Il faut du temps.
Aux sentiments.
Pour naître ou pour mourir.
Qui aurait cru, Siska. Que toi, la grande, la sublime et l’unique déesse vivante, tu pourrais être si chancelante. Incertaine de ce qui en est vraiment. Dans un doute sinueux sur tes propres sentiments. Troublant par un géant que tu cherchais à faire tomber. Et il est tombé, Viktor. Comme tu l'espérais. Comme tu le cherchais depuis tant de siècles. Incapable de te détourner de ce que tu croyais être du désintérêt à ton égard. Si tu avais vu. Si tu avais ouvert ton esprit. Tu l’aurais perçu. Tu l’aurais entrevu comme il est. Alors tu aurais pu te déjouer avant qu’il ne soit trop tard. Tu te serais satisfaite de sa timidité et de ses sentiments qu’il nourrissait en secret. Pour ne pas te brûler, tu te serais détournée. Avant d’en arriver là.
Avant d’arriver à cet instant précis.
Cela te laisse perplexe. Qu’est-ce que l’amour. Qu’est-ce qu’il ressent pour toi, finalement. Comment sait-il ce que c’est. Est-il sûr de lui. Ou est-ce ce désir inné de la chair et l’instinct animal et primaire qui parle pour lui. Il est difficile de le croire. Avec Viktor, il n’est jamais aisé de douter de ses mots. Tant il y a de détermination et de force dans chacun d’eux. Il n’est jamais aisé de croire qu’il ment. Ce pour quoi tu aspires tant à ce qu’il te dise tout. Pour te lover dans cette certitude et cette force. Parce que tu l’aimes. Oh ça oui, tu l’aimes sa force. C’est une certitude. La seule encore présente à cet instant précis. Et c’est probablement à cause d’elle que tu es là. Incapable de reculer. Incapable d’avancer pourtant. Cherchant à le préserver. Finalement à le garder. Pour toi. Encore un jour de plus. Jusqu’à l’éternité. Viktor est à toi. C’est parfaitement égoïste. C’est parfaitement à ton image. Le guerrier est à toi, Siska. Parce qu’il mérite d’être à tes côtés.
Parce que sa place est là.
Mais est-ce de l’amour.
Ou de la suffisance.Il te jure tant de choses. Il te promettrait la lune tant il serait persuadé de pouvoir te l’offrir. C’est un roc. C’est une montagne. C’est un Dieu. Il te jure d’être là. Peu importe le temps. Peu importe la mort. Et tu désires qu’il le fasse. Qu’il soit là. Près de toi. Parce que tu as appris à vivre avec le manque durant ses longues absences. Il te jure l’amour éternel. Peu importe que tu lui le rendes finalement. Et tu cherches par tous les moyens à ne pas le blesser. Parce que ses sentiments pour toi, tu veux les garder. Cela ne cesse de tourner. Encore et encore. Cherchant un sens à tout ceci. Mais rien. Tu ne sais jamais.
Si tu es seulement égoïste.
Ou si tu l’aimes.
Tu pourrais te perdre, Siska. Tu pourrais te perdre à penser à cela. Et ce jusqu’à la fin. Tu pourrais t’égarer comme ses femmes faibles qui se languissent de l’être aimé. Qui se laissent dépérir de l’avoir perdu. Tu pourrais te perdre à douter. Encore et toujours. Inlassablement. Tu pourrais te perdre en route, si tu ne prends pas garde à ne pas trop y songer. Tu pourrais te perdre à cause de ce seul et unique sentiment. De vouloir le protéger, de toi. Tu pourrais, mais tu n’en as pas le droit.
Il te faut te détourner de cela.
Il te faut trouver le moment propice pour te laisser aller.
Est-ce le hasard alors.
Que ses mots t'arrachent un rire.
