TW : Scarification ; Troubles du comportement alimentaire, harcèlement, prostitution, mention de viol... y a rien de trop explicite, sauf sur la fin un peu quand même donc attention les copains
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Mini histoire 1 : - peace is never an option.Des mots qui ont inspiré une petite révolte au sein de la cour de récré du collège. C'est l'histoire d'un arbre au centre d'un cercle de terre que les élèves affectionnent. L'ombre des branches leur profite à des réunions goûter, abrite du soleil tapant ou de la pluie torrentielle quand on doit rejoindre l'infirmerie.
Mais un jour de décembre, l'arbre tombe malade. L'administration affirme ne pas avoir les moyens de le soigner et les collectes de fonds organisées ne suffisent pas à tout couvrir. Alors d'un petit homme de caractère, la révolte est née.
Les autres abandonnent, ont mieux à faire ; pas nous.
Très vite, on grimpe à l'arbre et on refuse de l'abandonner. Le bûcheron envoyé par le service des espaces verts perd patience et on hurle qu'on restera y habiter, s'il le faut. Alors avec nous, la mairie négocie, promet d'en faire repousser plus ; ça ne nous suffit pas. L'objectif reste en tête et notre détermination attire les amis, puis des connaissances - et enfin, tout le collège. Ceux qui ont lâché l'affaire reviennent et on y campe maintenant en entamant une grève de la faim depuis trois jours.
Jusqu'à ce que l'administration cède.
Mini histoire 2 : Corps suspendu au-dessus de la cuvette du cabinet, crachant la haine d'un corps qu'on déteste, les sens entendent une personne qui approche ; alors qu'on pensait pouvoir être seul le temps de vider l'estomac.
Ça renifle, ça pleure - et la morale ne peut pas rester indifférente. Prudentes, les mains essuient les lèvres avec le papier à disposition ; on tire la chasse et on s'approche.
C'est le gars harcelé de la classe. Le gars qu'on sait qu'il est harcelé, mais dont personne n'ose mêler l'histoire à la sienne par peur d'y être véritablement impliqué.
Assis à ses côtés, ni on ne touche, ni on ne parle. La victime le fait d'elle-même et se plaint de son bourreau régulier.
L'oreille attentive réceptionne les plaintes puisque l'énergie est d'accord, cette fois-ci. La voix ne se lèvera qu'une fois qu'il aura fini de se moucher dans le papier fournit qu'on a tiré d'en face.
De là, quelques pistes de réflexion proposent une énergie nouvelle dans ce qui manque chez l'autre.
Une vision des choses tranchante, mais honnête
qui se fait vite renvoyer-bouler.
L'exaspération constate que le vis-à-vis n'aime pas être contredit et cherche des excuses pour se donner du crédit. La déduction intuitive comprend le sous-entendu, mais la logique refuse de jouer dans ce sens et pare son discours sur ce qui irrite autant que le spécisme.
- Arrête de jouer les victimes et éveille-toi. Tu n'es pas responsable de ce qu'il te fait subir, mais tu as quand même choisi de rester, donc au final, c'est toi-même qui t'infliges cette peine.Aberration sur le bord des lèvres, tout ce qu'on pense est tellement si évident que la morale a du mal à croire que ce ne soit pas aussi homologue à l'autre.
Mini histoire 3 :Encore le mec des toilettes. Deux mois calendaires se sont écoulés avant qu'on le retrouve dans le même état qu'auparavant. Conseils tombés dans l'oreille d'un sourd, l'empathie n'est pas compétente pour supporter des pleurnicheries qui ne tiendrait qu'à lui de stopper.
Mais les pupilles se rétractent à la vu d'un objet tranchant dans la dextre du garçon, caché sous sa manche.
On ne sait que trop bien.
- Tu ne devrais pas faire ça.On cherche à alerter, à sauver.
Là encore, c'est nous le réceptacle de la mauvaise humeur. Crise émotionnelle qui balance les pires choses, qui balance le vrai - on ne s'offusque pas.
Là, c'est ça qu'on aime : la vérité dans son état pur.
- Je fais ce que je veux, qu'est-ce que t'en sais ce qui est bon pour moi ou pas ? Garde ta morale à deux balles !De ce que la morale à deux balles en pense, c'est que personne ne peut comprendre une situation qu'il ne subit pas.
Alors on dévoile le corps, on montre l'interdit. Les vêtements coulissent le long des hanches et la veste est sur le sol. Zébré en profondeur sur toute la surface des bras et des cuisses, les dégâts sont irréversibles.
