Réouverture du Café Cupid

Pour le plus grand (dé)plaisir des invités, le propriétaire se lança dans un nouveau discours - puis une invitée en fit de même.

Maya s'en désintéressa bien vite pour reporter son attention sur le groupe, au moment où Célestin et le dénommé Barthélémy lâchèrent un bruyant rot un peu... magique ? What... ? Elle haussa un sourcil, mais nota intérieurement de ne pas toucher aux gâteaux qu'ils avaient tous deux mangé, acquiescent à la remarque de Catherine.

C'est alors que la musique changea - et Maya remarqua un changement en elle également : elle perdit le contrôle de son corps qui se mit à danser ! Finissant sa coupe de champagne d'une traite et l'abandonnant sur la table, elle rejoignit la chenille qui se formait pour se déhancher sur une musique bien ridicule, à l'instar de toutes les personnes ici présentes. Et Catherine, derrière elle, se montrait à nouveau perspicace.

- Et ça dure longtemps, les effets d'une potion comme ça ? Lui demanda-t-elle, assez fort pour couvrir la musique.

Maya mourrait de honte à danser ainsi et se disait que même une liposuccion serait plus agréable. Certes, tout le monde était dans le même bâteau, mais quand même... Ça restait le bâteau de la honte, quoi.

Il voudrait s'enterrer, partir de ce pas à l’aéroport, prendre l’avion et ne plus revenir pour regarder ses compères dans les yeux. Du moins, jusqu’à ce que Barthélémy le suive dans cette attitude peu ragoutante, priant pour qu’il n’y ait pas de danse.

“Ce n'est rien... sûrement une influence quelconque, parce que ça ce n'est pas naturel !”
“Tout de même… Je suis désolé.”

Il regarde ses pieds - hors-de-question de lancer un dernier regard au nécromancien. Même s’il fût fort charmant.

Jusqu’à ce qu’il entende une chanson.
Il ne compte pas y participer - déjà bien assez ridicule. Mais ses pieds, en revanche, sont d’un autre avis que le sien. Le voilà forcé, de poser ses mains sur les épaules de Catherine, entraîné dans cette danse calamiteuse.

“Désolé Catherine, c’est bien contre ma volonté !”

Clairement, il voudrait s’enterrer.

Bien évidemment, il y avait une danse.

Le problème n'était pas la danse en elle-même, mais plus que un : elle soit forcée, et deux : Barthélémy se trouvait très mauvais danseur. La vérité, il fallait la voir en face, le colosse était étrangement habile de ses pieds. Bon, bien sûr, dans une chenille, difficile de juger des capacités de danse d'une personne. Les épaules de Célestin étaient tenues par les mains grandes et fermes du boolicier-prothésiste ongulaire, mais toujours avec délicatesse !
Vous imaginez s'il n'était pas délicat, les dégâts aux mains qu'il pourrait faire ? Bref.

-- "La demoiselle chimère pose une bonne question, Catherine, pensez-vous que ces effets vont durer encore longtemps ?"

Après tout, la spécialiste des potions, c'était elle. Pas lui.