les dernières pensées et volontés d'adrien renart
Des notes, éparpillées dans un brol inimaginable, traînent sur une table, un bureau. Elles appartiennent à Adrien. Peut-être cherche-t-il à écrire ses mémoires ? Tu sais parfaitement que tu ne devrais pas, mais la curiosité l'emporte, Invité. Tu prends et lis une à une, ces messages mystérieux qui te montrent le vrai renard.
J'en suis arrivé à une conclusion, très simple : nous ne sommes que des imitateurs, destinés à répété les mêmes erreurs, malgré tous les enseignements que l'on a pu recevoir.
Mon premier exemple est flagrant : ma mère. Elle m'a offert ses yeux, son sourire, son intelligence, ses angoisses, ses insécurités, sa colère, ses critiques, ses reproches. Son courage.
Malgré ses crimes, je l'imite encore. Malgré ses erreurs, je l'aime encore.
Mon deuxième exemple : mon père. il m'a donné ses cheveux, son nez, son humour, son fardeau, son nom, sa peine, ses devoirs, ses faute. Sa force.
Malgré ses crimes, je l'imite encore. Malgré ses erreurs, je l'aime encore.
On porte en nous, dès notre naissance, les pêchés de nos parents. Mais par-dessus tout, iels m'ont donné leur amour.
Mais quid des autres ? Qu'en est-il de mon frère ? M'imite-t-il, ou n'est-il que le produit, lui aussi, de nos parents ? Imitateur. Mon frère m'a copié, dès sa naissance. Nos yeux, galaxie gelées, sont similaire, pourtant différents. Chaque iris sont différentes ; et s'il est en tout point une copie de moi, de mon sourire à mes cheveux, je sais qu'il ne reste qu'une copie.
Iels ne connaîtront jamais le véritable moi ; mais après, je ne connaîtrais jamais le vrai elleux. Parce que je ne suis pas elleux, et qu'iels ne sont pas moi.
Des sourires, des ignorants, on fait semblant de se comprendre vraiment. De s'aimer pleinement. Parce qu'on copie, on imite. On fait semblant.
On vient d'une longue lignée d'imitateurs.
Tu es exactement comme elle.Adrien ?
Ma mère. (À vouloir tout contrôler.)
Lena
1 et moi somme restés là, sans parler. Le silence nous avaient envahi, dans son petit bar, caché quelque part dans la mortelle Allemagne. Une comparaison, destructrice. Je savais que c'était une
horrible chose à dire. Peut-être que je l'ai réellement pensée.
Et puis, j'ai fuis.
Les disputes ont continué, j'ai lâché un "je me casse", un "ne me parle plus jamais" à sa figure.
J'ai disparu, loin. Là où, peut-être, on ne me trouverait pas. Je me suis senti minuscule, au Japon. À Tokyo. J'ai l'habitude des grandes villes, mais je me suis senti engouffré dans un vide. Mais j'ai réussi, je suis sorti de mon trou. Je crois, je pense. Je sais pas.
La dispute, Lena, ça été terrible. Je pourrais dire que j'ai oublié pourquoi c'est arrivé. Ce serait un mensonge. Je ne saurais pas l'oublier, je ne veux pas, de toute façon. Je ne peux pas la pardonner non plus, je pense. Mais ce n'est pas grave. Il faudra un jour que je trouve le courage de l'appeler. De m'excuser.
De faire le premier pas.
T'hy'la
2.
C'est un mot qui n'existe pas.
Aucun mot n'existe.
Comment ça ?
Ce sont tous des constructions sociales. Les mots ont tous été inventés. Y en a aucun qui nous est venu naturellement.
(pouffement, rire)T'as très bien compris ce que je voulais dire.
Oui, j'ai compris. mais pourquoi ça pourrait pas en devenir un ?
Parce qu'il n'existe pas.
On tourne en rond.
Pour une fois, je suis t'accord avec toi.
T'hy'la.
Et tu recommences.
C'est parce qu'on tourne en rond. (rire)
J'te jure. Toi et ta série à la noix. (roulement d'yeux) À la place, tu devrais te taire et m'embrasser, idiot.
Il faisait froid.
C'était l'hiver. Le nouvel an.
Est-ce qu'on a retrouvé mon corps ?
