Normann - Cottonflower

Né en 1969 à Berlin-Est, en RDA, dans une Allemagne divisée, Normann vit toute son enfance et sa jeunesse dans ce pays sous influence soviétique, dictatorial. Peu intéressé par la politique, il parvient à entrer à l'école de musique Hanns Eisler à l'âge de 14 ans, dans les classes jeunesses. Là-bas, il rencontre Siegmund, également violoncelliste de deux ans plus âgé. Les deux se rapprochent rapidement, sous le coup d'une rivalité bienveillante. Sieg, bien plus prompt à s'intéresser à l'état du pays, tente de passer le Mur à l'aube de ses 18 ans pour éviter la conscription - il n'y parviendra jamais. Très affecté par la mort de son "ami", Normann refoulera ses sentiments et ne parviendra jamais à faire son deuil correctement.

En 1989, le Mur tombe, et Normann est l'un des nombreux jeunes casseurs : il a alors 20 ans, et sort tout juste d'un service militaire d'un an et demi. Sa famille fuit en RFA, puis au début de l'année 1992 - après la chute de l'URSS - en France, à Paris.

Normann a à peine 22 ans, et atterrit dans une ville inconnue. Cherchant à trouver une certaine indépendance, il se fait embaucher dans un cabaret où il joue du violoncelle pour gagner sa vie. Là-bas, il rencontre Armoise, danseuse et mère de sa future fille. S'en suit une relation courte, d'à peine plus d'un an, durant laquelle sa première fille, Fleur, voit le jour fin 1996. Alors terrorisé par la vie de famille, et toujours traumatisé de la mort de Sieg de laquelle il se sent entièrement coupable, Normann fait le choix de les abandonner lorsque l'orchestre de Toulouse l'appelle pour un poste.

Il restera à Toulouse durant 4 ans, avant d'être embauché à Oslo en 2001, puis à New-York en 2005. Dans l'orchestre philharmonique, il fait la connaissance d'Abigail, flûtiste. Une nouvelle relation éclair s'ensuit. Les deux se marient, et ont rapidement deux enfants : Orlane née en 2008 et Theo en 2011. En 2011 également, Normann entame une formation pour devenir chef d'orchestre, qui durera 6 ans. Malgré tout, en 2013 et suite au comportement de Normann, Abby et lui finissent par divorcer après qu'elle ait découvert l'existence de sa première fille.

Normann finit sa formation en 2017, et devient chef itinérant. Invité dans de nombreux évènements, un passage rapide sur Paris en 2022 réveille ses vieilles habitudes. A se demander où se trouve Fleur, sa fille qu’il a abandonnée, il fait appel à un détective privé pour la retrouver. C’est chose faite bien rapidement : elle travaille comme serveuse dans un établissement de la capitale française, duquel il devient alors un habitué. Sans jamais oser aborder la vérité durant près d’une année, les deux développent une relation de bonne connaissance.

Normann meurt le 03 novembre 2023, deux jours après un accident de moto sur le périphérique. Jamais il n’aura avouer sa véritable identité à sa fille.

Vivant dans une culpabilité constante depuis, Normann a repris ses habitudes de jeunesse : il joue dans les cabarets de la capitale tokyoïte, bals, festivals, etc. en s’habituant peu à peu à sa désormais non-vie.

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Nota-Bene :
Normann K. Schaeffler est un personnage qui existe depuis plus de trois années environ. Vous le retrouverez sans mal sur le forum Le Chat Noir, qui fût son forum d’origine. Bien évidemment, et fort heureusement, j’en suis également le créateur

J’ai quand même fait quelques changements légers sur le personnage (le métier notamment, puisqu’une recherche Google vous permet de voir en deux clics que l’actuel directeur musical de l’Opéra de Paris est Gustavo Dudamel, qui a démissionné en 2023 et dont lea successeurice n’a pas encore été annoncé.e).
Mais vous devriez retrouver des bouts de phrases entières que j’ai copié/collé sans la moindre once de gêne parce que j’avais trop la flemme de réécrire des morceaux que je trouvais encore parfaits. Certaines viennent également de ses rp, les rp n’étant pas accessibles aux non-inscrit.es, je suis allé les récupérer dans mes petits fichiers Google Doc

“Vous savez, je pense sincèrement avoir mérité ma mort.”

Ante-mortem :

TW : Guerre froide, meurtre, divorce et abandon familial, Shoah (mention).

La famille Schaeffler est une famille chanceuse.
Une de celles qui auraient pu ne pas l’être, une de celles qui auraient pu ne pas survivre. Car les voilà pourtant, rescapés du massacre des Juifs par le nazisme. Joann, la mère, a été sauvée par des ecclésiastiques ; Alfred, le père, a connu les camps quelques mois durant. Tous deux sont sortis de la Guerre pourtant orphelins, sans frère, sans sœurs, âgés seulement de onze et douze ans.

