Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Formulaire de merde, papiers de merde, lumière de merde!
Putain de bordel de merde.
Gratte-papier improvisé
- Formulaire A328B, réponse F3. Touché coulé -
Urie Kaneki, 20ans, second du roi des vampires, ou plutôt gratte-papier improvisé.
Je n’ai pas relevé le nez de ces papiers, foutus papiers. Comment t’as fait pour laisser ça traîner ainsi @Akio Yamada dis-moi? Putain de merde, je pensais arriver à bout de cela en quelques jours à peine pour me centrer sur des recherches bien plus définies. Bien plus importantes… Bien plus personnelles.
Mais le fait est que je n’ai touché qu’à la partie émergée de l’iceberg. J’ai revu le système de classement, répartissant les éléments en deux tas : « Foutrement urgent » et « Putain d’urgent ».
Une fois cette tâche accomplie je me suis attaqué aux paperasses " à faire sous risque de se faire démonter sévèrement ", celles devant être réglées pour le mois passé, dernier délais. Autant dire que je n’ai jamais autant gratté de papier que depuis que je suis à ce poste.
Nous sommes mardi, j’ai pris mes fonctions il y a de cela neuf jours. Et si au départ mon col de chemise était boutonné jusqu’à son dernier bouton et une cravate y était encore nouée, là les trois premiers boutons ont sauté, mes manches sont repliées jusqu’au dessus de mes coudes. Laissant à vue ma peau balafrée d’une mort que j’ai pris de plein fouet.
Je ne carbure à rien d’autres qu’aux cigarettes et aux chewing-gum. Le café a tendance à me rendre nerveux, brouillant mon esprit et faisant sensiblement trembler d’avantage mes doigts, mes mains. Ma jambe droite a cette mauvaise habitude de marquer le rythme d’une musique que je ne connais pas, allant de haut en bas sur la pointe de mon pied. Parfois mon stylo vrille entre mes doigts le temps que je termine de remplir et d’annoter quelques post-it. Là où sa signature manque, des éléments dont j’aurais besoin de plus d’informations… La passation de connaissances doit encore se faire, clairement. Mais je suis loin d’être un mauvais élève, j’apprends plutôt vite et ma motivation ne s’est qu’à peine étioler. J’arrive tôt, je repars tard, il y a même quelques jours où je ne suis pas reparti. J’ai investi ce bureau et mène à bien les tâches qui m’ont été confiées, avec une rigueur presque exagérée.
Je veux accéder à des données bien plus sensibles, je veux pouvoir fouiller des dossiers. J’ai tant à faire… Et si je ne viens pas à bout de cette foutue paperasse jamais je ne pourrai mettre la main dessus.
Ce poste n’est pourtant pas qu’un marche-pied à mes yeux. Pas qu’une simple possibilité de rattraper mes tortionnaires, non. J’ai besoin de faire quelque chose de ma mort, je veux m’investir. Je suis arrivé dans ce monde en étant paumé, un vampire m’a appris au détour d’un verre le sérieux penchant que j’avais pour le sang. Ça a été plus que violent. De toute façon avec lui tout est violent… Mon corps est encore marqué de mes premiers pas balbutiants dans le monde des vivants. J’aimerais… permettre d’éviter un massacre aux prochains jeunes vampires. Je ne comprenais pas pourquoi ce roi des vampires n’était jamais venu à ma rencontre auparavant d’ailleurs. J’aurais aimé pouvoir converser avec un type comme lui. Quoi que, en aurais-je été capable? Eden m’a permis de défouler ma rage et à présent je suis plus ou moins apte à communiquer. Mais j’aurais aimé avoir un référent, quelqu’un avec qui échanger sur ce changement drastique de ma condition qui n’était pas de ma volonté.
Et lorsque je vois tout ce qui traîne dans ce bureau je comprends mieux que ce temps ne soit pas disponible. Pourtant ça devrait être nécessaire. Les vampires sont une race sanguinaire, et j’ai beau en faire désormais partie, j’en ai toujours une mauvaise opinion et je ne m’alimente que très peu. Je cherche un foutu moyen de « bien faire », encore bouffé par l’idée que je m’alimente de la mort.
