Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
It's time for us to talk.
Quelle heure était-il ? Onze heures ? Peut-être plus ? J’avais mal dormi. Après une aventure pareil cela ne m’étonnait pas. Je n’y avais pas trop pensé mais mon corps lui avait un peu de mal à s’en remettre. Je m’étirai de tout mon long, faisant craquer chaque membre de mon corps. Ok, j’avais clairement quelques petites lésions mais rien de grave.
Je m’assis alors sur le lit, regardant devant moi pendant un moment avant de me lever et de rejoindre ma commode sur laquelle se trouvait un tas de fioles. J’en ouvris une au liquide vert et l’avala. La douleur s’envola et je retrouvai alors mon corps sain et sauf.
L’avantage d’être nécro et d’avoir peur de ses pouvoirs c’est qu’au moins on a le temps de s’entrainer sur une tonne de potions.
Dans tous les cas il était temps que j’aille me laver. Peut-être que j’irai faire des courses aussi tiens. Non, il y avait autre chose de plus important, une personne à voir peut-être ? Mh, j’avais beau essayer d’y réfléchir, non, personne ne me venait en tête pour l’instant. Tant pis, au moins le frigo serait bien rempli ce soir.
Je me rendis donc à la douche prenant avec moi quelques affaires. Malgré la potion, je me sentais vidée d’énergie. J’avais froid et j’étais tout de même encore bien fatiguée. Un pull chaud et mon gros gilet en laine blanc feraient donc l’affaire aujourd’hui.
J’enlevai mon vieux survet m’ayant servi de pyjama cette nuit. Oui je n’avais pas prit le temps de me changer et m’étais endormie très rapidement pour me réveiller mille fois durant la nuit. J’étais à présent bien réveillée et entrai dans la douche.
Je fis couler de l’eau brûlante sur moi, je savais que c’était bénéfique pour mon corps, cela avait bien marché lorsque j’étais allée avec Shirley à l’onsen. Un bel endroit d’ailleurs. Très agréable en cette saison. Je me réchauffais petit à petit repensant un peu à la scène d’hier. Ce nécromancien avait des pouvoirs bien spectaculaires. Un peu trop peut-être, je ne voulais pas non plus avoir de problèmes avec la justice. Mais il fallait que je le rencontre à nouveau.
Je revoyais les scènes dans ma tête et me mis à analyser chaque action de sa part et de la mienne. Puis plus rien. Ah oui, j’avais aussi utilisé mes pouvoirs pour ça, pour ne plus rien ressentir ? Au vu de mon comportement avec Etsu, il me semble que cela avait bien fonctionné en effet. Oh, Etsu.. J’imagine qu’elle est bien rentrée chez elle.
Un petit sourire aux lèvres, je sortais alors de la douche afin de me sécher et de m’emmitoufler dans mes vêtements.
Je repassai dans ma chambre rapidement manière de me parfumer un peu. Je n’avais pas sécher mes cheveux. Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment, manière d’attraper un rhume peut-être ? Ou je n’y avais tout simplement pas pensé.
Je sortis de la chambre et me dirigeai vers la porte, attrapai mes clefs au passage et sentis un présence derrière moi. Ah oui, j’avais oublié Lexa.
- "Vas te coucher."
Elle repartit aussitôt à son panier, les oreilles baissées et la queue entre les jambes. Je me retournai sans y faire vraiment attention et m’élança à nouveau vers la porte. La main sur la poignet je la sentis alors raisonner au même rythme que les coups qui étaient en train d’être frappés. Un visiteur ? Pour qui ? J’étais toujours seule dans cet appartement de toute façon.
J’ouvris alors la porte à la volée sans vraiment attendre quoi que ce soit.
Etsu se trouvait devant moi. Elle aussi avait sortit le pull apparement. Oh et elle tenait une veste qui m’était familière. Il me semble que c’était celle du jeune homme d’hier.
- "Bonjour Etsu. C’est gentil de ramener la veste de… Oh je ne connais pas son nom d’ailleurs."
Je fronçais les sourcils essayant de me souvenir de son prénom, mais non, rien en venait. Je lui adressai un sourire, le regard toujours aussi vide. En vrai je ne la regardai même pas vraiment.
- "Je te remercie en tout cas."
Je pris la veste dans mes mains et retournai alors dans l’appartement fermant la porte derrière moi sans lui laisser la moindre chance de rentrer. J’arrivai au salon et déposai le vêtement sur une chaise. Il fallait que je retrouve ce jeune étranger. Plus tard, d’abord les courses.
