TW : Violence parentaleAsami émergea de sa torpeur et s'extirpa du canapé avec une lenteur presque douloureuse, étirant ses membres fatigués après une nuit hantée par des pensées oppressantes.
Hiragii se frotta les yeux avec une douceur presque enfantine, comme si elle essayait de chasser les derniers vestiges des souvenirs qui s'accrochaient à ses paupières.
Ses doigts glissèrent délicatement sur sa peau dans un mouvement lent, sans réelle énergie.
Les cernes sous ses yeux semblaient plus prononcées à la lumière du jour naissant, ces traces sombres accentuaient le contraste avec la pâleur de sa peau.
Se penchant légèrement en avant, la jeune lémure s'inclina poliment devant Zdenka, une tentative pour masquer l'épuisement qui marquait son visage.
-«Bonjour, Tyszkiewicz-san... Désolée, ma nuit fut courte...»Articula-t-elle avec un sourire crispé, une façade fragile tentant de masquer les fissures de son état mental.
L'ancienne harceleuse, d'ordinaire imprégnée d'une aura malicieuse et d'un sourire sardonique, semblait avoir perdu cette lueur, révélant une vulnérabilité qui contrastait avec sa façade habituelle.
Elle baissa la tête, gênée alors qu'elle prenait son propre bras, cherchant un réconfort dans ce geste simple.
-«Je... j'ai eu une nuit agitée. Excuse-moi si je suis en retard pour les cours... Mais je ne vous gênerez pas...»Avoua-t-elle d'une voix douce, presque effrayée.
L'adolescente ressentait une légère tension, une crainte diffuse qui se tapissait en filigrane dans son esprit à l'idée d'évoquer un quelconque retard avec Zdenka.
Le simple fait d'imaginer l'expression de son père lorsqu'elle était enfant, ses yeux colériques et ses mains cruelles, suffisait à raviver les cicatrices émotionnelles d'Asami.
Les souvenirs d'une époque où être en retard ou victime de maladie n'était pas synonyme de compassion, mais plutôt de réprimandes violentes et de reproches injustifiés.
Elle se souvenait des moments où la moindre faiblesse, la plus petite défaillance physique, déclenchait la colère incommensurable de son père.
La terreur s'insinuait dans son être à chaque signe de malaise, à chaque symptôme de vulnérabilité.
Hiragii n'avait jamais compris pourquoi la maladie, quelque chose qu'elle ne pouvait pas contrôler, provoquait une telle rage chez son père.
La simple idée d'être incapable de répondre aux attentes implacables de son géniteur faisait naître en elle une appréhension profonde, une anxiété que le temps n'avait pas tout à fait dissipée.
Ainsi, bien que consciente que Zdenka et son père étaient des individus totalement différents, Asami ne pouvait s'empêcher de ressentir une lueur de crainte face à elle suite à son retard...
Mais, elle n'était plus, son père était encore vivant et elle morte... Alors, elle était en sécurité...
Reprenant doucement son calme, elle releva les yeux, laissant échapper un soupire.
-« Je ne dirais pas non à votre café très corsé...»Ajouta-t-elle, un léger sourire franc.