dirty little secret | ft. céleste

au bout du roul'

ft. @Céleste Raine

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La voix enjouée de la cliente aux oreilles pointues devant toi t’a fait sursauter, si bien que tu manques de lâcher le verre que tu nettoies mollement depuis déjà deux minutes.


Tu grimaces.



En même temps, elle a pas tort.
Cette nuit, t’as reçu un appel paniqué d’une de tes habituées. Une jeune Chimère avait utilisé son cri pour la première fois, et elle avait clairement trop forcé : il fallait que tu viennes l’aider.

Quand t’as enfin débarqué avec ton matériel de rituels, sa voix était tellement usée que même ses sanglots étaient muets. T’as fait ce que t’as pu, jusqu’à passer quelques heures de plus à ses côtés pour entendre ses plaintes et tenter de lui remonter le moral après ce qu'il lui était arrivé.
Autant dire que ça t’avait épuisé, moralement comme physiquement.


Tu tends le verre trop rempli par négligence à la demoiselle de l’autre côté du comptoir avant de te tourner vers ta supérieure :



L’élégance, c’est pas ton truc. Y’a qu’à voir comme tu t’es laissé tomber sur le trottoir pour t’asseoir sur le goudron sale, ou le grognement grossier que tu as poussé lorsque t’as galéré à trouver un briquet au fond de la poche de ta veste.

Première taffe, tu soupires en regardant le vide. C’était… Pesant, comme situation, et t’aurais bien aimé avoir quelqu’un à qui te confier, là.


Et pour une fois, t’as eu de la chance : un ange au visage familier semble être apparu pour répondre à tes prières.

Enfin, un ange… Façon de parler, hein.


Tu puises dans tes dernières ressources pour lui offrir un léger sourire, histoire qu’elle ne s’imagine pas que t’es devenue un zombie depuis la dernière fois que vous vous êtes croisées.

blabla autour d'un verre

ft. @Céleste Raine

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C’est qu’ils s’y mettent vraiment tous, aujourd’hui.
Ni d’une, ni deux, tu positionnes ta main en visière pour la regarder et fais mine de plisser les yeux, bien qu’aucun rayon de soleil ne soit là pour te titiller la rétine.


Une blague pourrie avec un build-up bien trop compliqué pour en valoir la peine : t’avais beau être crevée, tu faisais toujours du Rin tout craché.


La blonde fait une remarque sur sa résistance à l’alcool, tu esquisses un sourire en te redressant. En y repensant, c’est vrai qu’elle n’a jamais fini ivre en ta présence, même si tu payerais cher pour voir ça. T’es pas au courant que c’est physiquement impossible pour elle, et recevoir cette information te briserait le cœur, mais tu te poses pas plus de questions de ça : après tout, toi aussi, tu tiens l’éthanol comme un vrai pirate.


Tu te marres en ouvrant la voie, jetant ton reste de clope dans le cendrier de l’entrée grâce à une pichenette bien placée.


L'au-delà offre de nombreux avantages, comme celui d’avoir un rythme de travail plus que flexible : après tout, tes ossements ne te sont pas plus utiles que ça, grâce à ton logement fourni par l’Agence. Si tu veux passer de barmaid à cliente sur un coup de tête, ça ne tient qu’à toi.

Et justement, tu t’exécutes en contournant le comptoir pour servir deux verres bien remplis, offerts par la maison.
À l’abri des regards, sur une petite table reculée au fond du bar, vous vous installez enfin.


Certes, tu meurs déjà d’envie de déballer ton histoire de la veille : c’est pas ton genre de te confier, alors tu diras que tu demandes simplement conseil à quelqu’un de concerné. Mais la politesse avant tout, t’as pas envie de juste l’inviter par égoïsme non plus.

interview pressante

ft. @Céleste Raine

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“Tout va bien”, qu’elle dit. Ouais, le genre de réponse classique auquel tu t’attendais, surtout venant de Céleste.
Tu lui adresses un sourire compatissant après sa remarque sur les fleurs : ça t’arrive de te perdre entre les attributs animaux de ta clientèle, mais avec sa paire d’antennes toujours plantée sur le crâne, ça serait difficile de se tromper.

En réalité, tu la vois sans sa bague pour la première fois, mais ça, t’en a aucune idée.
Alors tu rebondis là-dessus quand elle te retourne la question.


