La froid était tombé sur Tokyo, et avec le froid, venait la maladie. Sur le Tokyo des morts s’était abattu une épidémie de grippe qui clouait pas mal de fantômes au lit. Les rues étaient un peu plus vide que d’habitude, enfin, autant que pouvaient l’être les rues d’une ville de plusieurs dizaines de millions d’habitants. Les quelques 11 milliards de mort étaient après tout bien plus nombreux que leurs camarade vivants… Heureusement qu’ils n’avaient pas réellement besoin des ressources de la planète, où ils auraient été bien dans la merde.
Les villes comme Tokyo, New York ou Paris avaient vu leur population exploser. Beaucoup de fantômes restaient à Tokyo après leur mort -la ville était presque deux fois plus grande que son équivalant dans le monde réel. C’était l cas de Milo, débarqué de la profonde campagne italienne, qui avait décidé de rester dans le coin.
Eh ben s’il avait sût que la maladie se propageait si vite dans les villes, il se serait barré vite fait ! Résultat, tout les hivers, il se retrouvait avec une saloperie qu’un quelconque type lui avait refilé en lui éternuant dessus dans la rue. Cet hiver là ne faisait pas exception. La grippe l’avait agressé sans rien dire et il se retrouvait avec une fièvre carabinée.
Mais Milo était le genre d’homme borné et incapable de comprendre quand son corps demandais une pause. Il était donc sortit dehors par trois degré, les bras à l’air comme à son habitude, et déambulait dans les rues de Tokyo, direction la bureau de tabac où il avait l’habitude de prendre ses clopes. Il gardait précieusement ses mains enfoncées dans les poches de son jean délavé. Son pouvoir -sa malédiction, comme il l’appelais – était tellement imprévisible qu’il évitait de toucher à tout et n’importe quoi lorsqu’il sortait de chez lui. Même si parfois, il oubliais qu’il était maudit et se saisissait d’un quelconque truc à sa portée… Alors, il avait toujours une demi seconde d’angoisse, le temps que son pouvoir s’active ou non.
Le jeune homme -qui ne l’était pas tant que ça, quoi que, il n’avait que 36 ans d’existence, ça faisait peu dans le monde des morts – déambulait donc dans le froid. Il avait quand même sacrément mal à la tête, comme si elle était enfoncée dans un oreiller qui étouffait tout ses sens, mais l’oreiller en question aurait été en plomb. Il se surpris à frissonner, lui qui n’avait jamais froid…
Il tourna dans une ruelle adjacente. La tête lui tourna brusquement et il dut s’appuyer sur le mur pour ne pas tomber.
« -
Cos’é questa merda, marmonna l’italien en portant une main à ses yeux. »
Le monde prenait une étrange couleur. Il cligna des yeux une ou deux fois avant que son regard ne tombe sur sa main.
Est ce que c’était vraiment sa main ? Elle lui semblait étrange presque étrangère. Trop petite pour être à lui…
Il tomba à genoux lorsqu’il sensation de vertige le prit de nouveau, et sous ses yeux, il vit sa main commencer à rapetisser… Et soudain la vision de la potion qui traînait sur sa table s’imposa dans son esprit. Non ! Non, pas question qu’il se retrouve à nouveau âgé de dix ans, pas encore, il ne pouvait pas retourner à cet âge maudit où…
Le fantôme s’effondra sur le goudron, vaincu par un autre vertige. Son corps se mit à fondre d’une manière étrange, jusqu’à ce que, recroquevillé dans les vêtements trop grand pour lui, un petit garçon à la peau hâlée, les cheveux violet retombant sur ses yeux clos, évanoui. Son corps n’avait pas supporté le changement en plus de la grippe.
Et il faisait toujours plus froid dehors...