Visite au milieu d'un songe morose [PV Lynel]

You’re a creep. You’re a weirdo. What the hell are you doing here ? You don’t belong here ! Je te le répète en boucle, en boucle ! Ta chanson est aussi pathétique que toi William ! Tu es horrible et tu sera toujours de la vermine à mes yeux ! Toute ta vie ! Toute ta mort ! Tu n’es qu’un problème ! Je te hais.

Moi aussi. Moi aussi Nelly, je te hais, de tout mon coeur. Tu m’as gâché la vie, tu me gacheras ma mort et certainement au delà. Je te hais de tout mon coeur, je me hais de tout mon corps. Mais alors ...alors pourquoi j’ai tout fait pour toi ? Pourquoi j’ai tout fait pour que tu m’aime autant que je t’aimais ? Pourquoi est-ce que je t’ai trouvé si belle ? Si merveilleuse ? Tu as été mon parasite toute ma vie...Et tu es même...la raison de ma mort.

C’est pourquoi j’étais là, pas vrai Nelly ? C’est pourquoi je rêvais sans arrêt, à en vomir les paroles exactes de ce moment ? Hein ? Dis le moi… Pourquoi ? Je revoyais, toujours ce même instant avec toi. Ce dernier instant avec toi. Quand j’arrivais vers toi, que tu me crachais ce venin verbal à la figure, que tu me rabaissais. Quand tu me montrais à quel point j’ai été con, à quel point j’ai aimé une personne horrible. Ce moment où je me mettais à pleurer, à te hurler ma souffrance dont tu te fichais. Cet instant maudit où tu m’insultais et que je ne savais plus me contrôler. Cet instant cauchemardesque où je te lançais ma bouteille entamée au visage, et que tu tombais contre cette table. Ce cauchemar où je m’écroulais contre toi, tentant tant bien que mal de te ramener à la vie. Ce moment où j’observais mes mains tremblantes. Que j’y voyais du sang, du sang qui noircissait sur mes mains, ces regards autour qui m’enfonçaient dans le sol tant ils étaient graves et lourds.

Je me reculais, secoué de spasmes, tremblant et hurlant mes pleurs. Pourquoi revivais-je en boucle cet instant ? Je me haïssais comme je détestais ce souvenir. Ces actes que j’avais commis et qui m’étaient retransmis dans mes cauchemars. Je me recroquevillais, à quelques mètres de ton corps illusoire et pourtant si réel. Je serrais mes jambes à m’en transpercer le jean. Je pleurais à m’en déchirer la voix. Comme toutes les nuits. Comme toujours. Car comme j’avais été ton parasite, tu étais le mien.

Relevant la tête à l’entente d’un inconnu dans mon rêve, j’écarquillais les yeux. Qui était-il ? Il n’avait rien à faire là ! Il n’y avait jamais eut quelqu’un d’autre dans ce moment ! Il n’y avait toujours eut qu’elle, moi et les regards de plomb des spectateur autour de nous ! C’était ainsi ! Je devais toujours souffrir la nuit à cause d’elle….

“Ne pleure plus. Comment tu t’appelles ?”, dit l’intru.

A cause d’ell-....Je pleurais ? Je pleurais encore ?! Il ne fallait pas que je pleure ! Pas devant elle...j’essuyais mes yeux d’un geste vif. J’étais complètement perturbé par cette arrivée nouvelle, ce nouveau dans mon quotidien cauchemardesque. Il n’y avait toujours eut qu’elle. Alors pourquoi cet homme à la drôle d'allure venait et me demandait mon prénom ? Je tremblais, posant tour à tour mon regard sur l’inconnu et ma victime...Qu’il fit disparaître. Cela m’arracha une inspiration saccadée, avant de me rendre compte que je respirait plus calmement. Elle n’était plus là...Elle...Non elle n’existait pas...c’était un rêve...ce n’était pas vrai..Je n’avais pas recommencé...elle n’avait jamais été là..Peu à peu mes tremblement se firent moins violents.

“Wi...William…”, dis-je d’une voix enrouée.

Alors que je me calmais, comme ensorcelé par cette présence et cette disparition, l’homme s’approcha doucement de moi. Je levais mon regard encore apeuré vers lui, ne sachant quoi faire, faible. Il passa sa main dans ma chevelure grasse et je ferma les yeux par réflexe. La respiration lente, je les rouvrais, un peu apaisé bien qu’encore tremblant et peureux.

"Je m'appelle Lodrick, laisse moi t'aider à apaiser ton rêve. Du moins, j'essayerais de faire de mon mieux.", il ne parlait pas, et pourtant tandis-que ses yeux se posaient sur moi, j’entendais ses..pensées.

Il avait l’air de vouloir mon bien, mais ça me faisait terriblement flipper. On ne m’avait jamais traité de cette façon. Et que ce soit réel ou pas, j’avais peur. Je voulais lui faire confiance, mettre mon âme terrifiée entre ses mains, qu’il apaise mes rêves, mais...Oh et puis merde…Je craquais totalement, pleurant silencieusement.


