Commence par lui faire les yeux doux

Béat, il ne voulait pas le perdre, ne pas perdre l'occasion.
Ringard, il lui a échangé un bout de papier avec son numéro dessus.

Alors qu'un des autres invités commence à lui chercher la conversation, la prise de tête le prend à s'en masser les tempes. Il a pourtant mieux à faire qu'autant se torturer l'esprit.
(Tu parles, il a mis quatre heures à coiffer ses cheveux, trouver le bon parfum et repasser sa chemise noire.)

Gênant, c'est ce que l'autre étudiant a dû penser.
Taré, d'autant penser à lui.
Dingue, de lui.

Juste à la machine à café, Cassian a profité de l'occasion. Tant pis si c'est faux mais il a une tête de nouveau donc il a prétexté vouloir l'inclure ici, aux catacombes, et qu'il puisse se faire des potes. Mais Cassian veut plus qu'être pote. Le mec est une bombe ; il ne pouvait pas ne passer à côté.
Et pourtant, c'est le bel inconnu qui lui passe devant, sans s'arrêter. Il ne viendra pas.

Il quitte l'autre garçon qui essaye de lui faire perdre son temps, une main sur l'épaule pour relativiser. Il prétend qu'il reviendra et qu'il va juste chercher quelqu'un. Mais la soirée n'a plus d'intérêt pour Cassian. Toutes ces têtes, il les connaît déjà, que peut-il tirer d'elles ?

Alors que la tienne, elle en fait tourner, des têtes, c'est certain. T'as mieux à faire. Même lorsqu'il s'aventure dehors, Cassian finit par espérer et pivoter la sienne, en recherche de cette silhouette élancée. Toujours rien. Il s'assied sur le perron du bar, bière en main. Il préfère les cocktails.

On se voit là-bas alors !
Pas foutu d’aligner deux mots supplémentaires avec ton anglais encore maladroit. Mais t’as compris. Un numéro et une invitation à rencontrer plus de gens.
Et la mort ne t’a pas changé. Le soir-même, t’es en retard.

Quand tu passes la porte du bar, dans ta chemise à carreaux du cliché, tu le cherches du regard. Peut-être était-il caché entre deux têtes. Tu reprendrais tes fouilles avec un verre.
Le chemin jusqu’au bar est semé d’embuches. Une tête que tu connais, un qu’est-ce que tu fais là omg dans un check échangé ; un gars avec une chemise ananas beaucoup trop flashy pour que tu ne lui en fasses pas un compliment admiratif.
Mais tu n’as toujours pas trouvé l’inconnu de la machine à café.

Bière en main, tu demandes autour de toi. C’est difficile d’entendre, de comprendre, de te faire comprendre, mais on finit par t’indiquer la porte.
Truite à contre-courant, tu te faufiles dans la nuit.
Tête à gauche. Tête à droite.
Tête en bas.
Le voilà.

Le culot de ta pinte sur les cheveux, disque frais sur sa tête.
« Te voilà ! Je te cherchais partout ! »
Avec le bel accent allemand.

Tu t’installes à côté de lui. A sa gauche, si tu veux entendre quoique ce soit.
« Je ne t’ai pas vu à l’intérieur. J’ai cru que tu m’avais laissé dans la pluie. »
Que tu m’avais posé un lapin.

Le sourire.

« Mais t’as raison c’est mieux ici. »
Tu ne voulais pas de torticolis à constamment te pencher pour écouter.
La bière dans le gosier. Tu sors ton téléphone, fiche contact à l’écran.
« Tiens, je ne savais pas quoi mettre comme nom. Je te laisse choisir. »

Le grand sourire.

Le courant froid qui lui passe entre les mèches pour se faufiler dans la nuque.
Il grelotte dans l'hiver. Il grelotte de solitude.
Avant de te voir ; le sourire sincère de te retrouver.

Mais il n'est pas sincère Cassian, lorsqu'il ne répond pas à la plupart des questions. Il n'avouera pas avoir le plus cherché puisque ça fait vraiment le mec trop à fond et c'est flippant. Il est cool, il chill simplement à l'extérieur. Il n'était pas seul, c'est juste par besoin, bien sûr.

