“En hiver, elle sera solide.”
Décidément, Huia savait toujours quoi répondre aux remarques de l’autre alien.
Elle l’avait pardonné, même remercié, bien que Junko ne comprit pas pour quelle raison. La brune ne lui en voulait pas, c’était le principal, et cela suffit à lui décrocher un sourire.
Enfin, un sourire… Disons simplement que les coins de ses lèvres avaient semblé un poil moins stoïques pendant une poignée de secondes.
À la requête d’une baignade, elle se contenta de ramener un peu plus ses genoux à elle, ses bras offrant une étreinte protectrice autour de ses guibolles.
Au-delà de sa pudeur inégalée, barboter dans l’eau était loin d’être l’une de ses activités de prédilection. Mais son
“amie” était libre de faire ce qu’elle voulait, de toute évidence.
“Tu peux. Je te regarde.”
La Nipponne se remit à fixer dans le vide, sa courte réflexion se lisant à peine dans son regard sombre, avant de reprendre la parole hâtivement :
“... Ça sonnait pas comme ça, dans ma tête.”
La dernière chose qu’elle aurait voulue était de mettre Huia mal à l’aise. Dommage : à en juger par ses dernières prises de parole, c’était son talent caché.
En réalité, Junko voulait réellement en savoir plus sur elle. Des questions basiques, comme lui demander quelles étaient ses passions, sa couleur préférée, ses aspirations et accomplissement depuis qu’elle était passée de l’autre côté.
Pourtant, alors qu’elle avait prouvé tout récemment qu’elle savait mener un interrogatoire comme personne, les mots restaient bloqués dans sa gorge. Par peur d’une énième bourde, la question de trop qui s’avérerait fatale.
Elle qui savait pourtant apprécier le silence sans y penser à deux fois, son esprit s’était déjà remis à fuser. Les questions se bousculaient une à une dans sa tête, ses lèvres s’humectaient pour s’apprêter à prendre la parole, mais… Rien. Juste un regard pensif, et un air embêté à peine discernable au premier regard, qui tirait discrètement ses traits du visage.
“Tu…”
Prise d’un élan de courage, la brune avait finalement murmuré un mot, incertaine de ceux qui allaient suivre.
“... C’est quoi, ton… Truc ?”
C’était bien,
“ton truc”. Un truc, ça pouvait être n’importe quoi. Et peu importe ce que ça serait : tant que c’était un truc, ça lui irait.