Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Cassian C. Sanders
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Pronoms : il, lui
Âge de la mort : 22
Âge post-mortem : 62
Appartement : Courchevel
Métier : étudiant en psycho
Avatar : keith ; voltron
Epitaphes postées : 12094
Øssements7577
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#1
TerminéMer 7 Fév 2018 - 18:50
ruine
Au suicide perfectible, les fruits qu'il cherchait à récolter par cette tentative que la drogue avait anticipé ne se présentèrent pas aussi mûrs qu'il aurait cru. La déception gagnait le garçon errant et grandissait de jour en jour au fond de ses entrailles.
Il avait été déçu par la vie. La mort fut encore plus minable que sa mère.

Les superstitions émises au regard de cette dernière se virent complètement défaites à l'instant où il avait participé involontairement de son âme exempte à l'ensemble de ce monde affreusement pourri par la sélection des incomplets du monde du vivant.
L'inachevé, ici, se voyait élu en faveur de la réussite.
Il n'y avait pas de doute : Seuls les carences et mêmes les peccadilles de l'existence se retrouvait dans un nouveau monde où à priori, on leur accorderait une seconde chance. Mais sous les apparences d'une rédemption, une telle mort n'était qu'une accusation honteuse de la médiocrité de tous les spectres regroupés ici.
Peuple, certes, très impressionnant, au regard des âges, il ne paraissait pourtant que ténu. Ceux sont ces petites tâches ridicules qui souillaient le travail de l'artiste et qu'on s'efforçait d'effacer. Or, encore à priori, ici, on en faisait davantage une valorisation comme si on surnommait ces tâches par l'exquis label « grain de beauté » mais dont seul le nom évoquait le charme rarissime.
La seule morale à retenir de cette transition funeste ne rendait aucun hommage et encore moins un potentiel honneur. Ce qui se dégageait des corps putrides qu'on avait, juste par coutume, enterrés sous une concentration de saleté brune, c'était non plus le souffle de la vie, bien évidemment mais un concentré de mauvaises fadaises assez niaises pour ne pas croire qu'elles déplaisent.
Les ectoplasmes du monde n'étaient que des bons à rien et leur univers ne faisait que leur montrer jour après jour. À quoi bon leur laisser autant de temps sinon pour corriger le tir ? Les autres, plus émérites, avaient réussi à s'en sortir avec moins de temps. La seule chose sur laquelle il pouvait cogiter était leur total échec.

Cassian avait fauté dans sa vie, tout comme les autres, mais lui, se rendait bel et bien compte, au printemps de sa mort que cette dernière n'avait rien de bonne pour lui. Sa sépulture, disait-on, dans le monde mortel, ne rejetait que le soufre et autres substances mauvaises pour scientifiquement symboliser le désastre qu'il était. L'existence funeste avait plus de lyrisme, plus de philosophie et d'abstrait pour partager cet avis. Tous les spectres incompétents ne pouvaient pas le percevoir mais le modeste garçon en avait l'intuition.

Au final, sa réputation ne changeait en rien, excepté que les regards n'étaient plus autour de lui mais au-dessus, à le juger davantage qu'auparavant. Cette atmosphère était plus suffocante que toute la terre dans laquelle il avait dû inhumé plus haut. Sans doute pour garder un oeil sur l'indigne, la tombe grisâtre n'était décorée que d'êtres vivants à pétales vifs et rien d'autre. Le tombeau n'était en aucun cas fait de marbre car il ne pourrait tolérer l'ennui que représentait le cadavre. Au contraire, les fleurs, trop confiantes, se seraient garnies de leur éclat coloré, pour finalement, avec le temps soporifique, se flétrir et se faner à leur tour à force de contrôler le mort.
Qu'y avait-il à surveiller ? Il était d'un profond ennui. Un somnifère effervescent avec lequel les plantes auraient partagé le même verre, en quête d'eau, pour finalement, s'endormir en compagnie du cachet.
Même si rien ne se passait dans la mort de Cassian et qu'elle n'impactait pas la vie de ses ancêtres et descendants, ces derniers se donneraient pour mission de toujours nourrir la vision gardienne sur le cadavre ambulant. On renouvellerait les pauvres fleurs qui finiraient désespérées, elles aussi, jour après jour.