« Tu as pu rencontrer du monde en attendant ? »

Ce sourire doux reste sur ses lèvres. Il joue les personnages bienveillants, attentionnés. C'est le rôle qu'il a pris pour t'aborder, de celui qui veut faire les efforts pour toi alors qu'il n'attend que trop de lui. Et il a l'air d'avoir compris, pour lui refiler son téléphone. Lestement, l'intéressé s'en saisit pour taper son nom suivi d'un cœur.

« Je suis sûr que tu vas m'adorer donc je m'avance un peu. »

Avance déjà lourde, Cassian se met à rire avant d'avaler à son tour une nouvelle gorgée de bière. Ses améthystes se reposent sur l'autre homme à ses côtés, regardant l'écran qu'il lui a rendu.

« Il faudrait peut-être m'envoyer un message. Moi je n'ai ni ton numéro, ni ton nom. À moins que tu souhaites que je continue à t'appeler beau gosse. Ça me va, après tout. »

Une autre gorgée. Cassian force la compréhension et il souhaite aller, au cas où ce n'est pas clair. Mais pour lui, tout est clair. Avec quelques recherches au cours de la soirée, il n'a, au final, pas besoin de plus d'informations. Il sait déjà qu'est-ce qu'il étudie, dans quelle langue il devrait lui appeler et comment appeler Altan.

Un sourire enjoué dans la fraîcheur du soir. Même si tu ne la sens que sur la moitié du corps.

« Yup ! Des gens de l’université. Enfin, une personne, c’est déjà ça. »

Pendant qu’il édite ses coordonnées sur son téléphone, te voilà à l’observer. Ce n’est que quelques secondes, mais elles t’ont suffi à porter ce premier jugement bien superficiel auquel personne ne pouvait échapper.
Il est bien mignon.

Téléphone rendu. Prénom en tête avec un joli cœur à côté.
Tu laisses échapper un rire.

« Je suis trèèèèès difficile. Est-ce que tu penses ce que tu dis ? »

Dramatisme théâtral, le dos de la main portée au front dans une tragédie. Complètement faux.
T’es sans doute la personne la moins chiante du monde. Dans les relations sociales du moins.

« Mais si tu veux jouer, je peux… Cassian. Je prononce bien ? »

Message envoyé.
Un Altan - bg trop canon de la machine à café avec une étoile derrière. Parce qu’il n’y en a jamais assez. Tu souris. C’était bien de la drague votre interaction n’est-ce pas ? T’as toujours du mal à savoir.

« Surprends-moi et je donnerai mon jugement. »
Clin d’œil amusé.

Tu étends une jambe devant toi, dans une position détendue. Qu’on flirt ou non, la réponse t’importe peu. Les deux te vont. Tu veux simplement être certain de votre direction. Autant qu’il ne se prenne pas un mur alors que tu pourrais être intéressé.

« Tu connais beaucoup de gens dedans ? »

Coup de pouce au-dessus de ton épaule en direction du bar. Mais tu as à peine fermé la bouche que tu te manges la porte par derrière. Un coup dans le bras et l’épaule, un petit ouch qui suit et de la bière partout sur l’autre main, la chemise et le pantalon.
La pauvre âme s’excuse, paniquée. Tu la rassures, après tout tu n’avais qu’à pas te mettre dans le chemin (de toute façon, tu aurais simplement un gros bleu que tu ne sentirais même pas).

« Officiellement béni par la bière de l’au-delà, quelle chance ! »

Ça t’amuse. Tu termines ce qui te reste de ta pinte. Le reste allait sécher sur tes fringues. Tu retrousses ta manche pour mieux essuyer ta peau sur ce qui te reste de jeans sec.

« Ça va, t’as rien sur toi ? »

Une seule personne. Ses lèvres s'étirent davantage. Ce n'est pas quelqu'un de jaloux mais de savoir qu'Altan apprécie ses efforts lui fait chaud au cœur. Qu'il l'ait cherché, peut-être pendant plusieurs minutes également puisque le jeune spectre est également sorti du bar festif pour le retrouver. Alors non, Cassian n'imagine pas ce garçon aussi difficile qu'il le prétend mais ne cherche pas à le défier et le laisse clamer ça, si ça lui fait plaisir. Simplement, il sourit avec un air de comme il te plaira.
Comme il lui plaira de l'appeler. Pour le moment, « Altan » reste ainsi enregistré dans son téléphone. À voir par la suite.

