Les grands esprits se recontrent [Warren & Esperanza]

La question de Warren rappelle doucement à Esperanza qu'au fond, son travail avec Célestin repose toujours sur une petit base de prudence et d'incertitudes. Bien que le nécromancien aie lui-même avoué prendre plaisir à la revoir, les deux se souviennent de la rupture forcée par le gaillard, de l'acide qui ça a fait couler sur leur relation, malgré leurs meilleurs efforts. Mais est-ce que celui-là a vraiment besoin de savoir tout ça? Non, certainement pas, mais le cantateur lui-même risquait bien de lui en parler tôt ou tard. Elle devait avancer ses pions avant.

"Plusieurs années oui, bien qu'il a pris une très longue coupure pour sa part. Je le comprends, j'étais une personne très différente à l'époque, je le stressais beaucoup."

En vérité, vous l'aurez deviné: elle n'a pas changé d'un poil. La lémure est parfaitement convaincue que son caractère est intangible depuis trois bons siècles au moins, bien qu'elle admette des changements mineurs. Ce que ni l'un ni l'autre des deux verront, c'est qu'elle reste et demeure aussi inflexible avec ses autres collaborateurs. Et colérique, et puérile, et détestable. Le français a simplement un traitement de faveur.

Quoi qu'il ne doive même pas s'en rendre compte, le poltergeist a l'immense chance de ne pas trahir ses émotions quand la lémure le provoque légèrement. Il vient tout juste de s'épargner un interrogatoire ferme couvert de miel et jolis mots, ou quelque autre méthode pour lui faire cracher tout ce que la curiosité insatiable d'Esperanza lui ordonne de savoir. Un jour peut-être, il la verra sous cette facette moins reluisante, cachée sous l'artiste fantasque et amène. Jusque là, le bonhomme est assez bavard pour ne pas réveiller la bête, et trop peu pour l'alerter. Bien joué.

"Tu sais trésor, je suis ma propre inspiration. Et puis, à tout manigancer derrière la scène, le spectacle perd de son charme quand on y assiste -non pas que j'en apprécie plus la beauté, il n'a simplement plus sa mystique."

Une petite fausse note, glissée par là dans le fil de la conversation. L'artiste n'assiste même plus aux spectacles du chanteur, invoque toujours des raisons ubuesques pour excuser son absence. La vérité, c'est qu'elle le jalouse immensément, ne peut pas tolérer de le voir utiliser son pouvoir pour égaler ce que représentent des siècles de travail. Elle s'en rongerait les ongles de frustration, vraiment.

"On devrait s'organiser un dîner, tous les trois, un soir. Pourquoi pas chez lui, il a un jardin tout à fait charmant, l'on pourrait discuter sous la lune d'été, hm?"

Surtout, dîner chez Célestin, c'est ne pas avoir à cuisiner puisque l'on est invité. Un paramètre ô combien important pour notre bohémienne. Et puis, ce serait l'occasion de voir comment les deux s'entendent, vraiment.

« Plusieurs années oui, bien qu'il a pris une très longue coupure pour sa part. Je le comprends, j'étais une personne très différente à l'époque, je le stressais beaucoup.

C’est pas évident de travailler entre ami·e·s. Des fois hé, ça coince ou même ça explose. J’avoue j’ai eu du bol là-dessus, mais p’tete qu’un jour ça m’arrivera de nouveau. Vous avez retravaillé ensemble depuis ou plus du tout ? »

T’es sincèrement curieux, pour le coup. Outre la petite pique que tu ressens dans ta poitrine, tu te demandes vraiment si ça va mieux entre eux deux. Ça te ferait chier si c’était pas le cas mais après tout y’a des trucs comme ça qu’on peut pas réparer. Les humains se croisent, se séparent, se retrouvent, rien de plus normal à tes yeux. Toi aussi t’as eu ton lot de gens que tu as rencontré, avec qui t’as partagé beaucoup et que tu reverras jamais et pourtant ça t’empêche pas de chérir chaque souvenirs sympa que tu as pu avoir avec elleux. C’est aussi ce genre de rencontres qui fait que t’es là, devant Esperanza, et t’en a eu un paquet surtout juste après ta mort