Mais jamais on n'en parle, jamais on ne l’évoque.
C'est tu, c'est tabou.
Une génération silencieuse.

Uniquement un oncle à lui a survécu également, celui qui a pu reprendre en main d’industrie familiale, alors réquisitionnée par le pouvoir en place. Le groupe Schaeffler s’est spécialisé dans la production de petits composants automobiles¹ - une industrie qui avait la cote après la Guerre, même en URSS.

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En avril 1969, Berlin est séparée depuis près de huit ans désormais². Le Mur de la Honte, celui qui sépare une ville et surtout des familles entières, des amis, qui détruit des vies.

Normann est le cadet de sa fratrie, son frère est plus âgé de sept années, sa sœur de trois. Ses parents l’ont eu sur le tard. Étonnant dans une famille d'industriels comme la sienne, que Normann ait développé si tôt un attrait particulier pour la musique. Paraît-il qu'il fût capable de tourner le volume du tourne-disque avant même de savoir marcher, avant même de savoir parler. Exagération ou non, Normann commence le solfège dès l'âge de cinq ans, et le violoncelle à sept ans - après avoir testé et réprouvé le piano, le saxophone, le violon et l’alto.
De l’avantage d’être le dernier de ses frères et sœurs, c’est qu’il a pu espérer faire ce qu’il voulait, la charge de l’entreprise familiale revenant, de facto, à son frère aîné. Pourtant, dans le monde de la musique, Normann est loin, bien loin d’être un génie.

“Je passe quelques détails et autres difficultés, comme le fait que je sois gaucher³ ou mon éducation musicale qui - et je m’en suis rendu compte plus tard - a été très limitée. Dans une école d’Allemagne de l’Est, ça n’a rien de si étonnant mais lorsqu’on est jeune, on ne s’en rend pas forcément compte.”

Car oui, en 1983, c’est la consécration de jeunesse.
A quatorze ans, Normann est admis dans les classes jeunesses de l’Académie de musique Hanns Eisler⁴, lui pour qui on souffle pourtant qu’il aurait pu ne jamais y mettre les pieds. Car la famille Schaeffler est dans le collimateur du gouvernement, à eux qui s’opposent avec un peu trop de ferveur au régime en place. Mais on se fait petit, on se tait et on baisse les yeux - on n’a pas envie que les enfants subissent à leur tour ce que les parents ont subi durant la Guerre.

C’est à l’école que Normann rencontre Sieg.
Siegmund, de son nom complet.

“J’aime à penser que de ma vie, j’ai rencontré deux génies. L’un d’eux était Siegmund. Violoncelliste, comme je le suis. Nous nous sommes connus à l’école, il était dans les classes supérieures.”

Deux années plus âgé, Siegmund est un virtuose - de ces musiciens qui font penser que tout est facile. De ces musiciens qui, s’il était encore en vie, auraient fait naître des vocations.
“Je vais passer le Mur.”
Voilà ce que Sieg a dit, l’avant-veille de ses dix-huit ans. Car pour lui approche la conscription⁵, et il est hors-de-question de servir pour eux, l’URSS, ne serait-ce qu’une année et demie. Normann est au courant, à demi-mot il cherche à l’en empêcher, sortir de son esprit cette idée insensée. Sans y parvenir.

Sieg, son nom sera tu, tabou, interdit.
“Tu l’aimes ?”, lui demandera bien des années plus tard celle qui est désormais son ex-compagne. Et Normann a nié, nié bien trop rapidement, puis a balancé ce sujet au loin pour le restant de son existence.

“Je ne l’ai jamais pleuré.”

Sieg, jamais il ne verra le jour de ses dix-huit ans.

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Le 9 novembre 1989 est un jour historique. C’est le jour de la Chute, du début de la fin qui courait déjà depuis les années 70. On le savait en le vivant, l’un de ces jours si importants que l’on sait par avance qu’il va rentrer dans l’Histoire.

Le 9 au soir, le premier poste-frontière ouvre ses portes.
Normann a vingt ans. Lui et sa famille fuient en RFA, Berlin-Ouest, dès le 11 novembre au petit matin, quelques affaires et le violoncelle sur le dos. La veille au soir, Normann fait partie de ces jeunes casseurs, à fracasser le Mur à coups de masse, à exprimer une colère qu’il n’aura plus l'occasion de faire ressortir. Il sort tout juste d’une année et demie de service militaire, une année et demie à servir pour cette patrie qu’il exècre - mais en vérité six mois au bagne pour désobéissance civile.