“J...j’ai peur...aide moi..”

Tout était incroyablement inattendu avec cet inconnu qui m’avait aidé dans ma panique nocturne. Ce Lodrick m’avait aidé à me relever et m’avait prit dans ses bras. Je ne comprenais pas. Que faisait-il…? C’était tellement apaisant. Non, il n’y avait pas à dire cet homme était un magicien. Il était bien trop...Comment dire ? C’était comme ... Non il n’y avait rien de comparable. Ca me saoulait comme ça me rendait heureux, d’être si perdu mais en même temps si rassuré.


''Rêvons de beauté..''

De quoi parlait-....? Qu’était-ce tout cela ? J’avais des étoiles dans les yeux tant ce qui se déroulait sous mes yeux était beau...C’était magnifique. Oui, c’était trop beau. C’était...un rêve bien trop réaliste.  Je ferma les yeux quelques instants, simplement quelques secondes, prenant une grande inspiration. Puis...puis je les rouvrit, le soleil m’aveuglant quelques secondes...j’en sentais presque sa chaleur.

''J'espère que tu aimes la montagne."

Putain. Oui. Il se reculait de moi et j’observais les alentours avec des yeux écarquillés. C’était...Mais...comment faisait-il ? Je..je ne comprenais pas ce qu’il se passait mais ce que je voyais me ravissait les yeux. Tout était beau...même cette herbe qui prenait froid sous nos pieds. Le lac était d’un blanc magnifique..tellement que j’en avait envie de le toucher pour vérifier sa consistance. Je...la montagne était belle. Le ciel était magnifique. La neige était...Tout était magnifique. Je laissa échapper un long soupire.

Me sortait une chaleur reconnaissable sur ma main, la sienne. Je reposa mon regard sur lui et fit un grand sourire. Tactile, comme toujours. Je me précipita vers lui et sauta dans ses bras. Nous étions dans un rêve, peu importait de ce qu’il pouvait arriver. Nous tombions dans la légère couche de neige qui s’étalait au sol. Et moi...et moi je le serrais dans mes bras. Laissez moi être un fragile. Je fermais de nouveau les yeux, laissant quelques larmes couler...des larmes causées par l’apaisement retrouvé.


“Merci..”, soufflais-je. “C’est magnifique.”

Il n’avait pas eut l’air dérangé quand je l’avais entraîné avec moi au sol. Il m’avait même embrassé sur le front. Ca faisait du bien. J’étais bien. Je me sentais apaisé et j’avais enfin l’impression de pouvoir me reposer. Je lui sourit doucement quand il m’aida à me redresser. Peu dérangé par la sensation humide et froide causée par la neige dans mon dos. Je secouais mes cheveux et rit doucement. Il me regarde de doucement et je lui lance un regard curieux, il posa sa main sur ma joue et je sens de nouveau cette chaleur apaisante. Ca semblait si vrai mais en même temps si improbable.

“Je viendrais te rendre visite de temps en temps si tu le veux bien. Alors n'aie plus peur et attend moi, d'accord ?”

Alors il ne faisait vraiment pas parti de son rêve ? Était-il réel ? Était-ce un magicien ? Non...Quoique...dans le monde des morts il semblait que tout était possible. Je garde mon sourire et hocha positivement la tête, le remerciant du regard. Qu’il revienne. Qu’il vienne me sortir de ce cauchemar qui me hantait toutes les nuits...Il fallait que j’y pense ..que je pense à cet endroit...quand j’aurais peur…

“Si tu veux me voir en dehors, cherche Benedict Callum. Nous venons d'arriver depuis peu à l'agence.”

Il le savait, il devait être au moins un peu réel. Benedict le magicien...Pourvu que je ne l’oublie pas en me réveillant. Pourvu que je me souvienne de son prénom. Je me le répétais alors plusieurs fois dans ma tête pour ne jamais l’oublier.

“Je vous chercherais.”, répondis-je sans vraiment m’en rendre compte.

Il s’en alla. Et j'eus l’impression de le perdre totalement de vu en très peu de temps. J’avais l’impression d’avoir plus froid maintenant qu’il n’était plus là. Mais je n’avais plus peur. Il avait des pouvoirs c’était une évidence. Il fallait que je le revoie, que ce soit éveillé ou non. Il fallait que je le remercie aussi. Lodrick….Benedict…Benedict Lodrick Callum…..Il fallait que je-


“Bene-...!!!”

Je me réveillais à lors que le soleil m’aveuglais. Je revenais dans la réalité alors que j’avais pourtant encore la sensation de la neige dans mon dos. Je regardais autour de moi et j’étais bel et bien dans ma chambre. Et je me rappelais toujours de lui. Comme par peur de ne plus m’en souvenir, je notais son prénom sur un carton de pizza. Je me redressais, profondément déstabilisé. Et j’allais m’allumer une cigarette.