En clair je me démène avec mes moyens, et là c’est un stylo bille noir que je ne fais qu’agiter entre mes doigts depuis cinq minutes. Mes cernes contrastent avec mon teint blafard. Je suis sûrement anémié, en manque de sommeil et le grésillement de la lampe de mon bureau commence sérieusement à me niquer les yeux. Ma nuque me fait un mal de chien et j’ai commencé à lorgner sur mon paquet de cigarettes qui traîne entre quelques dossiers.
J’ai craqué et au passage, j’ai totalement oublié si Akio était là, ce type est un peu comme moi je crois, il n'aime pas parler pour ne rien dire alors c'est plutôt silencieux au bureau. Puis comme il me permet de fumer dans la pièce lorsqu’il n’est pas là… Je suis tellement pris par ces papiers que j’ai allumé ma clope par réflexe, espérant qu’elle me permettra de tenir quelques heures de plus.
Formulaire de merde, papiers de merde, lumière de merde!
Putain de bordel de merde.
Gratte-papier improvisé
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Tu m'étonnes que je l'ai oublié, bien trop pris dans mes papelards et lui englouti par un sommeil qui lui semblait nécessaire. Le sommeil ne devrait pas être nécessaire, au plus une lubie mais pas une condition sine qua none pour tenir. Car j'en manque et ça ne me va pas d'oublier la présence de mon boss dans la pièce, même s'il dort comme une loutre.
J'ai à peine eu le temps d'aspirer ma seconde bouffée de nicotine que sa voix résonne, manquant de me faire sursauter et avaler de travers. A peu de choses je l'éteignais dans ma paume. Ces papiers vont rendre mon activité cérébrale aussi fluctuante que celle d''un concombre de mer.
" Désolé. "
Je souffle entre mes lèvres un juron d'en arriver à cet état. Cherchant le cendrier pour y écraser ma belle à peine entamée. Je te reprends après je te le promets, toi et moi on n'en a pas terminé.
Relevant le nez de mes dossiers je plaque mes cheveux vers l'arrière et cligne des yeux, tentant de faire passer un sursaut de vie dans mon cerveau pour reconnecter mes neurones. Ça ne semble pas tant fonctionner et c'est sur mon visage fatigué que passe ma paume, comme pour en ôter les traits tirés de ces heures acharnées.
Si j'ai des choses pour toi? Si tu savais. Machinalement je pointe une pile de dossiers dans laquelle tu viens déjà de tirer.
" Ces dossiers là à signer, je les enverrai demain aux services adéquats. " il est trop tard désormais, à en juger par l'heure que m'indique ma montre.
Mon organisation semble te convenir et rapidement tout s'est bien goupillé entre toi et moi à ce niveau. En même temps, le post-it " à signer " sur les dossiers doit t'orienter un chouilla. Je dis ça, j'dis rien.
J'ai placé ma main sur une autre pile de quatre dossiers. " Il faut que tu lises ceux-là, j'ai surligné les points importants pour que ça aille plus vite pour toi… " t'y couperas pas mon gars, je t'en ai facilement évité plus d'une trentaine. Si t'avais pas roupillé je t'aurai fait bosser. Si je t'avais pas oublié aussi.
" Le deuxième traîne depuis longtemps, mais j'ai réussi à demander un délai le temps que tu le lises. Soit demain soir dernier carat. Une histoire de pass pour accéder au monde des vivants, le dossier n'a pas été correctement rempli et ça pose soucis dans les chiffres de passage de la porte. "
Je m'enfonce dans le siège et opère une rotation pour t'avoir d'avantage dans mon champs de vision. Reprenant les dossiers que tu me tends pour les placer dans la pile " a voté " une fois une vérification sommaire pour être certain, tournant les pages à la recherche de ces posts-it que j'amène jusque dans mon lit quand j'y pionce.
Les feuilles sur le bureau, je lève le nez vers toi, bénissant inconsciemment ces mots que tu prononces. Mon corps s'est légèrement relâché comme si on le délivrait d'un poids terrible. Puis je me rends compte vu comme tu me fixes que ça n'est probablement pas une pause comme ça. C'est si terrible que ça?
