[Évolution] Un temps dehors | Céleste & Wynn & Louis

TW : agression physique, meurtre

« Je vous laisse commencer.
Fort bien, je m’y colle… »

Wynn souffle de soulagement intérieurement. Ça lui convient parfaitement que Louis finisse par se dévouer à commencer ; ce n’est pas comme si lui ou Céleste lui avait laissé le choix au fond. Un point sur le plan et le voilà à surveiller que personne ne vienne vous déranger, quelques mètres plus loin. Côte à côte avec Céleste, ce qui lui arrache une légère grimace qui passe assez vite ; il est prêt à la tolérer si ça peut éviter des … Complications. Dos tourné vers Louis, il se sent nerveux. Il a l’habitude de se fondre dans la masse de sans abris quand il en a besoin mais là, il sent les regardes en biais. La méfiance. Il faut dire que Céleste n’a l’air ni accueillante ni vraiment aimable, couplé à leur position peu naturelle. Les mains dans le dos, il résiste à jouer avec ses doigts pour se détendre et se concentre sur ce qui les entoure.

Il fait froid. Plus froid que ce qu’il aurait cru -pourtant il s’était bien préparé. Quelques personnes passent près de lui mais un simple regard suffit pour qu’iels continuent leur chemin sans rien dire. Le calme semble revenir alors qu’il regarde sa collègue vampire en coin. Il ouvre la bouche, puis la referme. Il n’a pas spécialement envie de faire la conversation mais une partie de lui est curieux de savoir pourquoi elle a accepté de venir avec eux. Surtout après les événements d’Halloween où il ne pensait pas la revoir de sitôt. Mais il préfère se taire et se cacher dans un silence confortable alors qu’il entend un bruit derrière eux. Quelques paroles qu’il distingue assez mal puis un bruit sec. Suivi d’un bruit plus sourd, suffisamment fort pour que sa curiosité le pousse à se retourner légèrement.

« Mais qu’est-ce que- »

Il ne s’attendait pas à voir Louis devant ce qui semble être sa victime la mâchoire de travers. Mais encore capable de bouger et donc potentiellement consciente. Wynn roule des yeux sans même chercher à se cacher ; le bruit était assez fort pour qu’il l’ait entendu lui, qu’en est-il des autres sans abris dans le coin ? Il n’a plus qu’à prier pour qu’il se nourrisse -et vite. Avant que de la compagnie les rejoigne. Il se retourne de nouveau, se retenant de faire un commentaire de plus. Et d’intervenir. Mais ça le démange.

« Céleste. »

Il murmure presque sans la regarder.

« Tu penses qu’on nous a entendu ? »

Il est surpris de sa propre question, comme s’il avait besoin que quelque chose, n’importe quoi, calme la nervosité qu’il ressent. Et il s’est très probablement adressé à la pire personne pour ça.

TW : agression physique, meurtre

C’est bien dommage qu’il faille abimer un si joli visage, songe-t-il. Louis n’est que peu friand d'agression physique, même lorsqu’il tue, même lorsqu’il ne peut plus faire autrement. Car non, il ne pouvait décemment pas la laisser partir après une telle proposition, une telle suspicion dans son regard en biais.

Et Céleste ne l’a-t-elle pas dit elle-même ?
Un bon coup de canne règle bien des soucis.

Louis a la chance d’avoir la surprise de son côté, qui irait se douter qu’un infirme puisse frapper avant tant de force et de précision. Qui pourrait se douter que Louis est un vétéran de la Grande Guerre, à cette époque où tous les contemporains de cette guerre sont désormais décédés. Dans le Monde des Mort.es, on pourrait s’y attendre. Chez les Vivant.es, cette idée est tout bonnement inconcevable.

“Je suis navré, croyez-bien que j’aurais préféré une méthode plus douce. C’eut été plus agréable pour nous-deux.”

Elle est encore consciente, fortement sonnée.
Et la mâchoire disloquée - Louis grimace légèrement.

