Le jouet d'un destin capricieux Ft Viktor (Warning 16+)

Dansent dansent les trois petits enfants,
Un approche du feu et se brûle,
Il pleure et s'en va.
Dansent dansent les deux petits enfants
Un approche de l'eau et se noie
Le dernier pleure et s'en va
Danse Danse le petit enfant
Sur la tombe de ceux qu'il aima,
Pleure...Et s'en va…

Comptine Lèmure.


Je suis teinté du sang mêlé de ceux qui voulaient me faire chuter. Combien de fois, ai-je profité d'une scène des plus marquante, allongée sur le flanc, buvant ma coupelle de saké, alors qu'une mise à mort avait lieu, et que le fluide sanguin du supplicié se répande. Il m'arrivait de le voir, tranquillement, dans la chaleur de l'arène clandestine de Tokyo. C'était intéressant de voir ceux qui se battaient pour leur vie, ou parfois, je mettais en jeu une fiole de potion, pouvant normalement rendre la vie. Bien sûr, ce n'était qu'une potion de zombification, mais ceux l'ignorant, comme souvent sont ceux qui pensent s'en sortir dans cette arène, font tout pour réussir.

Cela me fit une petite gène sur le coin de ma nuque. Un picotement. Sans doute induit par les paroles de la carcasse. Il me proposa de partir dans un autre lieu que le Japon. Mes doigts tremblaient brutalement. Pouvait-il être sérieux ? Oui, sans doute, car cet homme était de mon souvenir toujours sérieux. C'était d'ailleurs la crainte de ce sérieux qui m'avait fait prendre cette fiole. Je tapotai sur mon menton, nerveusement. Je calculai les probabilités que cela aie lieu. Mon regard bougeait rapidement. Je mordillai mon pouce, me rappelant à quel point avoir de bonnes dents était plus qu'utile dans ce monde.

Je hochai la tête vivement. Alors que mon index était pressé contre ma joie, je sentais une larme couler. Sortir de ce pays. Sortir! Partir !Fuir ! Je voulais voir le monde depuis si longtemps! Je voulais voir autre chose que ce pays dans le monde des morts ! Mon empressement devait se voir. Qu'importe que je sois ou non avec Frederica Braincroft. Je me griffai nerveusement, là où le sel avait irrité ma peau si belle et douce. Mon visage s'était tordu en un rire guttural. Qui voudrait de moi pour tant de temps sans devenir fou. Ou qui ne le soit pas déjà.

Le rire cependant ne dura que quelques micro secondes, alors que la douleur impliquant ma transformation me bloquait encore un peu la respiration. Je me penchai, prise d'une pointe. Nul besoin de me percer avec un javelot, mon grand. Le simple fait que je sois dans cette situation faisait que je perdis le combat. Je croisai alors à nouveau les bras, comme si de rien n'était.

Tu te rends compte de ce que tu me proposes ? Le rêve de tout une vie ? Ah lala, tu es bien un homme. Tu as intérêt cependant à tenir ta promesse un jour. Quant à mon obsession, bien évidemment que non elle n'est pas d'accord, mon grand. Sinon, ce ne serait pas si malsain. Cependant, je dois avouer un point. Je ne te considére pas comme mon égal. Je suis Chimère, mon grand, les hommes et moi ne sommes pas des amis naturels. Malgrés tout, tu m'impressionnes. En fait, tu m'impressionnes beaucoup. J'ai l'impression de ne pas exister, que tout ce que je fais n'a aucun intérêt. C'est grisant de devoir me battre en ce point de joute. C'est.. fascinant. Pour le reste ? bien sûr, montre moi, je me nourris du passé des gens que je rencontre...

Combien de fois ai-je sortit cette phrase ? A combien de femme ou d'hommes je disais cette tirade, et qui me permettait de prendre le contrôle, par de simples détails de leurs vies. je déposa la main sur mon œil gauche. Il pulsait de douleur. Je déteste cette forme. je déteste ne pas avoir mes herbes. Je suis sur les nerfs, et impossible de me calmer. Voilà ce qui était des plus difficile à subir. Je ne voulais pas montrer mes faiblesses, mais il était déjà trop tard. Aussi, quand la douleur passa, je sautillai jusque lui, les bras dans le dos, et me penchant en avant, telle une petite fille dont le père allait faire une grande surprise.