Je me pose encore la question, pour être honnête.
Elle m'a dévoré. J'étais sa proie.
Elle m'a libéré. Peut-être. Oui.
Mon corps s'est glacé entre ses mains.
Sur une plage froide.
J'avais prévu de mourir.
Amusant, comment le destin, s'est joué.
Comme si elle avait su.
Comme si elle avait voulu me donner une seconde chance.
Elle savait. Elle savait depuis le début. Elle savait tout. Tout ? Non, peut-être pas. Mais elle savait. Elle s'est jouée de moi.
Lena est une menteuse.
Elle m'a utilisé, pour vérifier, pour contrôler. Et elle va faire quoi, des zombies qui sont à sa bottes, maintenant qu'elle sait pour la divination ? Elle savait. Elle me dégoûte. Je refuse d'être son jouet.
Lui, il rêvait des construction, moi, je rêvais d'aventures. Lui, il était plus dans les sciences, moi, j'étais plus dans les arts. Mais on rêvait tous les deux d'étoiles.
Ce n'était pas une mauvaise chose. On était différent, mais on s'entendait bien. On s'adorait. J'ai oublié pourquoi on a perdu le contact. Probablement quand j'ai fuis. Quand je suis parti. Parce que je n'en pouvais plus.
Parce que je savais que si je restais là, j'allais mourir.
Amusant, de savoir qu'au final, je n'ai fait que retarder l'inévitable.
L'eau s'infiltre dans les poumons. La douleurs, brûlure interne, d'essayer de retenir sa respiration. Ça fait mal, ça fait peur. Tu ne voulais pas aller dans l'eau. Mais les autres, ils trouvaient ça marrant de te pousser - à bout, physiquement. Parce que tu étais faible. Parce que t'étais un trouillard.
Un accident, enfin, pas vraiment. Mais personne n'avait voulu ça. Tu savais pas nager. De toute façon, dans ces situations, ç'aurait servi à rien. Tu savais que la peur faisait perdre tous les moyens ? Dans la panique, tu aurais juste couler.
Comme maintenant.
Les larmes, tu es sûr que tu pleures. Mais l'eau chlorique de la piscine les avale, personne ne peut les voir. Tu as peur, tu voudrais appeler à l'aide. Tu as toujours eu peur d'être immergé complétement. De te noyer. Tu ne sais pas l'expliquer, mais c'est comme ça. Ça t'effraie. Mais tu coules, tout au fond. Et tout s'assombrit. Et une masse qui s'approche de toi. C'est la fin. Adieu.
Je tousse. Je recrache l'eau hors de mes poumons. J'ai l'impression de crever. Pitié, qu'on m'achève. Ça fait mal. Je désorienté. Je me sens seul. Si seul. Où est mon frère, mon protecteur ? Je me rappelle maintenant, il est à la maison, il est malade. On m'emmène vers une ambulance. J'ai même pas les ambulanciers arriver.
Tout ira bien.
Je n'en crois pas un mot.
Je ne savais pas, mais on lui a dis de disparaître. De ne jamais revenir. J'aurais peut-être dû aller la retrouver, la chercher. J'ignore si elle est en vie. J'ignore si je suis père. J'ignore ce qu'elle est devenue.
Alice, son nom est gravé dans mon coeur, une mélodie éphémère. Elle s'est envolée trop vite, trop loin. Elle ne m'a pas laissé la ratrapper.
J'ignore même si elle voulait vraiment de moi. Elle m'a abandonné, sans se retourner.
Je crois, qu'elle le voulait déjà.
serré contre toi, ta peau contre la mienne. la nuit se termine, l'aube s'éveille. le sommeil nous manque. tant pis, tant mieux. je suis dans tes bras. tes cheveux noirs, le rire de voix grave. ta pomme d'adam qui remonte et descend. cette peau bronzé que je n'ai pas envie de lâcher. et entre deux mots, je t'embrasse encore.
parce que je ne l'ai pas bien fait la première fois
alors, laisse-moi réessayer,
encore,
et encore,
et encore,
et encore,
et encore,
et encore,
et une dernière fois, jusqu'à ce que ce soit la bonne
J'ai appris, que lorsque j'étais petit, quand maman nous lavait, j'ai failli me noyer, dans la baignoire. Elle avait tourné les yeux l'espace d'un instant. Peut-être que je me suis noyé. Je sais pas. J'ai aucun souvenir. Je sais que ça m'a marqué, pourtant, parce que j'en subis les conséquences...