« Pas du tout... Mais tu peux m'appeler Cass. Tout le monde m'appelle comme ça, de toute manière. »

Diminutif qui le fait tristement penser à Est. Il l'a trouvé ringard à l'époque mais lui, à se faire appeler Cass à tout bout de champ, n'est-ce pas un peu la même chose ? Il doit le trouve ridicule. (Plus ridicule à autant cogiter.)
Il a de quoi se rassurer, Cass, la prononciation de son nom était encore plus risible. Son rire est moqueur et il n'en a pas fini de se poiler lorsque son crush finit par se manger la porte d'entrée. C'est douloureux. Le zombie hurle aux éclats. (Heureux du chaos.)

« Désolé j'aurais pas dû choisir ce spot pour causer. Rien de cassé ? Ça va, ça va de mon côté... C'est toi qui a de la bière partout sur toi... Viens on rentre, on va demander quelques serviettes. Je peux en profiter pour te montrer les gens que je connais, justement. »

Directement, Cassian lui propose sa main pour l'aider à se relever. Premier geste physique entre eux qui démontrerait à Cassian qu'il peut aller toujours plus loin. La situation à venir est peut-être plus intime encore. Une idée lui trotte derrière la tête.

Au moins il y en a deux que ça fait marrer, toi tu souris comme un crétin en t’essuyant le bras et la main sur tes fringues. Tu lui tires la langue en grimaçant. La situation te fait rire plus qu’elle ne t’embarrasse.

« Je ne sais pas si tu as vu mais je suis plus solide que ce que tu ne penses. »

Tu t’es déjà cassé la gueule en descendant le pole à la caserne, si bien que ta carrière de danseur de la nuit n’était pas prête à démarrer. Ou alors dans un cirque en tant que clown.
Tu regardes l’état de ton pantalon. Tu laisses échapper un rire.

« Aaah grand chanceux ! On dirait que je me suis pissé dessus, moi. » Parfait. Absolument parfait. Le summum de la classe. La dernière pièce de la nouvelle collection de chez Christian AutoDiorison.

Mais Cassian insiste pour retourner à l’intérieur, éponger tout ça à la serviette, voir des gens aussi. Ça te va, c’était un peu le beurre dans les épinards de tes relations sociales, même si tu allais devoir constamment tourner la tête. Tu attrapes sa main dans la tienne et te hisses debout.

« Vraiment on s’en fout, ça va sécher. Je serai peut-être juste un peu collant. »
Mais il n’y aura que toi pour le savoir, normalement.
« Tu veux me la faire à la Britney Spears dans le clip de Toxic c’est ça ? »
Petit blagueur au sourire « innocent ».

« Mais si on retourne au bar, je vais reprendre une bière. C’est que j’ai pas profité de la première. »
Un signe de tête pour l’inciter à te suivre et à vous faufiler dans la chaleur spectrale à l’intérieur.

Au bar, tu redemandes une pinte, et te retournes vers Cassian.

« Maintenant qu’on ne risque plus d’être interrompus au moins par une porte sauvage. Je suppose que t’es là depuis longtemps si tu connais du monde, non ? »

La nonchalance du type le choque. Se ficher à ce point d'avoir une imitation de pisse qui lui colle au jeans, en plus d'une odeur désagréable. Un instant, Cassian aurait pu se demander ce qu'il fout avec ce type mais, ah qu'il est drôle. Il est beau, aussi.
Il n'envoie pas valser le regard extérieur pour autant puisqu'il justifie à qui veut l'entendre qu'il n'aide pas un clodo qui s'est uriné dessus mais bien quelqu'un qui s'est pris une giclée maltée. C'est avec joie qu'il le laisse consommer une autre bière pour affirmer les justifications qu'il ne cesse de colporter du regard à qui ose encore les fixer.

Mais Altan semble pourtant être de plus en plus conscient qu'il s'agit là d'un jeu de séduction pour lui citer du Britney Spears. Il est drôle, oui. Cassian ne fait que rire à ses blagues. Même si elles étaient plus douteuses, il n'y a pas de souci à se faire, il se fendrait autant la poire.