“On entendait alors les notes de la Suite pour violoncelle seul, de Beethoven, s’élever aux abords du Mur⁶.”

Depuis Berlin-Ouest, la famille Schaeffler part bien rapidement en RFA, à Francfort-sur-le-Main. Puis, en janvier 1992, au lendemain de la Chute de l’URSS⁷, les voilà partis pour la France, et pour Paris.
“Siegmund, tu aurais adoré Paris.”

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C’est alors que tombent les flocons de la fin décembre 1995 que Normann fait sa connaissance. Armoise est une artiste, danseuse dans ce cabaret où il travaille en tant que violoncelliste, petit orchestre de l’établissement. Il la connaît déjà, surpris qu’il est par lui-même, à l’admirer lorsqu’elle se produit sur scène, puis à détourner les yeux lorsque les siens le surprennent.
“Tu ne fêtes pas Noël ?”
Il joue seul sur scène ce soir-là, seul sur la scène vide et la salle tout autant, au soir du Réveillon. Seul en compagnie de personne d’autre que son violoncelle.

Et d’elle, qui se manifeste.
La musique s’arrête, sur une fausse note désagréable à l’oreille. Normann secoue la tête, de droite à gauche - jamais de sa vie il n’a fêté Noël. Elle non plus, apparemment, ne fête pas Noël ce soir-là. Oh, il se demande bien un instant pour quelle raison, mais cette soirée-ci, c’est à deux qu’ils la passeront. Alors tant pis.

S'ensuit une relation aussi courte qu’intense, on s’aime sans se le dire, coqueluche du cabaret et des bruits de couloir. Normann ne parvient pas à se rendre compte des sentiments qui l’animent, car encore s’accroche à lui la peur tenace de perdre autrui.
De la perdre comme il a perdu Sieg.
A cette époque, la vie de Normann est comme mise à l’arrêt. Plus de trois années qu’il joue dans le même cabaret, et la voilà soudainement, la vie de famille qui s’accroche à lui.

“Je pourrais vous dire que j’ai aimé ma fille.
A la seconde même où je l’ai vue sur l’échographie.”

Fleur naît au crépuscule de l’année 1996.
Normann aurait aimé plus que tout - être un bon père.

Et pourtant, la crainte qui s’animait dans le fond de son esprit se réveille brusquement, la terreur de la vie de famille l’assomme, à en faire des cauchemars éveillés.
Il a peur, peur qu’elles se brisent aussi soudainement que Sieg.
Peur de les perdre, peur de tout à propos d’elles.
Peu à peu le voilà qui s’éloigne, père absent de plus en plus souvent, à préférer le cabaret et les répétitions. Longtemps il se perd dans sa musique et les notes d’abandon qu’il sème dans les cœurs de sa fille et de sa compagne atteignent leur paroxysme lorsqu’enfin un orchestre lui répond.

L’orchestre national du Capitole de Toulouse l’appelle, en milieu de l’année 1997. Il saute sur l’occasion alors, fuit comme il sait tant le faire dans le Sud de la France. Il continuera à envoyer argent, chèques et virements. Pour Fleur, pour Armoise. Tout sera rejeté.
“Ce n’est pas d’argent dont elle a besoin. Mais d’un père.”
Les mots font mal, qui pourtant sont parfaitement véridiques.

C’est suite à cet appel nocturne qu’il décidera de totalement sortir de leur vie.

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Lorsque l’on regarde la carrière de Normann, une suite de succès apparaît devant nos yeux. Normann est un violoncelliste reconnu, fort de ses multiples expériences dans divers orchestres.

Toulouse⁸, dès 1997.
Oslo⁹, en 2001.
New York¹⁰, en 2005.

Dans l’orchestre philharmonique de New York, Normann fait la connaissance d’Abigail, flûtiste au sein de la formation. Oh, il l’a aimé, Abigail, jamais Normann ne pourra dire le contraire. Il a aimé sa sensibilité, sa compréhension. Sa manière de voir le monde. Ce fût réciproque, probablement à un moment. Car Abigail est sans conteste la personne qui l’a le plus connu, le mieux connu, qui a su lire en lui.

Orlane, leur première fille, naît en 2008 ; et Theo en 2011.
Les enfants n’ont probablement que peu de souvenirs, voire aucun, de cette époque où leurs parents étaient encore en couple. Normann et Abigail se marient en août 2009, après quatre années de relation. Un mariage qui ne durera que trois ans et demi.

En 2011, alors que sa quarantaine s’entame doucement, Normann se lance dans une formation de chef d’orchestre, ces études qu’il n’avait jamais pu faire plus jeune - service militaire, chute de l’URSS, fuite en RFA, fuite en France, tout s’était enchaîné trop rapidement. C’est la Juilliard School¹¹ qui l’accueille alors, pour un bachelor et un master, six années encore une fois d’une brillante réussite.

