas prendre le risque que les rumeurs réapparaissent. Eden Lawrence n’est plus la fille toute timide qui a peur de tout, elle commence à s’ouvrir aux autres et à se faire de nouveaux amis. Tout le monde se fiche qu’elle parle bien anglais, parce qu’après tout, il faut être vraiment idiot pour être ici sans parler un mot de cette langue.
Les années passent, les débats sur les droits LGBT se font de plus en plus nombreux, et lorsqu’ils sont mentionnés à l’école, Eden se contente de simples « elles font ce qu’elles veulent tant qu’elles me touchent pas ! » avec quelques remarques homophobes par-ci par-là. On parle de plus en plus de mariage homosexuel, d’adoption homoparentale, et les réactions homophobes violentes qui se propagent sur tous les réseaux sociaux.
Eden décide d’avouer, au moins à ses parents, qu’elle n’aime pas les hommes, et que Léon ne l’attire pas du tout, mais qu’elle reste avec lui par sécurité. Ils réaffirment leur soutien, ce qui la soulage, au point où elle fond en larmes devant eux.
2012, c’est l’année de la fin du monde, mais c’est surtout sa dernière année d’université. Plus qu’une année avant l’obtention de sa licence, et elle n’a aucune idée de ce qu’elle va faire après ça. Son diplôme ne sert à rien, parce que les machines vont bientôt remplacer les traducteurs, et qu’elle se retrouvera au chômage dans cinq ans, parasitant le R.S.A comme plein de jeunes de son âge qui ne cherchent pas de boulot.
Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, Eden n’aura finalement pas besoin de profiter d’aides de l’État.
Le 21 décembre 2012, le calendrier maya prend fin, du coup, la Terre va exploser. Apparemment. Ou du moins, il y aura une catastrophe naturelle qui va raser la majorité de l’humanité. Eden n’a pas bien suivi cette histoire, parce que ça a failli être la fin du monde beaucoup trop de fois. Pour elle, la fin du monde arrivera lorsque Bill Gates pétera un câble et fera exploser tous les ordinateurs Windows, ou qu’un autre milliardaire utilisera son argent pour lancer une bombe atomique sur Terre.
Le 20 décembre 2012, Eden est en chemin pour fêter Noël avec ses parents. Tout le monde se fiche globalement de l’événement si attendu, comme elle, qui attend l’arrivée de son train en jouant à Plague Inc. sur son téléphone. Plongée dans une profonde réflexion, développant méticuleusement son virus, elle ne remarque pas l’adulte déséquilibré qui entre dans la gare, armé jusqu’aux dents et au bord des larmes.
« Je—JE VEUX PAS MOURIR, PUTAIN ! C’EST LA FIN DU MONDE ! »
Elle n’a pas le temps de se baisser que l’adulte vide ses munitions en tirant frénétiquement sur tout ce qui bouge—Eden comprise, donc. Elle se prend une première balle dans l’épaule, lâche un cri de souffrance, puis se souvient qu’il faut qu’elle fasse la morte pour essayer de sauver sa vie. La mitraillette continue de résonner à l’enceinte du bâtiment, les gens tombent comme des mouches sur le sol. Elle se prend une deuxième balle, cette fois-ci en plein les poumons. Le tireur se tire immédiatement après une balle dans la tête, la gare soudainement silencieuse.
Eden s’éteint doucement, mais douloureusement. Désolée maman, je vais ruiner les fêtes de fin d’année. Et merde, en plus je vais louper la fin de Breaking Bad...
Elle est prise d’un sursaut et hyperventile lorsqu’elle se réveille dans un tout autre endroit, respirant parfaitement et sans trace de la moindre balle sur ses vêtements. Devant elle, un écran HD qui lui montre qu’effectivement, elle vient de mourir. Pas la mort qu’elle espérait, quoiqu’au moins, elle sera morte avec panache (dans un attentat terroriste en jouant à Plague Inc.). Comme quoi, c’était vraiment la fin du monde. La fin de son monde, en tout cas.
Les explications du Roi ne font vraiment aucun sens, principalement parce qu’elle n’a jamais cru à un au-delà. Cependant voilà : sa mort est bien réelle, puisqu’en plus de l'avoir vécue il y a quelques minutes, elle est en HD sous ses yeux. On lui explique rapidement (en anglais, peut-être pour tester si elle ne ment pas sur ses origines) qu’elle est arrivée dans le Tokyo des Mort·e·s, et qu’elle va passer le reste de ses jours (enfin, si on peut dire ça…) ici.