… Et, crois-moi, tout le monde l’a remarqué. T’as les cernes tellement creusées que, si tu te mettais à chialer, elles pourraient servir d’abreuvoir pour oiseaux.


Tu marques une pause pour tâter le terrain, voir si elle est d’attaque pour écouter tes lamentations. Visiblement, ça passe, alors tu t’expliques enfin :


Long soupir. Rien que d’en parler, t’as le cœur qui se serre, et tu le caches du mieux que tu peux derrière ta pinte.


Les questions s’enchaînent, sûrement un peu trop vite. Mais t’as la décence de te reprendre, parce que ce genre de choses, tu sais que c’est pas facile d’en parler pour tout le monde. Ou peut-être qu’elle a juste pas envie de s’étaler là-dessus, aussi.


Tu gigotes nerveusement sur ta chaise sans briser le contact visuel une seule seconde, comme si tes mirettes étaient un spot trop lumineux braqué sur la blonde. Qu’elle te réponde ou non, tu respecteras son choix, mais… T’as vraiment envie qu’elle te réponde, quand même.

une histoire de thé

ft. @Céleste Raine

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Pour une Chimère, sa petite blague sur les cris pourrait paraître un peu… Inappropriée.
Mais tu te dis qu’après tout, en tant qu'unique personne concernée par le sujet, elle a le droit d’évoquer cela avec humour si ça lui chante : soit, tu pouffes de rire rapidement.

La blonde questionne la raison de son égosillement, et tu te sens obligée de clarifier la situation sans trop divulguer les informations qui t’ont été confiées la nuit dernière.


Tu es une tombe, c’est pour ça qu’il est si facile de se confier à toi. Les confidences, tu ne les partage jamais, peu importe leur degré d’importance.
C’est marrant, t’aurais pu faire une bonne psy, si t’étais pas criblée de troubles toi-même. C’est sûrement pour cette raison, d’ailleurs.


Elle te donne quelques conseils assez vagues, et tu bois ses paroles aussi facilement que la boisson amère devant toi en te contentant de hocher la tête régulièrement pour lui montrer que tu suis.
Mais voilà, à un moment, tu bloques. Parce que Céleste dit un truc. Juste un petit truc… En trop.


Que ça soit bien clair : à ce stade, tu es très loin de douter d’elle. La question est posée naturellement, comme si tu avais raté quelque chose, ou qu’on t’avait donné de fausses informations.
Pourtant, tu as souvent été conviée à des réunions entre Chimères, comme un soutien moral au fond de la pièce : beaucoup d’entre elles te font confiance, tu es très investie dans leur cause, et tu prends ton rôle d’alliée silencieuse au sérieux.

Non, tu ne flaires aucun mensonge. Après tout, quelle serait l’utilité de mentir sur ses injections ? D’infiltrer un groupe de femmes qui ne cherchent qu’à s’entraider et à se faire enfin entendre ? C’est pas le genre de choses qui te viennent en tête, de toute façon : tu ne te verrais jamais douter de l’une d’entre elles.

Alors tu t’interroges, avec toutes les bonnes intentions et la naïveté du monde. Reste à voir quelle excuse elle va te sortir après ça.

le mystère s'épaissit

ft. @Céleste Raine

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Un placebo, oui, ça avait du sens. Tu hausses les épaules en reprenant une gorgée : encore une fois, tu n’allais pas pousser l’interrogatoire plus loin.

Pour le moment, du moins.



Ça te fait un peu rire, tu acquiesces.


Elle aurait pu s’arrêter là. Elle aurait dû s'arrêter là. Mais tes talents innés pour faire parler tes interlocuteurs la poussent à continuer.
C’était peut-être toi qui aurais dû être flic, au final.

… Ouais, nan. Ça aurait été un vrai carnage, tout compte fait.



Instinctivement, tu baisses d’un ton. C’était malin de s’isoler au fond du bar, même si cette conversation était loin d’être préméditée : le reste de la clientèle est agglutiné au comptoir, ça vous donne l’occasion d’avoir un minimum d’intimité pour ce qui allait suivre.


Sa deuxième erreur risquait bien d’être fatale, et vu la tronche que tu tires, il est évident que tu commences sérieusement à te poser des questions. Des questions que Céleste aurait probablement préféré qu’aucun individu ne lui demande…

Surtout pas ici.