It's time for us to talk.
Lexa était revenue me voir et reniflait à présent la veste que je venais de poser sur la chaise. Alex Fletcher ? Je connaissais de plus en plus de monde ici, mais lui, ne me disait rien. Pour avoir sa tête sur une veste il devait être soit très narcissique soit connu. Dans les deux cas ça m’était égal, mais peut-être fallait-il que je commence par lui afin de trouver le jeune homme de la salle d’archive.
Mh, je posai ma main sur ma tête. Une migraine ? Le contre coup du sors peut-être ? Je me dirigeai vers ma chambre quand j’entendis d’énormes coups sur la porte d’entrée. Mes yeux s’écarquillèrent. Qui cela pouvait-être encore ? Et qui pouvait frappait aussi fort sur cette porte ? Surement pas Etsu, elle était bien trop adorable pour oser défoncer une porte de la sorte et étais déjà sans doute dans son propre appartement. Les coups raisonnèrent encore.
- "Ael ! Ael ouvres moi ! Il faut qu'on parle !"
Ow. Mon coeur se serra une seconde avant de reprendre le cours de sa vie. Etsu en train d’hurler ? Elle voulait parler ? Elle était en colère contre moi, je le sentais. La situation allait être plus que compliquée, je n’étais pas sûre d’être capable de gérer tout ça. Mais elle avait l’air plus déterminée que jamais.
Je me rapprochai du vacarme qu’elle faisait sans vraiment comprendre le pourquoi du comment et ouvris la porte. Ow, encore ce coeur qui se serra. Elle avait l’air paniquée, en colère, outrée presque et inquiète. Mon sourcil se leva, signe de mon étonnement et je la regardai alors. J’aurais aimé qu’à ce moment mon visage montre autre chose que de la froideur, mais j’en étais incapable. Elle semblait prête à me hurler dessus, alors autant le faire à l’intérieur.
Aie, ma tête. Je passais une nouvelle fois ma main sur mes tempes et soupirai doucement.
- "Si tu veux discuter, faisons le à l’intérieur veux-tu ? "
J’entrai alors dans la pièce sans réellement prêter attention à mon amie qui devait m’avoir suivi. Lexa arriva, me passa à côté et rejoint alors Etsu afin de quémander quelques caresses. Sans me retournai je parlai alors.
- "Lexa, vas te coucher."
La queue entre les jambes, une nouvelle fois, elle retourna à son panier. Je ne la regardai toujours pas. Je voulais éviter le conflit dans le fond et surtout trouver quelque chose pour ma tête. Je me dirigeai vers ma chambre et m’adressai à Etsu à travers le couloir.
- "Assis toi, fais comme chez toi, j’en ai pour une minute."
J’arrivai dans ma chambre et saisis une de mes potions, celle que j’utilisai pour les hématomes. Il me manquait quelques ingrédients qui se trouvaient à la cuisine. Je sortis alors de la chambre, passai à nouveau au salon, sans la regarder, encore. Encore. Je l’ignorai, je le savais mais je n’arrivais pas à faire autrement, je devais contrôler la douleur.
J’ouvris le placard et ajoutai de la poudre d’écorce d’épicéa avant d’engloutir le liquide bleu qui venait d’apparaitre. Je fronçai les sourcils, les massai un peu tout en restant appuyé sur le comptoir. Ça fonctionnait. Je sentis Lexa près de moi, relevai ainsi la tête et aperçus Etsu non loin de moi. Je me rapprochai d’elle.
- "Excuses-moi. Donc, oui, tu voulais me parler ?"
Je ne la regardai pas, non, à chaque fois, j’avais la sensation qu’elle me détestait davantage. Et alors ? Non c’était mon amie. Mon amie. Mon amie. Concentres toi. Je captai son regard. Ow.
It's time for us to talk.
Je la fixai comme on fixe une plante ou un objet, sans aucun sentiment, sans rien si ce n’est ce vide qui semblait vouloir serrer ma poitrine encore et encore.
- "Qu'est-ce qu'il s'est passé Ael ? Comment as-tu pu devenir ainsi, en une soirée ? Tu n'es pas toi-même. Depuis hier soir, tu as complètement changé. Quand je t'ai retrouvé, tu étais dans un sale état. J'étais si inquiète... mais tu es partie, comme ça. Sans rien dire, comme si de rien était. Et maintenant... maintenant tu es si froide... je ne t'ai jamais vu comme ça. C'est comme si... j'avais à faire à quelqu'un d'autre..."