Aujourd'hui se contenait dans la saison hivernale. Les alentours n'étaient bordés que d'une végétation absente. Le sol n'était pas enneigé comme on l'espérait au temps de cette période l'année mais la sécheresse hibernait dans ces plateaux vastes sans herbe ni pelouse. Aucun entretien ne se faisait au niveau de ce terrain vague puisque des craquelures voulaient faire émerger des nappes phréatiques, seules possibles naissance dans ce paysage morbide. Même les hypothèses sur la nature de cet endroit pour Cassian furent mortes autant que les feuilles et les seuls arbres du décor naturel.
Volontairement, Cassian s'était éloigné de la ville et des forêts pour, non pas cogiter, puisqu'il avait déjà bien assez fait mais pour attendre, trop patiemment, que cette anéantissement en poussière qu'il jugeait, bien plus féerique, s'écoule. Il savait pertinemment que cette solution était d'une idiotie sans nom mais qu'importe, aucune occupation digne de ce nom ne semblait lui convenir dans le monde des opportunités quand bien même elle était plus nombreuse, offrant un temps infini pour toutes les réaliser.

Même s'il ne voulut pas plus songer au but d'une telle mort, moins honorable que le probablement plus classique et plus fortuit décès conté dans le monde des vivants à l'oreille des enfants et des vieillards qui étaient plus sensibles à ce sujet houleux, il ne put s'empêcher de faire sourdre derechef cette thèse et la soumettre à son seul juge critique.
À la manière du monde des vivants, tel était le monde des morts ; un calque désabusé. Si l'hiver s'écoulait ici bas ― et non pas ici haut comme le décrivait les religions du vivant ― il en déduisit qu'il en était de même pour son ancien Détroit états-unien. Aujourd'hui n'était pas l'anniversaire de son mariage avec fatalité puisque en cette année de 2011, c'était déjà passé. Aujourd'hui, nous étions... Il ne savait pas mais sûrement au moins de janvier comme l'hiver en donnait la preuve.
Et si l'hiver avait lieu aussi dans à où ont eu lieu ses échecs ultimes, c'était aussi le temps où les fleurs du moment s'ennuyaient à mourir. C'était d'ailleurs le temps de répit pour ces plantes puisque le moins où on leur accordait des congés. Le mois où Cassian était libre de faire comme il le voulait car il n'était plus surveillé, pour un temps.

Le temps où la menace, au lieu de restée tapie, surgissait pour profiter et prendre le relais.

▬ Tiens, tiens. On ne trouve pas souvent des petits garçons dans les cimetières. Que fais-tu ici ?

Le bâton de relais passé entre êtres de la mort, les pétales, comme dernière volonté, fournirent la tâche à un autre, tout de même, cette année, ; celle de s'occuper du cas de Cassian. Or, ce personnage ne comprit probablement pas qu'il ne devait s'agir que d'un contrôle n'étant qu'une pression sur ses épaules. Non, il ne devait pas fournir tout de même plus de charge pour d'aussi frêles épaules.
Hélas, cet être vivant qui se révéla être aussi un ectoplasme masculin tapota l'épaule du garçon qui s'était finalement endormi et allongé sur tout le terrain qui lui était offert. Du moins, il ne prédisait pas qu'il s'agissait d'une propriété de quelqu'un d'autre.
Alors, selon ce contact et cette réaction, le brun se mit à bondir en découvrant son impair supplémentaire qu'on lui signalait en le réveillant par un contact manuel. Il se redressa, entrechoquant son visage avec celui qui s'était penché près de lui pour le bercer. La douleur atteignit les deux personnages qui se massèrent le nez, accroupis tous les deux pour chercher à calmer la douleur.
Profondément accusable, Cassian chercha dans sa tête à être pardonnable aux yeux d'un être tout aussi médiocre que lui pourtant puisqu'il était là, aussi, dans le monde des morts mais ce nouveau participant, au lieu de garder la main sur son nez endolori, la mit en avant dans un geste de retour au calme et de paix.

▬ Ne t'en fais, ce n'est rien. Tu n'as pas à t'excuser. Je n'aurais pas dû te surprendre comme ça.