« Pis bon, les gens changent aussi »

T’y crois ferme, que les gens peuvent changer. Tu sais aussi que ça peut te revenir dans la gueule après tout c’est déjà arrivé. Mais jamais assez fort pour te faire changer d’avis sur ce point-là. Tu l’écoutes en hochant la tête, les bras croisés, les yeux fermés en pleine réflexion. C’est vrai qu’à force de voir l’envers du décor ça peut lasser. Au début t’avais ça, un genre de spleen un peu chiant dès que tu revoyais le même modèle pour la dixième fois pour finir des détails sur un tableau. Modifier un trait, rajouter une teinte de couleur à peine perceptible. T’as mis du temps à te détacher de ça et aujourd’hui t’es tellement passionné que tu le ressens presque plus. T’es humain, parfois ça permet de sa magie, alors tu sors. Tu bouges. Tu vois des trucs, tu fais autre chose. Tu papillonnes et ça te fait du bien. Pour toi ton inspiration vient de ce qui t’entoure et tu puises dedans, tu transformes, et c’est une grande part de ce qui te plaît dans ton boulot

« Ouai, j’comprends. Difficile de garder l’illusion quand on voit toutes les ficelles, c’est clair »

Mais t’es compatissant. Tu te mets à sa place, c’est pas simple d’être metteuse en scène

« On devrait s'organiser un dîner, tous les trois, un soir. Pourquoi pas chez lui, il a un jardin tout à fait charmant, l'on pourrait discuter sous la lune d'été, hm?

Mais carrément ! J’uis sûr que ça le tenterait. Enfin je pense ? C’est vrai que c’est sympa chez lui, plus qu’au fond de l’Agence haha. Je pourrais ramener un truc, si quelque chose te tente »

Grand sourire. Rien que l’idée de passer du temps avec des ami·e·s te fait oublier la sensation désagréable que t’as ressenti, t’es déjà passé à autre chose. Ça dure jamais trop longtemps chez toi. Normalement en tout cas. Tu jettes un œil à Esperanza et au carnet ; tu te demandes si elle va continuer à farfouiller dedans ou pas

« Faudra demander à Célestin aussi histoire de trouver un moment »

Si tu t’écoutais tu pourrais débarquer un peu sans prévenir mais avec l’âge et les années qui passent, t’essayes de t’adapter à celleux qui t’entoure ; alors tu vas éviter de t’incruster comme ça sans prévenir

Ah, si les gens changent, alors... Esperanza rigole intérieurement, sourit à peine à l'extérieur pour avoir l'air aimable. Elle ne croira jamais que quiconque peut changer sa nature, une fois trouvée. Les deux pourraient en parler des heures, et très certainement ne jamais tomber d'accord. Mais puisque l'artiste laisse les débats longs et stériles aux gens qui aiment s'entendre parler, elle ne le reprend pas, hoche de la tête pour passer à autre chose.

"On travaille encore ensemble. Il doit aimer ma ponctualité."

Elle n'avait pas encore eu l'occasion de poser un lapin à Warren en oubliant entièrement son existence même, mais il suffisait de jauger un peu ses manières pour comprendre que c'était un risque permanent. Et la lémure en est parfaitement consciente, assez pour rire d'elle-même et de tous ceux qui l'ont attendu pour rien. Dieu sait si ceux-là sont nombreux. Mais le poltergeist lui pardonnerait, probablement, ça le ferait même certainement rire. Il est trop doux, trop avenant pour son bien. L'artiste se retiendra de lui dire, il ne comprendrait pas.

Sans grande surprise, il a l'air emballé par la proposition. Et c'est bien naturel, qui ne serait enchanté à l'idée de se réunir entre amis? Esperanza s'en frotte les mains, ça promet...

