[coloc BROSSARD] le lion n'est pas mort ce soir

Le rouquin foudroie du regard le Poltergeist qui croit qu'Ishtar n'a rien de mieux à faire que de s'attaquer à ses toutous ; iel n'a pas le temps de lui répliquer quoi que ce soit que l'ensemble des colocataires se trouve témoin de l'assaut lancé par le papi de service, qui s'élance sur le fauve en étant seulement armé de sa canne.

Il retient un sourire à la vue d'Alberto qui s'acharne avec une témérité stupide sur l'animal, ravi d'avoir des colocataires au sang chaud pour gérer la situation à sa place. Continue ! lâcha-t-il impertinemment à Alberto qui avait encore son arme de fortune en main. Encore vingt coups de canne et je parie qu'il sera terrassé.

Sur ce, sa camarade vampire prend l'initiative d'essayer de sortir Angel de sa situation malheureuse - Ishtar la décrète alors mentalement comme la parfaite protectrice pour s'occuper de cette débâcle, bien qu'il estime encore Kayden de la même manière.
Il n'était pas question qu'il approche de l'animal de lui-même, préférant se trouver à distance du lion si jamais il lui prenait l'idée de riposter.

Le chien de Phineas s'était réfugié à ses pieds après que le fauve ait lâché un rugissement impressionnant, ayant tout à fait compris qu'il ne ferait pas le poids - mais Ishtar avait déjà assez à faire avec sa propre protection. Le couteau toujours fermement tenu en main, lae vampire recule alors lentement, cherchant à s'éloigner du champ de vision de la bête.

Kayden a eu l’occasion de voir beaucoup d’évènements au cours de sa courte vie – et longue mort –, il n’en reste pas moins qu’un lion empaillé prenant vie n’avait pas encore trouvé son chemin sur son bingo.

Le voilà donc à faire une remarque en l’air, mettre en avant cette idée saugrenue qu’un objet inanimé se mette à se mouvoir devant leurs yeux ébahis. Même s’il s’agit finalement là de la réalité. Et qu’il se retrouve désormais immobile quand la bête se décide à grignoter l’un des colocataires. Pour une fois, la malchance ne lui est pas tombée dessus, il n’est cependant pas capable de trouver une réaction appropriée : s’il a pu avoir l’habitude de combattre voilà quelques siècles, le monde dans lequel il évolue depuis reste suffisamment paisible pour ne pas l’avoir entièrement gardée.

Heureusement pour la pauvre victime, le zombie du coin attaque l’animal avec sa canne, l’un des autres vampires se précipite pour la tirer plus à couvert, et les autres cherchent une solution (ou à prendre la fuite).
Et Kayden, dans cette histoire…
Attend toujours, les doigts autour des livres, à se demander s’il doit lancer ces précieux sur la bête, aller chercher une arme, fausser compagnie aux autres, faire le mort…

Puis il finit par ouvrir à nouveau sa bouche, lâche mais avec encore un semblant d’honneur. « Y a-t-il une alarme qu’on peut déclencher pour faire venir de l’aide ? » Les trois heures par semaine dans les environs ne l’ont pas entièrement familiarisé avec ce type de nouveautés. Il en profite d’ailleurs pour se rapprocher du vieil homme et de sa canne, dans l’optique de l’éloigner quelque peu du prédateur qui n’en fera qu’une bouchée s’il le souhaitait… Même si certains s’amusent à le pousser à continuer.

À l'instar de son chien, le considérable rugissement du fauve le laisse tout à fait stupéfait, pour ne pas dire tremblant. À ça, il ne trouve pas les mots, ni les actes. Seuls les réflexes parlent et forcément qu'il s'en retourne protéger son chien. Ou plutôt, s'en tourne pour se protéger, enlaçant son chien apeuré, derrière les jambes d'Ishtar. Le voilà maintenant à terre, lovant son toutou, plus saufs qu'auparavant. Enfin il comprend peut-être l'usage du couteau et le vampire est subitement devenu la personne la plus à même de les préserver d'un potentiel assaut du lion, Angel rapidement dégagé par la vampire. Pas sûr que si le lion se met à sauter dessus sur l'autre poltergeist, ses colocataires soient aussi jouasses à l'en dégager, en revanche.

