La tragédie des petits pois
ft. Célestin le chanteurIl a beau affirmer se plaire à la revoir, le coeur n'a pas l'air d'y être. Tant pis, tant pis, elle n'était pas tant venue pour le satisfaire lui, celui qui n'avait rien demandé à personne.
Elle se doutait bien que de la voir réapparaître du jour au lendemain devait faire un choc, surtout qu'il s'étaient quittés en termes très flous. Elle s'étonnait même qu'il n'ait pas l'air d'avoir le moindre ressentiment, pas une pointe de rancoeur contre son ancienne collaboratrice. Elle qui se souvenait avoir été particulièrement stricte et obstinée, à la voir se dégrader progressivement. S'effriter entre ses mains sèches et rudes.
Peut-être avait-il trouvé une paix tant sereine qu'elle faisait oublier les remords.
Alors la lémure fait un pas vers lui, ne relève pas qu'il retient très manifestement sa joie immense d'enfin la retrouver, comme il disait. Non, elle s'assagit, sirote son thé, les yeux toujours vers la verdure, réponds quand on lui pose une question.
"À peu près vingt ans, oui. Ça passe vite, à notre âge, pas vrai?"Le ton est plus doux, déjà. Les mots comme sifflés, sa mine contemplative désinteressée pour en sublimer la nostalgie. Le temps était son démon à elle, pas nécessairement celui qui passe, mais celui qui est passé. Mais elle n'est pas venue pour ça, ne sait même pas vraiment pourquoi.
"Je m'occupe, je vagabone, j'ai repris la direction de mes petits artistes à notre séparation. C'est qu'ils m'avaient plus manqué que je ne le croyais, les galopins. Ils n'avaient pas grandis, non plus."Mais comment leur en vouloir, elle-même n'avait pas changé depuis plusieurs centaines d'années. La torturée persistait à être ce qu'elle pensait avoir été, comme prisonnière d'une photographie. Ses yeux quittaient un instant l'horizon, revenaient se planter droit dans ceux de célestin. Son regard se faisait plus perçant que jamais, mais les épaules affaissées et les mains maladroitement croisées, trahissant un trouble dans son esprit.
"Je me demande juste, Célestin, curiosité bête. Tu m'en veux?" Elle venait faire tournoyer sur place sa tasse du bout des doigts, réflexe étrange.
"De t'avoir stressé, d'avoir été dure, à l'époque..." À l'époque comme aujourd'hui, peut-être, ses pupilles intrusives tentant de fouiller l'âme du français au fond de ses yeux. Son ton avait sonné un peu incertain, avait perdu de cette assurance stoïque. Ou était-ce une énième tromperie? En réalité, elle s'en voulait pour sûr, se croyait responsable des évènements.
Résumé
Espe parle Japonais en violet, Italien en rouge, Jaune en espagnol,
et Bleu en anglais
ET COMME CA JE SUIS A JOUR TIENS bref Espe répond gentiment et demande à Cel si il lui en veut pour son burnout