La main méconnaissable puisqu'inconnue et dissimulée dans une trop longue manche se porta à nouveau sur l'épaule d'un éveillé désormais redressé. Cependant et heureusement, le visage de ce curieux étranger n'était pas caché pour ne pas non plus effrayer le jeune lémure. Néanmoins, même sur un visage aussi charmant et frais avec une longue blondeur dégagée par un chignon et des yeux d'un bleu véritable, les siens se montrèrent globuleux et assez coupables, encore, d'être aussi peu à l'aise dans cette position et endroit, probablement privé, où il finit par être coincé.

▬ Non vraiment pardon pour ça et je suppose que je dois aussi me faire pardonner parce que c'est votre terrain, non ? En fait vous ne venez pas ici pour rien, j'imagine, donc ça doit être à vous ? Je pensais que c'était public, je m'excuse.

À ceci se conjugua un hiatus dans le dialogue entre les deux inconnus. L'un regarda une lézarde du terrain tandis que le potentiel possesseur ne s'inquiéta pas de l'état de ces vastes hectares. Il scruta plutôt son pathétique vis-à-vis et chercha à être le plus docile ; même dans son rire de moquerie. Cette dernière était assez légère pour ne pas être perçue comme telle mais plutôt comme de la complicité. En effet, même lorsque le plus jeune redressa ses yeux sur le blond qui devait avoisiner la trentaine, il n'y détecta qu'une gentillesse dans les fossettes qui se dessinèrent à la suite d'un franc et large sourire dévoilant toute la blancheur des dents de cet élégant homme. Quoique, ce dernier, en plus d'être détenu d'un riche charisme, se présenta comme particulièrement enjôleur envers la personne qu'il considérait, à priori, comme un enfant. Dans une autorisation presque évidente, lorsqu'il se mit à lire dans les yeux de Cassian, il lui prit son fin menton pour redresser le faciès de l'américain.

▬ Tu es assez perspicace pour un jeune garçon. Effectivement, on ne vient pas ici par hasard. Et je ne viens pas par hasard, justement. Je cherche des ingrédients pour des potions, à vrai dire.

D'un souffle relativisé, la chevelure broussailleuse expira lourdement pour retrouver un soulagement qui peine déjà à être plausible en temps normal. Là, tout de même, sa respiration n'est plus saccadée et il porta donc la main à son coeur reposant en paix. Pour fédérer cette reprise et son intelligence citée, le brun inclina après coup la tête pour émettre une question d'assurance. Il avait déjà une conjecture plus que probable en tête mais voulut qu'elle soit affirmée pour éviter de possibles maladresses postérieures entre eux.

▬ Vous êtes nécromancien ?

▬ Bingo ! annonça simplement donc ce nécromancien au sourire guilleret. Vraiment, tu es malin, dis moi. On ne peut rien te cacher. Mais toi, dis moi, qu'est ce que tu fais ici ?

À en comprendre la question émise en écho du nécromancien, il voulait absolument savoir la nature de sa venue qu'il ne pouvait pas cacher ; surtout qu'elle n'avait rien de naturel durant une nuit glacée. L'insistance ne surprit pas le jeune homme qui garda ses fines lèvres gercées closes avant de répondre. Il avait les bras croisés alors qu'il était assis en tailleur maintenant, en face de son vis-à-vis alors qu'il n'était pas celui qui attendait une réplique et encore moins ne doutait-il de cet intrus, donc. Jamais Cassian ne préférait douter d'une personne mais plutôt de lui-même. Quelle réponse était susceptible de convenir au blond ? Pour y réfléchir, le lémure prit son menton et le massa pour faire mûrir le tout ; mieux mûrir que les fruits péchés censés conduire au moins en Enfer.
Il finit par hausser ses épaules choquées et défies précédemment. Son regard ne se porta aucunement sur l'individu mais à l'horizon où la lune était pleine et assez basse dans le ciel, comme si elle voulut imiter son conjoint. Elle n'était pas à la hauteur d'offrir un florissant coucher alors que le matin arrivait dans une heure à peine. Le soleil prendrait la relève sans ménagement et avec une grandiloquence folle.
Ainsi la mort n'avait pour le moment rien changer : Cassian restait quelqu'un de particulièrement cru ou franc puisque seuls ceux qui éveillaient son intérêt pouvaient être éligibles à ses meilleurs faveurs, à ses meilleurs mensonges. Oui, les mensonges ne se nourrissaient que pour l'éloge. Ce fut ainsi que le fruit interdit naquit, de toute manière ; par les péchés dont le mensonge. Ce terrain, en revanche, ne demandait aucun entretien et aucune superficialité pour les faire pousser. Comme la lune n'avait pas besoin d'être aussi belle pour être vue.
Ils sont seuls, à quoi bon.

