TW : Guerre et toutes les joyeusetés associéesLouis pose sa tête, lourdement contre le mur, et le regard fermé dans cet appartement sans fenêtre, sans rien sur l’extérieur, sous terre. L’idée soudaine lui donne un tournis violent, l'oppresse, l'opprime - Louis avait peur de finir enterré vivant sous les mètres cubes de terre déplacés par les obus.
“J’le suis pas beaucoup non plus. Ça va être dur de devoir faire volte-face demain … Enfin, tout à l’heure plutôt.”Il regarde sa montre, celle de Camille.
Oui, tout à l’heure. Le matin approche.
“Désolé aussi d’avoir remué des trucs. Mais une fois que ça s’est incrusté là-dedans… Difficile de s’en défaire hein ?”
“Oh, pas la peine de t’excuser, tu…” Il réfléchit, un instant.
“Ce sont nos cauchemars qui ont remué des souvenirs, des souvenirs qui sont présents quoi que l’on fasse et quoi que l’on dise.”Alors non, tu n’as pas à t’excuser. Louis y aurait pensé, qu’importe le reste et qu’importe la suite. Mais savoir un camarade présent ici - pas la même guerre, mais bien les mêmes horreurs - a ce quelque chose de rassurant.
Non, il n’est pas seul, seul et incompris.
“On est bien parti pour faire nuit blanche, n’est-ce pas ?” Il sourit, sourire amer, sourire épuisé, sourire amusé tout de même.
“Je me rappelle que l’on faisait ça, à chacun de nos anniversaires, avec mon frère et ma sœur aînées … Je me demande ce qu’ils sont devenus, parfois.”Les deux sont peut-être ici, également.
Ça ne l’étonnerait que de moitié, à dire vrai.
D’un geste, il refuse ta nouvelle cigarette - il en a bien assez dans les poumons, à ne pas mentir. Puis il écrase justement son filtre à demi-fumé dans le cendrier, avant de s’étirer longuement, comme engourdi par cette conversation.
“Bon. Je vais faire un café, on va en avoir besoin aujourd’hui. Je te fais couler une tasse, peut-être ?”Et ça vous fera probablement le plus grand bien, n’est-ce pas ?
Résumé
318 mots
Loulou finit par proposer un petit café quand même, histoire de se mettre d'aplomb