Soirée à la coule - [Céleste & Olympe]

Elle s'agite toujours, et si ça rend pas nécessairement la tâche de la maître-nageuse plus facile, c'est au moins le signe qu'elle est encore consciente. Pas forcément lucide ni maître de son état, mais au moins encore là.

"Vos désirs, sont des ordres, princesse"

Non mais voilà faut rire aussi, échapper à la noyade ça a jamais tué personne. C'est même le principe. Pour l'heure, Olympe dérive tranquillement vers la sécurité, aide Céleste à s'extirper de l'emprise aqueuse de la maudite piscine, la suit du regard depuis au bord de l'eau. La terre ferme, enfin, elle espérait que ça aide Céleste à reprendre son calme, sa contenance.

"Tu sais, ça fait bizarre de te voir te débattre et implorer. Toi qui te tient toujours droite, distante, hautaine. Comme quoi, y'a un petit coeur qui bat sous tes airs. D'autres avaient parié que non."

Elle fait des remous dans l'eau avec ses tentacules, regarde les ondes se perdre dans le large, les ondulations danser. Que serait sa vie sans la plongée, la natation? Elle a du mal à se le figurer.

"Tu regrettes d'être venue?"

Au delà des ironies et des moqueries, elle s'inquiète, la pauvre chimère. Un peu trop, peut-être, un peu plus qu'à l'accoutumée, un peu activement. Normal de s'en faire pour une amie, hein.

Aussi blagueuse soit-elle (ce qui signifie pas qu'elle est drôle pour autant), Olympe remarque bien que définitivement, la rescapée n'apprécie pas une seconde ses traits d'humour. Elle sait pas ce qu'elle rate. Elle devra s'y faire de toute façon, mais pour ce soir, c'est bon, la chimère comprend le message.

"Je me doutais bien que ça fait beaucoup à encaisser, pour une soirée..."

Elle s'est retenue vraiment, mais vraiment in extremis de dire "beaucoup à avaler", et elle s'est même interdite de pouffer en y pensant. Vous la changerez pas, ça lui vient naturellement ce genre de bêtises, c'est juste dans sa nature. Quand Céleste se confie un peu, la nageuse n'a plus vraiment envie de rigoler, cependant.

"Mais non, c'est pas ridicule, Céleste."

Elle pouvait l'expliquer de milles manières, toutes maladroites, aucune pertinente, mais qu'importe. Le dire suffisait, le formuler, l'exprimer simplement. C'était déjà puissant.

"C'est un peu mignon. C'est adorable. Et tu as été brave, au final, rends-toi compte."

Elle l'avoue, le siffle à demi-mots. Peut-être parce que c'est pas exactement ce qu'elle voulait dire ou lui transmettre, parce que ses mots étaient incertains. Elle se lève, se dirige vers les douches et les vestiaires, étire ses muscles bien usés, l'attend.