Je me redresse et quitte le siège qui torture mes lombaires, je ne suis pas de ceux qui aiment à être vissés sur une chaise. Clairement pas. Ça se voit à ma nervosité, à mon corps tout court. Ma cigarette éteinte a vite fait d'être rallumée par un zippo au blason de mon ancien escadron et je me place à la fenêtre que j'ouvre. Laissant mon bras en extérieur pour t'éviter cette odeur que tu ne sembles pas aimer.
" D'ici la fin de la semaine on sera à jour. " Si mon cerveau ne se met pas à fondre. " J'ai pu faire traîner certains dossiers avec quelques courbettes… "
Relevant les yeux vers toi, je ne peux m'en empêcher, tu as encore des yeux fatigués de ta sieste improvisée. Et surtout une marque sur la joue, de celles que l'on remarque sur les élèves inattentifs en cours.
" Bien dormi? "
Loin d'être une critique, t'as l'air aussi claqué que moi. Mais j'aimerais savoir, pourquoi es-tu devenu le roi des vampires vu la quantité monstre de boulot que cela nécessite? Quelles ont été tes motivations?
Formulaire de merde, papiers de merde, lumière de merde!
Putain de bordel de merde.
Gratte-papier improvisé
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Tu risques de jouer du violon souvent si c'est ta corde sensible. Elles sont un peu ma marque de fabrique tu sais?
" Déjà fait, à force ils n'y croient plus tellement. " j'ai un sourire en coin, si tu savais les excuses que j'ai dû avancer…
J'ai tout de même hoché la tête en te fixant distraitement, c'est vrai que tu es souvent en déplacement ou en vadrouille je ne sais où. Et je dois avouer que plus j'ai le cul vissé sur cette chaise et plus l'envie de tout envoyer chier pour te suivre me prend. Mais bon, je suis second du roi et accessoirement son gratte-papiers le temps de remettre les dossiers d'équerre… Le temps de faire mes preuves aussi je suppose. Car tu sembles souvent poser ton regard sur moi comme si tu me jaugeais, comme si tu m'évaluais. Je le sens parfois et je ne dis rien, de toute façon qu'est-ce que je pourrais dire. Je suis bel et bien là pour gravir les échelons et ça passe par toi et ton consentement. Non, ne t'en fais pas. Je ne lorgne pas sur ton trône.
Quoi que, ton siège a quand même l'air vachement plus confortable que le mien!
Je croise un bras autour de mon buste, l'autre toujours en extérieur pour tenir la fumée le plus éloigné de toi. J'en ai réellement besoin. Je suis un fumeur assez compulsif et je gagnerais beaucoup de temps et de concentration à pouvoir fumer ici. Mais je fais avec, tu m'as dit que ce bureau serait temporaire donc je prend le pli. Et si ça se trouve ça me permettra peut-être de réduire ma consommation qui sait? @"Ael Shanks" serait sûrement contente de ce miracle.
Je n'ai pas eu l'impression d'avoir grand choix quant au thé, j'ai juste haussé les épaules sans être bien certain que tu l'aies même remarqué.
Je m'installe d'avantage à la fenêtre, adossé contre son encadrement. Une jambe repliée vers l'extérieur, l'autre touchant le sol comme un point d'ancrage. Comme si je pouvais tomber malgré la rambarde. Mais j'ai bien fait de rester planté dans le sol, car je ne m'attendais pas - maintenant du moins - à cette question.
Non, effectivement Akio. Pour le tact, on y repassera.
Je t'ai fixé, une seconde peut-être. Jaugeant encore la teneur de tes propos. Me demandant bien ce que tu pouvais essayer de grapiller comme information de ma part. Toi et moi nous parlons peu, très peu. Ne communiquons qu'avec des phrases simples, exemptes de bien des futilités et parfois la courtoisie et la politesse nous passent au-dessus tant elles nous font perdre du temps dans leur formulation.