▬ Je rêvassais un peu sur le sens de la mort. Je la trouve un peu méchante, cette mort, en fait. Mais c'est un questionnement un peu stupide.

Soudainement, l'homme qui s'était présenté plutôt comme curieux et agréable ne changea, certes, pas sa bonne humeur mais les clins d'oeil qu'il aurait pu faire, d'après l'imagination de Cassian, restèrent une concentration approfondie et oculaire sur le déprimé. Il avait relâché ses doigts du port de tête puisque Cassian avait pu caresser lui-même son menton pour réfléchir à sa réplique. Mais il l'analysait encore. Il voulait en savoir plus.

▬ Bien sûr que non. Ce n'est pas du tout stupide. Par contre, je m'inquiète pour toi. Un jeune homme qui reste seul dans des environs aussi perdus à une heure pareille, ce n'est ni commun, ni bon pour lui. Est ce que tu vas bien, dis moi ? Quel est ton nom, d'ailleurs ? Je peux te ramener chez toi, si tu veux ?

Après autant de questions, celui qui s'était égaré davantage dans ses chimères que dans l'espace fut plus déboussolé qu'il ne l'était déjà et répondit d'un sourcil interrogateur avant de reposer ses paumes contre ses cuisses, les mèches gouttant en direction du sol trop sec. Bientôt, il y aurait de l'herbe car bientôt il y aurait de la pluie. Une pluie qu'on n'aimait pas vraiment voir.

▬ Je ne pense pas aller plus mal qu'avant, en tout cas. Je n'aime juste pas ma vie... Enfin ma mort.

Le sourire du nécromancien resta sur ses lippes mais le message qu'il véhiculait se transforma quelque peu. Toujours aussi rassurant, il ne voulait pas offrir de l'attention mais plus une protection au garçon solitaire et égaré. Il semblait s'être égaré en quête de quelque qu'il ne pouvait pas atteindre. Il regardait la lune, comme si elle était impraticable puisque trop haute bien qu'elle descende pour laisser place au soleil blond. Ce garçon était si défaitiste, il lui fallait de l'espoir pour courir vers le ciel environnant.
Une nouvelle fois, l'inconnu s'approcha physiquement du petit en lui caressant cette fois la joue pour ne pas faire couler des larmes que pourtant, Cassian était en mesure de garder. Mais à cette distance, on pouvait croire que même un tel étranger les sentait trembler. Il pressentait bien sa peine donc les pleurs avoisinants étaient une étape qu'il supposait. Même s'ils tardaient, ils tomberaient bien pour cette raison cupide.

▬ Dis moi mon garçon, qu'est ce que tu désires alors, pour enfin apprécier tout ça ? Cette vie là, aussi particulière soit-elle, je veux dire.

Les perles brillantes du plus jeune s'étonnèrent face à la question de cet intéressé. L'attention qu'on lui portait l'étonna mais il préféra ne pas la remettre en cause, la jugeant assez rare comme ça pour le froisser. Uniquement ses orbes, donc, s'écarquillèrent pour ne pas entrer dans une dualité bien trop étrange.
Les mensonges sont pour les bons, les vérités sont pour les méchants.
Pourtant, en cet instant, le garçon eut l'impression que faire part d'un mensonge à son interlocuteur aurait été déplaisant de sa part ; à croire que le mensonge pourrait avoir parfois des effets néfastes sur un pauvre inconnu qui s'inquiétait de son cas. Il ne devait pas mentir à cet instant.
Mais en même temps, pouvait-il vraiment tout avouer à ce personnage alors que probablement, il le ferait fuir, en lui traduisant toute son histoire aussi lasse soit-elle ? Ses relations de distance avec ses parents, sa séparation avec ses amis ou de potentiels amis comme celui que lui avait présenté sa mère, ses aventures chaotiques avec Est... Rien n'avait goût à plaire puisque dans tous ces histoires, il était toujours coupable mais ne s'en rendait compte qu'après coup. Il avait toujours tout raté à cause de sa manière d'être ; manière qu'il fallait absolument changer pour être enfin apprécié.
Alors il rassembla le tout en une phrase simple mais lourde de sens. Le principal problème, c'était lui. Il fallait régler la situation en devenant une personne plus agréable qu'il ne l'était. Une personne plus agréable pour lui ou les autres ? L'ambiguïté resta forte dans sa phrase :

▬ Je souhaite juste avoir un nouveau rôle.

