Le plus gros dégobillé, on pense,
alors que ses larmes sont, finalement, inarrêtables.
C'est pourtant pas aussi impressionnant que du vomi. Il coupe le souffle et fait hurler. Mais lui, il les hurle, ses pleurs. De culpabilité oui car il est entièrement fautif et ça nique de l'admettre. De voir le résultat sur des affaires nickels, tout bien arrangé. Tout bien dérangé maintenant.
La conscience dérangée comme rongée, face à fatalité. Face à ce qu'il vient de commettre, il ne peut qu'être dégoûté. Ça lui rappelle ce qu'il est réellement. Oui, pourri de l'intérieur mais également de l'extérieur, quand on y réfléchit bien. Pas un lémure comme les autres car véritable imposteur. Tétanisé devant ce qu'il vient de se passer, Aikawa le sort rapidement du scénario et de toutes les responsabilités qui pourraient l'incomber.
En d'autres circonstances, Cassian aurait pu se montrer reconnaissant.
Dans des circonstances différentes, Hisa n'aurait peut-être pas agi ainsi non plus, cela dit.
Hisa n'a jamais agi ainsi pour l'autre garçon. Et clairement ça lui fout le doute,
sur qu'est-ce qu'il est, présentement, pour lui.
Un sale mioche, un caillou dans la chaussure, un horrible zombie ou bien les trois ?
Il ne veut pas de la pitié des gens parce que ça le fait sentir si misérable, si peu puissant. Ça lui rappelle ce qu'il est devenu quarante ans plus tôt. Hisa lui rappelle ça, qu'il ne sait pas se débrouiller lui-même. Quand bien même il en est conscient, c'est pas la peine d'en remettre une couche.
La pitié le fait sentir infantile, pathétique et probablement moche. À tort, de part ses vomissements, Cassian ne pense pas que la responsable, c'est cette potion anti-stress mais la potion de zombification qui a perdu son effet. À visage découvert, la potion d'anti-stress ne lui fait aucun effet, il pense, contre sa détransformation.
Il extrapole, alors que les effets secondaires de sa consommation à outrance expliquent le pic d'anxiété qu'il ressent. Les larmes de stress coulent et le font réagir à l'excès, et plus déraisonnablement encore.
«
Non ! Pas le croque-mort ! »
Brutalement, il s'est arrêté, relâchant son bras prisonnier. Aucune pause dans son indignation mais ça hachure le restant du discours.
«
Tu fais ce genre de potions... Tu. Peux me rendre... Normal à nouveau. »
Bien sûr, il ne parle désormais plus des potions anti-stress mais d'une potion d'apparence. Il entend, que le secrétaire n'est pas capable de déjouer les effets indésirables de sa potion ; et ça reste immanquablement très discutable. Et même si le fait qu'il ne sache réparer les aléas de ses propres créations, il doit le fournir une contre son état putride. Il est hors de question que quelqu'un d'autre le voit sous cette forme ! S'il n'est pas motivé pour se rendre chez le croque-mort, encore moins dans ces conditions.
Le malentendu entretenu, décidé à ne pas bouger, il se carapate au plus profond de la pièce, comme pour (se) camoufler.
Notes
528 mots
Pourquoi j'en ai fait autant omg. Bref, Cassian se sent coupable (enfin) mais aussi humilié par la remarque d'Hisa genre il se sent sale gosse. Le fait qu'il ait vomi, ça lui rappelle son apparence zombie et en fait, il pense être redevenu zombie donc demande, dans un quiproquo, une potion de zombification. Mais ça fait genre il demande encore de l'anti-stress vu son anxiété actuelle, t'as capté