Tu me dis "y'a quoi?" je te dis "ça" et puis basta. Restons-en là. Quoi que… Je sens bizarrement que cette question n'est pas là que pour meubler. Et j'avoue que… Je me suis posé quasiment la même question quant à ta place de roi des vampires alors…
Alors quoi hein? J'opine, tournant un instant le visage vers la fenêtre pour porter la cigarette à mes lèvres. Lentement j'aspire cette fumée dont je ne crains plus rien maintenant que je suis mort, j'en abuse même depuis que j'ai conscience de cet état. A vrai dire, je prends le temps de rassembler mes idées et de savoir ce que je dois répondre à cette question. Je n'ai pas pris le temps de trouver de réponse toute prête du style "la possibilité d'évoluer au sein d'une entreprise dynamique" et d'autres banalités que tu veux écarter justement.
J'ai un rictus, la vérité vraie hein. Un coup d'oeil un coin, je recrache ce nuage de volutes et reviens à toi, essuyant par la même cette expression pour reprendre mes airs impassibles plutôt confortables.
On y est donc, toi et moi, mes intentions. Ça passe ou ça casse comme dirait l'autre.
" L'accès aux dossiers de tous les vampires. Et des passages de la porte lorsque je suis mort. "
Mon index s'est levé, indiquant que c'était l'une des premières choses auxquelles j'ai pu penser en voyant cette annonce. Je ne vis -meurs?- actuellement que pour me venger.
" Aider les gens comme moi n'ayant pas la moindre idée de la race à laquelle ils appartiennent en passant dans l'autre monde. Et essayer de faciliter la transition d'humain à vampire. Sans qu'ils pètent un plomb à cause de la faim et de la façon de se nourrir. " Second point, mon majeur.
De mon vivant j'ai déjà été amené à ôter la vie. Par ma carrière militaire on m'a appris à cloisonner mon esprit. Mais tout le monde ne peut pas se confronter avec l'idée de tuer sans en ressortir sain d'esprit. Du moins... Je ne le pense pas.
La mienne - de faim - n'est toujours pas passée d'ailleurs. Mon teint blafard et mes dents constamment de sortie le prouvent. Ma nervosité vient de cette faim que je calme par tous les moyens avec d'autres vices, clopes, sexe, boulot.
" Trouver quelque chose à quoi participer dans ce monde auquel je ne connais rien et dont je suis étranger. " dans lequel je ne suis plus rien alors que vivant j'étais voué à un avenir prometteur. Troisième point, illustré par mon annulaire.
Je veux faire quelque chose dans ce monde. Je veux… qu'une fois mon enquête terminée, vengé de mes tortionnaires, j'ai quelque chose à quoi me retenir. Ils sont mon obsession actuellement et je sais qu'à ce rythme je vais finir droit dans un mur. Le jour où j'aurai fini il n'y aura plus rien. Juste un vide immense. Et je sais déjà comment me foutre en l'air si je ne fais rien.
" Je voulais te rencontrer. " Point bonus, auriculaire, il est cadeau. Un mouvement de tête vers toi. Je tire sur ma clope brièvement comme si j'avais besoin d'une pause et je reprends.
" Toi, roi des vampires qui n'a pas eu le temps de croiser le chemin d'un type paumé à son arrivée. J'avais pas la moindre idée de l'abomination que j'étais devenu et de tout le bordel que ça allait m'amener… j'ai découvert ça de la pire manière qui soit. Et pas forcément en bonne compagnie.
@"Eden Indentshi" m'a roulé un patin dans un bar avec son haleine chargée de cet épais liquide pourpre et a tenté de m'en faire avaler de force.
Plus sérieusement, j'ai découvert mon addiction au sang et l'ai vécu assez violemment. Et sans l'acharnement d'Eden je ne serais sûrement plus de ce monde.
En y réfléchissant, c'est presque un miracle que je sois dans ce bureau à bosser pour toi.
" Le prends pas comme si je t'en voulais. Quand je vois la tonne de boulot que t'as là… Je comprends mieux. Alors je suis là. Car j'ai touché le fond et que je sais. " J'hausse les épaules, de façon désinvolte. Mes mots n'ont pas d'émotions, ils sont neutres. Ils sont juste ce qu'ils sont, des mots. Alors je te le dis, je sais simplement ce que pourrait ressentir un nouveau vampire dans ce monde. Et peut-être ce qui va lui manquer. Des instructions, un soutien, etc…
Je suis au fait de la terreur d'apprendre que l'on est désormais de l'espèce qui nous a bouffé. Le choix cornélien entre son humanité ou de crever de faim en se nourrissant de la mort. Le dégoût de soi, les hauts-le-coeur, les nausées, les crises de manque, la folie... l'envie de crever.
