J’aimais le temps des fêtes. Comment faire autrement ? En plus de passer du temps en famille et avec des amis, on recevait et on donnait plusieurs cadeaux. J’étais toujours heureuse de déballer mes paquets et excitée à l’idée de voir la réaction de mes proches lorsqu’ils verraient leurs présents. Cette année, comme j’étais à Terrae, j’avais demandé une autorisation pour sortir de la ville afin d’aller voir ma famille. Cela faisait un bon moment que je ne les avais pas vus et même si on se discutait au téléphone, ils me manquaient terriblement, si bien qu’aussitôt que je posai les yeux sur eux, je fondis en larmes.
Lors des festivités, je n’eus d’autre choix que de les rassurer quant à ma nouvelle vie à Terrae. Je m’y sentais bien et petit à petit, j’avais vraiment l’impression que j’évoluais. Moi qui avait l’impression d’être un cas perdu il n’y avait pas si longtemps, j’avais enfin un peu espoir en mon avenir. Oui, je n’avais pas encore trouvé ce que je voulais faire de ma vie, mais mon travail à l’arcade n’était pas si mal en attendant.
Je revins à Terrae le 30 décembre, malgré le fait que mes parents auraient aimé que je fête le nouvel an avec eux. C’était peut-être un peu égoïste, mais il y avait une soirée déguisée le 31 décembre à Terrae et je ne voulais pas manquer ça ! Moi qui trouvait qu’Halloween ne durait pas assez longtemps, j’étais euphorique, d’autant plus que ma garde-robe était remplie de costumes. C’était certainement une belle occasion pour me pavaner !
La question était : que choisir ? Un costume général ou carrément un cosplay ? Hum… POURQUOI PRENDRE DES DÉCISIONS EST SI DIFFICILE ? J’étais plantée devant mon placard, regardant mes options en faisant «
Hmmm ». Au moins, là, j’étais seule. Pas comme la fois où j’avais passé 45 minutes devant un stand à une convention, tentant de choisir quelle paire de lunettes steampunk je désirais alors que mes amis m’attendaient. Je décidai finalement de plonger mon bras à travers tous mes déguisements, les yeux fermés, et de porter celui sur lequel je tomberais.
Le 31 décembre au soir, j’enfilai un habit rouge et brun avant de me faire un chignon et d’y poser un bijou représentant l’emblème de la nation du feu : le hasard avait choisi mon cosplay d’Azula de l’émission Avatar le dernier maître de l’air.
J’avais une relation ambiguë avec cette femme. En tant que personnage je l’adorais mais si elle existait réellement et que je venais à la côtoyer, je la mépriserais fortement. Mais bon, ce n’était pas le premier personnage que j’adorais détester ! Cependant, je devais avouer que ce qui m’avait réellement poussé à acheter son costume, c’était que j’avais obtenu le tonnerre comme élément à Terrae. Le feu aurait mieux concordé, toutefois sa maîtrise des éclairs était classe.
Apparence vêtue du cosplay :
Une fois prête, je pris la direction de la salle de bal dans laquelle j’avais pu me familiariser quelques jours plus tôt. En effet, un bal de Noël y avait également eu lieu et j’avais pu y porter une de mes magnifiques robes. Ce jour-là, si je portais techniquement le costume d’une princesse, je dégageais une aura bien différente.
En entrant, je repérai certains amis et connaissances que j’approchai. Je discutai avec eux tout en profitant du buffet. À un moment, ils m’invitèrent à aller danser sur la piste de danse. Un peu timide comme je ne les connaissais pas encore depuis bien longtemps, je faisais de petits mouvements sans y mettre trop d’énergie pour ne pas attirer l’attention. Car en vrai, j’adorais danser et lorsque j’étais seule, j’étais une vraie bombe d’énergie.
Puis vint le moment tant attendu. Bientôt, minuit allait sonner que la nouvelle année commencer. Je m’étais équipée d’un shooter de vodka un peu à l’avance avant que tout le monde se jette sur la table qui en était couverte. Quand il ne resta qu’une trentaine de secondes, tout le monde se tourna vers la grande horloge et débuta le décompte, moi y compris. Quand l’aiguille s’arrêta sur le 12, je criai «
Bonne année !!! » en choeur avec la foule, sauf que nous fûmes interrompus par le premier coup de minuit. Pas que ça aurait dérangé en temps normal, cependant celui-ci était particulièrement fort !
