Shop scowting ft. Olympe

Dans l’ébauche d’échoppe ayant pignon sur rue où se trouvaient nos deux protagonistes et une agente immobilière, Maya se triturait les mains avec inquiétude, sourcils froncés, attendant le verdict d’Ollie. Celui-ci tomba comme un couperet, jugeant durement le lieu décrépi dans lequel elles se trouvaient. Loin d’en tomber des nues, la chimère vachette s’en trouva rassurée et le soulagement détendit ses muscles crispés. Elle se trouvait confortée par Ollie dans ses premières impressions, qui n’étaient de son côté qu’incertaines et surtout instinctives. Or, l’oeil expert de son amie avait repéré les moindres défauts, et celle-ci ne se privait pas de les lister un à un. Chaque observation était un argument intransigeant jeté sur le local incriminé et se suivait d’un hochement de tête vigoureux de Maya - et s’accompagnait également d’un étonnement grandissant allant de pair avec l’admiration qu’elle ressentait envers Ollie, qui avait remarqué tous ces détails en si peu de temps.

Au final, Ollie prit la décision pour Maya et annonça d’une voix désolée que le local visité n’était pas ce qu’elle recherchait. Maya se joignit à Ollie pour, d’une voix embarrassée envers l’agente, faire part de son assentiment quant à cette annonce.

— En effet, ça ne correspond pas vraiment à ce que j’aimerais, j’en suis désolée. En tout cas, merci beaucoup pour avoir pris le temps de nous faire visiter et pour votre disponibilité.

S’ensuivit quelques échanges polis tandis que les filles sortirent de la pièce et saluèrent l’agente, concluant la rencontre par un “bonne continuation” avant de prendre la tangente et s’éloigner dans la rue.

Une fois suffisamment loin et après un regard en arrière, Maya laissa s’exclamer toute son antipathie pour le local visité.

— Non mais vraiment, on est d’accord, c’était pas terrible hein ? Aaah l’horreur, je ne me projetais absolument pas dedans, et tous ces travaux qui semblaient nécessaires me semblaient colossaux, même si je n’y connais rien ! Dès le début, je ne l’ai pas bien pressentie, cette visite. Merci d’avoir été là, j’étais impressionnée de tout ce que tu as repéré si rapidement. Et j'avoue que ça m'a ôté une épine du pied, ça m'évite d'avoir eu à "accepter d'y réfléchir" juste par politesse ou incertitude - parce que bon, je trouvais le lieu si lugubre !

Sa voix, au début basse et sur le ton de la confidence alors que Maya s’était penchée à l’oreille d’Ollie, avait pris de la puissance et de l’assurance au fur et à mesure qu’elles s’éloignaient du lieu de la visite, s’accompagnant de grands gestes de la part de la chimère vachette tandis qu’elle exprimait ses émotions quant à cette première visite. Son débit rapide engloutissait la pauvre Ollie dans un flot de paroles.

– Je n’étais pas sûre de moi - surtout pour la première visite. Mais il ne faut pas que je me précipite, poursuivait Maya, avant de ralentir pour farfouiller son sac, en sortir la carte qu’elle tendit à son amie, puis son calepin et son stylo. Après tout, je veux trouver le lieu parfait, ou presque parfait.

Par chance, Maya partage son constat, peut-être pas pour les même raisons, mais l'important restait d'être en accord. Pour le moment, elle laisse sa compère déballer tout ce qu'elle a sur le coeur et qu'elle n'avait osé dire. C'en était presque mignon, cette timidité qui l'avait empêchée de s'exprimer sur le moment, mais qui s'effaçait avec la distance. Comme si la chimère s'embrasait progressivement à force de parler. Non pas que ça dérange Olympe, mais c'était surprenant de la voir papoter aussi rapidement. En lieu de toute conclusion, elle acquiescait.

"Ça n'allait pas convenir, c'est sûr."