« J'en ai rencontré des spectres, oui. Mais des comme toi, ça ne court pas les rues. Enfin, ça va, je ne suis pas vieux, comparé à ce gars-là, tu vois ? Mais faudra t'y faire, Altan. Il n'y a que des vieux ici et t'en feras partie aussi. Mais on est plutôt bien conservé.e.s, sois rassuré. »

Forcément, il ne donnerait pas son âge et préfère mettre seulement une part de vérité qui l'arrange en lumière. Prenant la suite d'Altan, il commande également une bière blonde bien qu'il préfère les cocktails. Mais sans doute que boire la même chose les rapprocheraient. Même si Altan ne semble pas mâcher ses mots.

« Et je suis pas assez vieux pour voir à quelle scène du clip tu fais référence. Mais j'en imaginais une autre que juste t'éponger, tu me suis ? »

D'un clin d'œil, Cassian finit par vite quitter le bar et inciter Altan à le suivre. Il rigole, encore une fois. Non, le loup ne risque pas de le manger tout cru ce soir déjà mais c'est vrai qu'Altan sent quand même un peu trop la bière pour que ça soit gérable toute la soirée...

A croire que tu lui fais honte. Mais jusque-là, Cassian n’avait pas sorti d’excuses pour te laisser en plan, c’est que tout allait bien. Et puis, il répondait bien à tes âneries. Même pour un vieux. Des comme toi, tu ne voyais pas ce que c'était. En revanche, ce gars-là qu’il te montre alors que tu te penches vers lui pour mieux l’entendre, n’a l’air de ne pas avoir plus de vingt ans. Depuis quand était-il là réellement ?
C’est l’un des nombreux mystères qui englobent les spectres. Tu te donnerais bien comme jeu d’essayer de deviner celui de Cass’. S’il avait compris ta référence douteuse, c’est qu’il ne devait pas être si décomposé que ça, pas vrai ? (Tu ne croyais pas si bien dire, mais tu ne le sais pas encore.)

A l’écouter continuer sur ta lancée Britney, tu comprends enfin.

Oh.
Oh !
On est sur ça.
« Clair comme du cristal, cette fois. »

Un petit ok du bout des doigts. Un clin d’œil.
T’es pas con, mais quand il s’agit du flirt il faut t’expliquer longtemps.

Et les chiottes c’est quand même le pire endroit du monde. Tu pouvais faire avec, une fois. Alors tu t’enfiles la moitié de ta pinte en trois gorgées et le suis. Pas une question de courage. C’est une question de boire l’équivalent de ce qui avait fini sur tes fringues.

Un moins, les toilettes ne faisaient pas 30 cm².
T’en profites pour retirer ta chemise et passer un coup d’eau savonneuse sur ta manche une fois détroussée. Tu cherches Cassian du regard à travers le miroir.

« Tu en emmènes souvent les petits nouveaux dans les chiottes de bar après les avoir attiré depuis une machine à café ? » Tu as le sourire en coin et l’œil mutin.

L’eau est glacée sur une partie de tes mains, et l’extérieur de ton bras que tu frottes pour enlever le collant de la bière ne sent plus grand-chose. Il fallait bien trouver un avantage à ces cicatrices de métier.
Essorage torsionné, te voilà à secouer ta chemise comme si elle allait sécher.

« Allez, envoie les serviettes, Monsieur l'Eponge ! T'as l'air d'y tenir. »

Et quitte à tout rincer, tu t’attaques au pantalon par le même procédé. Sauf que cette fois tu l’as gardé.

Tout bêtement, il le regarde faire. Et comme les intentions se sont montrées très claires, il ne se gêne pas pour admirer la chaleur sous ses yeux. Et satisfait, Cassian sourit. C'est déjà un très joli compliment, il essaye de ne pas en faire trop. En revanche, la question d'Altan n'est pas vraiment gentille. Aussi susceptible qu'il est, il prend pour lui qu'on le voit comme un mauvais casanova qui passe sur tout le monde. Mais il encaisse avec une petite bouderie jaugée pour être estimée taquine et n'exprime pas d'autres états d'âmes.