J'ai soupiré, légèrement. Non pas que le sujet m'agace, non pas tellement. Tu m'as demandé alors je réponds. C'est simple. Mais je sens que je vais devoir m'étendre un peu plus sur tous ces points.
" Est-ce que tu as entendu parler des détails de ma mort Akio? Ou plus simple : que sais-tu de moi ? " tu t'es sûrement rencardé à mon sujet avant de m'embaucher non?
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Putain de bordel de merde.
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Désolé Akio mais avant de te considérer comme quelqu’un de sensuel, je te vois surtout comme mon supérieur avec la tronche aussi expressive que celle d’une pierre où la mousse aurait peut-être entamé de prendre racine à force du peu de mouvement de faciès qu’il s’y passe. C’la dit, ne le prend pas mal car je fais preuve d’au moins tout autant d’expressivité que toi sur ce coup. Alors… Au pire nous sommes logés à la même enseigne. Mais je remarque ces gestes et les observe distraitement, l’air de rien puisqu’ils sont dans mon champs de vision. Pourtant mes pupilles sont rivées sur toi, dans l’attente calme et à la fois plutôt nerveuse de ce que sera ta réponse quant à mes mots. Je joue cartes sur table et je vais voir si cela était un bon coup ou tout l’inverse.
Non effectivement, tu n’as pas toutes les informations sur moi et c’est tant mieux. Si tu savais tout ce par quoi j’étais passé en arrivant ici Akio… Je crois que tu n’aurais même pas accepté un seul entretien avec moi.
Je suis un battant, mais lorsqu’on s’en prend autant dans la gueule en aussi peu de temps, et que cela ne fait que de durer encore et encore, crois-moi que le plus solide putain de chêne se casse la gueule malgré ses fondations solides dans le sol. Je ne l’avouerai jamais aussi mais tu devrais prendre en compte le fait que je n’ai qu’une vingtaine d’années d’existence. Dans le monde des vivants, et à peine un an dans ce monde. Mais j’ai grandi, rapidement (non pas de blague sur la taille) et je suis à cette place. Tu m’as désigné comme second du roi donc tu dois voir en moi les capacités nécessaires pour tenir cette place.
Je suis curieux de ton silence, est-ce que tu vas décider que finalement mes ambitions ne sont pas en adéquation avec le poste? Je t’observe aller vers ton bureau sortir ce dossier. J’aurais dû fouiller tes tiroirs par pure curiosité. Mais cela n’aurait pas été… correct.
J’attrape ce que tu me tends et feuillète avec attention les pages. Cette photo… Un jour j’arriverai à ne pas ressembler à un ex yakuza tolard. Mais c’est pas encore d’actualité.
J’écoute ce que tu me dis, lisant attentivement… C’est amusant comme tout ce qui t’es tombé dans la gueule peut être résumé en quelques lignes. Dans la plus grande neutralité. Alors que c’était d’une violence viscérale lorsque cela m’est arrivé. J’ai été pris comme un jouet par un groupe de vampires, ma troupe a été exécutée, jour après jour l’un des membres de mon unité s’est fait ôter la vie sous mes yeux à mesure que l’on m’infligeait bien des sévices corporels et psychologiques.
J’ai ingéré, digéré et recraché bien des choses durant sept jours, mais ce que je sais c’est que cela m’a laissé un goût plus qu’amer. Je n’aime pas perdre et je n’aime pas ne pas avoir mes chances. J’ai sur mes épaules la faute de la mort de mes coéquipiers, un probable trouble post-traumatique , une appréciation de la douleur bien déviante désormais expliquant sûrement pourquoi je suis souvent couvert d’hématomes me venant des arènes underground et de ma relation avec Eden. Et surtout, un besoin de foutre de l’ordre dans tout cela, dans ce monde, et faire en sorte que jamais cela ne se reproduise pour qui que ce soit.
Je suis détruit, mais j’ai trop de fierté pour me l’avouer. Et toi tu n’en sais rien, tu ne l’imagines même pas avec le peu d’informations que tu as finalement.
