[FB] New beginning • Altan & Abraham

La réaction démesurée surprend Altan qui recule d'un pas, les mains en l'air pour calmer le jeu.

"Ok ok..."

En effet, il ne recommencera plus. Habitué à ne pas demander la permission devant ce genre d'urgence, l'ex-pompier avait oublié qu'il n'était plus... pompier. Qu'il n'était pas en intervention. Qu'il n'aurait même pas eu de gants pour examiner de plus près les déchirures et qu'il n'avait de tout façon rien pour panser quoi que ce soit.

"Mais quand même, tu veux pas voir un médecin ? Ça a l'air vachement grave."

Pourtant, la nonchalance d'Abraham sur ce bout de peau jeté à la poubelle aurait tout à fait dû lui mettre la puce à l'oreille. Mais Altan n'était clairement pas habitué à voir un corps en début de décomposition se balader et lui parler, encore moins lui faire faire une visite. C'est qu'il se cachait bien..

Ses yeux fixent son guide alors que leur conversation précédente prend une toute autre signification. Et au sens de Abraham, il fallait mieux demander, n'est-ce pas ?

"T'es un zombie alors ? Si j'ai bien compris. C'est pour ça que ça ne t'a pas étonné..." de perdre de la peau. Il n'y a pas de dégoût sur son visage, simplement un constat.

Dans l'esprit d'Altan, deux réflexions : (1) la certitude que l'indifférence allait supplanter cette surprise des premiers jours avec un intermédiaire ah, tiens un zombie pensé comme un ah, une bande de touristes devant le Berliner Dom ; (2) l'admiration que quand même, ces potions étaient miraculeuses, il faudrait qu'il essaye quand il connaitrait un.e (quoi déjà) nécromancien.ne de bonne réputation ?
Il devrait devrait demander à ses coloc... Il devait bien y avoir un traducteur automatique dans les téléphones ici ? Vu son anglais pourri.

Cependant, il était trop crevé pour plus de surprises, et il n'avait qu'une envie, c'était retourner se coucher en espérant ne pas à nouveau faire de cauchemars.

Pas de médecin. Il voit déjà quelqu'un pour gérer. Ok.
Le visage d'Altan reste soucieux, mais Abraham sait mieux que lui. Après tout, il a l'air d'être là depuis longtemps, il doit connaitre du monde.

C'est un zombie donc. Ok.
L'Allemand n'est même pas choqué. Sans doute parce qu'il est trop fatigué pour réagir autrement, et s'il avait eu le cerveau pour, il est vrai qu'il aurait interprété cette forte odeur de parfum autrement que par un "son interprète s'est versé la bouteille sur la tête". La réalisation viendrait plus tard.

"Je vois..."

Non, il ne voit pas, parce qu'il n'a pas encore rencontré d'autres zombies que lui (il croit ? Abraham n'a pas l'air d'être en train de se décomposer. Sans doute le froid du Monde des Morts qui permet une meilleure conservation).

Il a seulement l'air... désabusé. Si Altan a d'autres questions ?

"Hm.... j'en ai plein..."

Une montagne même. Qu'est-ce qu'il va faire maintenant ? Il va devoir apprendre le japonais parce que son anglais est nul ? C'est où la fac ? Le médecin ? Ya internet ? Une librairie quelque part ? Il achèterait des livres comment, il n'a pas d'argent.

De toute facon, il a trop mal au crâne pour réfléchir, et Abe a l'air de vouloir en finir. Sans doute de la faute de Altan et de sa curiosité.

L'ex-pompier sourit.

"... mais je me débrouillerai. Tu m'as déjà bien aidé, c'est super ! Je vais en avoir des trucs à faire ces prochains jours !"

Silence, quelques secondes.

"Désolé pour tout à l'heure je voulais pas..."

Le froisser ? Être envahissant ? Quelque chose dans genre. Abraham avait sans doute compris ce qu'il sous-entendait.

"Je ne vais pas plus prendre de ton temps, tu as sans doute beaucoup à faire." Il était près à tendre la main mais se ravisa aussitôt. "Merci beaucoup pour la visite !"

Il regarda à droite, à gauche puis, ayant trouvé les escaliers vers les logements, il fit signe à son guide pour lui dire au revoir. Il préférait terminer sa matinée par ca, se pressant pour retourner se coucher tant que ses coloc n'étaient pas là.

Il avait bien besoin que digérer tout ce flot d'info et quoi de mieux que rester seul pour réfléchir sainement à cette nouvelle vie qui allait commencer.