Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Bêtises et réglisse
- Alice ça glisse -
Une longue, très longue inspiration. Prendre sur soi, respirer lentement. Faire le vide dans son esprit, penser à une cascade qui s’écoule et… MAIS COMMENT TU VEUX QUE JE PRENNE UNE LONGUE INSPIRATION, L’AUTRE CASSE—COUILLES VIENT DE ME BROYER LE CORPS EN S’ÉTALANT SUR MOI COMME UNE MERDE. ‘Tain j’suis pas aidé, vraiment!
— J’vais finir par croire que tu veux baiser avec moi Bren’ tant t’as la fâcheuse habitude de t’étaler sur moi. Si mon corps te plaît tu me le dis direct et on passe aux choses sérieuses. Sinon t’essaies de tenir un minimum sur tes jambes!
Non. Pas au mieux de sa forme, clairement pas. Vous savez combien ça pèse un Brendan dont la vitesse acquise durant la chute s’amuse à s’écraser contre vous comme si le but était de vous exploser un organe? Bah c’est bien lourd, tout comme ses blagues.
J’dois avouer avoir une grande gueule sur ce coup et c’est ce qui me fait dire que je suis en un seul morceau. La douleur se diffuse bien dans tout mon corps, pulse dans mes membres alors qu’il tente de se redresser -pas trop tôt mec-. Je fais de même, sur les coudes en soufflant bruyamment et soudain ma voix s’élève.
— Mets pas tes pieds… ho putain Bren. Fallait pas mettre tes pieds là.
Je connais cet appartement, je le connais même très bien. Si tu fais gaffe y’a les traces de dents d’Eden dans le mur non loin.
— Bren… J’te présente mon ancien appartement. Et ce dans quoi tu as mis les pieds c’est du chewing-gum dégueulasse qui peut te niquer une paire de chaussures.
Je me redresse à mon tour. J’ai eu du bol, à quelques centimètres près c’était pour ma pomme et j’en avais plein le dos. Parfois je bénis ma chance… mais elle m’a quand même bien envoyé me faire foutre vue que je suis mort. Me tenant ainsi debout, je regarde mon compagnon d’infortune, ou plutôt, je fixe ses pieds qui sont bien englués dans la masse rosâtre, collante, faisant des bulles étranges.
— … va falloir que tu retires tes chaussures sinon tu pourras jamais bouger de là.
Seule constatation et solution. Il peut me croire, fort de mon expérience de quelques mois passé ici. Ses pompes sont foutues mais ça il le verra de lui-même. J’vais le laisser se débattre un peu, s’agiter et tout avant de se rendre enfin à l’évidence. De mon côté je préfère me questionner sur un point essentiel.
Ma tête se relève pour regarder au plafond… Qu’est-ce que la piscine à boules fout au-dessus de l’appartement? C’étaient ça les bruits bizarres que j’entendais parfois en venant grailler dans la cuisine? Bizarre. J’adorerais mettre la main sur les plans qui ont aidé à l’élaboration de l’agence.
Bonne nouvelle tout de même, on a évité les membre du Ravensburger club et le chewing-gum va peut-être aider Brendan à passer à autre chose le temps qu’il sorte de ce piège infâme dans lequel j’ai pu mettre bon nombre de fois les pieds lorsque j’avais la tête dans le cul. Si à l’époque certains m’ont croisés d’une humeur massacrante, la faute revenait le plus souvent à ce truc se trouvant en plein milieu de la pièce de vie.
— Point positif, d'ici je sais comment sortir de l'agence.
J'ai dégainé mon paquet de clopes pour m'en griller une en me tournant vers la victime de cet appartement sans émettre le moindre investissement pour tenter de l'aider.
Bêtises et réglisse
- Alice ça glisse -
— Parce tu penses que l’agence va avoir le temps de traiter ta demande?.. Nan, tu peux me croire. Pour avoir fusillé un nombre incalculable de pompes et de fringues ici, ils n’en ont rien à carrer. Déjà ils ont un appartement comme ça, ça les éclaterait pas ils auraient fait en sorte qu’il soit normal et pas soi-disant comestible tu penses pas?..
Je secoue négativement la tête, réaffirmant par la même au vampire que tous ses espoirs sont vains.
— Déjà que Josh galère à accueillir humainement chaque nouveau mort, alors tes baskets c’est le cadet de ses soucis.
Je me dirige vers le frigo, j’évite au passage quelques pièges visqueux et je grimace en sentant la poignée de l’appareil entre mes doigts.
— C’est vraiment putain de dégueulasse merde...
J’ai une grimace, digne de celle d’un mioche de cinq ans. Du même acabit que celle que l’on peut tirer en ôtant les cheveux du sillon de la douche. Avec le coin de la lèvre qui se retrousse à mesure qu’on tire.
Je me prends une bière fraîche après avoir fait le tour des divers étages et j’en attrape une seconde que je tends à mon compagnon d’infortune après l’avoir décapsulé. Il se voit déjà en train de refaire la tronche de nos amis de Ravensburger. Je les avais oublié ceux-là...
— On va pas retourner se perdre là-bas Bren... à la base on voulait aller se griller une clope et se boire un coup, pas lyncher des binoclards.