"Lui demander? Et puis quoi encore?" Elle rit allègrement, pose une main sur l'épaule du gaillard pour l'obliger à se concentrer un peu. C'est d'Esperanza qu'on parle. "Trésor, on ne fait pas de surprises en prévenant à l'avance, enfin."

Ça n'a jamais été la question, mais l'était devenue: ce serait une surprise, alors. Elle s'imagine déjà le visage déconfit ou fatigué du nécromancien, à la revoir débarquer sans annonce ni bonjour dans sa demeure. Elle se maudissait de ne pas avoir fait un double des clés, ç'aurait pu donner lieu à des farces délicieuses.

"Écoute. C'est l'anniversaire de sa mort dans huit jours, on peut se retrouver à quelque pas de chez lui pour le lui souhaiter."

Pas la peine de vérifier: c'est absolument un mensonge honteux et nauséabond. Mais ça, ça serait un rendez-vous qu'elle mettrait un point d'honneur à ne pas laisser filer hors de sa mémoire.

« On travaille encore ensemble. Il doit aimer ma ponctualité.

Artiste et ponctuelle ? Ma belle tu m’surprends ! »

Main sur la poitrine pour mimer la surprise, tu te mets à rire assez vite. Loin de toi l’idée de te moquer -bien au contraire, mais t’es le premier à savoir que la ponctualité c’est pas le genre de qualité que tu retrouves chez les artistes. Toi y compris même si tu sais faire des efforts et que quand c’est quelque chose d’important t’es même en avance. Parfois. T’as un rapport un peu compliqué avec la ponctualité, la rigueur. Ça fait parti de toi et t’en défaire ça été dur alors des fois tu te laisses facilement happer par ce sentiment de liberté qui te paraissait tellement nouveau après ta mort. Les années à l’armée n’y sont pas étrangères et jongler entre ta répulsion soudaine pour la discipline et ta nouvelle mort bien plus chill reste un exercice encore délicat. C’est peut-être pour ça que tu tiens rarement rigueur aux gens en retard ; tant que ça blesse personne ça te passe au-dessus

« Lui demander? Et puis quoi encore?

Bah pourquoi pas ?

Trésor, on ne fait pas de surprises en prévenant à l'avance, enfin. »

Elle te pose une main sur l’épaule, le rire aux lèvres -ce qui te fait sourire. Elle semble te reprendre un peu, gentiment, ou en tout cas sans méchanceté. C’est vrai que t’avais pas pensé à la possible composante de « surprise » ; pourtant t’aimes ça. Faire plaisir aux autres en créant la surprise, mais t’as appris aussi que ça plaît pas toujours justement. Et tu te demandes sincèrement si Célestin serait du genre à apprécier vous voir débarquer, sourire aux lèvres, sans le prévenir avant. Peut-être ? T’es pas sûr. Tu l’as déjà surpris avec des conneries, des bricoles, mais c’est pas la même chose. M’enfin après tout, Esperanza semble bien le connaître alors autant suivre le flow

« Ouai, j’imagine que ça se tient. J’avoue que j’ai déjà débarqué deux trois fois à l’improviste mais j’restais pas traîner non plus donc j’vais te faire confiance là-dessus. »

Pourquoi t’en douterais après tout ?

« Écoute. C'est l'anniversaire de sa mort dans huit jours, on peut se retrouver à quelque pas de chez lui pour le lui souhaiter.

Ah ouai ? »

C’est bizarre ça te dit rien. Pourtant t’es sûr·e de connaître la date et ça a pas l’air de coller. Ou alors tu te souviens mal ? Pis tu vas pas aller lui demander du coup, ça ruinerait le truc -et bon ça la fout mal d’oublier ce genre d’informations surtout quand ça concerne un ami. Tu tousses un peu en pensant ça avant de te racler la gorge et continuer

« Marrant j’avais souvenir d’une autre date, j’confonds peut-être. Mais ouai pourquoi pas ? Ça me laisse le temps de voir quoi ramener pour le repas … T’es du genre à manger de tout ou ? »

Tu connais suffisamment Célestin pour savoir quoi éviter ; c’est moins clair pour Esperanza

"Hm hm."

