Habitude d’être le second choix, habitude de décevoir, il y a quelque chose qui lui rappelle la situation lorsqu’il voit le visage de l’homme en entrant dans la pièce. Il y a quelque chose juste derrière ses yeux, quelque chose qui lui rappelle le visage que son père avait lorsque Markus et lui rentraient tardivement en soirée. Et pourtant c’était toujours lui qui avait entraîné son grand frère à rester tard, toujours lui le responsable à détourner la réussite du droit chemin.
Le regard n’est pas entièrement le même. Personne n’a regardé Alarick de cette façon depuis qu’il est mort et il s’en porte mieux. Mais ce quelque chose qu’il voit parfois lorsqu’il traverse la rue, lorsqu’ils voient des gens interagir les uns avec les autres, il le retrouve juste ici. Alarick se retrouve figé, incapable de faire un nouveau pas en avant lorsqu’il croit lire avec violence les mots de dédain sur le visage de Gabriele.
Il sait, il a conscience de ne pas être un ami. Il a conscience et pourtant il ne s’empêche jamais d’espérer, jamais de croire que peut-être, s’il essaie un peu plus de se donner dans une relation, alors peut-être finalement on arrêtera de le voir comme la bonne connaissance, qu’il pourra finalement devenir plus. Pourtant, lorsqu'il pose la boîte sur le bureau du directeur du planétarium, il a l’impression d’avoir été convoqué dans le bureau de n’importe quelle personne prête à lui taper sur les doigts. Souvenirs douloureux d’une scolarité où être gaucher n’avait aucune place.
Semblant de sourire, celui-ci se fige finalement et il se retrouve à regarder ses mains comme si Gabriele allait se mettre à lui crier dessus. Il zieute de nouveau, incapable de lui fournir un quelconque mot, simple hochement de tête. Lorsqu’il regarde finalement derrière l’homme, Alarick sait, prend conscience, conscience qu’il avait peut-être déjà, d’être de trop. De trop vouloir en faire et la peine qu’il a pu causer le force à détourner le regard une fois de plus.
Pour sûr, Gabriele sait mettre les formes. Pour sûr, la phrase d’après il va lui demander de ne pas revenir au planétarium ou d’envoyer Jules et sincèrement, Alarick ne pourrait pas vraiment lui en vouloir. Il se retrouve à simplement hocher la tête, repousse l’inévitable encore et encore, force les ses larmes de crocodiles, peine d’avoir trop donné, qui lui montent et il acquiesce.
“
Désolé.” Parce qu’il n’est capable de ne fournir que ça. Parce que la confrontation est certainement la chose qu’il déteste le plus au monde et parce qu’il se sent tellement bête en cet instant. “
J’arrête.” Entièrement. Pas de demi-mesure, fatiguant même à croire être le problème central de beaucoup trop de nouvelles vies.
Lorsqu’Alarick se lève, il s’apprête à en faire de même, s’apprête à le suivre jusqu’à la porte mais il reste là, court instant à regarder l’autre homme saisir quelque chose derrière lui et blondinet se retrouve à froncer les sourcils, surpris. Il ne comprend pas. Il n’arrive pas à comprendre pourquoi Gabriele décide de lui donner finalement cette seconde chance. Au-delà de Gabriele, le planétarium, enseveli par des idées aussi saugrenues que infaisables, n’a jamais jeté leurs boîtes?
La question le prend de court et Alarick se trouve ridiculement assis là, à ouvrir et fermer la bouche sans être capable de dire quelque chose. Il lève nerveusement une main à son visage, vire de ses yeux cette larme bien trop coriace. Il se trouve ridicule en ce moment. Victime de son propre ascenseur émotionnel.
“Je- oui, bien sûr.” Il hoche la tête de nouveau, cherche à fuir le regard de l’autre, cherche à retrouver cette vitalité qu’il signe toujours sur sa carte de visite. Il claque des mains, sourit nerveusement une nouvelle fois.
“Je ne suis absolument pas celui qui est occupé. Je suis là avec plaisir.” Avec passion même, fou amoureux de cet endroit, il n’a pas besoin de l’association pour se rendre ici.
“Je m’excuse entièrement d’avoir pris autant de temps, autant d’énergie à vous fournir… tout ça.” Il vire la honte encore une fois, comme il peut.
“On n’est pas obligé tu sais?” Il sourit nerveusement.
“Si les idées sont vraiment nulles c’est…-” Il sourit doucement
. “-pas parce que l’association les à ramener qu’elles ont obligatoirement de l’intérêt. Je comprends qu’on a pu en faire beaucoup et…” Il s’embrouille, il se perd. Frustré par ses propres mots, Alarick grogne, frotte ses doigts contre la pliure de son front.
“Laisse tomber je dis n’importe quoi - les gamins seront contents quoi que vous fassiez au final.” Parce que, au final, il est là pour eux avant toute chose.
Résumé
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Désolé Riri était un peu triste au début, il avait vraiment peur de décevoir. Il nécessite un peu de temps pour réaliser que Gabi a quand même envie de le garder dans la pièce