please don't take off my mask revealing dark
600 mots
Ici, elle sait que personne ne pourra la trouver. Ici, ce n’est pas le genre d’endroit qui intéresserait Lolly d’habitude, ce n’est pas le genre de passion qu’elle pourrait mentionner aux autres. De toute manière, elle n’est pas vraiment ici pour observer les étoiles, pour contempler le ciel, synonyme d’avenir. Elle est là pour se cacher, pleurer de l’avenir qu’elle a perdu, parce qu’elle a tout perdu.
Elle s’est cachée là. Elle s’est blottie là, loin du regard des autres, dans l’obscurité. Ce planétarium est devenu son refuge, là où elle sait qu’elle ne connaitra personne, là où il n’y aura que les étoiles pour la regarder pleurer.
Mais Lolly ne veut pas pleurer même si elle a du mal à retenir les sanglots qui se coincent dans sa gorge. Elle a déjà trop pleuré ces derniers jours, depuis que tout a changé, depuis que tout s’est brisé. Pourtant, la détresse reste trop douloureuse, Lolly ne se défait pas de la souffrance qu’elle peut encore ressentir, au plus profond de son être.
Elle a pu trouver des potions pour cacher sa terrible apparence, elle peut de nouveau se regarder dans le miroir et enfin se reconnaitre, comme si rien n’avait changé, mais elle ne peut pas oublier. Elle ne peut plus nier, elle sait ce qu’elle cache, elle sait qu’elle se cache, elle qui voulait normalement tant se montrer.
Elle voit au loin les quelques personnes présentes finalement quitter les lieux, il commence à se faire tard et il faudra bien qu’elle finisse par partir aussi. Mais pour le moment Lolly reste dans son coin, là où personne ne peut la trouver, là où elle est bien obligée de rester seule avec elle-même, avec ses pensées qui ne cessent de la torturer.
Elle qui pensait que personne ne la trouverait ici, elle qui pensait qu’elle resterait solitaire jusqu’au bout dans sa peine, elle entend finalement qu’on l’appelle par son prénom, peu après avoir eu tant de mal à retenir un énième sanglot.
Elle relève péniblement les yeux et rencontre le regard, celui d’une personne bien familière, mais qu’elle n’a plus vu depuis un moment déjà, des mois, peut-être presque une année déjà. Lolly ne sait pas comment réagir, elle est trop surprise pour détourner le regard, trop fragile pour ne pas pouvoir retenir la larme qui coule le long de sa joue face à la main tendue, face aux mots prononcés.
Ça n’a pas l’air d’aller, dit Polar. Et ça, Lolly ne peut définitivement pas le nier.
Mais Lolly ne peut pas s’avouer vaincue, elle ne veut pas se montrer vulnérable à qui que ce soit, même si c’est déjà trop tard. Plutôt que de saisir la main toujours tendue, elle essuie nerveusement ses joues et son expression se ferme brusquement.
Elle ne peut pas se montrer ainsi.
Non, ça va… Je ne pensais pas te recroiser, Polar. Mais je suis très bien toute seule.
Les mensonges sont brulants, elle ne réfléchit pas à ce qu’elle dit et tente simplement inespérément de repousser l’aide proposée. Pourtant, elle ne fuit pas pour autant, elle reste là, incapable de toute façon de s’en aller, immobilisée par la détresse.
Quelque part, elle est hésitante. Après tout ça, elle a beau dire ce qu’elle veut, rien ne pourra être convaincant parce qu’elle ne pourra pas supporter tout ça en restant toute seule bien longtemps.
il faut réussir à apprivoiser lolly....