Et ceux qui le suivirent l’étaient tout autant. Ouf, c’était beaucoup trop bruyant ! Je portai mes mains à mes oreilles, ce qui ne fit pas une grande différence. Quand le dernier coup allait sonner ? Je n’en pouvais plus, moi ! J’allais avoir un mal de tête astronomique après ça, c’était sûr !
Je soupirai de soulagement quand l’horloge s’arrêta enfin de hurler. J’étais toute étourdie… Je ne croyais pas avoir déjà entendu un bruit aussi fort de toute ma vie… Mais alors que j’allais pratiquement m’évanouir, une chose me frappa.
Où étais-je ?
Je n’en avais pas la moindre idée. J’observai les alentours, espérant que cela me donne des indices sur ma position et également la raison de ma présence ici. Il y a une tonne de gens, tous pour la plupart accoutrés de vêtements absolument ridicules. Il y avait également des décorations, un grand sapin dans le coin de la pièce et une banderole avec l’inscription « Bonne année ! ». Ah oui, je crois que ça me revenait… je me trouvais à une fête pour la nouvelle année. Étrange cependant que je ne reconnaisse personne dans cette pièce. Peu importe où je posais les yeux, ils ne ressemblaient pas à des nobles ou à des citoyens de la nation du feu…
Alors que je m’avançais vers quelqu’un pour le questionner, je sentis quelque chose sous mon pied. Tiens, n’était-ce pas le verre que je m’étais versée pour célébrer ? Pourquoi était-il fracassé sur le sol ?
«
Qui m’a fait renverser ma boisson ? » demandai-je, autoritaire avec un peu de colère dans la voix.
Il me semblait avoir été percutée, mais je n’avais pas eu le temps de voir le visage du coupable. Me percuter moi, la princesse de la nation du feu, il fallait être empoté et stupide. Des yeux se tournèrent vers moi, écarquillés. Ils jouaient tous à l’innocent. Finalement, un homme me répondit et s’exclama que j’étais celle qui l’avait échappé. Je m’approchai de lui et fronçai les sourcils, le dévisageant.
«
J’imagine que cela signifie qu’il s’agit de toi ! En plus, qu’est-ce que tu portes ? Je ne sais pas comment tu as pu entrer mais maintenant, pars. »
C’était étrange, mais il n’avait pas l’air effrayé par moi, si bien qu’il se recula et osa me dire qu’il ne comptait pas partir. Je claquai la langue en soupirant, exaspérée et lui tournai le dos tout en appelant les gardes. Je m’attendais à attendre des bruits de pas, mais rien. Je cherchai les gardes des yeux, or ils étaient introuvables. Je revins vers l’étranger.
«
Tu gâches ma soirée. Dégage de ma vue ou je te ferai jeter au cachot. »
Je m’attendais à le voir partir cette fois mais non, rien. Était-ce une plaisanterie ? Il osait même dire que j’étais folle ! Je commençai à faire jaillir des éclairs de mes mains pour l’effrayer. Sauf que cela n’eut pas l’effet escompté. Les gens autour me demandèrent de me calmer ou bien ils auraient à me sortir de la salle. ME FAIRE SORTIR ? MOI ? Je me mis à rire, même si j’étais confuse de ce qui était en train de se passer.
«
Je ne sais pas de quelle genre de blague il s’agit, mais elle a assez duré. »
Je lançai un petit éclair en direction de l’homme en guise d’avertissement. Il poussa un petit gémissement de douleur alors que je sentais qu’on me tirait vers l’arrière. Furieuse, je tentais de faire jaillir du feu pour me libérer, sans succès. Mon feu ne fonctionnait pas ?! Mais pourquoi ?! Je tentai ensuite des éclairs, mais ils n’étaient pas suffisamment puissants pour que je puisse combattre mes adversaires.
Et je me fis jeter dehors.