late-night poisoned waltz
C’est entre sa deuxième et sa vingt-deuxième et clope quand il se dit qu’il ne peut plus tenir comme ça. Il se regarde dans le miroir avec horreur. Les cheveux grisonnants, ce n’est pas le problème, ça, il y est habitué. Le vrai problème c’est cette nausée qui refuse de partir depuis sa dernière potion, une nausée si forte qu’il commence à se demander s’il ne va pas tourner au vert comme dans les dessins animés – d’où le miroir.
Il l’assume, c’est de sa faute : il a pêché. Il a trahi Basil – il l’a trahi, il a été voir ailleurs. Il ne voulait pas, c’était une erreur d’un soir et on ne l’y reprendra plus. Mais il faut le comprendre : il n’avait pas le choix. Il a demandé à une amie du bar de le dépanner et d’aller lui chercher son breuvage pour la soirée. Il faut le comprendre : son bras gauche était dans un état déplorable, tout juste fonctionnel. Qu’il ne le sente plus, c’est une chose et même une habitude pour ainsi dire mais là… il pouvait tout juste le bouger ! Impossible de faire une quelconque performance dans cet état, c’était une urgence absolue.
Au final, il n’a même pas tenu plus d’une heure. Ce qu’il a bu ce soir n’a rien à voir avec les préparations de Basil – rien, rien, rien ! C’est tout juste s’il les sent, les siennes. Elles font leur travail et rien de plus, c’est pour ça qu’il l’aime bien, Basil. Il est toujours gentil avec lui et un peu marrant même s’il ne comprend pas toutes ses blagues, il rigole quand même, et dans le doute, il rigole même s’il n'est pas sûr que ce soit une blague.
Il lui arrive d’aller piocher ailleurs oui, parce que Basil a sa spécialité, comme tous les autres. Mais il passe toujours par sa boutique pour s’assurer que la potion ne va pas le mettre encore plus mal en point qu’il ne l’est déjà. Et ce soir… ce soir, il ne l’a pas fait. Il n’a pas attendu son avis, il était pressé après tout. Il s’en veut terriblement.
Tout le monde dort à cette heure-ci mais… peut-être que Basil est réveillé ? Il sait que non au fond de lui et pourtant, il s’en convainc tout seul, comme un grand. Basil est sûrement réveillé lui aussi. Parce que… parce que c’est le destin ou une excuse à la con du même genre. Et quand Shizuma atterrit devant la porte dérobée de son appartement, tout près de sa boutique, il se demande comment est-ce qu’il est arrivé ici. Le petit monticule de culpabilité se transforme en une énorme colline quand il approche sa main de la sonnette. Il va le réveiller en pleine nuit, là ?!
Mais il a peur de tomber en poussière. Il va tomber en poussière s’il ne voit pas Basil tout de suite pour le rassurer. C’en est fini de lui. Il s’était pourtant juré de faire attention à ce qu’il ingérait et encore plus si ça sortait des mains d’un nécromancien. Il a fallu d’une fois…
Il appuie égoïstement sur la sonnette, peut-être un peu trop longtemps avant d’aller s’asseoir contre la petite rambarde juste en face de la porte, les genoux repliés contre son torse et la tête basse. Son maquillage a coulé et il est juste pathétique mais c’est le pire jour de sa vie. En tout cas, ça en a l’air. Et il pleure, aussi.
Il l’assume, c’est de sa faute : il a pêché. Il a trahi Basil – il l’a trahi, il a été voir ailleurs. Il ne voulait pas, c’était une erreur d’un soir et on ne l’y reprendra plus. Mais il faut le comprendre : il n’avait pas le choix. Il a demandé à une amie du bar de le dépanner et d’aller lui chercher son breuvage pour la soirée. Il faut le comprendre : son bras gauche était dans un état déplorable, tout juste fonctionnel. Qu’il ne le sente plus, c’est une chose et même une habitude pour ainsi dire mais là… il pouvait tout juste le bouger ! Impossible de faire une quelconque performance dans cet état, c’était une urgence absolue.
Au final, il n’a même pas tenu plus d’une heure. Ce qu’il a bu ce soir n’a rien à voir avec les préparations de Basil – rien, rien, rien ! C’est tout juste s’il les sent, les siennes. Elles font leur travail et rien de plus, c’est pour ça qu’il l’aime bien, Basil. Il est toujours gentil avec lui et un peu marrant même s’il ne comprend pas toutes ses blagues, il rigole quand même, et dans le doute, il rigole même s’il n'est pas sûr que ce soit une blague.
Il lui arrive d’aller piocher ailleurs oui, parce que Basil a sa spécialité, comme tous les autres. Mais il passe toujours par sa boutique pour s’assurer que la potion ne va pas le mettre encore plus mal en point qu’il ne l’est déjà. Et ce soir… ce soir, il ne l’a pas fait. Il n’a pas attendu son avis, il était pressé après tout. Il s’en veut terriblement.
Tout le monde dort à cette heure-ci mais… peut-être que Basil est réveillé ? Il sait que non au fond de lui et pourtant, il s’en convainc tout seul, comme un grand. Basil est sûrement réveillé lui aussi. Parce que… parce que c’est le destin ou une excuse à la con du même genre. Et quand Shizuma atterrit devant la porte dérobée de son appartement, tout près de sa boutique, il se demande comment est-ce qu’il est arrivé ici. Le petit monticule de culpabilité se transforme en une énorme colline quand il approche sa main de la sonnette. Il va le réveiller en pleine nuit, là ?!
Mais il a peur de tomber en poussière. Il va tomber en poussière s’il ne voit pas Basil tout de suite pour le rassurer. C’en est fini de lui. Il s’était pourtant juré de faire attention à ce qu’il ingérait et encore plus si ça sortait des mains d’un nécromancien. Il a fallu d’une fois…
Il appuie égoïstement sur la sonnette, peut-être un peu trop longtemps avant d’aller s’asseoir contre la petite rambarde juste en face de la porte, les genoux repliés contre son torse et la tête basse. Son maquillage a coulé et il est juste pathétique mais c’est le pire jour de sa vie. En tout cas, ça en a l’air. Et il pleure, aussi.
ft. @Basil Hirsch
615 mots
shizuma a pris une potion toute pourrie avant un show et maintenant il chiale chez baba