La douceur comme un somnifère. En général, ces moments potentiels à l'endormir, lorsque vous partagez les draps. De trop, ils pourraient l'ennuyer. Mais aujourd'hui, cette tendresse est nécessaire, à bercer le florilège d'émotions que tu as vu exploser. Toutefois, ce n'est qu'une flammèche. Il y aurait de quoi avoir peur, d'apercevoir un garçon si imperturbable d'ordinaire pour finir par éclater tous ces émois accumulés, comme un feu d'artifice.
Et pourtant, toi tu ne prends pas peur à ce torrent de larmes que tu essayes de maîtriser. Déjà mieux que lui, c'est sûr. Altan, c'est qu'il a besoin de ton aide pour revenir à lui. En tout cas, revenir à la personne que tu connais.
C'est rassurant de savoir que tu lui donnes l'autorisation de craquer mais genre, ça calme juste le temps d'un épisode parce qu'il ne peut pas se l'accorder, à long terme. Auquel cas, plus que juste des larmes d'effroi, ça serait peut-être des larmes de colère, de profond chagrin ou autre que tu devrais un jour affronter alors que tu ne les mériterais pas. Elles seraient juste le fruit de l'accumulation : un fruit défendu dans lequel il ne veut pas que tu croques.
Il te prémunit comme tu le protèges aujourd'hui de ses démons, c'est ce qu'il se dit.
Plusieurs options s'offrent à lui, parmi toutes celles que tu proposes. Et comme il chasse les perles, il balaye la plupart. Il sait que ce n'est pas méchant de ta part, mais le brun s'insurge légèrement, les yeux écarquillés et pourtant toujours mouillés. À vrai dire, c'est ce qu'il craignait : que tu le penses faible et qu'il lui faudrait du repos. Non, il est capable de se relever, regarde !
«
Non, on ne rentre pas. Je veux vraiment visiter. Hors de question que je me casse maintenant. C'est pas ça qui va m'arrêter, tu peux me croire. »
C'est sûr, là-dessus on peut le croire puisqu'impossible pour lui de connaître ses propres limites alors qu'elles existent.
Au moins, son corps, seule preuve tangible, répond à sa place. Il ne s'est finalement pas redressé, toujours le voisin assis près de toi.
Même le meilleur des menteurs ne peut pas esquiver les tremblements qui le tétanisent encore et qui l'amènent, toujours, vers tes mains chaudes, réconfortantes. Ce sourire chaleureux que tu lui présentes juste après un baiser frontal. Cassian serre cette ferme poigne, se dit que c'est à quoi il peut se raccrocher. Que tu vas lui permettre d'oublier et de passer à autre chose. Donc vous allez vous lever et il te suivra par la main.
Mais faut croire que tu le connais bien, pour lui proposer ce lot de suggestions. Oui, bien entendu qu'il t'aurait répondu «
comme tu veux » mais lui-même sait que celleux qui ne savent pas décider sont des plaies donc emprunte de temps à autre, des positions plus fermes comme celles-ci. Même s'il n'aime pas faire la loi avec toi. Il n'aimerait pas diriger pour vous deux auquel cas, ce que vous représentez, par ses décisions, ça virerait au naufrage. Avec toi, on est plus serein. C'est qu'il a des tas d'idées où aller mais que c'est trop dangereux. Alors oui, il te suit ; il faut croire. Mais le chemin reste semée d'embûches si Cassian est le premier à te mettre les bâtons dans les roues.
«
Ça sonne un peu niais, ce que tu viens de me dire quand même. »
Comme s'il ne l'acceptait pas vraiment, à en rire légèrement alors que c'est pas l'ambiance. Même si les joues pâles deviennent roses à la trace des lèvres déposées contre, qu'il frotte simplement après passage. Le pouffement et la moquerie qui dédramatisent lamentablement ta phrase comme la situation.
Un peu ironique de sa part après s'être jeté sur toi.
Il ne se veut pas méchant donc essaye de rester à un niveau mielleux en reprenant un baiser sur tes lèvres cette fois. Comme pour te voler tes mots et tes idées. C'est toi qui va choisir, finalement.
«
Oui, tu as raison. Le jardin peut être sympa. Tant qu'il fait encore clair. »
Une des solutions à sa portée, voilà tout. C'est celle qui correspond finalement le mieux à la situation instaurée. Il faut minimiser ce qui vient de se passer. C'était rien.
Juste des insectes, juste des pleurs, juste des mots.
C'est pas aussi lourd de sens qu'on le penserait.
C'est histoire de se rassurer. Il veut te rassurer, aussi, parce qu'il a réellement peur de t'avoir trop inquiété. Il ne veut plus que ça arrive et il te l'a dit.
Ses doigts en frissonnent encore un peu mais attrapent les tiens pour ne former qu'une poigne, afin de vous relever.
Afin que ça soit juste comme avant.
Notes
855 mots
boom, j'ai augmenté d'un coup.... J'ai dit l'inspiration.
Bref, Cassian se calme un peu. Il trouve Altan super cute mais un peu niais donc ne tarde pas à lui dire alors qu'il se comporte de la même manière. Petits bisous échangés, Cassian se montre contre le fait de quitter le manoir mais trouve un accord en restant dans le jardin, prêt à relever Altan. Il va pas rester ici parce qu'il a peur de davantage inquiéter son bébé ouin