Réponse bouche bée, l'interlocuteur se confond en excuses qu'on rejette en bloc. Ce qui est dit est dit. On l'incite à assumer ses pensées.
- Quand tu commences, ça devient addictif. Tu finis par y penser tout le temps et au final, ça devient un automatisme. Je suis clean depuis 7 mois, alors j'aimerais autant éviter que tu le fasses devant moi. C'est comme si tu voulais inviter un ancien ivrogne au bar. La tentation appelle la tentation ; c'est tout ce que j'en dis.Main tendue qui a ses limites, les vêtements toujours longs regagnent la peau - et plus jamais on n'en reparle.
Mini histoire 4 :L'identité dans le miroir ne plaît pas. On ne parvient pas à identifier ce qu'on y voit. Un homme ? Une femme ? Les deux ? Rien ?
Hasardeusement, le temps laissera les cheveux pousser, du vernis aura repeint les ongles et les oreilles trouveront de nouveaux bijoux dans la fausse idée reçue -imposée par la société oppressive- que pour devenir une fille, on doit en être une.
On a eu tort, on s'en veut ; on se cherche encore.
L'enthousiasme valide le décloisonnement des genres, mais on ressent que ça sera plus compliqué pour l'identité de se définir. C'est bien plus que de la construction sociale, c'est l'essence même de ce qui fait écho à l'intérieur.
La diversité d'identification au sein de la non-binarité permet enfin de mettre de vrais mots sur ce qu'on a toujours ressenti. On n'est pas trans, on est demi-boy.
La vérité s'affirme à l'entourage, c'est le ton dur de la voix qui arrive enfin à être elle-même qu'on impose notre identité. On ne refrène pas le visage encourageant la compréhension, celle qui ne connaîtra jamais ses syllabes dans nos oreilles.
Parents antiprogressistes, ce sont des cris qui demeurent et tentent de couvrir d'une honte que la morale ne partage pas. Jamais l'assurance n'aura besoin de permission pour exprimer la fierté de ce que l'on est.
Mini histoire 5 :On est à la rue depuis plusieurs mois, à toujours bouger, trouver des alternatives pour s'en sortir tête haute. Le quartier général pas loin d'un bureau de tabac, une petite couverture en laine tient toujours compagnie, et avec elle, un autre nom : Tassie. Elle ne connaît pas toutes les combines de la rue, elle vient d'arriver. Le bon sens pousse à l'aider, la prendre sous notre aile.
De sa main, elle note toujours sur un cahier ce qu'elle doit à tout le monde. Les valeurs trouvent l'action admirable, trouvant le plaisir de s'y joindre. Ce n'est pas du vol mais, un emprunt, qu'on soutiendra fermement face aux arguments contraires.
Sur les pages du même cahier, ce qu'on aime, c'est dessiner, souvent des créatures mythologiques, beaucoup de dragons, de renards à neuf queues, etc.
Mais la tranquillité est vite troublée par une Ford noire, qui à chaque fois, revient. Le vieux mec accoste encore et toujours, à la recherche de plaisir charnel immédiat.
Il sait que vous êtes là.
- Va te faire foutre !C'est la rage des poumons qui crie.
Et ça dure, encore, et encore - tous les jours.
Les autres ont fini par l'ignorer, pensant à tort qu'il se lasserait, incitant alors notre jugeote de suivre le chemin, mais l'injustice dans le cœur qui mène les actions ne l'entend pas de cette oreille.
Jamais on ne cessera de l'insulter.
Mini-histoire 6 :La fierté, on la met de côté. Finalement, on nous entretient, nous offre le dernier iphone, des fringues hors de prix, et des jeux ; en échange d'un corps qui ne refuse jamais rien.
Le vieil homme nous offre un appartement dans lequel on jouit d'une indépendance totale et parfaite. La relation est principalement dominée par nos caprices : "non pas aujourd'hui" - "j'aime pas me lever tôt" - "plus vite" - "je m'ennuie" - "j'ai besoin d'argent pour le shopping" - "donc ça veut dire que si je te dis non alors que tu as envie et que tu le fais quand même, tu me violes. est-ce que tu es un violeur ?"
Bref, tu es tombé sur la bonne poire.
Et un jour Tassie recroise notre route.
Elle est devenue ambassadrice culinaire.
Tu es chômeur.
Mini-histoire 7 :- Y a jamais de progrès social sans lutte !De ces mots qui sortent de la bouche enragée, votre groupe d'activistes est prêt à frapper fort. La lutte, elle est partout. L'injustice, à tous les coins de rue. On est la voix qui prend parti des minorités, la voix de ceux qui n'en ont pas ; la voix de ceux qui ont oublié comment parler.
