THE GAME OF LIFE
PRESS START!
1938, année charnière du spawn à Maebashi de notre cher Player 1, dans un foyer baigné dans l’endoctrinement nationaliste d’un empire japonais en pleine expansion
[1,2]. Sur huit personnes, grands-pères, père et grand-frère
[3] sont engloutis dans l’inconnu de terres chinoises bien trop lointaines
[4], ne restant que Shôta et les femmes de la maison. C’est sous les bombes et dans l’abris construit par son père avant de partir au front qu’il fête son niveau 7.
De cette période, il n'a que des flashs mais le traumatisme de la guerre reste une pierre dans le cœur du foyer. Dans l’occupation américaine d’après-guerre, la régence matriarcale est difficile, surtout avec des grand-mères de niveau 73. Seul chef de guilde, il doit subir un protectorat maternel étouffant qui l’empêche de s’épanouir comme un enfant. Sans figure masculine sinon son professeur pour taper sur une scolarité médiocre blindée de ratures
[5], il dévie. Qu’est-ce qu’on peut y faire. Les siens, il ne s’en rappelle que par des photos derrière des bâtons d’encens dans le salon.
C’est avec les amis de son école de garçons
[6] qu’il fuit et enchaîne les conneries. Potes de jeu peu approuvés par sa mère, c’est au niveau 13 que Shosho entame son changement de classe. Défiant l’autorité et le protectionnisme, il passe son certificat de pré-ado rebelle qu’il perfectionne pendant deux ans.
Mais ce n’est pas dans l’intelligence qu’il met ses points bonus. Un petit camping sauvage pendant les vacances d’été c’est sympa non ? Les copains, les étoiles, le foutage de paix… C’est en se faisant vampiriser par des insectes que le réveil en pleine nuit par une forte envie de vidange qu’une grosse douleur dans le cou qu’il se prend un FATALITY en fin de jet (les moustiques de l’époque, ultra vénères).
Gros coup de bol, à 2 secondes près, il serait mort l’oiseau à l’air.
GAME OVER
DO YOU WANT TO CONTINUE?
▸ Yes No
1953, année charnière du respawn à Tokyo de notre cher Player 1, devant une télévision en noir et blanc dont le contraste et la taille d’écran était tellement mauvais que Shôta du plisser les yeux pour voir quelque chose. En vérité, il n’a rien vu à par des cheveux noirs dans son cou et le masque de terreur sur son visage alors qu’il tombait au sol.
Mort et en urne de l’autre côté, il est pourtant bien vivant dans cet endroit, avec toutes ses dents, qu’il sent bien, et peut-être un peu trop bien dans sa bouche. Loin de l’habituelle sensation de dents qui ont toujours été de travers, ce sont ses canines qui se manifestent, s’enfonçant de temps en temps dans ses gencives. C’est qu’il lui a fallu d’abord du temps pour s’habituer.
Les choses vont trop vite. Pendant longtemps, il a du mal à accepter sa condition de vampire. Déjà parce que boire du sang le dégoute (Shôta est un gamin qui boit les poches de la Camarilla en se bouchant le nez et en faisant la gueule). Ensuite parce qu’il fait l’objet d’une constante envie d’études qu’il finit par stopper en faisant semblant de parler une langue qu’il a inventée, quand les crocs qui lui donnent pourtant un air badass de Godzilla ne suffisent pas à dissuader les plus téméraires.
Mis en veille pendant 4 ans, il ne fait rien sinon se faire redresser les dents à coup de bagues qui le font ressembler à Jaws dans James Bond. Il ne sait pas où se mettre même dans sa colocation et a du mal à gérer son multi-classement forcé. La fin de l’utilisation de sa langue étrange ne l’empêche pas de retourner à ses études. Il ne continue pas à l’école bien que les autres spectres tentent de le persuader de faire au moins le lycée. Son retard scolaire croissant finit par se faire sentir et peut-être qu’il aurait dû mettre un point de maîtrise sur son éducation au final. Son besoin de furigana, son ignorance de beaucoup de kanji communs (pour lire des manga, seule source de distraction dans un quotidien monotone volontaire) et par-dessus tout son incapacité à écrire son prénom
[7] font de lui une source constante de moqueries qui finissent par le gonfler.
Il faut attendre 1957 pour que Akio, le sage au sommet de la Camarilla, figure paternelle qu’il n’a jamais eue et à qui il voue une loyauté over 9000, finisse par le convaincre de sortir du standby. D’accord, il retournera à l’école pour 3 ans (il y mettra les efforts nécessaire et suffisant pour valider, faut pas déconner) ; d’accord il sortira boire du sang chez les vivants, parce que tu comprends, c’est sans doute comme le café : c’est en se forçant qu’on commence à aimer (ok si tu le dis…). Et puis faut bien qu’il crâne avec sa belle dentition Colgate maintenant qu’il peut mordre correctement. En vérité, c’est surtout parce qu’il veut en profiter pour acheter des disques de cette musique qu’il a entendue récemment. Le rock que ça s’appelle. Il aime ce rythme à tel point qu’il en a appris la guitare, a acheté beaucoup de guitares, en a revendu beaucoup aussi. Il n’a arrêté de jouer véritablement qu’en 1995. il ne sait plus pourquoi (sans doute la faute à la sortie de la PS1).
Mais pour ça, il faut les ossements. Alors quand il a fini de gagner de l’exp en morsure et meurtre obligatoire, c’est l’idée de génie. Un triple-classement ado-rebelle/vampire/assassin (« vampire consultant » comme il dit), il n’y a bien que lui qui l’ait eue : il se nourrit, et en plus ça rapporte (il pouvait même facturer les effets indésirables – c’est que c’est jamais agréable de finir plié à se tenir le ventre à dégueulasser ses chaussures). C’est d’ailleurs comme ça qu’il a fait de
#2 l’une de ses victimes.
Fort de son argent de poche, il remplit sa chambre de 45 et de 33 tours, puis de consoles et de jeux vidéo (véritable révélation pour lui après 20 ans), de guitares et d’amplis qui finiront par prendre la poussière, sans oublier les boites de ramen instantanés qu’il sur-consomme encore aujourd’hui. Véritable geek, fan de la technologie et particulièrement influençable par le marketing, il se complait dans sa vie actuelle, entre détente et sorties. La seule contrariété est sans doute le départ de Akio de la Camarilla, qu’il ne comprend pas. Même s’il respecte l’autorité de
#6 quand il le prend quand même pour le tonton d’Amérique qui débarque pour choper l’héritage, Shôta fait partie des vampires qu’il doit convaincre, car on n’arrive pas à la cheville de Akio du jour au lendemain.