Je suis malsaine ! Dis le moi encore ! Dis moi à quel point je suis folle, et furieuse. Dis moi à quel point je suis dangereuse, Von Eisenhadler. Car à chaque fois que je l'entend, je me sens vivre ! Je veux me sentir vivre. Fais moi vivre !!!

"J'ai fais chuter dieux et diables au banquet de ma propre idiotie. Je regarde la pleine Lune, allongée sur le cadavre des religions passées, buvant de tout mon saoûl le sang des parjures…"

Oh, oui. Cela faisait longtemps que je n'avais pas trouvé approprié de citer l'un des livres que j'avais envie d'écrire. Entre poésie, biographie des Quartiers enclavés. Tout le monde s'en fichait, pas moi. J'aime l'art, sous toute ses formes, que ce soit architectural ou même militaire. Que ce soit les armures de mes fiers samourais, ou les épées longues et phalliques des héros chevaliers, que ce soit les armes à feu ridiculement efficace des temps modernes aux bombes absurdement meurtrières retirant tout honneur à ceux qui osent les utiliser, bien planqués derrières leurs bureaux. Que je peux haïr ce monde. Et cela continuera, tant que je n'aurais pas réinstallé le chaos originel. Ce bouillon de culture où il n'y a plus de hierarchie, mais tout le monde se battant pour sa propre existence, et apprendre à nouveau à chérir la vie..

Je me sens si étrange,
Si sombre et huileuse.
Prête à exploser.
Je suis une bombe à retardement
Qui fuit, la mèche allumée.
Rattrape moi avant que je ne détruise tout.
Si tu l'oses...

Flyer - Auteur inconnu


Habituellement, il m'en faut beaucoup pour que je reste bouche bée. Oui, c'est une habitude, de jouer la femme blasée, qui en a vu d'autres. Même si c'est complétement faux, puisque je n'étais qu'une otage d'un quartier enclavé, je joue à merveille mon rôle. Mais il faut avouer que là, le potentiel de destruction était énorme. Peut-être même au point de pulvériser quelque chose ou quelqu'un. C'était admirable. Je ne pouvais toucher ces objets, et en réalité, je ne le voulais pas. Mais j'y voyais le potentiel énorme. Mes yeux devaient luire d'une lueur plus que malsaine. Le sourire étiré, devait me rendre si moche. Oh, mais dans un sens, c'est mon vrai visage. Donc pourquoi pas l'assumer. Je suis un monstre après tout.

Je boîtai de plus en plus, sans doute lié à mon émotion, mais je regardai l'endroit, tournant sur moi même, écoutant le silence uniquement déchiré par les paroles sombres et graves du titan de métal. Et j'écartai les bras, simplement heureuse comme si j'étais en train de danser sous les pétales de cerisiers. Finissant ce petit pas de valse avec le vent, je déposai mes mains sur mes joues, et me les frottai doucement. Oui, j'avais une idée, plus qu'une même. Cela allait être magnifique, brisé et un véritable feu d'artifice, une coupelle de sake, la pleine lune et le feu, la poudre, le sang, les cris,les plaintes, et aucun moyen de faire quoi que ce soit.


Tu sais ce que tu es en train de faire, n'est-ce pas ? Oui, tu es fou, mon pauvre, mais c'est ce qui me plait chez toi, mon grand. Nous allons bien nous amuser toi et moi. Oh, oui... Je n'aime pas me salir les mains, c'est désagréable pour moi. Mais souille moi de sang et j'en prendrai un plaisir tellement jouissif... Mon grand, le cobaye, je sais déjà qui cela va être. Ou ce que cela va être...