Mes yeux se relève à ton annonce… être là lorsque je les retrouverai?
« Non. »
Je secoue négativement la tête. Ça n’est pas possible. Car je n’ai pas prévu d’être humain le jour où je retrouve ces crevures. J’en ai déjà récupéré une et elle attend sagement dans les tréfonds du Bchobiti. Je dois trouver ses amis. Un à un je vais les traquer et lorsqu’ils seront tous en ma possession… Ils vont comprendre.
Je me reprends, me rendant bien compte qu’une réponse aussi brève n’a rien de bon. Je secoue négativement la tête et écrase mon mégot dans le cendrier en rallumant une seconde cigarette presque aussitôt. Oui je suis dépendant à la nicotine aussi.
« Je suis ici pour avoir des informations sur eux, j’accepte ton aide mais ce qu’il se passera lorsque je les aurai tous eu, restera entre eux et moi… »
J’observe la fumée qui émane de ma cigarette puis reviens à mon interlocuteur.
« Tu n’étais pas là le jour de ma mort, ni le jour de mon arrivée dans ce monde Akio. Tu n’as pas la moindre idée d’à quel point… » à quel point quoi? « … c’est entre eux et moi. »
Eden m’a peut-être aussi fait la même proposition. Être là lorsque je les aurai. Lorsque ce jour arrivera soit mon sens de la justice me reviendra en plein dans la gueule et j’aurai l’air simplement con, soit il ne reviendra pas et je deviendrai alors un monstre. N’en suis-je de toute façon déjà pas un à devoir me nourrir de sang?.. Mon avis à ce propos reste bien difficile… Déjà la dernière fois Eden m’y a forcé et à la fin j’ai réclamé à ce qu’il me tue de l’avoir fait. Oh je sais, on ne peut pas mourir en étant déjà mort, du moins… Pas ainsi. Mais on peut sentir cette sensation nous envahir, remonter dans notre corps, parcourir notre échine. Sentir l’adrénaline puis l’angoisse de disparaitre exploser dans notre cerveau avant de perdre pieds.
J’ai gardé ma cigarette aux lèvres et j’ai tourné le visage, me délogeant de mon perchoir qu’était la fenêtre. Je me tiens ainsi face à toi et incline le visage.
« Pourquoi voudrais-tu être là? Qu’est-ce que tu attendras de moi lorsque je me retrouverai face à ceux qui m’ont mis dans cet état? » et quand je parle d’état ce ne sont pas toutes ces balafres qui inondent mon corps.
« J’ai je ne sais combien d’années à vivre dans ce monde. Je dois tout reprendre de zéro. Tout. Mes coéquipiers ayant terminé ici sont dans un sale état mental les rendant juste bons pour l’asile… Selon toi Akio, que méritent ces personnes? La justice ou… la loi du talion? »
Je suis grand partisan de cette seconde option. Je l’applique lorsqu’il ne s’agit pas de choses officielles, lorsqu’il ne s’agit pas d’entrer dans les ordres habituels. En arène c’est ma règle. Oeil pour oeil, dent pour dent.
« Ce que tu as besoin de savoir à mon propos c’est que je ne compterai jamais mes heures concernant ce poste et je serai un très bon élément. » tu l’as sûrement remarqué de toute façon, c’est toi qui m’impose de prendre des pauses souvent. « Et j’ai bien des idées concernant la façon dont devrait fonctionner la gestion des vampires, des nouveaux vampires, la façon dont ils devraient s’alimenter, etc… J’ai un regard neuf sur un monde où les vampires peuvent vivre jusqu’à 1600 ans. Je suis la personne adéquate pour ce poste. Mais je suis bien conscient que cet « à côté » qui concerna ma mort peut te paraître… une inconnue difficile à accepter. » et je me fiche de m’enfoncer dans l’illégalité pour pouvoir régler cette affaire. Mais je suis ici alors que la personne que je fréquente gère la pègre. Pour te dire.
« Alors dis-moi ton avis sur mon cas. Je sais qu’on ne parle pas, ou peu habituellement mais mettons cartes sur table, on n’en sera que plus efficaces par la suite toi et moi. Surtout que jusqu’ici tu ne sembles pas avoir à te plaindre de mon boulot. »
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