La goutte de trop ? [Haizea&Lizzie]

Rien de tel après une bonne journée de travail qu'un petit verre au bar ; c'était en tout cas ce que Lizzie s'était dit avant de déambuler dans les rues alors que le soleil se couchait lentement à l'horizon : pour elle, le week-end ne faisait que commencer. Elle songea à toutes les options se présentant à elle maintenant qu'elle était de repos, chaque pas étant synonyme d'une idée à ajouter sur son tableau d'activités potentielles - boisson, flirt, un peu de plaisir... elle se disait que là serait la soirée parfaite. Elle franchit alors le seuil de son bar habituel, se dirigeant d'un pas félin vers le comptoir pour y glisser quelques ossements en échange d'un breuvage. Une fois son verre obtenu il était temps de passer à la chasse pour trouver sa compagnie de la soirée, et peut-être de la nuit.

Pourtant rien ne se passa comme préétabli, à son plus grand dam: elle avait bien échangé quelques mots avec un homme ou deux, mais la clientèle de ce soir-là manquait cruellement de saveur à ses yeux qu'elle soit masculine ou féminine. L'ivrogne qui lui tenait à cet instant la jambe était particulièrement de mauvais goût, tout pour lui déplaire : trop sûr de lui, négligé... on trouvait vraiment de tout au royaume des morts - et Lizzie aimait ses conquêtes soignées ; quel dommage, plus qu'à passer sur la compagnie au lit. Ses iris ambrés parcouraient la salle à la recherche d'une échappatoire, l'ennui de la demoiselle trahi par son index entortillant une mèche de sa crinière dorée, geste qu'elle avait pour habitude de faire dans les situations peu divertissantes pour elle.

Et c'est là qu'elle le vit. Au milieu des personnes ivres, sous le faible éclairage du bar... non pas le prince charmant, mais sa parfaite excuse pour s'éclipser. Cet impudent menteur à la chevelure déshydratée - quel gâchis honnêtement -, devenu entre autre tuteur et partenaire de buvette les soirs de mélancolie. Lizzie s'excusa auprès de la sangsue à ses côtés, le cliquetis de ses talons résonnant contre le parquet alors qu'elle s'approchait de son bouclier humain avec grand intérêt. C'est avec grande attention qu'elle observa son minois rougi par la boisson, et elle se permit de conclure à son odeur qu'il n'en était très certainement pas à son premier verre.

Wow, tu es dans un état lamentable aujourd'hui.

Que de délicatesse, comme toujours : il n'était pas dans les habitudes de Lizzie de mâcher ses mots, et ce cher Haizea semblait d'ores et déjà bien enivré. Elle prit nonchalamment place à ses côtés au bout du comptoir, un doux sourire étirant ses lèvres. Il n'était certes pas l'individu le plus distingué au monde, mais au moins sa compagnie promettait d'être un minimum divertissante - parce qu'en toute honnêteté, il était un peu atypique à ses yeux. Ses doigts firent légèrement tournoyer son verre avant de le poser délicatement.

Je constate que les festivités ont déjà bien été entamées ici ; permets-moi donc de me joindre à la fête, si tu le veux bien.