Je jouais de mes doigts le long de mon épaule, chafouine. Je regardai tout autour de moi. je pouvais en utiliser un, et lui demander de le poser où je le voulais. mais je gardai bien sûr la garde sur mon mental. Un tel cadeau était énorme, surtout après ce que je fais à Braincroft. Pourtant l'idée même de ce regard sur moi, me fit frémir. Un jeu de chat et de la souris. Bien sûr, c'était simple. Mais pourtant très complexe à la fois. Rien de tel que le chaos après tout. Je regardai le Viktor I, presque songeuse de sa capacité de destruction. je ne voulais détruire personne. C'était un point d'orgue. Si la tombée en poussière était la fin de tout, cela ne m'intéressai absolument pas. Ne pleurez pas les morts, plaignez les vivants, j'avais déjà lu ça dans un livre de la boîte à livre non loin des échoppes où je me réapprovisionnais.

J'avais le choix conséquent de lieux, et j'y réfléchissai en parfaite connaissance de cause. J'effleurai mes lèvres du bout de l'index, ne pouvant cacher mon impatience de l'utiliser. J'allais faire un choix dans ma non-vie, un choix déterminant. Je pouvais me louper, bien sûr, c'était une probabilité, mais je ne voulais pas perdre mon opportunité.

Mes illusions me sont douces, Von Eisenhädler. Mais elles me permettent d'aller de l'avant, c'est parfois nécessaire pour se faire avancer. puis quand le voile de l'illusion se déchire, on apprend de ses erreurs, et on évolue. Bien.. Tu sais que j'ai l'embarras du choix sur le lieu, mais j'ai deux conditions. Primo, je ne veux pas de remarque sur mon choix de lieu. Et secundo, je veux que l'endroit soit vidé des gens qui sont à l'intérieur. Tu penses cela possible ? Si oui, alors je sais déjà ce que je vais en faire...

Mes yeux devaient tellemen s'illuminer, à peine éclairée par la main de ce titan. Je titubai un peu, cela devait faire plus d'une heure maintenant, et l'impression de ne plus sentir mon corps me perturbai de plus en plus. Je glissai lentement dans mon linceul de réflexion, J'avais mes conditions, et s'il ne pouvait les tenir, alors je ferai sans le Viktor I... Car je ne pense pas avoir l'idée idiote d'envoyer des Chimères se perdre et disparaître dans ce lieu. J'avais besoin de ma main d'oeuvre après tout.

Je chantonnai lentement, un vieux chant que ma mère adoptive me chantait quand j'étais encore enfant, qui parlait du temps qui passe, d'un vieil homme en train de parler à un arbre. Cela faisait plus ou moins cela.

A la veille de ma vie, tu étais déjà
Sorti de terre, et veillant sur les airs,
Les oiseaux se posent sur toi, et je te remarque à peine
Je suis encore enfant , mais tu plies tes branches sur moi
Je t'admire, et te prie, rencouvre moi de tes bienfaits
Mais je suis faillible et bientôt, l'enfant que je fus
Tendra la main, peut-être avec cette lame aiguisée
Pour mieux t'abattre. Car c'est ainsi
Je suis un humain, je suis faible.
Je baisse la tête, les larmes aux yeux
Mais tu es là, même si tu es abbatu,
Me couvrant de tes feulles, et de tes branches
Je suis captif de ta beauté, Moi l'hérétique qui osera sans doute
Détruire ton existence. Je suis un humain... Pardonne moi,
Je suis un humain, et toi un esprit libre
Je vais te faire du mal, mais sauras tu me pardonner.
Car je suis un humain... Et je te pleurerai...

Je regardai toujours le Viktor I, j'avais besoin de mon herbe. Au plus vite si je ne voulais pas me déchirer en deux, si je ne voulais pas perdre totalement les pédales. Je griffai le vide. Qu'importe ma nudité ou mon honneur, qu'importe aussi ce qui se passera; Si la bombe explose où je le veux. Alors mon plan pourra se poursuivre comme je le désire. Et le chaos règnera peu à peu. J'espérai juste ne pas avoir un adversaire supplémentaire, des plus ennuyeux. Il me restait donc cinq heures pour finir la transaction, et partir de cet endroit. Normalement, c'était aisé. Mais allez savoir.