Pas le temps de poser des questions qu’on la jette directement dans une ville dont la connaissance de la langue se résume globalement aux animes et aux mangas. Elle sait vaguement le lire, mais aucunement le parler. Les stakku font presque immédiatement leur propagande qui, étrangement, marche. Pour elle, son erreur est d’avoir aimé les filles, et d’être tombée d’amoureuse de son ex-meilleure amie. On ne lui a pas parlé de religion, mais peut-être qu’il y a vraiment un paradis, et que l’accès lui y est refusé parce qu’elle n’est pas normale. Tiens, d’ailleurs, est-ce qu’elle va devoir se forcer à être normale ? Elle ne sait pas pendant combien de temps elle est coincée ici, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Elle n’a même pas besoin de parler aux gens, elle peut juste rester chez elle tranquillement…
Eden réalise qu’elle est morte, et qu’elle s’est déjà assez détestée toute sa vie. Au diable la normalité, elle n’a pas de cercle social à sauver, pas de travail à garder, pas de réputation à tenir. La mort, au final, ce n’est qu’un nouveau départ.
Après quelques années à apprendre le japonais et à le parler tous les jours, elle commence à s’y habituer. Après cinq très longues années à errer et servir d’interprète, elle se décide à consacrer plus de temps à ce qu’elle n’a jamais vraiment assumé aimer—les mangas. Après tout, elle a grandi en regardant Dragon Ball, Les Chevaliers du Zodiaque et Ranma ½. Dommage que Ségolène Royal ait tout gâché, et que ses parents l’ait privée de dessins animés.
Elle se décide à rejoindre un magasine de prépublication après avoir complètement maîtrisé le japonais, puisque quitte à choisir un métier en train de mourir, autant prendre quelque chose qui lui plaît. Aujourd’hui, les mangas, ça se lit en digital, tout le monde s’en fout de l’équivalent du Shonen Jump, même dans le monde des morts. Dans quelques années, il faudra probablement qu’elle passe à autre chose, mais elle a des siècles devant elle, autant s’essayer à plein de choses.
Par contre, elle n’a toujours pas vu la fin de Breaking Bad. Elle refuse qu’on la spoil, espérant un jour pouvoir regarder la dernière saison entière.
résumé :
- son père, tim lawrence, vient d'une famille pauvre en grande bretagne. la politique de margaret thatcher le pousse à fuir pour la france en 1986, pays qu'il idéalise
- il rencontre gisèle leroux, qui aide les migrants à s'intégrer en france. ils se marient en 1988, eden naît en 1989
- on se moque d'elle à l'école à cause de sa bi nationalité et de son prénom qu'elle déteste au point d'insulter son père
- elle rencontre aisha au collège, discriminée par sa couleur peau. elles deviennent amies
- eden commence à tomber amoureuse d'aisha, mais n'assume pas ses sentiments car ils ne sont pas "normaux"
- aisha & eden perdent contact au lycée, eden a trop peur de ses sentiments pour rester avec elle et aisha se trouve d'autres amis et un copain, ce qui brise son coeur
- la langue d'eden fourche, des rumeurs dans le lycée circulent sur son homosexualité, elle décide de sortir avec un garçon d'un autre lycée pour essayer de taire les rumeurs. ça marche, mais sa relation la rend malheureuse
- elle fait des études de langue, cache son orientation sexuelle et fais même quelques remarques homophobes pour s'intégrer
- en le 20 décembre 2012, une fusillade a lieu dans la gare où elle se trouve, le terroriste parlant de la fin du monde: elle meurt d'une balle dans le poumon
- rejoint les stakku en pensant que son erreur est d'être homosexuelle
- décide tout de même de ne plus se cacher, parce qu'elle est ici pour un moment, et elle n'a aucune raison de le faire
- travaille en tant qu'interprète avant de se reconvertir en tant qu'éditrice de mangas maintenant qu'elle comprend parfaitement le japonais parce qu'elle aimait bien les mangas au club dorothée avant que ségolène royal en parle
derrière l'écran
Prénom/surnom : Eliss
Age : 24 ans dans même pas une semaine c'est fou, je n'ai jamais connu les années 1990 je parle au hasard dans ma fiche désolé les lecteurs qui ont vraiment vécu cette époque
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