Comment gérer la morsure de l’eau ✯ ft. Jules Verne

✯ Une règle d’or au sein de cette colocation qu’il a vite assimilée malgré ses nombreuses absences, c’est qu’il ne faut pas énerver Rybar. Exactement comme maintenant…

Il avait à peine terminé sa demande à Sato, que le crie fuse et assourdit l’entièreté de l’appartement. Par réflexe, il plaque ses mains contre ses oreilles, tentant vainement d’atténuer le son perçant.

Oui, vainement.

Cela ne dure que quelques secondes, mais c’est suffisant pour lui donner brièvement le tournis, le faisant tituber de quelques pas avant de se redresser, et surtout… de lui donner affreusement mal à la tête.

Il n’est pas sûr que cela fasse bon ménage avec les restes de sa commotion cérébrale…

Se massant les tempes, il rouvre lentement les yeux. Quelqu’un lui parle – Rybar, réalise-t-il –, il n’entend pas très bien, ses oreilles sonnent encore des résidus du cri. Elle les pousse, Sato et lui, vers la sortie. Une fois dans le couloir, son accompagnatrice l’embarque vers les ascenseurs.

Tout va un peu trop vite pour sa pauvre tête…

Il parvient à se reprendre quand même.

Relâchant la main de Sato – il ne comprend pas pourquoi elle lui a pris la main –, il l’invite à le suivre et grimpe dans l’ascenseur, appuyant sur le bouton de l’étage -1. « Par ici, venez. » Il répond à sa question en lui montrant le chemin une fois arrivés à l’étage voulu.

Il passe sans s’arrêter devant plusieurs portes, avant d’atteindre celle désirée après plusieurs couloirs empruntés dans ce dédale qu’est l’Agence. « Nous y sommes. » Il ouvre la porte dont la pancarte indique ’Réserve’ et entre directement, allumant la lumière sur le côté.

Plusieurs rangées d’étagères remplies d’objets aléatoires apparaissent devant eux. C’est… grand. Immense, même.

Un nouveau type de mal de tête s’accumule au premier. Ils ne trouveront pas assez vite pour sauver Okabe. Alors il espère que les autres ont réussi à le tirer du bassin…

Il se tourne vers la jeune Chimère. « Je ne viens pas souvent, alors… Je suppose que nous allons devoir chercher… Séparons-nous pour trouver cette échelle et cette épuisette ? N’hésitez pas à m’appeler si besoin. » Il n’a qu’un vague souvenir d’où il pourrait trouver une échelle ici, de son temps à l’appartement Gagarine.

Après la confirmation de Sato, il s’éloigne à travers les rayonnages sur sa droite, parcourant rapidement du regard le contenu.

Ainsi, il déniche non pas une épuisette, mais au moins un filet de pêche… et en continuant d’arpenter le coin autour du filet, il trouve d’autres articles de pêche, dont une canne à pêche, des hameçons, des appâts… et la fameuse épuisette.

Il hésite, mais finit par renoncer à prendre les objets supplémentaires. Ils seront trop encombrants avec l’échelle déjà lourde et grande à transporter.

Ne trouvant rien d’autre de son côté, il revient vers sa colocataire pour savoir si elle est parvenue à mettre la main sur une échelle… « J’ai trouvé une épuisette… Et vous ? »

✯ Il revient vers sa colocataire qui porte une échelle, confirmant en avoir trouvé une plus que convenable. En effet, c’est une grande échelle. Elle devrait convenir pour l’aquarium géant.

Alors il acquiesce avec un petit sourire, et l’aide à la transporter jusqu’à leur appartement partagé, veillant à ce que les pieds ne heurtent pas trop les murs sur leur passage. Il n’est peut-être pas très fort, mais il ne va pas non plus la laisser tout porter toute seule. Il n’est pas si impoli.

Et quitte à parler de politesse, elle lui demande s’ils peuvent se tutoyer.

Il cligne des yeux, surpris. Ce n’est pas que cela le dérange vraiment… Beaucoup de gens prennent la liberté de le tutoyer sans même lui demander au préalable… C’est simplement une question d’habitude pour lui…

Malheureusement, il ne parvient pas à fournir une réponse adéquate car ils atteignent l’appartement et entrent aussitôt.

Et il manque de trébucher sur des sacs de courses qui traînent près de l’entrée. Il se rattrape de justesse, lâchant la partie de l’échelle qu’il soutenait… « Mince ! Je suis désolé, Sato-san. » Il s’excuse un peu précipitamment, espérant ne pas l’avoir embarquée dans sa chute.

Se redressant, il lance un regard noir aux sacs incriminés, avant de remarquer divers changements dans l’appartement.

Un : Okabe ne se trouve plus dans le salon. C’est un soulagement s’ils ont pu le tirer hors de l’eau avant qu’il ne se noie. Deux : Onoda a pris sa place. Elle a dû revenir durant leur absence. Les courses proviennent sûrement d’elle. Trois : Rybar a l’air… un peu blessée ? Son tibia est rouge.

En dépit de sa chute partielle, Sato, pour sa part, a l’air d’aller bien et s’est occupée d’apporter l’échelle à Kýros et Oda.

Il s’avance davantage dans le salon à son tour et s’enquiert doucement, un peu d’inquiétude se glissant dans son ton malgré le comportement de l’adolescent : « Okabe-san va-t-il bien ? Où est-il ? » Il s’approche plus spécifiquement de la Chimère qui semble toujours aussi énervée qu’avant son départ : « Et vous, Rybar-san, avez-vous besoin d’un peu de glace pour votre tibia ? »

Ce qui, oui, c’est une question bête. Il ajoute vite un « Attendez. » et se rend dans la cuisine pour récupérer quelques glaçons et les envelopper dans un chiffon. Ce n’est pas une poche de glace digne de ce nom, mais cela devrait suffire pour le moment.

Il rapporte le tout à Rybar, le lui tendant. « Tenez, appuyez la glace délicatement là où cela vous fait mal… » Cela atténuera un peu la douleur. Au moins, il l’espère. Il peut sinon lui concevoir un cristal de soin.