Comme prévu, le titan n'allait pas apprécier mes conditions. Cela ne fit que le mettre dans un état qui m'est plaisant. J'avais en face de moi, dans les ténèbres de ce colisée, deux bombes prêtes à exploser. Pas aisé de le suivre au simple son de sa voix. Mais qu'importe, c'était là un jeu que je me devais de continuer, et de suivre les règles. Cela me plaisait vraiment d'être en difficulté. Pensais-tu que j'allais être une telle partenaire de danse, Colosse de métal d'un temps déjà mort et tombée en désuétude ? J'avais fait tout ce que je voulais en ce lieu, et mieux encore, il allait me mener directement là où je voulais y venir. Impossible de savoir où j'allais dans ce dédale. L'intangibilité n'aidant en rien, un moindre faux mouvement pouvait me faire chuter et tomber à jamais dans l'oubli.

Cela aurait-il été une solution? Sans doute pour pas mal de gens, mais pas pour moi. Je me sentais investie de cette mission. Mais rien de divin là dedans. C'était personnel, tout n'a jamais été que personnel de toute façon, me concernant. Ah, tu fais plaisir à voir, mon grand. Avec tant d'ardeur au combat, je n'aurais pas voulu être tes adversaires du temps de ton vivant ! Mais tout cela n'avait plus vraiment d'importance. Je savourai déjà l'idée de tout faire exploser. L'odeur de poudre qui allait s'insinuer dans toutes les rues de Tokyo.

J'avais eu vent d'un cas similaire dans l'un des métro de la métropole, du côté vivant de notre monde. Alors j'admet que l'idée m'avait effleuré également. Mais là, c'était même au-delà de mes espérances. je pris le temps de la reflexion, alors que le crissement du métal me donnait des indications que je cherchai pour aller de l'avant. Quelle magnifique métaphore que de suivre aveuglément quelqu'un comme ce colosse ?

Une fois arrivé au sommet, je pris une respiration salvatrice. Bien que je ne risque aucun coup, je n'aimerai pas être bloquée entre deux cloisons dont je ne sais strictement rien. Nous n'avions pas été présentées après tout. Mais trêve de plaisanterie. J'avais assez perdu de temps ici. Et je ne voulais absolument pas toucher cette chose qui allait causer cette destruction tant attendue. Nous devions y aller, tant que j'étais incapable de toucher quoi que ce soit. Par contre, je n'allais pas passer inaperçu, c'est d'une limpidité atroce. J'allais devoir faire encore plus attention avec mes potions d'apparence à l'avenir.

J'avais posé mon choix sur le refuge de prime abord. Mais au vu et au su de la force du Viktor I, j'avais un projet bien plus intéressant à proposer. Cette fois-ci, c'était du sérieux. D'ailleurs, ma voix se fit plus sombre, plus grave même, sans que je ne le remarque réellement. Une ride s'était creusée sur mon nez, les yeux dédaigneux, montrant de l'index la caisse, alors que j'avais les bras croisés.

Si tu n'y vois aucun inconvénient, ton enfant piquera sa crise d'adolescence sur le Rainbow Bridge.

Je remarquai mon intonation trop tard, avant de fermer les yeux, les bras dans le dos, toute souriante, comme une enfant à qui on offre des bonbons. Je n'arrivai tellement pas à cacher mon enthousiasme. Mais j'avouais à mi-mot que la ville me manquait un peu. Je devais alors approcher d'un temps proche de l'infini. Après tout, si Von Eisenhädler ne trouvait pas cela être une bonne idée et s'il voulait la déposer autre part, libre à lui. Mais quelque chose au fond de moi me disait que la symbolique était parfaite, surtout dans ce monde. Par contre, il comprit sans doute que l'on ne pourrait pas évacuer le lieu. Que de ce fait ma condition était caduque, ou tout simplement faite pour la forme. Non, elle n'y était pas. Je ne voulais pas que les enfants soient touchés. Ils avaient encore tant à connaître dans ce monde. Ils sont l'espoir d'un monde distendu, alors que les adultes les oblige à vivre sans innocence dans le froid, et la solitude.