Il se racla la gorge, seule réponse à cette affirmation alors que son alter ego dodelina la tête. Le maigre sourire encore sur les lèvres, c'était, par contre, clair qu'il ne comprenait pas ce que le lémure voulait dire par là. Le hiatus entre les deux personnages poussa donc Cassian à réfléchir sur sa formulation comme sur le fond de cette forme. Avoir un nouveau rôle pour lui-même ? Cassian n'était pas du genre très généreux donc ce n'était pas étonnant d'entendre ceci de sa bouche mais assez incompréhensible puisqu'il aimait à afficher un amour inexistant pour les autres ; tout innocent.
Bien qu'il veuille changer, les tréfonds de ses entrailles restaient vulgairement égoïstes et c'était assez difficile de faire croire qu'il voulait vraiment en venir à être généreux pour des jours plus heureux. Il déglutit.

▬ Je veux dire... être au moins différent si ce n'est redémarrer de zéro pour pouvoir aimer et aider les autres.

Aimant et aidant, pourtant encore il ment.
Ayant au préalable opté pour de la franchise pour obtenir ce qu'il souhaitait, il voyait bien que l'incompréhension du blond ne lui donnait pas ce dont il avait besoin. La gentille vérité ne fonctionnait jamais et en voilà l'exemple véridique. Le brun toussa devant une sincérité aussi bancale de laquelle Cassian avait vite divorcée, ne pouvant vraiment pas s'y faire. Jusqu'au bout, il devait nier et se mentir à lui-même autant qu'aux autres pour chercher ce « nouveau rôle » introuvable jusque là alors. En devenait-il malade à force de répéter toujours des balivernes pareilles ?
C'était sa seule occupation qui, à la manière des paquets de cigarettes et des bières englouties, le rendait mauvais alors qu'il aurait pu être pur.

Le dévisageant, le nécromancien le voyait, toutefois, toujours en un être candide. Si candide, oui, qu'il en finit par tout croire malgré ce gros pessimisme qu'il finit par tousser. Une lueur dans les yeux larmoyants, par cet aveu, le magicien vit une possibilité pour de défricher d'un bon coup le terrain hypocondre pour faire fleurir de plus grands espoirs enrichissants.
Il s'attarda encore sur le faciès maussade de l'ectoplasme et donna une chiquenaude taquine sur le front de ce dernier avec la gaieté éternellement présente sur lui.

▬ Écoute, mon enfant, je ne peux pas faire grand chose pour que tu fasses table rase. Mais je peux peut-être t'aider à obtenir ce  « nouveau rôle ». En bref, changer. C'est ce que tu veux ? Après, je ne te cache pas, il faut y mettre le prix parce que je ne peux pas changer quelqu'un aussi facilement.

Ne prenant pas en compte sérieusement l'affaire financière du propos de ce cher nécromancien, Cassian but les paroles de ce dernier comme l'enfant qu'il était bel et bien. Narré comme un conte, il s'imagina cela réalisable tant le récit fut si bien écrit pour lui. Dans un enthousiasme assez déconcertant, le garçon se leva pour devenir plus grand que celui qui était encore accroupi à sa hauteur une poignée de secondes plus tôt.

Son virement d'attitude assez inattendu, cela se présenta néanmoins comme seul réponse à son appel à l'aide qui résonnait depuis bien des années par delà la tombe. Personne ne lui répondait de là-haut ou d'ici bas. On se contentait de le juger méchamment ou par besogne ingrate. Peu de choses étaient offertes au garçon pour que finalement, il puisse évoluer, et ce, depuis donc des années. Sa mort avait été si lassante que n'importe quelle histoire aurait pu l'éveiller assez.
Assez pour qu'il puisse de nouveau mentir avec un sourire aussi grand que convaincant.