Il sent son sang qui pulse dans ses bras et dans son cou tandis qu’il observe la scène - cette femme qui peine à respirer, les poumons trop pris par la maladie et la mâchoire très probablement brisée. Il s’en veut réellement, mais s’y fait : rares sont les personnes qui, même mourantes, acceptent de se laisser tuer sans discuter. Elle était l’une d’elle, tant pis. Louis se penche alors sur elle, appuyé sur son genou fiable, afin de fouiller dans ses quelques affaires. Il pourrait - devrait - la mordre directement afin de ne pas la laisser souffrir trop longtemps. Mais il ne retrouve là aucun papier d’identité, ni aucune carte. Rien.

Il ignore qui elle fuyait, ce qu’elle fuyait.
Il ne le saura probablement jamais. Peu de chance pour qu’il la croise de nouveau dans le Monde des Mort.es.

“... Je vous remercie, dans tous les cas.”

Un dernier mot avant la mort, avant qu’il ne plante ses crocs affamés dans son cou, la porte comme une piété. Comme toujours, il y a ce sentiment d’extase - intense et terrifiant, à en perdre l’esprit - quelques secondes durant, avant d’être remplacé par de l’apaisement et de la sérénité.

Une fois son office fait, pourtant, il s’en écarte.
Il passe sa langue sur ses canines, comme légèrement confus.
Quelque chose n’est pas comme d’habitude.

Un bruit étouffé s’échappe alors de votre groupe de surveillance. Évidemment, ses affaires ont fini par attirer des regards trop curieux, mais c’est là l’avantage d’être en groupe. Vous vous en occupez, sans mal aucun. Enfin - Céleste s’en occupe.

“Tout se passe bien de votre côté ?”

Il a la langue légèrement pâteuse, certain pourtant d’avoir mordu le bon groupe - il aurait déjà vomi ses tripes le cas contraire. Il passe de nouveau sa langue sur ses canines, qui ne semblent pas vouloir partir. Confus, et sans un mot alors, il se redresse avec difficulté, et sort de l’une de ses poches un petit mouchoir en papier, avec lequel il essuie consciencieusement la commissure de ses lèvres.

« Ah, d'accord, les mourants il les fabrique en fait. Je vois qu'être pacifiste est très efficace. »

Soupir.

« Au moins elle n'aura plus de dents contre lui. »

Gros soupir. Il se passe la main sur le front. Effectivement des dents, elle ne doit plus en avoir beaucoup. Il ne peut s’empêcher de remarquer qu’il a bien moins besoin de faire preuve de violence lorsque ses victimes sont dans des états seconds. Céleste semble lui confirmer que non, personne ne semble vous avoir entendu ce qui rassure un peu Wynn. Enfin, rassurait. Puisque rapidement un curieux semble s’approcher d’un peu trop près et Céleste semble le remarquer assez vite également. Son visage change et il ne saurait dire l’expression qui s’affiche sur son visage mais l’homme semble moins … Hostile ? Moins méfiant, d’un coup. Wynn se contente de rester là, debout, à surveiller avec un visage fermé. Il n’aide pas mais ça, il n’en a pas conscience.

Un mouvement brusque et rapide et voilà que l’homme rejoins la victime de Louis, gisant au sol inconscient alors que Céleste le déplace dans un endroit moins visible. Il n’a pas eu le temps de cligner des yeux et il doit reconnaître que sa rapidité est au moins un peu impressionnante. Malgré le léger dégoût et le malaise profond qu’il ressent en la voyant faire.

« Hop, problème réglé. Et si je le pose en vrac comme ça, on a juste l'impression qu'il s’est endormi bourré.

Mmh.

Au moins je sais qui je mange. »

Il soupire. La voix de Louis résonne en écho lointain derrière lui alors qu’il tourne la tête voir où il en est. Il n’arrive pas à distinguer les mots mais il comprend que la victime ne semble pas prête à se relever. En même temps, après le coup qu’il lui a asséné au visage … Wynn n’est pas étonné. Toujours aussi mal à l’aise, mais pas étonné le moins du monde. Il croise un instant le regard de Louis qu’il évite tout aussi vite que c’est arrivé, les mains toujours dans le dos, une position raide et peu naturelle. Il n’aime pas faire le guet aussi longtemps car il se sent parfaitement en décalage avec ce qui l’entoure maintenant qu’il n’est techniquement plus à la rue, mais aussi parce qu’il commence à avoir faim. Un peu. Un peu plus que tout à l’heure, mais suffisamment peu pour qu’il garde l’esprit clair. Pour l’instant, tout du moins.