Tu sais... quand on jouait à la mer, j'avais pas peur. Mais c'était parce que tu étais là, pour me tenir la main, pour me soutenir. Tu m'as toujours soutenu... je suis désolé de t'avoir abandonné...
Tu me manques.
J'ai pris peur. Je l'ai abandonné. Je l'ai lâché.
«
C'est fini », sans explication.
Ça l'a énervé, que je le repousse, sans expliquer. Peut-être qu'il va chercher à savoir. J'espère pas. Ça l'énerve aussi que je ne lui dise pas les mots, ceux qui sont considérés comme sacrés. Je veux les dire. Je veux les lui dire. Et lui dire que c'est pas sa faute, rien que la mienne. Qu'il mérite mieux. Mais les gars comme lui, ils lâchent pas les cas perdus comme moi. Faut les faire fuir.
Et puis...
Je veux en finir. J'ai toujours su que je finirais par mourir dans les bras de la mer. D'un côté, ça me rassure. Ma peur était fondée : après tout, c'était par elle que j'allais finir mon existence. ironique, presque. Elle avait tenté de clamer mon âme tant de fois, et aujourd'hui, je me précipite dans ses bras. Un sourire s'empare de moi. Adieu, monde. Adieu, vie. Adieu, Cody.
Dans un étage trop haut, le Renard y habite. Curieux de l'extérieur, on ne laisse sortir de sa cage que très rarement. On lui dit de se méfier du monde. Alors, il obéit. L'animal ne peut rien faire d'autre. Son frère a plus de permissions. Il peut sortir hors des heures habituelle. Le Goupil a toujours protégé le Renard, mais il rêve aussi de sa liberté, de se mêler aux autres, de faire des rencontre.
Son frère lui coupait ses oranges, lui tenait la main et faisait face aux dangers. Le goupil était courageux, aventureux. Tout le contraire du Renard. Tout le contraire de toi.
Peut-être parce que tu n'as fait que te reposer sur lui, ça vous a éloigné. Il ne pouvait plus te supporter, il ne peut plus te voir.
Et dans cette tour de verre et de fer, tu y a passé ta vie, ton existence jusqu'à ta fuite. Enfermé dans une cage dorée. Tu n'aurais manqué de rien, sinon de ta vie. Tu voulais affronter le monde. Lorsque tu as fuis, tu as dû découvrir par toi-même un tas de chose. Te découvrir toi, sans les autres, sans les murs pour te stopper. Redevenir sauvage, comme le Goupil.
Une histoire bête, vraiment. Je sais même pas pourquoi j'écris ça.
Tout ce qu'il y a dire, c'est qu'à la camarilla, ce sont vraiment des barakis d'kermesse. Pas un·e pour rattraper l'autre. Vraiment, tous insupportable. Et dire j'ai bossé là-bas. C'était vraiment juste pour les sous. J'espère qu'iels pleurent de plus m'avoir pour bosser pour eux.
Il était très tard. Ou plutôt trop tôt. Elle était épuisée, impression qu'elle allait s'écrouler. Pourtant, elle était heureusement. Elle riait. Deux garçons. Qu'ils étaient laids. Son époux n'était pas de cet avis. Pas grave, pas pour elle. Ils ressemblaient à des larves. Mais c'étaient ses larves à elle.
Des petits êtres, qui avaient crier. La peur étaient passées. Elle avait failli en perdre un. Ils avaient fini par s'endormir, elle les serrait contre elle. Jamais plus, il ne leur arrivera du mal. C'était sa promesse, c'était son amour.
même si je ne comprends pas, je suis aimé. je ne serais jamais les ambitions de ma mère ni les rêves de mon père. mais ce n'est pas grave. je suis enfin prêt à l'accepter.
c'est mieux comme ça. je peux être
moi... même si j'ai du mal avec cette idée, je peux le dire, le répéter comme un mensonge, pour que ce soit plus facile. et même si je ne comprends pas toujours pourquoi, et même si je ne comprends pas toujours comment ;
je peux aimer,
j'ai aimé,
je suis aimé,
je suis aimé.