Il lui fait confiance. Oh seigneur, mais quelle erreur, quelle erreur mes aïeux. Fuis donc, pauvre fou, que t'es-t-il venu comme folie pour que tu accordes ta confiance à celle qui en jouera comme d'un soldat de bois? Elle salue l'erreur par un marmonnement satisfait, se réjouit de voir qu'il croit en ses berceuses de sirène. Encore une chance qu'il soit dans ses bonnes grâces, d'autres auraient pu subir tout genre de maux, à sa place.

"Oh non, ça doit être moi qui me trompe, alors." Et l'imprévu, toujours au tournant de chaque plan qui à l'air de se dérouler sans accroc. Warren résiste, corrige le mensonge par la vérité, Esperanza continue de sourrire affablement. Se tirer de ce genre de mauvais pas est instinctif, à son âge. "Je connais tellement de gens, les dates se mélangent... Et j'ai toujours été ridiculement nulle pour les retenir, aussi."

Elle rit de bon coeur, ça au moins c'est la pure vérité, et elle a assez de recul pour l'admettre. Puis bon, le nier demanderait un niveau de mauvaise foi dont elle-même est incapable, c'est dire. Par contre, elle note.

Elle note, grave dans le marbre (espère le faire, au moins), et réfléchit. Que le poltergeist connaisse la date de mort du nécromancien, ça n'a rien d'anodin. C'est que les deux doivent se connaître bien plus en profondeur qu'il veut bien laisser penser. L'espagnole étire un peu plus ses lèvres, montre ses dents avides de savoir. Petit cachottier, va. Tu joues dans la cour des grands, tu sais?

"Ne te tracasse pas, je mangerai ce qu'il y a sur la table, et ce qu'il y autour si ça me suffit pas."

Allez, on passe vite fait sur ça, ça l'intéresse trop peu. Maintenant que le pauvre bonhomme lui a donné une bribe d'information compromettante, elle veut tout le dossier.

"Mais tu dois bien le connaître, quand même, si t'as son addresse et ses petits anniversaires. C'est bizarre qu'il m'aie jamais parlé de toi."

Son esprit paranoïaque fabrique une raison évidente, et elle semble particulièrement crédible. Célestin refusait délibérément de lui parler de lui, parce qu'elle risquerait de se mêler à des affaires qui ne la concernent pas. Et donc, pour conclure, elle allait évidemment le faire.

« Oh non, ça doit être moi qui me trompe, alors. Je connais tellement de gens, les dates se mélangent... Et j'ai toujours été ridiculement nulle pour les retenir, aussi.

Haha t’inquiètes ça arrive, j’avoue moi aussi je confonds facilement aussi donc bah je note sur mon portable, c’est grave pratique »

Elle rit et tu l’accompagne en riant aussi. Et puis en distant ça tu captes qu’effectivement plutôt que de t’inquiéter de comment t’allait redemander la date à Célestin tu pouvais simplement vérifier sur ton téléphone. Une solution pourtant simple, évidente et juste sous ton nez mais ça te percute que maintenant. Ça te fait marrer un instant ; faut croire que ça t’arrive aussi d’être un peu tête en l’air. Pas étonnant, à force de papillonner à droite à gauche t’en oublies des trucs évidents et tout bête mais hé, tu fais avec. Il te suffira d’y jeter un œil en rentrant et si tu l’as pas noté, au moins, ça te donne une excuse. ’Une excuse’. Comme si t’avais vraiment besoin de ça. Tu secoues la tête doucement : des fois tu penses plus bien droit. Esperanza continue de sourire et tu lui rends, alors que tu la fixe du regard avec un visage toujours aussi rayonnant

« Mais t’inquiètes on peut faire ça juste entre nous sans forcément de raison, c’est sympa aussi »

