Zelda le fixe.
Avec un air indigné avant d'exploser de rire :
« Évidemment que j'ai des baskets ! faut être prévoyant dans la vie, Rory. Surtout que j'savais - j'savaiiiiiis - qu'on allait beaucoup marcher donc j'me suis dit "Zelda, oublie pas tes pompes de r'change". », explique-t-elle comme si c'est la chose la plus évidente au monde.
Elle fouille distraitement dans son sac :
« Après y'a mille trucs car j'ose pu sortir sans avoir de tout. T'imagines y'a une urgence ?! au moins j'suis parée. J'ai même des pans'ments steuplé. », dit-elle avant de pouffer.
Parce qu'elle joue les daronnes.
Mais en même temps, elle voit rien.
Donc si elle a tout, elle peut tout prévoir.
A défaut de voir.
Les boissons arrivent et iels trinquent avec joie :
« Bon, tant mieux alors. Car j'sais pas si j'ai la force pour te soulever. Et vu l'heure, j'vois mal déranger les autres coloc'. », souffle-t-elle en checkant machinalement l'heure sur son téléphone.
Finalement la conversation prend sur autre chose.
C'est plus détendu mais difficile de complètement se détendre quand des gens bourrés forcent sur la voix et te cassent les oreilles.
Enfin iels l'ont fait avant.
Elle peut donc pas
vraiment critiquer.
Elle suit Rory et se rend compte qu'il paye.
Elle a aussi oublié c'était à qui - peu importe.
Elle glisse juste qu'elle lui payerait un truc une prochaine fois - un resto par exemple - en plus de payer le prochain bar.
Sauf, qu'à la proposition du roux, ses yeux s'illuminent :
« Attends, attends- »Gasp dramatique.
Théâtral :
« Mais c'est graaaaaaave une bonne idée, OMG ! »Elle sautille sur place :
« Mais go, en fait !? Azy, j'veux trop m'balancer, ça fait trop longtemps. »Plus excitée que pour un karaoké, Zelda se met en marche vers l'aire de jeux la plus proche. Elle jubile tellement qu'elle parle que de ça.
Oui, c'est juste une balançoire.
Une fois arrivée, elle trottine - heureusement les talons en moins - vers la balançoire vide :
« Oh là lààààààààààà, ça fait mille ans j'suis pas v'nue dans un endroit comme ça. »Si ce n'est plus ou moins jamais :
« Tu me pousses ? », demande-t-elle en s'asseyant sur un des sièges froids.
Ses jambes gigotent et elle rit doucement :
« T'as eu une trop bonne idée, on va s'é-cla-ter. »Il semble qu'il leur faut rien pour s'éclater.
Mais iels sont comme ça.
Et Zelda adore Rory pour cette raison.