Mais cela après tout n'est que transposition. Je n'avais aucun complexe. Aussi, je m'éloignai doucement en boîtant, délaissant totalement ce qui faisait mon accoutrement. Je haussai les épaules, toujours aussi dédaigneuse, j'avais replacé ma carapace de mort. Si le colosse l'acceptait, alors le sort en serait jeté. Avec un peu de chance, dans moins de quatre heures, le Rainbow Bridge serait à l'image du monde des morts. Brisés, faites de fausses promesses, arraché en deux morceaux qui ne pourront pas se recoller !

"je suis Versatile, j'en suis désolée, mais rassurez-vous, c'est mon seul défaut"


Enfin ! J'avais réussi à sortir. Ce fut difficile, mais j'ai enfin réussi. J'aurais bien pu fuir à travers les murs et les différentes coursives, mais qu'importait. Je savais qu'il pourrait me retrouver avec l'aisance d'un chat bien qu'il ait le gabarit d'un ours. je voulais fuir, mais en même temps, savoir ce qui donnait tellement envie aux gens de se risquer à la main de fer. C'en fut assez risible pour le coup. J'avais des envies de jouer un air de violon en regardant ce colosse porter sa caisse. Mais qu'importait où qu'il aille, je ne le suivrai en aucun cas. je ne voulais pas être là quand ce truc allait faire quoi que ce soit. Que cela explose ou non, j'en avais cure en réalité. Et j'avais choisi certes un endroit passant, j'avais tant d'idée, mais j'ai changé d'avis. Si un tel monstre peut faire des choses aussi dangereuse, peut-être que les mangemorts seraient intéressés. Frederica m'en voudrait sans doute. Mais si je fais cela, je peux aussi dire adieu à mon voyage en Afrique. Ah lala, choix, dilemme et autres idées ignobles à profusion. je ne voulais pas utiliser quelque chose qui ramènerais directement à moi. Qu'importe ce que je pensai, et ce qu'il pensait faire. Il voulait tout détruire, mais quel était réellement son but? Moi, je voulais que les gens commencent à profiter d'un fait que le chaos engendre un renouveau. Mais lui? Oh, mon grand, je n'ai pas ta force, ni ta connaissance. Mais je ne suis pas femme à me laisser embobiner. Qu'est-ce qui t'aurait empêché de me faire exploser avec en fait? Surtout si je dois passer me rhabiller, je perdrai encore du temps de potion. Et cela devenait dangereusement difficile de calculer combien de temps il m'en restait.

Maintenant que faire ? Suivre et m'éclipser comme j'en ai l'habitude ? Mais sans pipe et sans potion de brouillard, cela ne servirait à rien. En deux enjambées il saurait où je me trouve. J'en venais à me demander ce que j'allais réellement faire. Je pouvais contacter personne, je ne pouvais rien faire sinon courir, et pour ma part, courir me faisait atrocement mal ces derniers temps. Je me contentai de rester silencieuse, arpentant la forêt qui menait à l'extérieur du domaine. Et j'avais une petite musique qui me trottait dans la tête. Heureusement qu'on ne pouvait me voir suer sous cette apparence. Je n'avais pas d'autres moyens, je devrais totalement improviser. La dernière fois que j'ai fais ça, j'y ai perdu un membre. Et c'était bien parti pour une seconde fois. Rah lala, tout ce qui me fait approcher de près ou de loin à cette nécrochimère me devient pénible. Le danger oui, mais le calcul bon sang. Pourquoi j'ai fais une telle bêtise. Je me fiche du matériel, mais si cela touche d'autres personnes, je perd mon but premier. je ne veux pas créer la crainte par la mort, j'ai depuis compris que cela ne servait à rien, et de plus tomber en poussière en ces lieux requiert beaucoup de patience. j'en sais quelque chose.