« Tout se passe bien de votre côté ?

Ça va. Céleste s’est occupée d’un curieux. J’imagine que tu as terminé de ton côté. »

Il ne rentre pas dans le détail. Pourquoi faire, après tout, Louis le comprendra sans problème. Et il n’a pas envie de préciser que le curieux en question finira probablement dans l’autre monde sous les crocs de Céleste. Wynn l’observe se relever avec peine, le laissant s’essuyer les lèvres avant de lui faire un léger signe de la tête et de s’approcher un peu. Décemment loin pour son propre confort mais suffisamment près pour se faire entendre.

« Je te propose d’échanger les rôles le temps de … Mmh. Et je pense qu’il faudra veiller à ce que Céleste se mette également dans un coin moins exposé. Pour éviter l'usage de violence trop excessive. »

Ce n’est pas qu’il doute de Céleste et de sa capacité à rester discrète mais un peu de prudence ne fait jamais de mal. Lui, il sait déjà où aller. Il connaît cette rue et ses habitant·e·s et quand bien même cela sort du cadre habituel, retrouver un semblant de familiarité l’aidera à rester calme et mesuré.

TW : agression physique, meurtre

Louis fixe un instant sa victime, un peu de dégoût dans les traits et encore la faim au ventre. C’est gênant, à ne pas mentir. Et horriblement frustrant - non, cette sortie fût loin d’être la plus agréable, il est vrai.

“Ça va. Céleste s’est occupée d’un curieux.”
“Oh…” Il fixe le curieux en question, en train de se faire dévorer par Céleste.
“J’imagine que tu as terminé de ton côté.”
“Oui.” - mensonge.

Il se demande ce à quoi pourrait bien ressembler une scène de crime avec deux cadavres laissés là, à même le sol. Ça le préoccupe quelques secondes seulement, avant qu’il ne se rappelle que les Vivant.es sont particulièrement doué.es pour inventer des histoires qui ne tiennent pas la route - il fût bien noté comme suicidé, après tout.

“Je te propose d’échanger les rôles le temps de … Mmh.” Ta capacité à être mal à l’aise à ce propos ne cessera jamais de le fasciner, Louis. “Et je pense qu’il faudra veiller à ce que Céleste se mette également dans un coin moins exposé. Pour éviter l'usage de violence trop excessive.”
“Fort bien, je te laisse faire tes affaires de ton côté.”

Et le voilà qui attend, Louis, la langue qui passe sur ses crocs, dans lesquels il se coupe, se pince, comme pour faire passer sa frustration de ne pas être parfaitement rassasié. Il tapote sa canne, chantonne tranquillement comme s’il ne venait pas de tuer, cherche désespérément à faire passer cette terrible sensation.
Et Céleste revient alors.

“Je crois que j'ai eu de la chance, la plupart du temps, quand je dois m'occuper de témoins, ça ne me permet pas de me nourrir.”
“Effectivement, une chance certaine.” Il jette un regard sur ton cadavre, un regard quelque peu intéressé il est vrai. Avant de secouer la tête, reprendre ses esprits.
“Je présume que Wynn est en train de manger ?”
“Oh, oui. Il est parti… s’isoler. M’enfin, tout le monde sait comment il est.”

Toute personne de la Camarilla en a au moins entendu parler une fois, au cours de sa petite carrière dans l’association. Louis se gratte alors la gorge, comme encore assoiffé qu’il est. C’est là frustrant, gênant - généralement, un meurtre suffit.

“Hm…”
Un marmonnement préoccupé.

« Tu n'as pas l'air très convaincu.

A moitié, on va dire. »

Ce qui est déjà beaucoup, compte tenu de la situation. Son attention détournée par Louis, il se contente de jeter un regard en biais à Céleste qui semble se rapprocher dangereusement du curieux. Il se pince le haut du nez sans rien dire, bloquant les vagues effluves de sang qu’il commence déjà à remarquer. Heureusement qu’il n’y a plus grand monde dans les environs -ou en tout cas, personne de suffisamment réveillée ou en état pour remarquer l’anomalie que vous représentez.