Lorsque l’on regarde la carrière de Normann, une suite de succès apparaît devant nos yeux. Lorsque l’on regarde sa vie privée, l’image est tout autre.

Car Normann est invivable, enserré encore et toujours, dans cette crainte qui ne saurait le quitter. Il s’enferme dans une boucle d’excès sans fin - jalousie et disputes, lorsqu’il ne fait pas demi-tour pour revenir s’excuser platement. Normann est obsédé, obsédé par la protection de sa famille, par leur bien-être au point d’en venir à le bouffer lui-même. Normann fuit, fuit alors comme toujours, face aux problèmes évidents de son couple.

Jamais Normann ne leur a avoué.
Avoir abandonné une famille, outre Atlantique.
“Tu l’aimes ?” Abigail, excédée, a fini par aller quémander des informations auprès de sa famille. Sieg refait surface, et Normann nie, il nie comme il l’a toujours fait, avec la rapidité trop aguerrie du menteur averti.
Pire encore est la phrase qui suit.
“Je sais pour ton autre fille.”
Cette fois, Normann ne dira rien, juste de la culpabilité, qui vient, qui éclabousse leur relation. Plus jamais il n’osera regarder Abigail dans les yeux. Elle le quittera, seulement deux jours plus tard.

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Les pieds de la chaise grincent sur le sol en béton ciré du Café de la Paix, et ses lustres clinquants en cristal blanc. Normann s’installe, comme s’il avait toujours vécu ici, client parmi les clients. En face de l’Opéra Garnier.
“Vous prendrez comme d’habitude ?”
Tu ressembles à ta mère, c’est ce qu’il a toujours pensé en te voyant. Et te voilà à vingt-six ans, à le lui confirmer sans peine. Portrait craché de celle qu’il a abandonnée voilà autant de temps, avec ta mère de qui il n’a pas osé prendre des nouvelles.

Toi Fleur, portrait craché d’Armoise.
Un détective qu’il a embauché a bien fini par te retrouver.
Il te sourit, sourire qui ne monte pas aux yeux, comme le spécialiste qu’il est des faux-semblants et non-dit. Il sait que sous tes cheveux noirs se cachent un roux éclatant, tu ne tiens que cette couleur de lui, et même ce lien ténu, tu as fini par l’effacer. Comment pourrait-il t’en vouloir, il n’a rien à voir avec toi, ayant renoncé à ta personne voilà plus de vingt-cinq ans maintenant, alors il n’en a plus le droit.
Plus le droit d’espérer.

Pourtant le voilà dans ce café, toutes les semaines ou presque, à espérer te croiser. Non, Normann ne se complaît pas dans ses mensonges, mais il ne peut s’empêcher de faire autrement.
Comme un couteau passé un plein cœur.
De ce qu’il mérite pour ce qu’il a fait.

Alors oui, comme d’habitude s’il vous plaît.
Et jamais il ne te dira beaucoup plus.

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Normann aurait aimé plus que tout.
Être un bon père. Rattraper ce temps perdu.

Car la peur toujours le paralyse, et les regrets l’enserrent. Reste la culpabilité qu’il aurait pu faire taire, ou pas probablement, te parler de qui il fût réellement, qui il est, ce qu’il est. Te demander des pardons, sans être sûr de pouvoir les recevoir, sans être sûr que tu veuilles réellement les donner.

Il n’en aura pas le temps, car la mort finit par l’accueillir.
Au détour du périphérique.

Post-Mortem

“Vous savez, je pense sincèrement avoir mérité ma mort.”

De sa mort, Normann n’a que la vision de l’écran dans le bureau du Roi des Lémures. Il ne s’en souvient pas, trop soudaine, trop violente, longue et lente d’un coma de deux jours avant que l’on ne décide qu’il n’y a plus rien à faire.

Et le voilà ici désormais, plus de huit-cents années à rester encore enserré de culpabilité, comme il l’aura probablement mérité du mal qu’il a fait à son passage éclair sur cette Terre. Comme toujours, Normann se perd en musique, dans les bals, les cabarets, petites formations éphémères, car il n’y a rien à part les notes qui pulsent de son violoncelle. Normann pourrait laisser glisser le monde ainsi, jusqu’à ce que la Mélodie s’éteigne naturellement, que les secondes s’égrainent encore un temps. Jusqu’à s’y oublier, oublier les peines et les douleurs, les peurs et les regrets. A fuir - encore et toujours.

Normann n’attend rien de sa mort.
Pas plus qu’il n’attendait encore quelque chose de sa vie.

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