Une vipère parmi les roses
- Frédérica Braincroft
- Anya Bunebaia
- Someday My Prince Will Come
#An angel... #
Elle ? Un ange ? Non, Frédérica se trompait, elle était loin d'être un ange. Elle n'était pas aussi pure que ça, loin d'être aussi douce, gentille et pure que ça. Juste une personne qui s'était fait écraser dans la fleur de l'âge, juste un oiseau à qui on avait coupé les ailes et les cordes vocales. Ce n'était pas beau, juste triste à en pleurer.
Le vrai ange ici était Frédérica. Si elle était aussi désintéressée qu'elle le promettait, elle était une Sainte. Prendre une inconnue sous son aile, de cette façon la, c'était digne de tous les Saints dont elle avait entendu parler enfant. Protéger ses semblables, être mue par cette force invisible qui la faisait devenir bouclier des blessées et des ravagées, ça c'était une action d'Ange. La britannique n'avait pas idée d'à quel point ce qu'elle faisait était honorable et brave.
La dernière goutte qui s'accrochait encore à sa peau fut chassée par les doigts fins de la blonde tandis qu'elle sentait un frisson parcourir tout son être.
"You are now, under my protection Anya dear."
Ces quelques mots, combinés à l'ambiance générale et à ses sentiments exacerbés lui firent l'effet d'un pacte. Anya n'aurait pas été étonnée de voir un halo de lumière se créer autour de Frédérica, ou de sentir un vent irréel soulever leurs tenues et cheveux, les envoyant flotter de manière fantomatique. Il fallait l'avouer, il y avait un goût du détail et du grandiose dans cette rencontre.
La Chimère eut l'impression que cet instant précis allait changer sa vie, que ces quelques mots s'étaient inscrits en lettre de feu dans son âme, qu'ils allaient la marquer à jamais. Frédérica lui faisait à présent l'impression d'un seigneur, d'un suzerain. Anya se sentait vassalle face à sa Seigneurie. Quelle chance avait-elle eu de tomber sur une telle femme, une femme si noble et grande qui voulait la protéger du mal. Une femme si honorable.
C'était décidé.
Elle la suivrait. Jusqu'au bout du monde si elle le devait, mais si la Vipère était honnête avec elle, la Paonne défendrait son nom et son honneur jusqu'à son dernier souffle. Enfin, jusqu'à la fin des temps dirons nous, le souffle n'étant plus un vrai indicateur de temps à présent. Mais elle se devrait de rendre sa vie la plus agréable possible, par ses piètres moyens, certes. Elle la suivrait, l'accompagnerait, se mettrait à son service de toutes les manières possibles, tant qu'elle serait désirée elle serait sa chose. C'était la moindre des choses à faire pour pouvoir la remercier correctement.
Elle changea sa position légèrement, passant une jambe sous ses fesses, finissant donc genou à terre devant sa Suzeraine. Elle baissa la tête, allant cueillir la main de la belle qui était encore près de son visage. Sans la regarder, elle inclina la nuque de façon à pouvoir effleurer la main de la belle de ses lèvres puis relâcha celle ci. Elle se releva ensuite, d'un geste plutôt fluide heureusement mais resta tête baissée. La paonne s'empara de son carnet ou elle inscrivit les mots suivants, avant de le tendre à Frédérica, le regard sérieux et droit sur elle.
"Thank you, Mistress.
I shall serve you as best as I can, please do not hesitate to call me for any reason you like.
My skills have been recognized, for many years.
I am yours from now until you do not wish it anymore."
Anya s'inclina longuement à la manière japonaise. Il commençait à se faire tard et autant d'émotions avaient épuisé la paonne, si elle souhaitait profiter d'une ou deux heures de sommeil avant d'attaquer sa journée elle devait se retirer maintenant.
Elle se releva et tendit de nouveau son carnet à la belle
"I offer you my deepest apologies but I must withdraw now, if I wish to be able to sleep a few hours.
I bid thee a good night, Mistress.
Here are my informations, if you wish to contact me. Call me, or let me understand you wish my presence for any reason it might be and I'll fly to your side.
Thank you, for everything. "
La paonne inscrivit ensuite sur une feuille son nom entier, son lieu d'habitation ainsi qu'un numéro où elle était joignable. Elle le plia soigneusement et après avoir rangé son carnet le tendit à la belle de ses deux mains.
Un dernier sourire doux, un petit "bye bye" de la main et la voilà partie, le coeur à la fois plus lourd et plus léger de par cette rencontre.