Bon, aujourd'hui est un jour de considération : il ne crachera pas trop (exceptionnellement) qui font un meilleur job que lui ou Alberto qui se décide à employer irraisonnablement la force contre un félin équivalent à trois fois son poids. Le seul contre-exemple reste Kayden puisqu'encore plus insensé que le grand-père, il a la riche idée de sonner une alarme inexistante. Même dans sa peur, Phineas s'en frappe quand même le front. Son « bon vieil ami » dépasse ses dires, il n'a pas à se fatiguer en salive. Puis tomber d'accord avec Alberto, ça lui arracherait la gorge. Plutôt, il remet en question la violence dont il fait preuve.

« Arrêtez de le frapper, il a rien demandé, ce lion ! Il veut probablement pas être là non plus. Faut juste qu'on le fasse sortir de l'appartement et là, ça sera enfin le problème de l'Agence. »

Vivement, Phineas finit par se redresser son chien léger entre ses bras en un gros câlin, l'autre de toute façon ayant déjà fui sous une couette dans la chambre, en lieu plus sûr. Le ton sonne révolté comme si la peur n'a jamais été présente alors qu'on voit ses doigts se crisper contre la fourrure du shiba. Au même moment Ishtar se décide à essayer de prendre subtilement la poudre d'escampette. Phineas juste derrière lui, il ne se rend pas compte mais, de concert avec son nouveau garde du corps, recule également par réflexe. Il faut dire que la fuite reste la solution la plus intelligente parmi toutes.
Pourtant des solutions qui impliquent sa survie, il en a. Pas les plus courageuses, c'est clair.

« Vous deux là, les deux appétissants. Vous voulez pas courir loin... mais loin dans les couloirs avec le lion ? »

Du doigt, il désigne les deux précédentes victimes. Celui précédemment entre ses griffes et l'autre la joue encore couverte de baveuse. Surtout lui parce que mère Huia a l'air de tenir à l'autre comme sa nouvelle prunelle. Mais bon, si au moins Koa pouvait prendre la porte et sauver tout le monde. Il sera peut-être enthousiaste à jouer les héros pour tout le monde. Vaut mieux qu'un finisse en steak que tout le monde passe sur le grill.

Éventuellement, Phineas s'est mis à penser qu'on aurait pu prendre les restes de poulet commandé chez AFC qu'il n'a pas terminé la veille pour les lancer dehors. Toutefois, il ne propose pas cette idée pour deux raisons :
Primo, il n'ira pas jouer le dompteur parce qu'il est hors de cette histoire maintenant qu'en Ishtar, il s'est trouvé un gorille.
Deuxio, il tient peut-être plus à son bucket de poulet frit qu'à ses colocataires.

Le Polteirgest s'étant réfugié derrière le vampire en vient à défendre de façon insensée le fauve - si ce dernier n'avait en effet rien demandé pour venir miraculeusement à la vie, les habitants de l'appartement avaient encore moins demandé à se retrouver coincés avec lui.

Tu n'as qu'à aller faire ami-ami avec lui, alors. Tu as déjà l'air de savoir y faire avec les bêtes, siffla-t-il en lançant un regard au chien apeuré dans ses bras.

Ce qui agaçait particulièrement Ishtar dans cette situation était son manque crucial d'échappatoires sûres - iel savait qu'iel pouvait compter en partie sur les capacités de ses camarades vampires, mais cela n'était certainement pas assez. Et iel n'avait à l'évidence aucune envie de servir de bouclier à Phineas, qui parlait beaucoup mais agissait moins.

Dans l'agitation des colocataires qui se rapprochent d'Alberto pour tenter de l'éloigner de la bête, Ishtar aperçoit le vieillard se diriger vers la porte après une énième râlerie - le lion, distrait par son mouvement, se lance à sa poursuite ; la porte claque dans un grand bruit à son museau avant qu'il n'ait la chance d'atteindre l'aïeul. Bouche bée, le vampire esquisse un sourire, agréablement surpris de la fuite du zombie, mais aussitôt rattrapé par le fait que leur échappatoire se trouvait bloqué par un obstacle de taille.

Si quelqu'un connaît l'existence d'une porte de sortie secrète, c'est le moment.

