Un peu rat sur les bords, c'est vrai que j'ai jamais estimé utile de m'acheter un appartement en ville, comme certains font. J'ai eu de la chance de tomber sur des colocataires peu regardants sur mes habitudes, et on s'entend relativement bien, donc bon. Puis, je sais pas, j'aime bien la vie en communauté en vrai ! Si les autres vampires me jugeaient pas si vite j'aurai probablement déjà rejoint une de ces Mojo Dojo Casa Houses pleines de... n'importe quoi, on va pas se mentir. Ça m'arrive de passer des soirées là-bas et... pfouah ! Y'en a pour qui la mort a ouvert des portes... !
Mais passons ! Si mon esprit vagabonde autant c'est parce qu'aujourd'hui c'est pas la corvée la plus passionnante, je vais faire ma lessive ! Oui, ma lessive, je suis pas non plus assez bonne poire pour faire celle des autres, ils se débrouillent, non mais ! (C'est pas comme si je l'avais sérieusement proposé à mon arrivée pour m'intégrer non plus...) En plus Quentin, le zombie de la chambre 4, ça doit être une horreur de faire son linge... C'est la seule chose que je changerai dans notre coloc actuellement ! Pas être dans la chambre 3 ! Ni dans la 5 du coup. Genre... la 1 est cool en vrai, près de l'entrée, de la salle de bain, loin de Quentin.
Ma panière sous le bras, j'atteins rapidement la laverie. Y'a rarement du monde à cette heure-là. Y'a rarement du monde en fait. Vu que peu de fantômes travaillent, et rarement aux mêmes horaires, y'a pas cet effet « heure de pointe » comme y'a chez les vivants où tout le monde fait ses courses, son linge, rentre chez lui en même temps ! Ça pour le coup je m'en plaindrai jamais ! Je m'attends donc à trouver pas ou peu de monde dans la buanderie, sauf que bah en passant la porte une musique me rentre dedans. M'enfin, rien de violent en vrai, mais assez fort quand même. D'instinct je fronce les sourcils. Je suis du genre discret donc j'ai un peu de mal avec celleux qui s'étalent comme ça... Et très vite je croise le coupable, et nos regards se croisent aussi, enfin un peu, après qu'il ait passé un moment à regarder mon... Mon ventre ? Mais il a quoi mon ventre ? Il fait chaud j'ai le droit de l'aérer un peu quand même... Moi c'est ses grosses lunettes jaunes qui m'interpellent, mais j'ai pas très envie qu'il s'en rende compte alors très vite j'envoie mes yeux regarder tout le reste de son corps puis de la pièce.
Je m'attendais pas à ce qu'il m'adresse la parole par contre. C'est rare les humains sociaux, morts ou non. Enfin les vieux fantômes ont tendance à taper la causette parce que comme les vieux vivants ils s'ennuient un peu desfois, mais les jeunes... Après, aucune idée de son âge en vrai ! Ça me perturbe, j'aime pas ne pas pouvoir me fier à ma première impression et chez les morts c'est tout le temps comme ça. Après, ça apprend à déconstruire plein de trucs ! Mais sur le coup c'est pas bien agréable. Bon, sinon, je lui souris comme je peux, je veux avoir l'air aimable. Il « sait pas comment ça fonctionne ici » ? Un... un nouveau ? Je m'approche d'une machine pour y glisser mon linge tout en essayant de lui répondre.
- Oh pas besoin de t'excuser, si tu profites pas de la vie maintenant, enfin de la mort, bah quand est-ce que tu en profiteras ?
Je sais pas bien où je vais avec cette histoire moi.
- Bref... Moi c'est Bob, au fait. 27 ans dont 5 ans de mort ! Que je lui lance en tournant la tête vers lui.
C'est comme ça que j'ai pris l'habitude de me présenter niveau âge. Je trouve ça plus simple.
- Tu... sais pas bien comment ça marche, t'as dit ? Tu... viens de... ?
Rah, comment vous voulez demander ça ? C'est tellement traumatisant parfois ! Presque personne a envie de mourir ! Puis il a l'air jeune... Non, je ne ferais pas de gaffe ! Pas aujourd'hui ! J'ai rarement l'occasion de socialiser avec des nouveaux arrivants, je ferais les choses correctement !
- Si tu... as besoin d'aide, faut pas hésiter hein ? On a du... temps devant nous !
Bob...
Résumé
- Bob va aussi laver son linge
- La musique forte le perturbe un peu
- Il répond à Ludwig pour être sympa, mais gaffe pas mal
- Lui propose son aide si besoin vu qu'il soupçonne qu'il vient d'arriver