Au fond t’es pas le genre à offrir des cadeaux ou faire des trucs que pour des dates précises. T’aimes aussi surprendre ou montrer que tu penses à tes ami·e·s, comme ça, spontanément. Ça te vient parfois il suffit de voir toutes les petites choses que tu files à tes coloc’ depuis des années maintenant. Ça résout pas la seule question que tu te poses qui est : est-ce que ça lui ferait réellement plaisir ou pas du tout ? Bah, vous avez le temps de voir. D’y réfléchir. Pour l’instant t’as surtout envie de profiter de la discussion avec ta pote

« Ne te tracasse pas, je mangerai ce qu'il y a sur la table, et ce qu'il y autour si ça me suffit pas.

Haha j’espère que t’auras pas à en arriver là ! »

T’es pas sûr que Célestin apprécie de voir ses fleurs et ses plantes se faire bouffer. Tu la vois sourire encore plus

« Mais tu dois bien le connaître, quand même, si t'as son adresse et ses petits anniversaires. C'est bizarre qu'il m'aie jamais parlé de toi.

Hein ? Oh bah tu l’sais sûrement, quand on se connaît depuis un moment même sans être giga proche ça fini forcément par tomber dans la discussion. P’tete qu’il a jamais parlé de moi pour ça, justement, ‘fin qu’on est pas si proche que ça »

Ton sourire a clairement pris un air de grimace une fraction de seconde

« Ou alors il a pas eu l’occasion. Moi ça me surprend pas »

D’un coup t’aimes pas trop que la conversation revienne sur ce sujet. Tu te racles la gorge, tu fais mine de regarder ton téléphone avant de finir de ranger tes affaires qui traînent encore, tout en gardant ton sourire en coin. C’est marrant comme t’as facilement tendance à vouloir fuir ce sujet et cette fois-ci c’est pas aussi discret

« Bon, c’est pas tout ça ma belle mais j’ai encore des trucs à faire. On se tient au jus pour ces histoires d’anniversaire ? »

Noter des éléments importants sur son portable, en voilà une utilité fascinante, à cet appareil. Esperanza n'y aurait jamais pensé elle-même, son interaction avec l'objet restant en général de l'ignorer, ou de se résigner à appeler des gens quand elle a besoin de quelque chose. Une idée brillante que Warren propose, elle l'oublie dans l'instant, ç'aurait été trop simple. Il semble animé de la même spontanéité, du même esprit irrévérencieux.

"Absolument! Le faire sans raison, c'est même une plus grande preuve d'attention."

La logique est compréhensible, semble douteuse, qu'importe. Du reste, le poltergeist patauge dans ses propres explications, semble expéditif et pressé de fuir. La lémure sourit, amusée du spectacle. Pour une fois, l'araignée laisse s'échapper le puceron, elle se retient d'insister. Il est pressé, évidemment, si occupé... Elle lui apprendra à mentir un jour, le pauvre.

"Mh, file alors, je voudrais pas te retenir." Elle le veut évidemment, l'attacherait à une chaise si elle en avait les moyens. Mais il lui suffirait de la tenir à bout de bras pour qu'elle soit absolument impuissante, le plan est foireux. "Et tu auras juste à me passer un coup de fil, je viendrais."

Pour peu qu'elle réponde, déjà, mais elle se fait une note mentale de répondre à Warren s'il téléphone. Ça promettait d'être croustillant, comme soirée, elle s'en frotte les mains. Si celui-ci avait tenu ses secrets vaillament, elle avait l'instinct que Célestin serait plus vulnérable.

"N'oublie pas de me prévenir aussi, quand le tableau sera prêt. Ce sera tout une organisation pour l'accrocher.

Bah, elle trouvera d'une manière ou d'une autre quelques paires de bras pour la tâche. Suffit de demander poliment, ça marche à chaque fois. L'artiste se laisse tomber sur les draps, le salue d'une signe paresseux de la main, qu'il trace son propre chemin. Elle le reverrait pour sûr, ce n'était qu'un au revoir.