Un problème de taille - [Lysandra & Olympe]

Le temps que la corde s'abaisse, Olympe se retroussait les manches et respirait profondément. Sa tâche serait herculéenne, sa gloire immense, l'échec n'était pas permis.

Elle nouait la corde à la base du bulbe, étirait ses muscles dorsaux gracieux, et les deux mains fermement aggripées à la corde, tirait.

Et le bulbe se souleveait avec une facilité déconterante. Quelque part, c'était plus d'air que de métal, et franchement pas bien lourd. Très visiblement rassurée, la chimère tractait le damné objet jusqu'au plafond pour que sa collègue la visse. La suite vous la connaissez, la lumière FUT, et la grecque rejoignait sa collègue.

Le sursaut de joie soudain de Lysandra lui confirmait qu'elle devait ressentir les mêmes émotions que la mi-pieuvre, mais au centuple. Elle s'amusait un peu de son exultation presque enfantine, de son cri triomphant. Notre heroïne aurait pu serrer sa petite apprentie dans ses bras, mais la peur de lui tâcher ses fringues la retenait.

Pour rester dans l'ingénuité et la bohême, une glace. Il était certain qu'Olympe ne prenait pas souvent le temps de sortir, entre le travail et les nuits passées à dormir à même le sol dans les archives. En plus d'un siècle, elle devait peut-être avoir mangé de la glace une dizaine de fois, et encore très certainement sous l'influence d'autres personnes. La proposition l'intriguait pour sûr, et refuser aurait été aussi impoli que froid. Et puis, tout les travaux qu'elle ne finirait pas aujourd'hui pouvait être repris demain, après-tout... Et puis une diète, c'est relatif... Et puis enfin, elle fait encore ce qu'elle veut.

"Ma foi, une glace me tente bien, oui! Bon, je te laisse me montrer le chemin, je connais très mal les glaciers de la ville."

C'est comme ça qu'on se fait des amies, après tout.