Un duo de choix | PV : Céleste

Louis ajuste tranquillement le col de sa chemise, avant de se relever et de reprendre sa canne. La nuit tombe doucement, alors il doit être tard. Louis est confiant - ce n’est pas la première fois, ce n’est pas la dernière non plus. Mais il a besoin d’une paire d’œil et de bras supplémentaires. Sait-on jamais, après tout. Même à cette époque, Louis ne porte pas la bonne couleur de peau.

Vous êtes à Wausau, dans le Wisconsin.
Devant l’hôpital, et plus particulièrement la banque du sang.

On pourrait penser que c’est immoral de voler le sang des vivants. Mais vous ne l’êtes plus - vivant, cela va de soi - et vous aussi en avez besoin. Le sang des morts ne vous suffit largement pas, quand bien même certains pourraient vouloir faire de généreux dons. Alors il faut aller se servir chez les vivants. Surtout pour les enfants vampires - c’est bien pour eux que vous êtes là aujourd’hui.

Les enfants, ou tout autres personnes ne souhaitant pas sortir, ont besoin de poches de sang des vivants. D’où votre présence ici.  Une fois votre méfait effectué, vous repartirez par la première porte, et retour à Tokyo.

Louis fera la livraison aux Refuges lui-même par la suite.

“Hm… Est-ce que vous avez déjà eu affaire à ce genre de… missions ?”

Il t’a demandé de l’accompagner. Parce qu’infiltrer un hôpital pour y voler des poches de sang, c’est bien plus pratique à deux. N’est-ce pas ? En tant que membre de la Boolice et vampire en charge des quelques comparses trop peu discrets, tu étais une alliée de choix dans cette mission.

Louis regarde l’heure sur sa montre.

“Hm, l’hôpital va bientôt fermer. Nous devrions entrer.”

“Pas pour ce type d'objet, mais d'une certaine manière, oui. Il m'arrive de ramener les choses plus que les emprunter.”
“Ohoh mais que dirait le chef de la Boolice ?”

Il rigole - se permet de plaisanter.
Il ne peut pas dire grand-chose de plus : lui-même le fait, de temps en temps. La dernière fois, c’était pour ramener la peluche d’une enfant vampire, afin qu’elle se lui fasse confiance plus facilement. Pas facile néanmoins, d’autant plus lorsqu’ils ne parlent pas la même langue. Mais qu’importe, Louis aura essayer.

“Je sais me faire oublier et ouvrir quelques portes.”
“C’est bien pour ça que je vous ai demandé. On aura probablement besoin d’ouvrir quelques portes.”

Il regarde les lumières tomber dans le ciel.
Il ne faudrait pas trop tarder et se retrouver face à une porte close.

“Hm, l’hôpital va bientôt fermer. Nous devrions entrer.”
“En effet. Quel est le procédé habituel ?”
“Au choix. Soit on entre et on se cache dans les placards comme des voleurs - ce que nous sommes, ne nous leurrons pas. Soit vous m’ouvrez le crâne à coup de canne et je passe la nuit aux urgences, mais je risque de ne plus être très à même de procéder aux fouilles. Soit on entre par effraction après la fermeture, au risque de tomber sur des vigiles et une potentielle alarme de sécurité.”

Aucun de ces choix n’est le plus aisé à mettre en place. Tous ont des défauts, des imprévus qui peuvent survenir. En avoir conscience reste le meilleur moyen de les éviter, néanmoins - Louis a assez d’expérience pour les voir venir.

“Hm, dans tous les cas, il faudra composer avec le personnel de nuit.”

“Il dirait que c'est mon boulot. J'ai certainement mal expliqué, il m'arrive de ramener ici des objets qui ont été illégalement importés dans le monde des morts.”
“Ah je comprends mieux, en effet.”
“Et bien sûr, je n'ai rien entendu de votre part.”
“Probablement parce que je n’ai rien dit.”

Louis n’est pas assez stupide pour énoncer ses actions peu légales à une membre de la Boolice. Et il a appris à se méfier des forces de l’ordre, de son vivant. Malheureux, mais bien réel.

Il t’expose alors les diverses idées qu’il a.
Des classiques, cela va sans dire.

“L'idée de vous tabasser à mort est intéressante et amusante, du moins pour moi.”
“Hm je dois vous avouer que pour l’avoir déjà expérimenté, c’est loin d’être ma préférée…”
“Sans aller jusqu'à cet extrême, je ne crains que votre mobilité réduite vous empêche d'être réellement efficace. Surtout quand il faudra courir.”
“C’est pourquoi on essayera au maximum d’éviter les courses-poursuites. Rapide et efficace, ma devise, ahah !”

Louis ne semble pas prendre cette mission au sérieux. Pourtant il l’est parfaitement, et son esprit mouline à toute allure derrière ses yeux vifs. Il n’aime juste pas être trop grave. Il l’a bien assez été fut un temps.

“On a un plan de l'hôpital ou il faudra totalement improviser ?”
“Oh oui, bien sûr.”

Il te sort un plan imprimé, quelque peu sommaire il est vrai. C’est le plan mis à disposition des visiteurs, tout simplement. Dessus, Louis a déjà entouré les zones blanches - où rien n’est écrit, rien n’est noté. Des trous, tout simplement. Des endroits où les visiteurs ne sont pas censés aller. Alors forcément les endroits les plus intéressants à aller vérifier en premier.

“L’Internet est un outil fascinant, n’est-ce pas ?”

Un sourire.

“Parfait, je suis pour utiliser la première technique alors. Alors rendre visite au malade imaginaire.”

D’un pas assuré, comme s’il faisait ça tous les jours, Louis commence à se diriger vers l’entrée de l’hôpital.

“Une magnifique invention.”
“Je vous l’accorde.”
“J'ai connu ses balbutiements, et j'aurai adoré expérimenter avec ceci de mon vivant.”
“J’ai connu l’explosion des voitures pour ma part.”

Mais qu’importe. Les gens autour, un tant soit peu qu’ils vous écoutent, doivent vous prendre pour un sacré duo de cinglés. Vous avez l’âge que vous avez pourtant.

“Connaissiez-vous la pièce de théâtre ?”
“Je l’ai lu il y a longtemps. Très peu de souvenirs, je dois bien avouer qu’elle ne m’a pas des plus marqué.”

Il avance, commence à marcher de son pas claudiquant. Il approche de l’entrée de l’hôpital, sans gêne ni crainte aucune. Louis en a l’habitude, malheureusement la technologie galopante de ces dernières décennies rend cette tâche de plus en plus difficile. Pourtant, il faut bien des volontaires pour la réaliser.

“Nous allons voir votre femme et ma mère, je présume.”
“Ahahah ! Ma femme !”

Un rire de dément, tant cette possibilité lui semble lunaire.
Il se frotte les yeux, pour sécher quelques larmes.

“Urm, bien évidemment.”

C’est parti, alors allons-y. Il entre par la porte principale, comme un simple visiteur qu’il est. Il se dirige, toi sur ses talons, vers l’accueil. Il attend que la petite file d’attente s’étiole, avant d’avancer et de lancer un sourire à l’agent.

“Bonjour, nous souhaitons rendre visite à Mme. Smith.”

Smith, parce que c’est le nom de famille le plus commun aux Etats-Unis. Vous auriez été en Chine, qu’il aurait probablement choisi Lee.