« Si je te dis que tu es le premier, j'imagine que ça sonne faux, non ? Je trouve pas que les toilettes soit le meilleur endroit pour m'envoyer en l'air, de toute façon. »

Bras croisés et roulement d'yeux, il est lassé. C'est véritable à tel point qu'il sort de la pièce. Mais il joue comme si c'était de la taquinerie puisqu'il revient une minute plus tard, les bras chargés de linge propre et de serviettes comme demandé, qu'il dessert sur le bord du lavabo. Alors qu'Altan nettoie son pantalon, Cassian se met à laver la chemise. Il lui désigne de la tête le restant de linge.

« J'ai apporté mon sweat parce que j'ai trop froid quand je rentre après. Je te le prête en attendant. Ça devrait être à ta taille. Mais t'as intérêt à me le rendre. Je plaisante pas avec ces choses-là ! »

D'un doigt accusateur, Cassian le fixe ainsi pendant plusieurs secondes avant que sa taquinerie explose en clin d'œil.
Toujours aussi coquin, il s'amuse à narguer Altan. Cette fois-ci, en fermant à clé la porte des toilettes derrière lui, restant devant elle. Le dévisageant, il est curieux de sa réaction bien qu'il anticipe un peu trop :

« Oh, ça va. Iels peuvent aller pisser dehors. C'est pas la première qu'iels le font. C'est bruyant là-bas. J'aimerais pas qu'on nous dérange alors que t'es torse nu. »

Et on toque déjà à la porte que Cassian hurle que c'est occupé, avant de rire en silence en espérant que l'autre garçon soit complice.

Frotte frotte le petit jeans à la flotte qui empire la tâche mais au moins tu pourras dire que c’est de l’eau.
Battement de porte, battement de musique, et voilà Cassian qui revient avec ce qu’il faut pour t’essuyer. Tu le regardes relaver ta chemise en te disant que ce n’est vraiment pas nécessaire. Tu laisses tomber l’affaire. Et ce n’est pas ta chemise trempée qu’on te donne mais un sweat. Son sweat.

Aller-retour de tes yeux. Pull-Cassian. Cassian-Pull.
C’est vrai que aussi radiateur que tu es, il ne fallait pas déconner. Toi aussi tu pouvais avoir froid.

« Très bien, je prends en attendant. Mais il faudra me passer sur le corps pour le récupérer, parce que je vais oublier. » Et tu aimes bien taquiner. Petit haussement d’épaule faussement innocent teinté d’un sourire amusé. « Ou peut-être que tu n’en auras à peine besoin ce soir, qui sait. » Petit clin d’œil taquin.

Oh il devait avoir compris avec ta subtilité zéro.
Si bien compris qu’il vous avait enfermé dans les toilettes d’ailleurs.

Ton sourcil levé et voilà que Cassian se justifie. Et toi tu pouffes en posant les serviettes sur le lavabo. Tu entends les protestations dehors et tu ne peux pas résister à en ajouter une couche. Tu t’approches silencieusement de la porte (shhh). Tu t’accroupis devant l’entrée pour être à la hauteur parfaite, les doigts dans la bouche.

« Et ma maman m’a dit qu’i’ faut CHamais parler la bouCHe pleine ! »

C’était difficile à sortir avec ce sourire crétin qui étire tes lèvres et la très forte envie de te poiler. Tu lèves les yeux pour observer la réaction de Cassian dans les grognements extérieurs et les « trouvez-vous une chambre, gros dégueulasses » s’éloignant.
T’es con, mais au moins il le savait maintenant.

Tu te redresses.
Retour aux choses sérieuses.

« Je te trouve bien sûr de toi, à croire que ça me dérange de me retrouver à demi à nu devant des gens. J’ai été sur des calendriers pendant quelques années, tu sais. »
Le fameux calendrier de la Feuerwehr.

Tu souris, un peu plus provocateur cette fois. « Mais il faut croire que je t’ai tellement ébloui par mon humour recherché que tu ne veux pas partager. »

Tu enfiles le pull avec une nonchalance feinte.
« Mais si c’est ça, je ne partage pas non plus ! »