Je reculai d’un pas. Quelque chose n’allait pas, quelque chose n’était plus sain dans cette rencontre. Ma tête tournait un peu et j’avais mal au coeur, littéralement. Elle était plus qu’en colère contre moi et me reprochait toute la froideur du monde mais je n’y pouvais rien, je n’avais aucun contrôle là dessus. Oh ma pauvre Etsu si seulement tu savais tout ce que ça faisait de ressentir tout, tout le temps. De vivre dans ses émotions comme tu vies ton quotidien. Chaque mot que j’avais pu sortir, chaque phrase, chaque action que j’avais réalisé ces dernières semaines je les avais ressentis tellement fort. C’était ingérable, c’était fatiguant. Et ce vide qui aujourd’hui semblait m’oppresser était une maigre consolation certes mais elle m’apaisait.
Mais lui faire du mal était la dernière chose sur Terre que je désirai. C’était pire que tout. Je ne voulais pas lui faire de peine, ou la mettre en colère. Elle était devenu si.. si.. si importante. Il était hors de question que je la blesse elle aussi. Car apparemment, émotions ou non, j’étais incapable de gérer le genre humain je crois.
Je la fixai à nouveau telle une plante. Mais bon sang arrête Ael. C’est Etsu, TA Etsu. Elle me souriait ? Non, c’était autre chose. De la haine ? De la colère ? De la tristesse ? Je n’arrivai plus à savoir et à comprendre, tout se mélangeait tellement dans ma tête. Et elle parla.
- "S'il te plaît, dis moi que c'est temporaire. J'ignore ce qu'il t'est arrivé et j'aimerai bien le savoir mais dis moi au moins que tu vas redevenir normal..."
Normale.. Normale.. Mon coeur se serra une nouvelle fois. J’étais normale. Je l’étais totalement. J’étais redevenue la personne que j’eusse été à l’époque, la Ael détachée qui ne souffrait pas, qui n’avait pas peur du rejet, de l’abandon, qui n’avait peur de rien et encore moins des Hommes.
- "Si je ne te plais pas ainsi, pas Etsu. Je ne peux rien faire de plus actuellement. Si ma "normalité" là, ne te conviens pas, c’est que je me suis alors trompée sur toi."
Je m’entendais déblatérer tout ça sans le moindre sentiment si ce n’est celui de ne devoir rien a personne. Mais c’était Etsu.. Oh mon dieu qu’est ce que je venais de faire ? Non j’avais raison, il fallait qu’elle m’accepte comme je suis. Mais je n’étais pas moi même si ? Je lui devais au moins des explications.. Je la regardai. Mon regard trahissait à la fois ma panique et à la fois tout cet amour que je lui portais. Mes lèvres s’entrouvrirent et je tendis ma main comme pour l’attraper au loin.
- "Etsu.. je.. "
Je ne savais plus quoi faire.
It's time for us to talk.
Sans comprendre ce qu’il se passait réellement, Etsu était en train de me serrer dans ses bras. Moi, celle qui venait de clairement lui dire de partir. Non, elle restait là, accrochée à moi. Ow. Je sentais alors sa respiration sur ma peau. Elle était rapide comme les battements de son coeur et du miens. Je sentais son parfum si familier et ses bras qui m’avaient tant de fois entouré. Mais ce regard, ces billes emplies de tendresse qui me regardaient alors étaient bien différentes de celles que je connaissais. Elle était affolée, réellement affolée.
- "Pardonnes moi Ael... je n'aurais pas dû dire ça... je suis désolée... mais tu as tellement changé en si peu de temps... tu l'as senti pas vrai ? Tu sais que tu n'es plus comme avant..."
Elle allait pleurer. Ma pauvre Etsu. Pourquoi se faisait-elle ça ? Pourquoi se préoccupait-elle tant de moi à ce point. Tout allait finir par passer un jour, elle n’avait pas s’infliger ça.
- "Dis moi juste... raconte moi, que je comprenne. Que je te comprenne. Je suis ton amie après tout, je serais toujours à tes côtés. Quoi qu'il arrive. Alors, parles moi."
Je passai alors mes mains dans son dos pour lui rendre cette étreinte qu’elle venait de me donner. C’était à mon tour de la serrer dans mes bras, à mon tour de me lover dans son cou. Je ne le faisais pas pour moi, mais je le faisais pour elle. Je voulais la réconforter, je voulais lui faire comprendre que malgré tout ça, une part de moi était toujours là, que j’étais toujours celle qu’elle appréciait. Je passai alors une de mes mains dans ses cheveux pour venir poser sa tête contre moi. Je ne voulais pas qu’elle pleure..