Fuir n'est plus envisageable. Déjà à court de moyens si la solution n'était pas la chair de colocataire, voilà que la seule issue de secours reste bloquée par les allers et venus de tous·tes. Du vieux croûton, de l'insupportable chauffard et de la maudite sorcière, l'un·e d'entre elleux ne s'est pas dit que ça serait mieux de ne pas empirer la situation ?

Convaincu que l'égoïsme d'Alberto ne l'a pas poussé à le faire, les deux autres abruti·e·s aux rugissements, ne se sont pas dits que ça serait une bonne idée d'aller chercher de l'aide ? Non parce que ça devait bien s'entendre de l'autre côté, quand même. Bon après, comme lui-même l'a déjà dit, pas sûr que l'Agence veuille faire grand chose. Mais quand même, être à plusieurs incapables autour d'un fauve probablement plus craintif qu'animé par la colère, ça n'aide en rien. Non parce qu'on va pas lui faire croire que les autres sont des dompteurs du cirque du soleil. Juste des clowns.

Et voilà que les humain·es se décident à se reconvertir en chasseur·se improvisé·e. Chasser pour le faire fuir ou pour n'en faire, à leur tour, qu'une bouchée, Phineas commence à se poser la question avec le bâton qu'enflamme la vampire retournée à l'ère Cro-Magnon. Puis il manquerait qu'elle lâche son bâton pour enflammer tout l'appart, la demeurée !

Pas le temps de protester qu'entre temps, Vela frappe le museau du lion et que Phineas hurle de rage, dans l'oreille d'Ishtar, crispant une main contre son chiot fiston et l'autre sur l'épaule du roux (bonne revanche), contre la violence gratuite.

« Vous voyez pas qu'il a juste peur, ce pauvre lion ! Comment veux-tu que je fasse ami-ami alors que vous lui faîtes peur ? Mes chiens aussi, ils peuvent être dangereux quand ils ont peur... Non mais sérieusement, ça vous amuse d'allumer des torches et de le violenter alors qu'il est autant dans la sauce que nous ? Encore un coup de nécro, ça, ouais... Qui nous dit que c'est pas toi, Vela ? Ethan, t'es tout autant responsable, tu l'as empêché de sortir. Et si tu veux tout savoir Vela, on maîtrisait la situation ! »

Non.

C'est tout sauf crédible quand la voix s'égosille et tremble. Y a même des petites larmes au coin des yeux brillants qui trahissent les dires du sale ado.

« Il partait juste à la poursuite du vieux... Fallait bien que quelqu'un joue la proie puisque personne veut le faire. Moi j'aurais bien désigné Ethan. C'est le coupable, après tout. Tu peux au moins rouvrir la porte plutôt que rester devant, non ? »

Ni Phineas, ni le gros matou ne semblent porter Ethan dans leur cœur. Puis les autres colocataires devraient bien tomber d'accord, non ? En tout cas, personne n'a l'air d'être très inquiet des dommages qu'a subi le pilote fou furieux donc c'est que son cheminement de pensées n'est pas si mauvais. Puis le poltergeist serait sans doute l'avant-dernier qui irait panser ses plaies. Parce qu'Ishtar a beau être plus courageux·se que lui, il est encore plus dénué de sympathie, il semblerait. Comme d'habitude, Phineas n'a pas osé s'opposer lorsqu'on l'embrouille. Il considère juste qu'on est injuste.

Et le lion vit la même injustice !
Le lion est forcément sonné par l'attaque que lui a porté l'italienne. Certes, ça a servi mais Phineas déteste sa méthode et ça ne va pas redorer l'image qu'il a des nécromancien·ne·s.
En tout cas, il y a un instant de répit mais pas forcément pour très longtemps. Hormis gueuler, Phineas ne fait pas grand chose.

« J'ai des restes de poulet, vous pouvez pas lui balancer dehors plutôt que brandir vos armes, bande de sauvages ? »

Soupir. C'est peut-être pas comme ça qu'on s'y prend. Vela, elle fera peut-être son intéressante mais en attendant, il refuse qu'on emploie la force donc si c'est juste son bucket de poulet qui y passe, tant pis.
Mais sincèrement, personne pense que balancer Ethan dans les couloirs, c'est pas la meilleure solution pour cette colocation ?