Puisque forcée, elle reprenait maladroitement la carte d'une main, l'autre toujours occupée par ses outils. Bon, ça va qu'elle était assez dextre pour se dépatouiller, mais des bricoles auraient pu arriver au tissu. Et puis, ç'aurait été plus simple d'ouvrir un plan de la ville sur smartphone, mais encore fallait-il y penser.

"Après, il ne faut pas se mettre de pression, pour l'instant on visite. On ne s'engage à rien. Et puis, il faut avoir tout vu pour choisir." C'était évident, mais autant le rappeler. Elle battait la carte au vent pour l'ouvrir pleinement, et relevait les yeux. "Par contre, je ne pense pas qu'il faille compter sur la chance pour trouver le local idéal. Pour le moment, je préfère chercher quelque chose de convenable, sur quoi travailler."

En un sens, c'est briser les rêves et espoirs de sa comparse, mais ça a le mérite d'être sincère. Au sens de la pieuvre, elles ne cherchaient pas tellement une bâtisse déjà meublée et chaleureuse, mais plutôt un espace à retaper. L'idéalisme, ça n'avait jamais vraiment été une de ses doctrines, pour elle tout s'obtient à la sueur de son front. Et puis bon, si les cafés se trouvaient tout chauds tout frais à la vente, elle n'aurait même pas eu à venir.

Tout en regardant son amie batailler avec la carte, concentrée sur ses paroles, Maya fit la moue. Bien entendu, elle n’accueillait pas les paroles de son amie de gaieté de coeur - elle avait envie de croire qu’elle pourrait trouver la perle rare, le lieu parfait, LA boutique qui réunirait tous ses critères et conviendrait parfaitement à ses projets, tout en n’ayant pas un prix exorbitant et nécessitant peu de travaux. La mine boudeuse de la chimère vachette la faisait d’autant plus ressembler à l’animal dont elle partageait l’ADN, ses oreilles et sa queue fouettant l’air avec agacement. Mais malgré sa déception, Maya ne ferait jamais peser le poids de sa contrariété sur Olympe ; Aussi essaya-t-elle de refouler l’abattement que lui apportait l’idée de devoir fournir de nombreux efforts pour trouver un local seulement convenable, puis elle aida son amie en tenant la carte pour qu’elles puissent regarder le trajet vers leur prochaine destination.

— Mmmh… La prochaine visite, c’est par là-bas.

Elle pointa la direction du doigt, puis reprit la caisse à outils des bras de son amie, un sourire flottant de nouveau sur les lèvres. Rien n’était perdu, après tout ; Ce n’était que le début des visites. Et la perle rare était peut-être là, quelque part. Embarquant Olympe dans son sillage en direction de la prochaine visite, elle ne put s’empêcher de jeter un oeil de côté à son amie pour lui exprimer ses espoirs, tout sourires.

—J’ai envie de croire qu’on finira bien par trouver le local parfait pour ce projet, même s’il y a des travaux !

Avec un trait d’humour, elle ajouta :

— J’ai le temps de chercher... Ce n’est pas comme si je jouais ma vie !

Toutefois, elle ne pouvait écarter complètement doutes et inquiétudes. La grande anxieuse qu’elle était ne pouvait empêcher son esprit volatile de s’effaroucher des assertions de son amie à tentacules - Mais elle s’efforçait de cacher son émoi, et peut-être seule sa ride du lion pouvait suggérer à Olympe que son amie n’était pas aussi détendue qu’elle essayait de le montrer. Ceci dit, Ollie la connaissait certainement suffisamment pour comprendre que sa confiance sonnait faux et n’était qu’un masque dissimulant un abîme d’angoisses.

Dans son immense bonté, Maya décharge sa comparse de la damnée caisse à outils. Ça l'aide grandement dans un sens, mais lui permet aussi de remarquer l'agacement assez notable de la chimère. Olympe en vient quand même à se demander si sa consoeur est consciente de la sorte de valse que danse sa queue, ou si elle se fait à son parfait insu comme un réflexe. Malgré une curiosité particulièrement dévorante, elle se retient au dernier moment de poser la question, par politesse. Surtout que ça n'était manifestement pas le moment.

