Les allées du sanctuaire animalier s'étendaient devant Asami comme un labyrinthe de vies suspendues entre les mondes.
Géré par la Deathpéa, c'était un lieu empreint d'une énergie particulière, où les âmes errantes pouvaient trouver une nouvelle compagnie, qu'elle soit féline, canine, ou encore plus exotique, telle que des varans de Komodo et des loups.
Ces animaux, souvent rescapées de maltraitances, attendaient vaillamment une main fantomatique pour les aimer.
Hiiragi avait choisi de s'aventurer ici pour satisfaire sa curiosité, pour voir ces crocodiles qui semblaient être les gardiens taciturnes de ces lieux entre les mondes. Ils dégageaient une aura étrange, semblant capables de dispenser la mort malgrès leur caractère paisible au premier abord.
Alors que la jeune lémure contemplait les créatures majestueuses, son regard fut détourné par une présence humaine.
Une figure inhabituelle, aux cheveux verts vifs et à la peau blanche presque diaphane, se mouvait parmi les allées.
Ses yeux, d'un violet profond, étaient une énigme dans ce monde éthéré. Son corps était frêle, empreint d'une certaine insuffisance pondérale, comme si il sortait d'une longue période de famine.
Son style vestimentaire, extravagant et décalé, se distinguait aisément dans cet univers de transparence. Les vêtements courts semblaient flotter autour de lui, créant un contraste presque surréaliste avec l'environnement... Un cenobite d'Hellraiser mais le charisme en moins.
Alors que Asami approchait, elle réalisa que cet individu était bien plus qu'un simple spectateur. Il tenait des affiches vegan dans ses mains, des appels à libérer les animaux par la violence, alors que, dans ce monde, ils ne pouvaient plus connaître les souffrances physiques.
C'était un geste empreint de stupidité sans nom... Les animaux étaient heureux en ce lieu, mais ce fantôme carencé vient distribuer sa morale à deux yens... Il devait payer.
Cette démarche résonna mal en Asami. Elle avait toujours détesté les moralisateurs, ils sont à ses yeux si hypocrites. Ils se croient supérieurs, alors que les 3/4 sont des bourgeois capricieux qui s'ennuie et s'achètent une morale pour se sentir exister... L'ancienne brute en avait fait ses victimes favorites.
La véhémence de l'appel, dans cet endroit où les créatures avaient déjà trouvé la paix, la frappa comme un désaccord dans une mélodie.
Elle s'approcha, déterminée, déchirant une des affiches, puis une autre et encore une autre... Gachant le travail de l'activiste.
Voulant se divertir, la jeune femme mit une affiche en boule et la lança avec fermeté vers l'intrus. Le papier déchiré tournoya dans les airs avant de s'écraser contre la tempe du spectre.
C'était un geste impulsif, un écho de la colère qu'elle avait portée avec elle pendant si longtemps.... Mais l'adolescente voulait provoquer ce bête type... Elle le voyait déjà comme le parfait souffre douleur.
Lorsque celui-ci se retrourna, Asami fit son plus beau sourire moqueur accordé à son regard hautain.
Elle fit "coucou" de la main en agitant son bras... Un faux salut... Une invitation pour une confrontation.
-« Bonjour toi ! N'oublie pas de ramasser tes déchets ! »