Je fais le tour du propriétaire et me dis que j’ai bien fait de me barrer. Même si le Bchobiti est un repère de la pègre, au moins il ne me niquait pas une paire de pompes ou de chaussettes à chaque pas.
— Allez, viens plutôt. On dégage de l’agence et on va faire un tour dehors, il fait bon en plus. Y’a moyen de se poser et ils ont un pack de bières qu’on pourrait taxer pour te dédommager tes godasses.
Je pointe du pouce le frigo derrière moi et me souviens de la texture visqueuse qu’il a. Sans même attendre pourtant, je prends les devants et j’ouvre l’appareil à nouveau -putain c’est crade. Vraiment.-, me saisis du pack et me dirige vers la porte de l’appartement sans attendre de savoir s’il est d’accord ou non. Hors de question pour moi de retourner me paumer là-bas et il doit le piger car je suis déjà dans le couloir pour me barrer.
Comme dirait l’autre, qui m’aime me suive. Au pire j’ai les bières. Ça peut contrebalancer en ma faveur et puis... l’air de rien cette andouille a tendance à m’écouter parfois.
— Au fait, j’ai pas oublié ce que tu m’as demandé la dernière fois. Si je vois un dossier qui correspond à ce dont tu m’as parlé je te fais signe...
On en avait discuté brièvement, de cette personne qu’il recherche. Je suis quelqu’un de parole, qu’il ne pense pas que j’ai oublié.
J’avoue que le sujet est un peu orienté pour qu’il me suive. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre non plus, faudrait pas déconner. Puis j’aimerais en discuter davantage, ça avait l’air de lui tenir aux tripes.
Bêtises et réglisse
- Alice ça glisse -
— Il m’fatigue…
Ma main étouffe mes mots que je murmure pour moi-même alors que je me la passe sur le visage, dépité.
Parfois je me dis que ce mec, au-delà de sa connerie habituelle, a un sixième sens pour sentir que j’essaie, même de façon moindre, de l’attirer à un endroit plutôt qu’un autre. Je n’ai pas pu m’empêcher un lourd soupire à sa remarque comme si cette aptitude était juste overcheaté. Pourtant j’y ai cru, le sourire, son remerciement, à peu de chose près on y était. On aurait pu se casser de ce bâtiment maudit pour aller boire un coup et fumer quelque clopes sur un toit ou même dans mon appartement.
Mais ce trou du cul est borné, ça fait chier et pas qu’un peu. Il est déjà planté devant la porte comme un chien attendant pour sa promenade. Je doute qu’il ait besoin d’une laisse, bien que ça puisse m’être utile pour tenter de le ramener jusqu’à l’entrée. Mais j’abandonne. Pour ce coup je compte carrément sur le fait que Josh ne soit pas dans son bureau ou alors qu’on se fasse refouler d’entrée de jeu. Quoique, attends une petite seconde. Ça va être pour ma gueule si jamais je débarque avec cet excité, Josh a mon nom dans ses petits papiers du fait de ma position de second… Je peux pas débarquer là-bas, c’est hors de question.
Je me rapproche donc de l’énervé et je me plante devant lui en croisant les bras, hochant négativement la tête.
— Me traite pas de sous-fifre Bren. Ou sinon j’te jure que c’est la dernière fois que tu fous les pieds dans cette agence.
Ma main est venue trouver la poignée -collante, putain mais quelle idée de foutre du truc collant partout dans cette piaule?!- et j’appuie sur cette dernière en poussant mon homologue vampire dehors.
— Ensuite, on va pas aller se paumer dans les bureaux de Josh. Tu vas me demander pourquoi, et je vais répondre à ça tout simplement : tu trouveras rien dans son bureau car c’est un vrai bordel et surtout, car tu pourras pas entrer dedans. Et quand bien même on te trouverait dedans, je refuse qu’on m’associe à toi, tête brûlée. On me connait ici, j’vais pas foutre ma réputation en l’air ainsi que tout ce sur quoi j’ai bossé jusqu’ici sur un de tes coups de tête. On sort, si t’as vraiment confiance en moi crois-moi quand je te dis que je vais dénicher ce dossier Bren.
J’ai décalé le brun pour me frayer un chemin dans les couloirs. Il est buté comme un âne et je sens déjà qu’il va partir de l’autre côté tout en me balançant quelques doux mots. C’est sa façon de m’aimer, sûrement. Un peu trop passionnelle.
Mais plus sérieusement, j’ai passé un temps monstre à m’investir dans mon rôle, dans mon travail. Ça n’a pas pour but de me faire une réputation en or, loin de là. Moi aussi je traque quelque chose, quelqu’un… voir plusieurs personnes. Ces monstres qui m’ont fait atterrir dans ce faux enfer, j’ai besoin de ces accès que je me suis ouvert peu à peu… Bren, m’oblige pas à choisir entre toi et mes priorités. Je suis incapable de laisser quelqu’un tomber. Ça m’a déjà valu bien des emmerdes. Eden a bien raison sur quelque chose, on ne peut pas sauver tout le monde… Mais quelle plaît est-ce quand on essaie tout de même.
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