Pour t’arracher à ton humanité.N’est-il pas adorable. Cette seule phrase revient une énième fois. Tu ne sais plus combien de fois tu as trouvé cet homme. Ce géant. Ce surhomme. Seulement adorable. Est-ce parce que tu te sais supérieur à lui malgré tout. Par le simple fait d’être une femme désirable. Ou bien est-ce parce qu’il l’est. En temps normal, tu choisirais ta première option. Avec n’importe qui d’autre, mais pas avec lui. Tu ne te sens pas supérieure à Viktor, Siska, tu te sens son égale. Voguant sur la même onde. En harmonie. Voilà pourquoi il est unique à tes yeux. Qu’il l’est et le sera toujours. Peu importe le temps. Peu importe ta réponse. Il te sera toujours adorable. Plus encore alors qu’il tend à te plaire. Peut être sans même le savoir. Mais toi, tu le vois. Ou tu l'interprète comme cela. Rendre un moment magique, c’est chercher à se graver avec force dans l’esprit de quelqu’un. C’est une évidence.
Et c’est une évidence à présent.
Tout te semble tellement plus limpide maintenant.
Et ton rire se fait si fort.
Si vrai. Si sincère.
Que tu espères qu’il l’aime.
Qu’il se sente privilégié.
A défaut d’avoir ta réponse.
Tu veux qu’il sache.
Qu’il est unique pour toi.“Mon cher ami. Ou devrais-je dire, mon cher compagnon à présent ? Peu importe, merci de réussir à m’arracher un tel rire. Je dois avouer que tu es toujours aussi adorable malgré tout. Peu importe si les autres sont incapables de le voir, moi je le sais. Tu es un homme fort et grand, mais surtout particulièrement mignon.” tu le sais. Probablement qu’il ne va guère apprécier, mais ce n’est pas grave. Toi, tu as le droit de dire ce que tu désires. Qu’il le veuille ou non.
“Je te laisserais m’emmener où tu le désires. Je peux avoir l’air… hum… comment dire, facile ? Mais je crois que tu oublies qui je suis. Les hommes n’ont pas la chance de pouvoir s’adonner à ses plaisirs dans une simple grange ou forêt avec moi. Je suis une déesse, Viktor.” il est si aisé, de jouer. T’approchant de ton guerrier. Épousant son torse du tien. Posant tes mains sur ce dernier. Tu te fais toujours charmeuse. Avec lui.
“ Sache mon ami que je ne m’offre pas aussi aisément que tu le crois. N’est-il pas simple pour une femme de mettre à genou les hommes faibles seulement par quelques mots charmeurs et une attitude ? J’admets avoir usée de cela quelques fois, ainsi je gagne bien souvent du temps, mais toi… Tu le sais n’est-ce pas ? ” il n’y a jamais rien pour t’arrêter. Il n’y a jamais rien dont tu puisses avoir honte. Plus aujourd’hui. Tu te sais manipulatrice, Siska. Car cela t’es si aisé.
Et les hommes sont si faibles.
Souvent mués par des instincts primaires.“ Tu sais que tu es différent pour moi. Je ne te le dirais jamais assez, je le crains. Jamais assez pour que tu me crois, mais sache Viktor, que je te laisserais posséder chaque partie de moi. Je te laisserais me voir dans cet instant de faiblesse parce que je n’ai pas peur. Si c’est toi, je n’ai pas peur. Alors offre-moi la grandeur, emmène-moi dans un lieu somptueux, fait de nos nuits ensembles des instants unique et je t’offrirais tout mon être. Car tu seras le premier. ” le premier à qui tu te donneras, Siska.
On te sait rentre-dedans. On t’imagine aisément dans le lit d’un inconnu à chaque jour qui passe, mais il n’en est rien. Aucun homme n’a plus posé la main sur toi. Plus depuis ces années-là.
Car ils n’en ont pas le droit.
Ils ne sont pas à la hauteur.
Ils ne te méritent pas.
Il n’y a que lui.
Il n’y a…
toujours que lui.T’écartant de ton compagnon, tu viens te saisir de sa main une nouvelle fois. Reprenant le chemin que vous avez laissé en suspens.
“ Tu vas donc m’emmener au Mexique ? Je n’y suis jamais allée malgré toutes ces années, parle moi de ce pays. De ce lieu que tu chéris tant. Dis m’en plus. As-tu déjà emmené d’autres personnes là-bas avant moi ?...” on pourrait croire qu’il ne faudrait pas répondre à cette question.
Que tu pourrais te vexer si tu n’étais pas la seule.
En réalité, tu le sais.
Toutes ces personnes avant toi ne représentent pas assez pour te surpasser, c’est une évidence.