Soir d'octobre aux étoiles lumineuses, la cible est un abattoir. Mouvement radical, vous avez adopté une idéologie intransigeante : l'antispécisme. Votre but ultime : fermer pour de bon ce cimetière à animaux.
Encapuchonné, la pénétration se fait par effraction dans la porcherie où le triste spectacle des cochons entassés les uns sur les autres donnent encore plus raison à votre rage d'agir. Groupe de plusieurs, le physique des plus forts permet de faire sortir de nombreux animaux, alors que notre corps aide à son niveau dans la portée.
De vos efforts, une dizaine de porcs sont exfiltrés, disposé dans le camion prévu à l'usage de l'évacuation.
Hélas, aussi sauvage que leur acte barbare, les proprios, alertés par le bruit, dissuade l'activité par des coups de feu en l'air - ça ricoche et ça touche un point vital.
Bruit lourd d'un corps qui rencontre le sol, c'est une voix familière qui réconfortera, fera tenter de revenir à nous - avant que les forces vitales abandonnent.
Mini-histoire 8 : Paraît-il qu'on ne se soit pas assez amusé. La désinvolture se permet un rictus sur un visage qui a déjà choisi sa manière de provoquer. Notre vie, on ne la regrette pas et les choix n'ont pas à être justifié.
L'acclimatation en ce monde ne se dose pas d'ennui, puisque, deux jours après notre arrivée, de nouvelles facultés naquissent dans les mains.
Corps robuste qui nous écarte de son chemin dans une rue large, l'esprit devine la provocation à ce qui est différent de soi. La voix se porte, les cordes vocales grondent pendant que le visage du dédain réclame des excuses qui y trouveront encore plus d'insultes à notre propos.
Pas prêt à enterrer la hache de guerre, on course celui qui t'a déjà distancé. Mauvais sportif en tout point, l'imagination fertile fait penser à l'éventualité utopique d'un mur pour le coincer. Mur qui se dresse aussitôt qu'on y pense.
L'interrogation laisse place à la surprise et les habitués viendront combler le manque de connaissances pour laisser le verdict à une conscience pas prête de l'entendre : on a des pouvoirs.
Reste encore à la volonté d'apprentissage de vaincre la mollesse de l'esprit qui voudrait s'occuper de ce qui a toujours occupé le cœur de notre vivant : le militantisme.
Résumé (pour les flemmards) :
- On apprend qu'Elijah, c'est déjà un militant dans l'âme qui est désireux de défendre les minorités, en plus de ça, il est écolo/du parti animal.
- Il défend un mec dans son lycée qui se fait bully et les deux ont la même "manie" ça les rapproche un peu, créer juste une petite base de confiance sur les mêmes traumas.
- Ses parents sont des conservateurs. Donc lui, il se révolte et fait l'inverse de ce qu'ils attendent de lui. Piercings, tenue provocante, cheveux verts... ça y va, et ça éclate en conflit très souvent.
- Il est perdu dans son identité et se demande s'il n'est pas une fille. Il passera un moment à vouloir la connaître et se documentera, au final il se qualifiera de demi-boy. Il fait son coming-out et ses parents le vire de chez eux, hop à la rue.
- Il vit avec un groupe de SDF et doit voler des choses dans les boutiques pour manger, mais trql, il note tout ce qu'il doit dans un carnet.
- Y a toujours un gros pervers qui passe dans sa grosse caisse pour leur demander des services sexuels. Elijah le renvoi chier, mais un jour, il craque, il monte dans sa bagnole pour discuter avec lui et là, surprise, en fait ce vieux con et pas aussi agressif. C'est même une bonne poire. Il en fait son sugar daddy.
- Toujours aussi révolté contre le monde actuel et ses injustices sociales, Elijah se fait convoquer par son groupe de militant à une autre révolution. Ils volent des cochons dans un abattoir et l'un des proprio qui veut défendre sa marchandise fout un coup de feu en l'air pour leur faire peur, mais manque de bol, ça touche Elijah qui meurt, voilà RIP
- Découverte de son pouvoir, 2j après sa mort, il a de la chance, le bougre.
- Un mec l'a bousculé en l'insultant dans la rue. Alors, furieux, Elijah s'est rué sur lui pour obtenir tes excuses, tout en pensant "putain s'il pouvait y avoir une impasse juste ici" - et hop, ça s'est formé.
- Même mort le gars continue ses combats sociaux.