Du reste, l'optimisme impensable de Maya l'éblouirait presque, il devenait même un peu contagieux. Pour le moment, notre héroïne parvenait à rester pragmtique, mais elle avait envie d'y croire.

"Le temps de chercher, oui, mais il n'y pas une infinité de bâtiments dans la ville. Le tout, c'est de voir ce que peut devenir un lieu, ça permet de voir plus large."

Elle ne se rend pas vraiment compte dans un premier temps que sa copine cache ses démons par l'humour, et le réalise après coup. Bah oui, elle a exactement le même réflexe mais pour fuir le malaise de son côté, donc elle comprend. Et elle s'en veut, aussi, alors c'est à son tour de faire semblant, mais pour redonner du coeur à son amie.

"Mais qui sait, la prochaine visite est peut-être la bonne!"

Le ton faussement enjoué y est, mais franchement, c'est pas du grand théâtre. Rien ne sert de retenter, elle préfère garder le silence plutôt que de s'enfoncer. Sacrée ambiance. Au moins, elles arrivent à destination avant que notre protagoniste ne s'effondre. Pour le moment, elle se laisse guider, réserve son avis pour plus tard.

Surtout parce qu'il est extrêment tranché, et tout autant acerbe. Décidément, c'est pas leur journée.

Maya sourit à la tentative de réconfort d’Ollie, s’efforçant de penser que son amie y croyait aussi et ne disait pas ça juste pour lui remonter le moral.

Un moral qui, par ailleurs, vacilla dès l’instant où elle posa le pied dans la visite suivante.

A vrai dire, Maya était presque étonnée de trouver un taudis pareil à la location. Non seulement l’état des murs et des sols faisait peine à voir, mais de surcroît l’odeur d’humidité qui planait dans l’air n’annonçait rien de bon. Sans compter les proportions des deux pièces qui n’étaient guère engageantes et dont les recoins formaient des angles obtus inutilisables et complètement dénués de lumière. Il était certain qu’en comparaison, leur première visite prenait presque un attrait bluffant. Maya devait-elle s’attendre à devoir faire tant de concessions pour trouver un local ? Ses attentes étaient-elles à ce point trop élevées ? Jusqu’où devait-elle écouter son amie et rogner sur ses idées pour faire de son hypothétique salon de thé une réalité ? Son projet lui semblait presque en péril. Elle ne se projetait nullement dans un des deux logements qu’elle venait de voir - et encore moins celui-ci. Il faut avouer que son étincelle d’espoir s’en trouvait presque mouchée…

— Ahem, je crois que ça ne correspond pas tout à fait à ce que je cherche, dit-elle avec un sourire crispé et gêné à l’agente immobilière après avoir déambulé dans les lieux, sous le regard muet d’Olympe. On est d’accord, hein ? On continue de chercher ? Murmura-t-elle à son amie en se rapprochant d’elle, se tordant les mains d’inquiétude.

Maya avait incontestablement besoin d’être rassurée. De savoir qu’elle allait pouvoir trouver quand même un peu mieux que ces deux premières visites.

— C’est pas terrible hein, mais on a d’autres locaux à voir, on va pouvoir trouver mieux, qu’en penses-tu ? Lui chuchota-t-elle, baissant encore la voix.

Elle n’était pas vraiment sûre d’avoir envie d’entendre la réponse si elle était négative, mais le besoin d’entendre des paroles réconfortantes valait le risque.

Non, mais je comprends. En fait je suis maudite. Je vous jure que c'est la seule explication possible, à force de réparer des vieilles installations et des bâtiments en ruine, tout ce que je visite est dans le même état.

Je garde pas tellement le silence parce que j'ai rien à dire, en fait c'est parce que j'ai trop à dire et que si un mot sort, les autres suivront. RIEN. NE VA. Voilà, pour faire court. Entre les prises électriques montrant leurs délicieux câbles à nu, les traces d'infiltration d'eau, et vraiment juste mon instinct qui me hurle "ah, c'est inflammable" sans que je sache pourquoi: c'est l'enfer.

