Fleeing your demons (ft. Olympe) TW : Alcool

Olympe à l’air partante pour se poser ici, ce qui ravit donc Mary, encore plus quand elle propose un plateau de charcuterie, une magnifique idée.

« Que de belles paroles à entendre ! C’est décidé alors ! »

Une façon comme une autre de finir la nuit en beauté, de toute façon, il était impossible de l’empirer non ? Chose que sa comparse vient confirmer, même quand elle avoue à demi-mot qu’elle ne va pas s’arrêter à un verre puisque à quoi bon spécifier ne pas tenir l’alcool si on compte s’arrêter à un verre ?

« Ne t’inquiète pas, je ne suis pas vraiment une championne pour tenir l’alcool non plus, une des conséquences d’être aussi petite, l’avantage c’est que ça coûte moins chers à la longue ! Et ne t’inquiète pas ce sera un prêté pour un rendu. En plus, qui de mieux qu’une amnésique pour raconter des choses gênantes ! »

Son amnésie ne concernait pas vraiment ses souvenirs après sa mort mais la blague marchait moins bien sinon. Sur ses belles paroles elle commande donc la fameux plateau de charcuterie ainsi que les bières. Une bonne fin de soirée s’annonce.

« Du coup, en ce moment t’as fait de belles trouvailles dans les archives ? »

Les verres arrivent, la bouffe aussi, et forcément, les hostilités commencent. Et puis attention, quand Olympe mange, elle mange. Le travail, que ce soit d'archiver des antiquités jaunies ou d'éclater des murs à la masse, ça creuse. Bon, elle épargne un peu de saucisson pour que Mary ne rentre pas le ventre vide, mais il ne fallait pas lui laisser la planche entre les mains.

Et puis, que les deux chimères aient admis qu'elles vont et souhaitent perdre le contrôle très rapidement, ça levait au moins une légère anxiété dans l'esprit d'Olympe. C'était acté, ce soir, tout était possible, et au diable le lendemain.

Bon, sans politesses, la grecque trinque et s'envoie elle-même sur la pente de la déraison. C'est qu'un début, mais le début d'un tobogan très long et à forte pente.

"Du coup, je compte sur toi pour oublier tout ce qui me concerne, et te rappeler tout ce qui te concerne. À l'amnésie!"

Pis bon, quitte à tout se permettre, même si elle s'était retenue de le faire jusqu'à maintenant, la poulpe se confiait un peu. Quoi, on l'y avait invitée, quand même.

"Tu sais, les archives, c'est toujours le même chaos. J'ai passé trois heures à ranger des fiches et des dossiers, et je suis certaine d'en avoir déjà déplacé la moitié la semaine dernière. Tout le monde s'en fiche, des archives, les gens viennent et s'amusent à tout mettre en vrac dès qu'on regarde pas."

N'osant pas tellement regarder Mary dans les yeux -ç'aurait été méchant-, elle fixe le large, soupire et conclut.

"C'est usant. De travailler pour rien."

Pour le moment, c'est pas joyeux, mais attendez que l'alcool monte.

Il n’en fallait pas plus à Olympe pour se lancer sur le plateau de charcuterie, heureusement qu’elle lui en laisse un peu, mais elle ne lui en voulait pas vraiment. Avec autant d’émotions dans la soirée, elle n’avait pas vraiment faim, son estomac avait plutôt la consistance du ciment. Mais elle se force tout de même à manger un peu, ne serait-ce que pour éponger un peu le verre qu’elle est en train de boire, ainsi que les suivants qui ne tarderont surement pas à arriver.

« Me connaissant j’oublierais les deux comme ça, c’est réglé ! »

Malgré sa petite blague elle écoute attentivement quand son amie répond de manière plus sérieuse. Elle ne peut pas s’empêcher de faire un petit parallèle entre la chimère et Sisyphe : condamné à ranger les archives pour devoir ranger les même rayons le lendemain.

« Je ne vais pas prétendre que je te comprends, l’avantage de mon travail c’est qu’il est simple : on m’emmène un véhicule et je dois trouver un moyen de résoudre le problème, soit c’est possible soit ça ne l’est pas. Mais en tout cas, si jamais tu ressens le besoin de te changer les idées, n’hésite pas à m’appeler, histoire de te sortir un peu des archives. »

Pas persuadée de l’avoir beaucoup aidé elle cherche un moyen de lui changer les idées en regardant autour d’elle, après tout c’est elle qui avait emmené ce sujet sur la table et elle ne voulait pas plomber l’ambiance.

Son regard se pose sur un affichage qui fait la promotion du plateau à shot mystère : garantie de découvrir de nouvelles saveurs. Elle arrête un serveur et demande exactement ça. Celui-ci sourit jusqu’aux oreilles comme s’il lui tardait de voir les retombées de cette demande. Une fois le plateau arrivé elle interpelle sa comparse.

« Très bien, passons aux choses sérieuses, celle qui tombe sur la saveur la plus saugrenue a gagné. Gagner quoi c’est une bonne question, ton avis est aussi bon que le mien, même si je suis sûre qu’il s’agit un peu d’un jeu sans gagnant, je suis très forte pour les inventer ceux-là ! »

Au moins, la chauve-souris est honnête. Ranger de la paperasse vieillie plusieurs heures par jour, ça tient franchement plus de la corvée et de la punition que du travail. Olympe ne lui tient pas rigueur de ne pas se figurer la fatigue que ça représente, puis de toute manière, elle n'a déjà plus envie d'y penser.

