Alarick passe un doigt sur la pancarte, pousse l'excédent sur le sol. Il doute de ce qu’il essaia de créer maintenant. Son idée est bonne, il en a conscience, la réalisation est moins bonne. Ce qui est souvent le cas lorsqu’il essaie de créer des pancartes sur les signes. Elles traînent un peu partout sur les murs des associations. Elles traînent là où chaque personne peut le voir, de petits mots de politesse à certaines choses qui pourraient aider tout à chacun quotidiennement. Le problème est surtout qu’Alarick ne sait pas dessiner. Gaucher caricatural, il a toujours trouvé sa capacité à écrire bien moindre et sa propre écriture le rebute.
Mais il essaie, il essaie parce que cette association est tout pour lui, sa vie tourne autour de ceux qui vivent ici, de ceux qui viennent chercher de l’aide et qui essaie avec autant de patience de se rapprocher de lui d’une façon ou d’une autre. Il apprécie voir ceux qui essaient, ça lui fend le cœur de réaliser que même celle qu’il aimait à l’époque n’a jamais pris le temps d’apprendre.
Parfois il pense à elle, parfois il pense aux autres, à tous ceux qui furent quelque chose pour lui; et les pancartes qu’ils dessinent se gorgent d’eau.
Ses yeux se relèvent vers la pendule, 17h. Une sensation assez particulière l’envahit, cette plénitude qu’il ressent toujours lorsqu’il sait qu’Abraham vient lui rendre visite. Blondinet se lève, essuie ses mains sur son pantalon d’une manière particulièrement classe avant de se diriger vers l’entrée de l’association. Il n’a pas à attendre longtemps, grand sourire se forme sur son visage.
“Abe!” Petit saut qu’il n’arrive guère à contrôler, Alarick lève la main pour l'accueillir de la même façon. Il n’ose pas, a apprit de ses erreurs à ne pas initier un contact physique sans en demander la permission. Alors il ne fait que sourire, se balançant de son pied gauche à son pied droit.
Bien et toi?Alarick hausse un sourcil. Il aime particulièrement jouer ce petit rôle, celui du professeur sévère. Il est tout sauf sévère…
A boire? Le signe est lent, laissant le temps à Abraham de comprendre ce qu’Alarick essaie de lui demander, il ne veut pas mettre la pression, il veut aider, apprécier le geste.
Alarick devrait consulter, certainement se questionner sur la raison pour laquelle ces rendez-vous lui apportent un tel calme d’esprit.
Résumé
450 mots
Alarick était en train de travailler sur des petites pancartes à mettre un peu partout dans l'asso avant d'être super content qu'il soit l'heure de voir Abe et de l'accueillir!!