Maya se penche vers moi, murmure en confidence. Forcé de constater qu'elle est perspicace, j'approuve rapidement.

"On cherche tout ce que tu veux, faut juste se casser avant que ça s'effondre sur nos mouilles"

Par chance, la visite est pas assez longue pour qu'on aie le temps d'embrasser le plafond. Une fois à l'extérieur, je souffle de lassitude, désabusée, répond gentiment.

"Trouver mieux, certainement, ouais. Faudra le vouloir pour trouver pire."

Bon, c'est pas exactement le plus motivant comme retour, mais j'ai pas la force, là. Je me suis engagée, alors je suis Maya, mais je crois pressentir le désastre.

"Peut-être que le problème, c'est le budget... On aurait probablement des beaux locaux bien neuf dans le centre-ville"

Mais allez, faut pas désespérer, ça me ressemblerait pas. Je me tape les mains, on enchaîne. Elle doit sentir que je commence à traîner le pas, mais pour l'instant je me force à cacher que ouais, ça use de vagabonder entre les pires endroits possibles. Je commence à me dire que le  plus simple serait de raser un bâtiment abandonné et le construire de zéro, son café. Au moins, on aurait pas à partir d'une décharge à ciel ouvert.

La réponse d’Olympe laissait suggérer que l’état du bâtiment était encore pire que ce qui était visible. L’anxiété submergea Maya qui se pressa de sortir du lieu avec son amie, craignant soudainement de mourir - enfin, de souffrir - ensevelie sous des gravats lors d’une banale visite immobilière.

Elles reprirent le chemin vers la visite suivante, toutes deux le moral rasant les pâquerettes. Calant son pas sur celui d’Ollie qui ralentissait, la plus jeune des deux chimères traînait toujours la lourde caisse à outils de sa comparse. Leur discussion elle-même était dénuée de cette motivation qui les avait animées au début de la journée.

— Peut-être qu’avec un budget différent et en centre-ville, ce serait mieux, en effet… Répondit Maya d’un ton monotone.

Elle n’y croyait pas une seconde, pourtant ; Loin d’elle l’envie d’avoir pignon sur rue en plein milieu d’une rue commerçante ! Ce serait, pour elle, l’angoisse assurée. Non ; Elle aimerait trouver un local propre et agréable dans ces quartiers, certes proche du centre pour attirer la clientèle, mais sans bain de foule pour réveiller ses angoisses à chaque fois qu’elle devrait entrer ou sortir de son lieu de travail. A un prix raisonnable. Était-ce trop demander ?

Elle jeta un coup d’oeil à sa montre, rappelée à l’envie de manger par son estomac. Et aussi par son besoin de dévorer sa frustration et son inquiétude, certainement. De toute façon, il ne restait plus beaucoup de visites, et elles pourraient certainement grignoter un encas salé ou sucré peu après. Si Ollie désirait toujours l’accompagner, bien sûr.

— Tu peux y aller quand tu veux, d’ailleurs, lui dit Maya avec un pâle sourire. Ce n’est pas très drôle, les visites qui se passent ainsi. Tu m’as déjà bien aidée ! Et il n’en reste plus beaucoup.

Elle n’ajouta pas qu’elle s’en voulait quelque peu de lui faire parcourir en vain les rues de Tokyo, avec des tentacules qui ne devaient pas lui faciliter la tâche.

Elles se trouvaient à présent dans une ruelle plutôt calme et verdoyante, légèrement excentrée mais à deux rues d’une belle voie commerçante. Le bâtiment, à l’extérieur, semblait avenant ; Mais qui sait quelles horreur pouvait-il receler ? Priant intérieurement pour que cette visite soit meilleure que les précédentes, Maya entama cette troisième visite avec bien peu d’espoir.

Il doit y avoir anguille sous roche. C’est sûr. Baleine sous gravillon. Une couille dans le pâté. C’est pas possible autrement.