- "Je suis désolée Etsu.. Ça va aller.. "
Je restai là quelques instants, lui caressant la tête pour l’apaiser autant que possible. Pour m’apaiser moi peut-être. Je la lâchai doucement avant de venir lui saisir une de ses mains et de fixer son visage avec un léger brin de tendresse.
- "Viens, assis-toi, je vais t’expliquer.. "
Nous nous déplaçâmes alors vers le canapé et je me mis à lui raconter le duel d’émotions qui s’était joué la veille. Je lui racontai tout en détail, tout ce que j’avais ressentis dans les bras du nécromancien jusqu’à cette absence total de sentiment. Tout, je n’avais aucun secret pour elle.
- "Je ne le fais pas exprès d’être comme ça.. Je n’y peux rien. Je te vois près de moi mais je ne ressens rien. Je ne veux tellement pas te faire de mal Etsu.. Je.. "
Sans réellement m’en rendre compte une larme coulait à présent le long de ma joue.
It's time for us to talk.
Mon visage s’étonna de lui même quand je sentis sa main contre mon visage. Une larme ? Pourquoi mon corps ressentait tout sans que ma tête en ait conscience ? Étais-je en train de lutter contre moi-même ? Etsu y était pour quelque chose. De toutes les personnes dans ma vie, elle était une de celles qui ne m’avaient jamais abandonné. Sans doute celle que je connaissais le mieux étrangement. Nous nous n’étions pas vu si souvent finalement mais quelque chose en moi me liait à elle, comme si elle avait toujours été là. C’était facile d’être son amie, c’était facile d’être dans ses bras, d’être proche d’elle. Mais là aujourd’hui, je la regardai dépourvue de tout ce que j’avais pu ressentir. Je savais que nos moments étaient bons, je savais que j’avais ressenti de la joie avec elle, de la tendresse. Je savais que j’avais ressenti. Mais là, à cet instant il n’y avait pas une once de nostalgie dans mes pensées, juste des constatations platoniques et dénuées de sens.
Elle ne me regardait pas, elle n’osait plus. Je la comprenais après tout, comment pouvait-on voir quelqu’un qui ne vous regarde plus ? Qui ne vous considère pas plus qu’un meuble ? Au fond, une chose s’éveilla. La conscience que je pouvais bien plus blesser dans cet état que dans le précédent, la conscience qu’il n’y avait qu’égoïsme dans mon attitude. Et ça ne me ressemblait pas.
[color:67ea= #3300CC]- "Si ça te va d'être ainsi, très bien, je l'accepterai. Je finirai bien par m'y faire à force. Je dois t'accepter comme tu es après tout et non chercher à te changer... si tu es bien ainsi, alors... ça m'ira. Je resterai toujours ton amie. Quoi qu'il arrive."
Mon coeur se serra. Cette fois ci je n’y pu strictement rien. Elle avait le plus triste et le plus inquiet des sourires. Celui que l’on se donne lorsque l’on est forcé d’accepter son destin, lorsque l’on n’a plus aucun contrôle sur rien et que l’on se sent coincé dans une situation qui n’est pas faite pour nous. Une situation qui nous déchire entre l’envie d’être là, de s’habituer, et celle de vouloir fuir à toute vitesse car à la fin, la souffrance serait au tournant. Elle posa alors son regard sur moi. Enfin. Il n’y avait ni haine, ni colère en elle, non elle était là.. Juste là.. Ne sachant plus quoi faire, quoi être pour moi. Je ne pouvais pas lui imposer ça, je ne le pouvais plus. Je me décalai alors vers elle et la pris dans mes bras de la façon la plus tendre possible. Je caressai le derrière de sa nuque remontant légèrement ma main dans ses cheveux.
- "Je.. Je ne peux pas te faire subir ça.. Je vais essayer de.. "
Je déglutis fortement avant de la serrer un peu plus contre moi.
- "Je ne sais pas si je vais y arriver. Si tu ne me reconnais plus, si tu as peur, surtout enfuis toi et laisses moi ici. Promets le moi Etsu ? C’est la seule chose que je peux faire à présent.. alors promets moi de fuir si les choses tournent mal. "
J’étais étonnamment ferme et douce dans mes propos. Je pouvais me retrouver moi, mais ça allait sans doute être dangereux pour nous deux.
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