Encore une enième gorgée pour noyer les pensées trop sérieuses, le verre est déjà vide. Bon, notre chimère sait ce que ça veut dire, mais quelque part, ça lui va. Elle a une bonne descente, faut dire.

"Je penserais à t'appeler, quand ça va pas. T'es une vraie amie, toi."

Ça lui sortait naturellement, mais en même temps, quelque chose dans son esprit lui signifiait que ça n'était pas usuellement des mots ou des tournures de phrase qu'elle employait en temps normal. Qu'importe, elle aimait bien la compagnie de Mary, et c'était important de le signifier.

"Si y'a rien à gagner, on peut se poser des gages. Je peux t'offrir des vis, sinon, ou un câlin."

Au moins, des vis ça peut lui servir aussi dans son corps de métier.

Du reste, Olympe n'est pas vraiment une habituée des alcools forts, mais ne serait-ce que pour suivre le mouvement, elle attrape le premier petit verre à sa portée et le vide en levant la tête, comme dans les films. Elle grimace, aussi, parce que ça lui arrache la gorge, mais elle ne regrette rien.

"Citron et gingembre, je crois. C'est pas bon, mais au moins, ça fait chaud là ou ça passe."

Un sourire sincère se trace sur le visage de Mary face au compliment d’Olympe. Elle n’a pas tissé énormément de relations durable depuis un moment et ça fait du bien d’entendre ça de la bouche de son amie.

« T’es pas mal non plus tu sais ! Regarde, t’as été là pour moi ce soir alors que je te suis littéralement tombée dessus au milieu de la nuit »

Sa comparse à eu un peu de chance sur son verre, Mary espère que ce sera pareil pour elle. Malheureusement, dès qu’elle sent le liquide descendre le long de sa gorge elle comprend que ce n’est pas le cas.

« Je ne saurais pas te dire ce que c’était mais ce qui est sûr c’est que c’était le truc le plus amer que j’ai bu de ma vie. Je suppose qu’il doit y avoir pire sur ce plateau mais j’aurais largement préféré citron gingembre. Est-ce que tu crois qu’ils nous ont filé que les gout pas bons ? »

Elle boit quelques gorgées d’eau pour essayer de faire passer le mauvais gout.

« Je suppose que ça signifie que j’ai perdu. Alors vas y fait toi plaisir. Tu peux me donner le gage que tu veux. »

Nul ne saurait dire si son jugement commence à être légèrement altéré, mais Olympe croit fermement en la théorie de Mary. Ou alors, elle fait semblant pour rentrer dans un jeu comique, mais dans le contexte, c'est dur à discerner.

"Je suis sûre que les serveurs nous refilent les pires bouteilles, parce qu'ils savent qu'on est trop polies pour se plaindre."

Quelque part, la chimère parlait surtout pour elle-même, mais englobait Mary dans le lot (de deux) au passage. Quitte à se considérer comme un groupe, elle aurait pu suivre son exemple et s'hydrater aussi à l'eau claire. Ç'aurait été raisonnable, mais puisque c'est pas le but ce soir, elle attrape un autre shot à la place.

Reste que pour le gage, au fond, elle en mène pas large. Au final, elle aurait préféré perdre, parce que vraiment, elle n'a aucune idée brillante sur l'instant. Elle improvise.

"Bon, alors... Tu dois... Prendre la première personne dans ta liste de message. Et lui envoyer "Vroom vroom" sans contexte."

Au moins, c'est pas tellement contraignant.

La grecque se hâte de vider d'une traite son verre pour passer à autre chose, parce qu'elle-même à honte de son gage nullissime. Ça aussi, elle le regrette, et tire une grimace qui dure quelques longues dizaines de secondes. Curieusement, elle tourne et retourne le petit verre entre ses doigts pour s'assurer qu'on ne lui avait pas joué un tour, mais le résultat est sans appel.

"C'est dégueulasse."

Oh, ça commence, elle devient vulgaire.

Mary sourit quand son amie rentre dans son jeu, au final cette sortie était exactement ce dont elle avait besoin après la nuit qu’elle a passé. Elle la voit chercher un gage tout en attrapant un autre shot, il y en a qui ne perdent pas de temps.

Puis elle soulève un sourcil quand elle entend son gage, elle a été gentille, soit elle essaie de la ménager soit elle n’avait rien de mieux. Mary ne va pas s’en plaindre, elle s’en sort sans trop d’accueil, enfin, tout va dépendre de qui est la dernière personne à qui elle a parlé.

« Très bien, très bien, voyons voir »

Elle sort son téléphone et ouvre ses messages, il s’agit d’un client.

« Je suppose qu’avec un peu de chance je pourrais le convaincre qu’il s’agit d’une façon peu orthodoxe de lui annoncer que sa voiture est prête. »

Elle appuie sur envoyer en haussant les épaules, ce sera un problème pour demain matin. Olympe vide son verre, suivit d’une grimace qui laisse peu de place au doute. Suivi d’un brin de vulgarité, ce qui arrache un petit éclat de rire de la part de Mary.

« Eh bien ce n’est pas une façon de parler que j’ai l’habitude d’entendre de ta part mais je comprends l’indignation ! A mon tour, avec tous ces verres pourris je ne peux pas me tromper ! »

Elle attrape un verre au hasard, sure d’enfin avoir un verre correct et se retient de tout recracher sur la table. Après un effort visible pour réussir à avaler elle se parviens à parler.

« Si le tien était dégueulasse je suppose que je pourrais classer celui-ci d’ignoble. J’ai comme l’impression que ce petit jeu n’était pas la plus brillante des idées que j’ai eues. »