Un bel espace prometteur pour la pièce principale. Des murs vieillots mais propres et sans moisissures louches. Assez grand pour y mettre tables et fauteuils, y ajouter un bar avec quelques plans de travail. La grande vitrine semblait lumineuse - ou était-ce les yeux d’Ollie qui éclairaient la pièce ? Au fond, une petite pièce qui serait parfaite pour y mettre une petite cuisine. Elle serait peut-être légèrement étriquée mais suffisante pour une cuisine fonctionnelle. Restait à savoir si les branchements électriques étaient aux normes et le permettaient - et ça, c’était du domaine d’Ollie. Une autre pièce, sur le côté, minuscule mais avec les arrivées d’eau nécessaires à y placer des sanitaires.

En revanche, la bâtisse n’était pas neuve ; Si elle comportait de très jolies poutres apparentes auxquelles Maya ne pouvait s’empêcher de s’imaginer y suspendre des plantes, cela pouvait aussi vouloir dire une isolation à revoir. Et ça aussi, c’était du domaine d’Ollie.

Incapable de se prononcer, par crainte de s’emballer inutilement, Maya essayait de retenir la bouffée d’enthousiasme qui menaçait de se pointer. Elle ne pouvait certainement pas empêcher, en revanche, un sourire appréciateur animer son visage et ses yeux pétiller tandis qu’elle arpentait les pièces, ses mains caressant les murs au papier peint défraîchi et aux poutres pleines de belles promesses.

— Ce sont vraiment de beaux espaces. Je m’y projette bien, par rapport aux précédentes visites. Il y a même de quoi installer une terrasse devant la devanture. T'as vu ça, Ollie ? T'en dis quoi, toi ?

C'est facile de réécrire l'histoire, mais pour être honnête, tout à fait honnête: oui, j'ai hésité à juste rentrer quand elle me propose. Je voyais déjà toutes les visites se ressembler, valser de taudis en taudis, perdre du temps et surtout beaucoup d'énergie pour rien. Ça m'enchantait pas, j'aurais bien préféré me poser chez moi avec un chocolat chaud.

Mais bon, la loyauté ou l'amitié, un truc du genre, me fait rester. Ç'aurait été un peu sec de simplement l'abandonner, c'est pas dans mes manières. Et j'ai bien fait de la suivre, faut croire.

Rien qu'en entrant, c'est pas la même ambiance. Déjà, c'est propre. Enfin ça a l'air propre, c'est soigné et entretenu, ça garantit rien mais c'est un début. En fait, le contraste et tel que c'en devient inquétant, j'ai peur de passer à côté d'un problème immense perdue dans l'enthousiasme. Ouais, il en fallait peu, mais c'est bon j'y crois à nouveau.

Maya partage mon impression, a énormément de mal à le cacher. Non, décidément, après inspection et visite, je vois rien qui l'empêcherait de se projeter ici.

"Ma foi, ça à l'air de convenir sous tous aspects. Y'aura même pas grand chose à refaire, au fond. Juste revoir les câbles pour la cuisine."

Non pas que le travail allait manquer, il fallait encore acheter et déplacer les meubles, mais au moins l'infrastructure pouvait rester. On pouvait refaire l'éclairage, à la limite, pour le service de nuit. Mais c'est déjà chipoter. Après, je suis pas vraiment fan du papier peint, mais dans l'absolu ce sera pas chez moi, c'est à elle de voir.

"Enfin, faudra voir sur le contrat, mais tout à l'air aux normes je crois."

Et faudra le signer au plus vite, aussi, parce que ça m'étonnerait que le bâtiment reste en vente très longtemps. M'enfin, ça je le dis pas à voix haute, c'est à Maya de gérer ses affaires, et j'aurais trop peur d'être de mauvais conseil. Je murmure quand même, en confidence, un peu proche de son oreille.

"C'est presque parfait, et je pense vraiment pas qu'on trouvera mieux."

Quand même, j'essaie de pousser un minimum. Oubliez pas que je vais y trouver mon compte, aussi. Un nouveau café pour commérer entre amies, c'est pas tous les jours qu'on en fait naître.