« Oui. »

Wynn hoche la tête, ne doutant pas un instant des paroles de Louis. Il suit son regard vers le cadavre de sa victime puis vers Céleste encore … Occupée, dira-t-il poliment. Il ne s’attarde pas sur la vision qu’elle leur offre, il préfère vérifier l’heure d’un geste de la main avant de ranger de nouveau son téléphone. Ils ont encore un peu de temps. Largement suffisamment pour qu’il puisse se nourrir sans avoir à se presser et tant mieux. Il n’aime pas ça et surtout il n’a pas la moindre envie de devoir se dépêcher et risquer de se mettre dans une situation encore plus inconfortable que celle dans laquelle il trempe déjà les pieds. Malgré la faim qui le titille doucement, il attend son feu vert, sagement. Là-dessus, il n’a pas changé.

« Fort bien, je te laisse faire tes affaires de ton côté.

Merci. »

Il incline la tête avant de disparaître plus loin dans la ruelle derrière eux. Il évite soigneusement la victime de Louis, ne lui jetant qu’un regard rapide avant de refermer les yeux un instant et de les rouvrir. Ses pas se font un peu plus lents lorsqu’il approche d’une série de tentes. Il en compte trois et il s’accroupis pour observer. Une tente qui semble bien rangée en extérieure et encore légèrement éclairée, sur laquelle il fait l’impasse -trop dangereux. La personne est sûrement encore éveillée. Une autre similaire, sans lumière cette fois-ci. Mais il l’évite aussi, l’aspect un peu trop rangé lui donne l’indice que cette personne n’est probablement pas à la rue depuis longtemps. Trop de risque qu’iel se défende un peu trop bien. Ne reste que la dernière tente : mal refermée, des chaussures à l’extérieur et un paquet d’autre affaires qu’il a du mal à distinguer.

Le choix le plus sûr.

Le voilà qui entre dans la tente. A l’intérieur, un homme qui semble endormi. Ou dans un état second. Si endormi que Wynn prend le temps de vérifier son pouls : il est encore en vie. Marchant accroupis, il s’approche et observe l’homme un instant avant de fermer les yeux quelques secondes. Ça suffira pour cette sortie ; il doit suffire. Il n’a pas envie de continuer à chasser plus longtemps, surtout en groupe, surtout dans cet endroit qui lui rappelle que trop de souvenirs malheureux. Lorsqu’il ouvre les yeux, d’un geste il place une de ses mains sur la bouche de sa victime et de l’autre il se tient pour ne pas perdre l’équilibre avant de plonger ses crocs dans son cou. Aucune résistance et au vu du goût de son sang, l’homme n’était pas endormi mais bien dans un état second.

Sauf qu’évidemment, la chance n’est pas avec lui. Il se rend rapidement compte que ce sang n’est pas bon et son ventre se tord. Il a mal, la nausée monte. Malheureusement -ou heureusement selon les points de vue, il a l’habitude. Des décennies à se nourrir à l’aveugle l’ont aidé à apprendre, à résister à l’envie de vomir. Il ne boit pas tout le sang, de peur de ne pas être capable de retenir l’envie de rendre son déjeuner qui monte ; et par peur aussi de tourner de l’œil. Cela devrait lui suffire, au moins pour un temps. Et au pire, il se contentera de poche de sang pour les semaines à venir … Jusqu’à la prochaine sortie.

« Désolé … Pour l’attente. »

Le revoilà auprès de Louis et de Céleste. Il finit de s’essuyer les mains et la bouche avec son mouchoir qu’il range dans sa poche après l’avoir plié avec minutie. Il se racle la gorge, observe les alentours avant de se tourner vers le plus vieux du groupe.

« Je n’ai pas eu beaucoup de chance avec le mien. Pas de problème à signaler de votre côté ? »

Il ne s’étend pas sur sa propre situation. La pâleur de son visage et son souffle légèrement plus court suffisent à faire comprendre qu’il lutte contre la douleur.