Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Je m’arrête en chemin en l’entendant prononcer le nom de mon appartement. Je vis à Bozo, oui, quand je ne suis pas en train de squatter une chambre au Bchobiti ou un hôtel quelque part. Je ne dois pas être un colocataire très encombrant et il est possible que je m’en aille sous peu. Tout dépend de beaucoup de choses à dire vrai, et je n’ai pas encore toutes les cartes en main pour mettre mon logement en péril. Me retrouver à la rue, ça craint un peu, mais si je l’impose à Titus, ça ne va pas le faire du tout.
« C’est pas le grand luxe, mais oui, c’est là que j’habite. »
Nous sommes dans les escaliers et la porte de l’appartement est ouverte. J’ai parlé un peu fort et l’un de mes colocataires me voit. Je lui demande de patienter d’un signe de main, et il comprend rapidement que je ne suis pas seul. Mais ma voix seule suffit pour que Titus franchisse la porte et se mette à courir dans ma direction. Je le cajole en m’abaissant à son niveau puis me tourne à nouveau vers mon ami.
« Tu connais Fubuki ? »
Maxence a l’air de l’accuser en connaissance de cause, mais je sais parfaitement que ce n’est pas mon colocataire le coupable, il ne ferait jamais ça. Je le sens crispé à côté de moi et l’observe avec une petite mine.
« J’suis pas certain que tu ailles très bien… Je vais gérer le truc si jamais tu veux rentrer. Est-ce que tu veux que je te rejoigne après ? Je peux retarder mon rencard d’une heure, et on peut aller faire un petit tour … »
Je ne sais pas trop quoi lui proposer. Entre le fait qu’il va falloir que je fasse l’inventaire de ce qu’il me manque – à supposer qu’il en manque et que Titus ne l’ait pas dissuadé d’entrer dans ma chambre – et sans doute répondre à des questions … je ne sais pas combien de temps ça va me prendre. Mais je ne peux pas laisser mon ami comme ça, ce n’est pas correct. Et la seule solution que je peux lui proposer, c’est de lui accorder un petit créneau après ce bazar administratif, pile avant de rejoindre mon amant du soir. Ce n’est pas grand chose mais c’est l’unique possibilité que j’ai.
Je n’ai jamais su que Maxence vivait ici. J’ai quitté le Bchobiti depuis un moment maintenant, et cet appartement me convient très bien. Je me suis habitué à la décoration et aux goûts particuliers de tout un chacun. Et au moins, on ne m’embête pas pour Titus.
J’écoute Maxence me raconter ce qu’il va faire en partant. Aller au bar, faire de la musique, c’est un choix comme un autre pour évacuer le stress ou ce genre de désagrément. Moi, c’est d’avantage le sexe ou le danger. L’adrénaline me domine, en quelque sorte. La musique ne m’a jamais aidé à penser à autre chose. Au contraire, même, je couchais sur le papier tout ce qui me traversait l’esprit. Mes textes n’étaient pas souvent joyeux, je n’avais de l’inspiration que lorsque j’allais mal.
« Je ne le dis pas souvent car je n’estime pas que cela soit nécessaire, mais je suis là, si jamais … »
Bien sûr, je ne dis pas qu’il sera sans réponse si je suis avec mon partenaire. Peut-être après nos ébats, sans doute. Mais je connais Maxence, et je pense qu’il a trop de fierté pour m’appeler en cas de besoin moral. Je ne réponds rien concernant Fubuki. Je n’ai jamais eu de problème avec lui, et il m’a toujours rendu mes affaires en temps et en heure. Toujours dans un parfait état, qui plus est.
Je regarde la bête à plume se poser sur l’épaule de son maitre. Titus a envie de jouer avec elle, mais je sais qu’elle pouvait lui faire du mal avec son bec et ses serres. Alors je l’en empêche en le tenant par le collier. Le chien s’assoie contre ma jambe, obéissant, et je lui gratte le bout de la truffe.
« T’inquiète pas, j’y vais à pied. C’est pas très loin d’ici. Mais je te prendrai bien ta moto un jour ou deux. C’est plutôt excitant ce que tu proposes. »
Je n’avais encore jamais rien fait en chevauchant un bolide comme celui-ci. Pas très pratique sans doute, mais à essayer. Mon colocataire s’impatiente en bas, mais il voit avec qui je suis et arrête alors de me faire les gros yeux. Il a compris, je viendrai dans peu de temps.
« On se débrouille. Si tes affaires ne sont pas là, pas de souci. Je t’appelle si jamais quelque chose est potentiellement à toi car à aucun de nous. Rentre tranquille, t’embête pas. »
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