J'avais devant moi, une véritable bombe ambulante. Mais réfléchissons. Que faut-il pour faire une bombe. Ce n'est pas de mon époque, mais ai-je lu quelque chose là-dessus. ma mémoire, aide moi bon sang pour une fois que je dois t'utiliser pour me sauver, pourquoi tu me fais faux bond ? Je résume le fait. Si je ne trouve rien, c'est que je n'en sais rien ou que je n'ai rien lu dessus. Et cela me dérange au plus haut point. Impact, destruction, oui, tout cela me plaisait sur le papier. mais je suis versatile, et je change d'avis facilement. Encore plus quand je n'ai aucunement le contrôle sur ce qu'il se passe. Mon danger, si profond, tu vas me manquer. mais je troque une idée pour un autre danger, d'un autre acabit. Avoir Viktor Von EisenHändler comme adversaire, ça pouvait avoir un certain charme, si l'on excepte l'odeur. Puis avouons le. je n'aime pas être ridiculisée et dépossédée de mes vêtements. Non, mais tu sais combien ça coûte ces choses là?! Ma pipe aussi bon sang. Tu es cruel Zombie. ça me plait dans un sens. Dans un autre, je te hais. Mais ça, je pense que tu le sais déjà non? Je pensai que nous pourrions devenir amis, faire un voyage d'agrément. Mais qu'est ce qui m'empêche de le faire toute seule à part la peur d'être seule justement.

Nous longions alors un canal. Combien de temps me restait-il ? Quelques heures, à peine trois, il me semble. Je me demandais où menait ce canal. Il me semblait assez profond, mais bon. Sais-je nager ? Oui. Enfin, barboter, de plus, vu le poids de la carcasse, et la bombe qu'il transporte, je doute qu'il veuille la laisser comme ça. J'étais arrivé à mes fins, et je n'aurais jamais mes renseignements du pourquoi j'étais arrivé ici. Aussi, pourquoi continuer ? Je perdais mon temps. Et mes nerfs étaient plus qu'érodés. Je n'avais pas confiance en une personne qui avait la même idée que moi pour piégé des gens dans une toile d'araignée collante et visqueuse. Normalement, le silence a dû le faire réagir. Je parlais tellement dans ce colisée. Rah, je suis trop instable, sans ma pipe. Cela me fera mal un jour. Je regardai le ciel, et me demandait si c'était le karma qui me faisait un mauvais tour. Si j'avais pu le faire exploser avec, aurais-je tenté ? Non, parce qu'après tout, je respecte sa motivation. Nous ne nous ferons plus confiance. Puis de toute façon, un voyage en Afrique avec Braincroft, Aha.. Qui pourrait croire qu'elle veuille se laisser faire ? Si je devais faire une liste de mes ennemis, cela s'allonge vachement.

Alors je pris une respiration profonde. Et sans dire mot, je me mis à clopiner et me laisser tomber dans l'eau, les bras écartés, tirant la langue à celui qui avait eu une bonne idée, mais dangereuse idée. Je suis une gamine, mais j'assume. Je ne veux pas perdre plus dans l'opération. Je veux garder mon âme, et ma manière m'est propre. je me laissai alors transporter par le courant du canal, ne sachant trop où il me mène. Mon cœur avait des soubresauts. Je ne savais trop où j'allais atterir. Mais sans doute que je voudrais oublier cette chaude journée. Malheureusement, ma mémoire ne me le permettra pas. Et je suppose que ce titan ne l'oubliera pas non plus. Disons qu'on est au même point qu'au début. Je t'ai fais sortir ton matériel, tu ne passes pas inaperçu. Et moi, je me suis mise encore une fois dans de beaux draps. Bah, si je ne me mettais pas de temps en temps dans les ennuis, je deviendrai aussi séche qu'une prune salée, et je m'ennuierai . Je veux ressentir ce danger de malheur qui me fait réagir, vivre et ressentir. Je ne pouvais m'accrocher à quoi que ce soit, puisque je n'étais plus physique. J'allais dériver combien de temps comme ça ? Trois heures ? Ahaha, je suis tellement stupide que j'en explose de rire dans l'eau, à risquer de boire la tasse pour de bon. Je me suis bien amusée cependant. Autant le voir de la sorte. Par contre, le zombie, lui n'a pas dû apprécier la boutade.