Trop perdu dans cette occasion inratable, le jeune homme n'essaya pas d'évaluer les dires d'un si bon personnage, bien trop généreux, bien trop beau pour lui. À vouloir en devenir similaire, il accorda avec gaieté à son tour, par ce mimétisme légendaire dont il était capable à force de côtoyer une ribambelle de personnes ; histoire de persuader le marchand de rêves et de sable.

▬ Tout ce que vous voulez ! J'accepte ! J'ai même l'argent. Maintenant !

Tandis que l'autre bondissait de joie à l'idée de pouvoir toucher une ambition du doigt, le nécromancien posa sa paume sur l'humus aride et se redressa, bien plus grand que le petit rêveur. Il ne fallait pas que cet apprenti se fasse beaucoup d'illusions mais dans le même temps, la joie dans laquelle il éclatait diffusait une étrange satisfaction dans les yeux du grand blond. Peut-être qu'il ne boira plus du noir ainsi.

Cherchant donc dans sa sacoche normalement destiné à regrouper les herbes nécessaires à la confection de potions, il en sortit justement une qu'il semblait garder en réserve pour des occasions plutôt spéciales. Le garçon, assez curieux, fut si intrigué qu'il s'y pencha avant que finalement, le nécromancien lui tende devant des yeux ébahis.

▬ Tiens. Je ne sais pas si tu connais les potions mais elles ont le pouvoir de changer temporairement quelque chose. Celle-ci est particulière, cela dit, puisque son effet est irréversible donc réfléchis bien. Mais comme tu le désires, ça te permettrait de devenir... quelqu'un d'autre.

De la même manière, le garçon fouilla dans sa poche remplie d'une besace assez distinguée, elle-même remplie d'un paquet d'ossements gagné par sa flemmardise et temps passé inutilement à l'Agence qui le remerciait volontiers d'être aussi irrécupérable et mou. Le garçon n'était ni pauvre, ni riche.
L'échange accordé, il donna l'argent non compté que le nécromancien, ne doutant pas de la gentillesse d'un tel adolescent, ne dénombra pas non plus et il lui décerna donc ce qu'il méritait ; un étrange flacon bouillonnant d'une nouvelle vie.

D'une tête baissée, le garçon remercia son homologue qui lui répondit encore en un sourire toujours aussi chaleureux. Cassian caressa la fiole non étiquetée plutôt que regarder le nécromancien toujours présent, toujours patient. Il ne pressa pas le lémure, attendant bien de voir ce qu'il comptait faire. Plus impatient et moins à l'écoute des autres, Cassian dévissa le bouchon du goulot de la fiole pétillante et il sentit l'odeur qui n'avait rien de ragoûtant ou dégoûtant. L'odeur était assez neutre et la couleur verdâtre rappelait un champ vierge, reparti de zéro. Il n'y avait pas besoin d'étiquette pour désigner le contenu et le brun assigna un nouveau coup de tête de remerciement avant de boire dans son intégralité le contenu.

Sans dire un mot, le nécromancien disparut.
À la manière de ce contenu.
À la manière de ce visage gai.
À la manière de ce monde.
À la manière de ce souhait.
À la manière de ce corps.

Il ferma les yeux et laissa donc se reposer son corps pur. Ce corps qui finalement, s'embourba dans la crasse, qu'il avait considéré comme une protection contre le jugement. Est ou la drogue, des barrières contre le monde trop hautain. La potion avait finalement le même goût et le même visage ; rassurante, elle n'avait pourtant qu'un arrière goût immonde qui en fit s'écouler les larmes retenues jusque là.
Il était bel et bien mort.

Dégageant un parfum de pollution, les fleurs finissaient par faner, désespérées d'une telle crédulité. Elles ne pouvaient accomplir leur tâche.
Le jeune corps d'un tel éphèbe finit par se consumer en un nuage de nicotine retenu dans les poumons. Son corps exhumé recracha toute la noirceur de son coeur qu'on avait osé, durant les années, expiré sur lui et qu'il prenait pour un air pur. Alors que ce n'était qu'un étalage de goudron.

La pureté n'était pas dans les gens.
Mieux valait qu'il reste solitaire. Mieux valait qu'il se cache à présent.
De toute façon, avec ce corps putride, c'était fini, personne ne voudrait le considérer comme un innocent lémure.
荒廃